jeudi 30 décembre 2021

[LECTURES DE VACANCES] Un trésor dans la colo - Ewen Le Koadec (2021)

Vous en avez marre de voir une seringue darder sans pitié le bras d'un congénère à chaque journal de 20h ?
(Encore, estimons-nous heureux que ça se passe pas dans le c**) 
Autorisez-vous une bulle d'oxygène, prenez un livre !

Lire Un trésor dans la colo d'Ewen Le Koadec, par exemple, fonctionne très bien !

Minnie valide (peut-être)

Tim a onze ans. Il est impatient de partir en colonie de vacances pendant dix jours, mais il est aussi légèrement stressé. Cela se comprend, puisque c'est son premier séjour loin de la maison, au milieu d'autres enfants qu'il ne connaît pas. De plus, il n'est jamais allé en Bretagne et il a hâte de découvrir cet endroit qu'on lui décrit comme plein de mystères. 

Heureusement, le début du voyage se déroule sous les meilleures auspices : dans le train, il fait la connaissance d'Ethan et de Kenza, qui vont devenir ses amis. Tous trois formeront bientôt une équipe complémentaire et indéfectible. 

Nous voilà plongés en même temps que nos jeunes héros dans le quotidien toujours plein de surprises d'une colonie de vacances, entre découverte des chambres, chansons avec les animateurs et activités sportives. Pour les habitués, cela rappellera des souvenirs plus ou moins lointains ; pour les plus jeunes lecteurs, ceux qui n'ont pas encore fait l'expérience des camps de vacances, Un trésor dans la colo est une histoire qui vaut le détour : en effet, elle peut donner un aperçu réaliste de ce type de séjour. 

Au cours d'un atelier cuisine, Tim entend parler d'une légende concernant un trésor caché à proximité de la résidence où logent les enfants : il s'agit bien sûr du fameux trésor qui va devenir la quête ultime du trio. Plus tard, à la plage, un enfant du coin lui apprend l'existence d'une maison hantée : voilà qui est aussi effrayant qu'excitant pour des jeunes qui ne demandent qu'à s'occuper ! C'est parti pour quelques chapitres pleins de suspense ! 

Est-il nécessaire de s'appeler Harry Potter pour faire naître la magie et pour avoir des amis fiables ? Un trésor, est-ce forcément une boîte remplie de pièces ? Vous trouverez sans doute la réponse à ces questions dans ce livre signé Ewen Le Koadec, qui est une succession de petits bonheurs, où les animateurs ne manquent jamais l'opportunité de transformer l'ordinaire en jeu ou en fête. 

Un trésor dans la colo est ponctué de belles illustrations de Laurette Koczura. Elle semblent dessinées au crayon et qui apportent un côté onirique à l'ensemble. On a l'impression que la couverture a été coloriée au crayon de couleur, pour une totale adéquation avec le sujet et l'âge des protagonistes.  



Voilà donc un roman jeunesse plein d'aventures, zéro % déprime et garanti sans gros mots. Eh, ces deux dernières qualités sont devenues bien rares !

Vous pouvez donc le laisser entre toutes les mains, en particulier, donc, entre celles de votre gosse / neveu / enfant random de votre entourage / ... 

... s'il s'iel s'ielle s'iellent sielil?? ..

Bref, s'ils partent pour la première fois en colonie de vacances, et qu'ils ne sont pas très rassurés, le parcours de Tim le newbie des colos peut permettre de mettre des mots sur leurs appréhensions. Ca marche aussi très bien pour les voyages scolaires. Personnellement, j'aurais bien voulu lire ce livre avant l'incontournable semaine de classe verte à Saint-Georges-de-Didonne imposée à tous les gosses de CM1 dans l'école de mon village, à l'époque. J'avais passé l'année scolaire à me demander par quel moyen j'allais bien pouvoir  m'y soustraire, en vain. Mais au final, c'était cool, j'avoue ! 

Si vous voulez acheter le livre, cliquez ici !  

Ewen Le Koadec. Un trésor dans la colo, 2021. Autoédition. 53 p. ISBN 9798769168802

Ahah, désolée mais c'était obligé ! 

samedi 25 décembre 2021

[MANGA] Re:Monster - 1 - Kogitsune Kanekiru ; Haruyochi Kobayakawa (2015)

 Joyeux Noël à tous ! 

Une pensée pour ceux qui ne pourront pas, ou qui ne pourront plus passer cette période de fêtes entourés des leurs.

Voici le compte-rendu de lecture d'un manga emprunté à la bibliothèque Dumont. Il s'agit du premier tome de Re:Monster, une série créée par Kogitsune Kanekiru et Haruyochi Kobayakawa et publiée chez Ototo à partir de 2015.

L'histoire 

Kanata Tomokui était un jeune homme doté de pouvoirs extraordinaires... qui ne lui ont finalement été d'aucun secours lorsqu'une admiratrice déséquilibrée s'est jetée sur lui pour l'assassiner à coups de couteau. Le voilà maintenant réincarné en Gobu-Rô, un bébé gobelin tout vert qui semble avoir emmené dans sa nouvelle existence le souvenir cruellement intact de sa vie antérieure (et de sa mort). 

Parce qu'il est à la fois le héros et le narrateur de l'histoire, nous allons découvrir en même temps que lui à quoi peuvent ressembler les trente premiers jours de la vie d'un gobelin. Avec toutes les surprises que peuvent réserver une terre hostile peuplée d'étranges bestioles. Avec toutes les frayeurs qu'impliquent une meute de semblables tous plus imprévisibles les uns que les autres. Mais aussi avec tous les avantages que comportent cette croissance ultra-rapide typique des gobelins qui vous donne l'impression d'être chaque jour un peu plus fort. 

En plus de sa conscience humaine, Rô a conservé de son ancienne vie une partie des dons qui le surclassaient par rapport aux autres hommes, et notamment le "pouvoir d'absorption", c'est à dire une capacité à engranger les capacités de tout ce qu'il ingurgite. Par exemple, s'il mange une vipère nocturne, non seulement il ne lui arrive rien de particulier, mais en plus de cela, il devient capable de produire son propre venin. Pareil pour les araignées ! Ce n'est pas spoiler que de dire qu'il va vite prendre de l'avance sur tous les gros bras de sa tribu et en devenir le chef incontestable. 

Alors, une fois que l'on sait tout cela, que se passe-t-il ? A vrai dire, pas grand chose. Imaginez que vous venez juste d'entrer sur le serveur d'un RPG et que vous partez explorer les quatre coins de la carte tout en jaugeant les capacités de votre personnage et en testant les fonctionnalités du jeu. Vous lancez votre avatar à l'assaut de différents adversaires de plus en plus coriaces, afin de lui faire gagner des points d'expérience et de l'équiper de nouveaux accessoires. Eh bien, c'est un peu ce qui se passe dans le tome 1 de Re:Monster, à la différence que Rô n'est pas piloté par un gamer mais par sa propre conscience d'humain. 

Bestiaire médiéval-fantastique 

Les références à l'univers du roleplay virtuel sont présentes un peu partout dans le manga ; au début, c'est assez déstabilisant car... si l'action se situe clairement dans un univers d'heroic fantasy, on n'est pas pour autant dans un jeu vidéo. 



Les planches sont régulièrement ponctuées d'éléments graphiques et textuels caractéristiques des jeux en ligne.  


Rô et ses deux acolytes Kichi et Mi vont chasser tous les jours pour engranger des compétences et booster leurs possibilités d'évolution, se garantissant ainsi une meilleure place dans leur cohorte de gobelins.   

Chaque niveau de progression atteint va leur permettre d'affronter des créatures de plus en plus dangereuses. On peut s'amuser à les lister de la plus inoffensive à la plus redoutable : 

Le lapicorne - ce lapin coiffé d'une longue corne n'est ni dangereux, ni difficile à attraper, mais généralement un gobelin se laisse transpercer avant de pouvoir y goûter. 

  • Grâce à sa carapace, le tanuki blindé sert à créer de nouvelles armures aux personnages. 
  • La chauve-souris arc-en-ciel est très prisée pour la peau de ses ailes, qui fait de beaux vêtements, si j'ai bien compris. 
  • La vipère nocturne permet à Rô de devenir sa propre usine à venin. 

  • Le tricorne semble beaucoup effrayer Papy Gob, le vieux gobelin qui s'occupe des nouveaux-nés, alors que c'est une licorne améliorée au museau chafouin. 

  • L'orc à tête de porc n'a l'air ni aimable ni mangeable. 

  • Le kobolt est un cousin du gobelin, d'après Wikipedia. Ici, ça ne semble pas être le cas.

  • L'araignée diablotine va inspirer Rô lors d'un combat contre l'un de ses congénères...

  • Le loup noir n'a pas l'air, comme ça, mais il va donner du fil à retordre au héros et à ses amis. 

  • L'ours rouge, l'ennemi ultime qui clôture le premier tome de Re:Monster :


Hogobu-rô président ! 

Ce premier tome sert à poser le décor plus qu'à lancer l'action, bien qu'il y ait beaucoup de scènes de chasse et de combat. Le découpage répétitif du quotidien des personnages et le manque de suspense évident lors de certaines péripéties m'ont un peu gênée, au début : un type choisit une proie à sa mesure, se dit qu'il va la buter car il en a clairement les moyens, la bute effectivement, et se réjouit de sa victoire. Peut-être est-ce lié aux choix de narration du roman dont ce manga est adapté ? 

Malgré tout, on se prend au jeu et on regarde le héros faire ses armes et nous partager ses ressentis grâce à sa mémoire humaine directement catapultée dans une enveloppe qui ne lui est pas encore familière. Le suivre devient aussi addictif que de jouer aux Sims. 

Rô est imbattable ; il est présenté comme étant "au-dessus" des autres gobelins intellectuellement, avec une forte conscience de l'être, mais sans jamais abuser de son pouvoir _en tous cas, pas à mauvais escient. Mais cette prétendue supériorité lui donne un petit côté "colon" parfois investi d'une mission d'éducation des "bons sauvages" que sont les gobelins lambdas teubés : il faut bien que quelqu'un les habille et leur apprenne à vivre, à ces arriérés ! Le héros veut non seulement faire progresser ses semblables _pas trop, faudrait pas perdre le pouvoir... mais il ne semble pas non plus envisager sa chute. 

Enfin, cette histoire a le mérite de mettre les gobelins sur le devant de la scène : c'est assez rare pour être soulignéSouvent classés dans les "méchants", ou du moins parmi les peuples peu influents sur l'intrigue dans les histoires de fantasy, les gobelins sont qualifiés de petits êtres pas impressionnants mais teigneux, repoussants, malodorants, et surtout pas très malins. Bref, une sorte d'humain particulièrement mal fagoté. Ici, même si les différents personnages correspondent bien à ce portrait, ils ont un statut de protagoniste à part entière, avec leur personnalité, leurs traits, leurs points forts et leurs points faibles. Il ne manque peut-être qu'un leader pour faire sortir de l'ombre ces créatures sous-évaluées.   

Si vous voulez en savoir plus, en mieux expliqué, regardez la vidéo du Chef Otaku (plutôt vers le milieu). C'est une chaîne à connaître ! 

Vraiment, Re:Monster est un manga un peu WTF, juste ce qu'il faut pour que ce soit plaisant. C'est franchement une bonne surprise ! Je l'avais emprunté un peu au pif : je voulais lire un shônen afin de pouvoir tenir la conversation avec un de mes collègues prof d'EPS qui est un inconditionnel du genre. Bon, en fait il s'agit d'un seinen en l'occurrence, mais ça fera quand même l'affaire. 

Kogitsune Kanekiru ; Haruyochi Kobayakawa. Re:Monster - 1. Ototo, 2015. ISBN 978-2-351-80-993-8

lundi 20 décembre 2021

[EN FIN DE COURSE] Le Trail de Trilport et le Semi-marathon de La Presqu'île

Toujours plus de kilomètres, toujours moins d'alcool ! Je ne pense pas faire de courses d'ici la fin de l'année, ce qui veut dire qu'il est grand temps d'écrire un billet-souvenir des deux dernières échéances de l'automne, à savoir : la première édition du Trail de Trilport, en Seine-et-Marne (7 novembre) et le Semi-marathon de la Presqu'île, à Lège-Cap-Ferret, pas loin de Bordeaux (21 novembre). Du coup, j'ai manqué les Foulées de l'Aéroport à Drancy, une course de 10 km programmée le 28 novembre. Dommage car je l'avais trouvée sympa, il y a deux ans.  

Le trail de Trilport

Ce dimanche matin-là, il faisait plutôt froid et une légère pluie tombait. La température était quand même supportable car, une fois n'est pas coutume, les coureurs de la plus longue distance devaient partir les derniers, à 10h30. C'était sûrement un peu tard pour les plus impatients d'entre nous, mais bien pratique pour ceux qui venaient de loin et qui avaient fait le choix de se pointer déjà prêts à courir. En effet, le contexte sanitaire avait empêché la mise en place d'une consigne et d'un vestiaire, mais on n'avait pas pris en traîtres puisque l'info apparaissait dans le règlement de la course. 


Autre point positif pour les quelques uns qui avaient opté pour les transports en commun : le point de départ était situé juste derrière la gare SNCF. 

Ma hantise dans une course, c'est de me planter dans le parcours, ou de me perdre _ même si tout le monde me dit que c'est impossible. Donc, comme d'habitude, une fois sur la ligne de départ, je me suis mise en quête de gens reconnaissables qui pourraient me servir de points de repères en cas de doute. C'est là que j'ai vu un type en maillot jaune et à la chevelure fournie, dont la tête me disait quelque chose : parfait, j'allais me caler sur lui. Comme il courait déjà beaucoup plus vite que moi, alors qu'il avait vraiment pas l'air de forcer _il tapait même la discussion avec son pote, je me suis que c'était pas le bon plan, mais j'ai essayé de m'accrocher. Au fil des kilomètres, je me suis rendue compte qu'il y avait toujours pas mal d'engouement sur le passage du coureur en jaune : c'était sûrement un mec de Trilport un peu connu dans la ville, la star locale... Puis j'ai continué à les suivre comme je pouvais dans la forêt, si bien qu'à un moment ils ont bien fini par remarquer ma présence. 

Au bout des dix-sept kilomètres, j'étais au bord du gouffre, tandis que mes concurrents-repères continuaient à se raconter mille et une choses, visiblement, en mode jogging du dimanche matin. Dans les derniers mètres, ils m'ont regardée un peu amusée, en mode "elle est encore là, elle ?" et on a tout juste eu le temps d'échanger quelques mots sur la ligne d'arrivée... avant que des groupies ne se jettent sur le maillot jaune. Et pout cause, ils étaient très impatients de faire un selfie avec Luca Papi. Ouais, il s'avère que j'avais pisté sans le savoir une star du monde du trail, ahah. En tous cas, il a l'air d'être un mec simple et sympathique ; voilà qui est appréciable.

  

Ces 17km du trail de Trilport dans la forêt de Montceaux ont constitué ma première course à 0% goudron : c'est une caractéristique assez rare pour être soulignée, et j'espère que les organisateurs la garderont pour les prochaines éditions. 

L'évènement a été rendu possible par l'Athlétique Club Pays de Meaux et par la mairie de Trilport ; l'association Handifun Sport était également présente : merci à eux, ainsi qu'à tous les bénévoles placés sur le bord du chemin. Le parcours était très bien balisé, avec un marquage fort utile des gros obstacles sur les premiers kilomètres. Vraiment, on n'avait pas l'impression d'être sur une "première mouture". C'était aussi une très bonne idée de prendre de le temps de communiquer les informations importantes et le tracé des différentes distances en amont, via la page Facebook ; pour les gens comme moi qui ne sont pas de vrais aventuriers, ça aide pas mal pour s'organiser ! 

Concernant la difficulté de la course, on retiendra qu'il n'y avait pas trop de dénivelé, avec seulement une cote où on avait plutôt intérêt à marcher, et logiquement pas de grosses descentes non plus.  Evidemment, quelques passages étaient boueux _surtout pour ceux qui arrivaient dans les derniers, ahah, mais c'était vraiment très accessible, même sans pompes de trail. D'ailleurs les plus aguerris ont profité de l'occasion pour miser sur la vitesse !   

Prête à embaumer le 613 !

Le semi-marathon de la Presqu'île

Un retour dans la région de Bordeaux, quel qu'il soit, apporte toujours un peu de nostalgie. Du coup, je redoutais de courir en Gironde : déjà, parce que l'impression de retourner dans une autre vie ne colle pas toujours avec le souhait d'aller de l'avant, ensuite parce que ça me poussait à sortir de ma zone de confort et j'ai horreur de ça. Heureusement, je ne partais pas en terre inconnue puisque ma pote Mélina, également inscrite à ce semi-marathon, était disposée à m'accueillir et avait déjà géré le plus gros que ce qui pouvait généré du stress de dernière minute (elle me connaît bien). Genre le retrait du dossard, qu'il est préconisé d'anticiper lors des événements organisés par les Courses de la Presqu'île

Cadeau avec le dossard : un maillot de l'événement très sympa et une jolie bouteille de rosé à laquelle je ne toucherai pas. Si quelqu'un la veut... 

Alors, je ne sais pas trop si Les Courses de la Presqu'île sont un club de course et de randonnée situé au Cap Ferret, ou s'il s'agit d'une association ; si quelqu'un peut m'en dire plus, qu'il n'hésite pas à laisser un commentaire ! En tous cas, ses membres sont à l'origine de trois échéances majeures en Gironde : le Marathon des Villages, les Foulées des Baïnes _une course en partie sur la plage, donc ! et le Semi-marathon de la Presqu'île. Il faut savoir que ce sont vraiment de gros événements. Quand on s'est habitués aux trails où on est 150 sur la ligne de départ, ça fait un peu bizarre de se retrouver dans un vrai village de course avec de la musique et 1700 sportifs accompagnés de leurs supporters qui gravitent autour de soi. L'ambiance était très détendue, et beaucoup avaient choisi de venir courir en équipe. 

Avec Mélina, nous avons fait le choix de courir ensemble un max de temps, bien qu'elle ait une allure plus rapide. Comme il y avait beaucoup de monde, la principale difficulté a été de se trouver une place dans l'interminable peloton qui s'était élancé dans la pinède. Le parcours était relativement plat et presque tout goudronné, puisqu'essentiellement sur piste cyclable. D'ailleurs, même s'il faisait gris et froid, le cadre naturel était bien sympa et donnait envie de le refaire à vélo (mais un autre jour). Après 10km, nous avons été doublées par une mamie super en forme, que nous avons essayé de rattraper, en vain ; nous de l'avons revue qu'à l'arrivée, lorsqu'elle est venue récupérer sa récompense sur le podium, le plus tranquillement du monde. C'est ce qu'on peut appeler une personne inspirante.

   

Par contre, mon téléphone a été marseillais sur ce coup-là : c'était bien 21 km, pour 2h00 !

Les courses de la Presqu'île sont aussi connues pour leur buvette et leur célèbre formule moules-frites, qui remplace fort bien le ravitaillement final. On a longtemps cru ces stands compromis à cause du covid, mais finalement il ont été maintenus pour notre plus grand bonheur. Du coup, une fois n'est pas coutume, on s'est autorisées une bière ! Merci à eux aussi, car c'est du boulot ; d'autant plus que les clients ne sont pas toujours très patients, même le dimanche _ce sont des Bordelais avant tout..! 

Merci aussi et surtout à ma pote Mélina pour son accueil, pour m'avoir fait découvrir cette belle course (je le lui ai déjà dit en vrai), et pour avoir été patiente parce qu'elle aurait pu faire un meilleur chrono si elle ne m'avait pas attendue ! 


mardi 2 novembre 2021

[LITTÉRATURE JEUNESSE ET ANTIQUITÉ] Astérix - la Serpe d'or. René Goscinny ; Albert Uderzo (1962)

Cette année, une collègue prof de français et de latin a eu l'idée de lancer un Club Antique destinés aux collégiens. Nous allons essayer de leur présenter régulièrement des BD et des romans dont l'action se situe aux temps des Grecs et des Romains. Après une première réunion au cours de laquelle nous avons parlé de Ulysse, l'adaptation de L'Odyssée dessinée par Sébastien Ferran, les élèves ont demandé à ce qu'on leur parle d'Astérix au retour des vacances. Super idée ! Sauf que je n'en ai jamais lu sérieusement... 

Bien sûr, je connais les personnages, je suis tombée sur les dessins animés à Noël, comme tout le monde, et j'ai vu Mission Cléopâtre parce qu'on était au lycée quand le film est sorti et qu'il fallait bien être dans le coup. 

Mais surtout, j'en ai énormément voulu à mon cousin d'avoir chapardé la petite caméra en jouet gagnée dans un Kinder Surprise, dans laquelle on pouvait voir Astérix et Obélix défiler, lorsqu'on collait son œil à l'objectif tout en tournant la manivelle. Il me l'avait arrachée des mains pour la foutre dans le soutif de ma tante, qui était en train de verser du lait dans son café en parlant avec ma mère, et qui n'avait guère réagi. Ce connard savait très bien que je n'aurais pas osé aller la récupérer là-dedans. D'ailleurs, là en l'écrivant, je me rends compte que c'est cette dernière déconvenue qui m'a plus ou moins brouillée avec les irréductibles Gaulois. 

Mais au boulot, pas (trop) d'états d'âme ; comme le premier tome de la série des Astérix était emprunté, nous allons nous intéresser aujourd'hui au deuxième : La Serpe d'or. Paru pour la première fois en 1960 dans le magazine Pilote, 



L'histoire 

Panique au village : le druide Panoramix a cassé sa serpe d'or, le seul outil qui lui permette de donner au gui son pouvoir magique. Pour en acheter une nouvelle, il lui faut se rendre chez le forgeron Amérix, à Lutèce... mais c'est un voyage long et dangereux pour le vieil homme. Il choisit d'y envoyer Astérix et à Obélix, deux Gaulois qui n'ont pas froid aux yeux.

Une fois arrivés devant la boutique de l'artisan, et alors qu'ils pensaient avoir fait le plus dur, les voilà bien embêtés : Amérix est introuvable, et personne ne semble disposé à les renseigner sur les raisons de son absence. Hors de question pour eux de rentrer bredouille ! D'une part, parce qu'ils ont une mission d'importance à remplir : sans la serpe d'or, Panoramix ne peut plus fabriquer la légendaire potion qui donne une force surhumaine à qui en boit. D'autre part, parce qu'Amérix est le cousin d'Obélix. Alors, ils décident de mener l'enquête. Comme ils n'hésitent pas à user de la force pour faire parler les Lutéciens susceptibles de les faire avancer, ils se font rapidement remarquer par le préfet romain : Gracchus Pleindastus. 

Le choc des cultures

La Serpe d'or se déroule en 50 av. JC. La date est clairement indiquée au tout début de l'album. A Lutèce, qui deviendra Paris, Astérix et Obélix ne sont plus dans leur élément : ils ont quitté leur petit village d'Armorique encore indépendant pour une grande ville bourdonnante d'activité et entièrement contrôlée par les Romains. En plus de devoir retrouver Amérix afin de lui acheter une serpe, le guerrier et le tailleur de menhirs vont devoir s'acclimater et s'approprier une ribambelle de codes. Le décalage entre les deux "pays" va être à l'origine d'un grand nombre de situations comiques.


Entre Romains et Gaulois, on se jauge et on se juge dans craindre de tomber dans les généralités : au célèbre "Ils sont fous, ces Romains" _qui n'apparaît pas dans ce tome_ s'oppose un portrait caricatural du Gaulois, dressé en filigrane par les quelques personnages romains qu'on rencontre dans La Serpe d'or. En gros, un type bruyant et conflictuel qui boit trop de cervoise, et qu'il n'est pas nécessaire de prendre au sérieux. Cependant, lorsqu'il s'agit de fomenter les mauvais coups, les cousins ennemis sont tout à fait capables de trouver un terrain d'entente ! 

Ici, le lecteur peut reconstituer (en même temps qu'Astérix et Obélix) l'organisation politique et militaire romaine, qu'ils perçoivent par bribes ; 

- En bas de l'échelle, les légionnaires sont des soldats présents à chaque coin de rue, mais pas très puissants.


- Au-dessus d'eux, les décurions veillent ; ce sont des sortes de sous-officiers commandés par les centurions. 


- Les centurions sont des officiers à la tête d'une centurie, c'est à dire d'un groupe de cent soldats, à peu près. On va les chercher quand un problème prend de l'ampleur. 


- Le préfet, dont on a parlé plus haut vite fait, gouverne Lutèce, mais ne semble pas crouler sous la charge de travail, puisqu'il se plaint beaucoup de s'ennuyer. 


On découvre par le biais des jurons et exclamations proférés par les personnages, quelques divinités de la religion gauloise, qui me paraît relativement méconnue _vous me direz si je me trompe : 

  • Toutatis, aussi appelé Totatus ou Teutatès, est un dieu celte de la mythologie gauloise ; il est considéré comme un dieu protecteur et on peut le comparer au Mars des Romains. Son nom signifie "père de la nation". Sources : Wikipedia et Mythologica.  

  • Toujours dans la mythologie celte, Belenos est le dieu du soleil, de la santé, de l'harmonie ; il est associé à l'Apollon des Romains et parfois à Grannus, leur dieu guérisseur. Son pendant féminin, Belisama, sort de la bouche du tenancier de l'auberge "Au soleil de Massalia", qui apparaît à la fin de l'album. Dans son exclamation "Oh, bonne Belisama", on reconnaît aisément le "Oh, bonne mère" des Marseillais. 
En cas de coup de stress, les Romains, invoquent quant à eux le dieu grec Apollon, et bien sûr Jupiter.  

Double lecture 

Comme chacun sait, les auteurs se sont beaucoup amusés à intégrer au contexte antique des personnages qui leur étaient contemporains, ainsi que des allusions à leur actualité. L'histoire ayant été écrite au début des années 1960, il faut aujourd'hui s'y reprendre à deux fois pour bien repérer et saisir les clins d'oeil. Voire s'aider de certains sites Internet, tel que le très complet Asterix.com, comme j'ai pu le faire, sinon je n'aurais rien vu du tout. 

Dans La Serpe d'or, par exemple, le lecteur averti reconnaîtra l'acteur Raimu dans le personnage de l'aubergiste marseillais dont nous parlions plus haut.


                   

  • Avant de se rendre dans la forêt Touffue, qui correspond géographiquement au bois de Boulogne, Astérix et Obélix vont emprunter la Voie Romaine VII, fort encombrée et encore en travaux. J'y ai vu une Nationale 7 version gauloise ; là encore, dites-moi si je me plante.   

Si vous voulez découvrir La Serpe d'or : 

  • René GOSCINNY ; Albert UDERZO. Astérix - La Serpe d'or. Hachette, édition de 1999. 48 p. ISBN 978-2-01-210134-0.
  • Une version audio intitulée Astérix et La Serpe d'or. le disque d'Aventure, enregistrée en disque 33 tours, est disponible sur Youtube. Elle a été adaptée et réalisée par Jacques Garnier et Gérard Barbier ; pour l'instant, je n'ai pas réussi à trouver l'année de sortie du vinyle. Aussi étonnant que ça puisse paraître pour une BD, l'histoire est tout à fait compréhensible sans l'image, grâce au talent des acteurs et au travail fait autour des onomatopées. En même temps, je venais de lire l'album lorsque je me suis lancée dans l'écoute : ça a peut-être faussé mon jugement.  
 

 

Ah ! J'en étais sûre !

vendredi 29 octobre 2021

[EN FIN DE COURSE] Masques et soleil : la Course de la Rentrée - Le Perreux-sur-Marne / le Trail du Soldat de la Marne - Pays de Meaux / Entre Dhuis et Marne - Pomponne

Courir, écrire des conneries (ici-même) et boire de l'alcool sont mes trois anti-stress ; voilà plusieurs années maintenant que j'essaie de me focaliser sur les deux premiers afin de pouvoir éliminer définitivement le troisième. Hormis quelques dérapages, ça fonctionne plutôt bien !

C'est donc avec joie qu'après des mois de restrictions sanitaires, j'ai pu participer à trois courses organisées en Île-de-France, cet automne : la Course de la Rentrée du Perreux-sur-Marne (15km), le Trail du Soldat de la Marne, près de Meaux (30km) et le trail Entre Dhuis et Marne à Thorigny-sur-Marne (22km). 

La Course de la rentrée - Le Perreux sur Marne : la première après bien longtemps ! 

L'événement a eu lieu le 5 septembre dernier, comme son nom pouvait vous le faire deviner. Il était organisé par le comité des fêtes du Perreux sur Marne et par le club Asphalte 94, avec Yoann Kowal pour parrain. L'AFM Téléthon était de la partie : deux enfants, si je ne me trompe pas, ont pu faire le parcours avec nous en joëlette.

Le circuit formait une belle boucle à travers la ville, avec notamment une partie en bord de Marne fort agréable et une belle côte dès le début _vers la mairie, qui nous a bien rappelé que partir trop vite n'est pas toujours la meilleur option. Deux distances étaient proposées aux sportifs : 7,5 km et 15km, avec un parcours commun (mais deux tours à faire pour les 15km) et des départs en décalé. Il faisait beau et chaud ; les coureurs étaient détendus, même les performants : c'était notre premier rendez-vous depuis tellement longtemps, ça se sentait. Tout le monde (ou presque) se sentait d'attaque pour faire un effort et pour garder son masque jusqu'au départ, comme c'est maintenant de rigueur.   

Les 15km de course sur route essentiellement ne m'inquiétaient pas trop, étant assez habituée à cette distance. Le chronomètre était le dernier de mes soucis, comme d'habitude. J'étais plus soucieuse de réussir à m'organiser pour arriver tôt au point de départ, afin de ne pas m'angoisser inutilement sur les aspects pratiques dont j'avais perdu l'habitude. Heureusement, aucun problème de transport, ce jour-là : je suis arrivée à la gare de Neuilly Plaisance assez tôt pour avoir le temps de me repérer. 

Le Perreux vers 7h45...

Un peu avant de départ... 
Les embarcations du club d'aviron étaient de sortie.

Finalement, j'ai bien sué dans les derniers kilomètres : quoi qu'on en dise, dans une course officielle, on essaie toujours de se magner un peu plus que lors de son jogging du week-end. Ou peut-être simplement pensais-je que ce serait plus facile. En tous cas, ça valait le coup de se lever tôt pour venir jusque-là : la ville a l'air bien sympa. On remercie au passage les bénévoles et toutes les personnes chargées de guider les coureurs, de les encourager, de distribuer les t-shirts à la fin ainsi que les barres de céréales... et le masque, bien sûr ! 

Le Trail du Soldat de la Marne - Crégy-lès-Meaux : 30 kilomètres ambiancés

Quinze jours avant l'échéance, je me suis inscrite pour ce trail déjà mythique de 30 km qui me faisait rêver depuis un moment. Il y a deux ans, on m'avait proposé un dossard mais je l'avais refusé, ne me sentant pas prête. Cette fois-ci, j'ai hésité, avant de me dire que quand on a 35 ans et qu'on a la chance de ne pas être blessé, il faut faire gaffe à ne pas trop reporter les défis à l'année suivante. Qui sait où on sera, d'ici là, et dans quel état ? De toute façon, avec un marathon en ligne de mire, autant tenter les longues distances. Oui, même si certains "concurrents" piaffaient sur la ligne de départ, impatients de démarrer ce "petit 30" pour "se remettre en selle", ce trail s'annonçait comme une grande aventure pour d'autres. 

A une semaine du fameux rendez-vous, j'ai commencé à baliser comme avant un examen, et ça, c'était pas bon du tout : la course à pied est par excellence l'activité pour laquelle je ne me mets jamais de pression, d'habitude. Le coup de stress n'a pas eu de conséquences au final, mais il ne faut pas qu'il se reproduise, note pour le marathon de juin prochain. 

Heureusement, toutes les conditions étaient réunies pour que la course se passe bien : quelques jours de temps sec m'ont permis de garder mes chaussures de route habituelles, plus légères que mes pompes de trail. Le voyage très matinal d'Aulnay-sous-Bois s'est passé idéalement, du T4 à la ligne P, en passant par le RER E. Arrivée à Meaux, ç'a été finalement facile de regagner à pieds l'imposant Musée de la Grande Guerre, point de départ du trail. 

La dernière montée à pieds m'a d'ailleurs donné un aperçu de ce à quoi allait ressembler la fin du parcours... si j'y arrivais. Spoiler : oui. 

Retenez que les participants avaient la chance de passer la ligne d'arrivée sur tapis rouge, et sous les applaudissements des bénévoles habillés comme on pouvait l'être au début du XX°siècle. Ici, on n'a pas lésiné sur le spectacle, du début à la fin : majorettes près du sas de départ, cornemuse à mi-parcours, pancartes d'encouragement tout le long du chemin, bénévoles à fond à toutes les intersections... Tous ces à-côtés ce que je considère d'habitude comme des fioritures tape à l'oeil dispensables et agaçantes m'ont beaucoup aidée ce jour-là.  

#jaicouruchezcopé

On dirait un coq, vous ne trouvez pas ?

#parcourspoulet

A Crégy-lès-Meaux, ce 10 octobre à 9h00, il faisait beaucoup plus froid qu'à Aulnay deux heures plus tôt ; sur les premiers mètres, je ne sentais pas mes pieds. La dernière fois que je m'étais autant pelée, c'était en janvier 2020. à la Sagittaire de Sucy-en-Brie. Mais le temps était magnifique, et, une fois lancés, on était tous bien contents qu'il ne fasse pas trop chaud. Mon premier regret est de n'avoir pas pu prendre de photos du cadre champêtre superbe (pour qui aime la campagne), ni du musée. Par chance, un coureur youtubeur a eu la bonne idée d'immortaliser la course avec sa GoPro, nous lui en sommes fort reconnaissants : 

Mon second regret est de n'avoir pas assez profité du moment, de m'être peut-être "trop ménagée" par peur de ne pas finir le parcours, et de n'avoir pas osé doublé certains concurrents parfois. Oui, je sais bien que c'est le principe d'une course que d'essayer de passer devant les gens, mais sur le moment ce n'est pas si simple.  

Au niveau du premier ravitaillement, situé assez tôt dans course, un coureur habitué m'a dit que le parcours sur lequel nous nous étions lancés n'était pas trop difficile _a priori, le circuit de 20 km au départ de Barcy était plus accidenté, donc plus intéressant pour les amateurs de trail. Voilà qui était encourageant. J'avais choisi de ne pas du tout regarder Strava pendant la course, histoire de ne pas me démonter en cas de coup de pompe à mi-parcours, et de faire sans écouteurs pour rester vigilante pendant les passages en forêt et sur les chemins caillouteux. J'ai particulièrement apprécié de retrouver sur quelques mètres ce cher canal de l'Ourcq, qui est devenu un terrain familier. 

Le dernier ravitaillement était placé au 25ème kilomètre, après une traversée du désert, comme le laisse entendre Monsieur What The Run dans sa vidéo, ci-dessus. Mais on était quand même prévenus qu'il était conseillé de faire des réserves jusqu'à notre passage à Barcy (8ème kilomètre). Une fois arrivés là, on savait tous que le plus gros était fait, et qu'on allait atteindre l'objectif. Maintenant que nous étions mêlés aux marcheurs et aux coureurs du 20km, l'ambiance devenait vraiment festive : les rapides ont loupé ça. Je reconnais que j'étais un peu trop fatiguée pour apprécier.

Bravo aux deux coureurs en rouge et vert (Thomas et ... ?) à qui j'ai collé aux basques pendant une bonne partie de la course, et ce jusqu'à la fin ! C'était pas spécialement voulu, j'espère que vous ne vous êtes pas sentis suivis ! 


Mon neveu âgé de cinq ans, qui est actuellement dans sa phase "petits soldats" va certainement apprécier la médaille du finisher.   

La course était organisée par la Communauté d'Agglomération du Pays de Meaux, merci à eux. Les mises à jour régulières du site Internet, avec le détail des tracés, et la page Facebook très active du Trail du Soldat de la Marne nous ont permis de bien nous préparer et d'avoir un aperçu de ce qui allait nous attendre le jour J. 

Entre Dhuis et Marne : le plus beau parcours 

Quinze jours plus tard, rebelotte pour un nouveau trail, au départ de Thorigny-sur-Marne, cette fois-ci. L'événement regroupait moins de monde. Peut-être était-ce une conséquence du marathon de Paris qui avait eu lieu une semaine plus tôt ? Le matin du jour J, il m'a semblé que j'étais tombée dans une course moins "grand public" : visiblement, les gens n'étaient pas tous là pour rigoler. 

Effectivement, beaucoup des 200 coureurs alignés sur le parcours de 22 km étaient partis assez vite _ il y avait le choix entre deux distances : 17 et 22 km. J'ai laissé passer la foule : mon objectif était avant tout de faire mes 22 kilomètres, en marchant le moins possible et en essayant de bien négocier les descentes. En effet, si monter les belles côtes bien visibles sur le tracé ne me faisait pas trop peur, les descendre me filait d'avance le vertige. Finalement je m'en suis tirée sans chute _ mais avec les cuisses qui brûlent, quand même ! Ce qui reste le but du jeu...  

De la poignée de courses que j'ai pu faire depuis deux ans maintenant, Entre Dhuis et Marne a été à la fois la plus exigeante et la plus plaisante. Elle est sans doute moins médiatisée que le Trail du Soldat de la Marne auquel j'étais tentée de la comparer forcément, peut-être plus sobre dans son déroulement mais l'accueil des bénévoles y est tout aussi sympa. Un peu de simplicité ne fait pas de mal, parfois ! Là encore, on apprécie la qualité de la communication, tant sur le site du club organisateur Courir Avec Pomponne que sur la page Facebook de l'événement.

Ce tour de cou fort seyant nous a été offert à l'arrivée.

Il faut savoir que la semaine précédent la compétition, une brutasse de tempête a soufflé sur la Seine-et-Marne, risquant de compromettre les réjouissances. Heureusement, les arbres tombés en travers des chemins ont été ciblés et déblayés hyper rapidement, de façon à ce que la course puisse bien avoir lieu. Merci encore aux organisateurs : si j'étais contente d'avoir, cette fois-ci, opté pour les baskets propres à la gambade en zone fagneuse, à aucun moment je n'ai eu le sentiment d'avoir été en danger, ni même en difficulté, spécifiquement à cause des récentes intempéries. Bien sûr, il fallait être vigilant... comme n'importe quelle personne amenée à se déplacer rapidement en forêt. 

Sur le dernier kilomètre, on a un peu discuté avec un membre (je crois ?) du club organisateur Courir Avec Pomponne, qui m'a dit que tous parmi eux s'efforçaient de préserver le cadre naturel de la superbe forêt des Vallières, dont beaucoup d'entre nous sont devenus définitivement fans à l'issue du trail. 

Entre Dhuis et Marne était aussi et surtout l'occasion de soutenir l'association Enfants Cancers Santé.    


Chapeau à tous ceux qui ont donné de leur temps
 pour concrétiser ces premières courses d'après COVID !  

N'hésitez pas à m'indiquer en commentaire d'éventuelles erreurs, sur les noms des clubs, des associations, des lieux... J'suis pas du coin ! 

mercredi 27 octobre 2021

[MASSE CRITIQUE] Zones d'admiration - Jean Esponde (2021)

Merci à l'Atelier de l'agneau et à Babelio pour l'envoi de Zones d'admiration dans le cadre de l'opération Masse Critique. 

Encore une fois, j'ai attendu le dernier moment pour publier une critique de ce nouvel ouvrage poétique de l'écrivain Jean Esponde. Non que la lecture ait été fastidieuse ou déplaisante ; mais il m'a toujours semblé difficile de me prononcer sur de la poésie, qu'elle soit écrite en vers ou en prose. L'exercice est encore plus ardu lorsqu'on ne connaît pas du tout l'auteur, comme c'était le cas en l'occurrence, jusqu'à ces derniers jours. Je vais donc faire ce que je peux. 



Zones d'admiration ne se présente pas comme le recueil de poèmes auquel on pourrait s'attendre mais plutôt comme un petit livre protéiforme organisé en plusieurs grandes parties de tailles variables. Si la première s'intitule "Peintures", c'est bien Jean Esponde qui tire un portrait parfois documenté et parfois rêvé d'anonymes _tels que les premiers artistes de Lascaux, ou de génies qui ont fait date : Picasso, Frida Kahlo, Shitao... Pour mieux leur rendre hommage, il se plonge dans leur époque, dans leur espace, et imagine ce qu'ils ont pu penser, se dire. La deuxième grande étape du voyage se focalise sur "Quatre poètes", autour desquels l'auteur brode des textes qui auraient pu être des biographies, mais qui manifestement n'en sont pas. Il s'agit de Rimbaud, de Segalen _omniprésents dans l'oeuvre, du trop souvent oublié Héraclite, du sulfureux Genet.  "Enseignement sans parole" apporte une touche philosophique à l'ensemble, et nous fait part de belles réflexions croisées sur les différents modes d'expression. Jean Esponde s'amuse à mettre en scène successivement Lao Tseu, Lu Ji et Héraclite. Guerres, Le Devenir et La Civière, plus courtes, forment un ensemble où, à mon avis, la condition humaine est traitée sous ses angles les plus sombres.


En une centaine de pages, Jean Esponde parvient à réunir des millénaires de culture, en nous amenant aux quatre coins du Monde. Aucune des figures qu'il admire et qui l'inspirent ne semble avoir été oubliée. Si, à première vue, l'ouvrage a l'air d'une boîte pleine de pièces de puzzle mélangées, une deuxième lecture évoquera plutôt une page web pourvue de nombreux liens hypertexte : Lascaux, Laas Geel, Lao Tseu, Rimbaud, Héraclite : tout se tient, tous se tiennent par la main, pour une raison ou une autre. Ce panorama éclectique des arts et cette fracture pure et simple des barrières spatio-temporelles sont déroutants ; mais ils ont l'avantage de nous libérer de nos carcans, de nous permettre des regards croisés sur des artistes, des courants artistiques et philosophiques qu'on ne songerait jamais à comparer, habitués que nous sommes à tout cloisonner. D'ailleurs, le poète ne se contente pas de poser des sages et des artistes inspirants les uns à côté des autres, puisqu'il s'essaie _avec succès_ à les incarner ou à les faire dialoguer. Qu'il possède ou non le bagage culturel lui permettant de saisir toutes les références auxquelles Jean Esponde fait allusion, le lecteur sortira grandi et/ou troublé de cette expérience littéraire unique en son genre.       

Jean ESPONDE. Zones d'admiration. Atelier de l'agneau, 2021. 125 p. ISBN 978-2-37428-047-9


tous les livres sur Babelio.com

samedi 23 octobre 2021

[COMICS] Pulp - Ed Brubaker ; Sean Phillips (2020)

Le temps n'a pas daigné s'arrêter, la vie a repris son cours avec une facilité surprenante. Les vivants se remettent à s'écharper pour des motifs plus futiles les uns que les autres, d'abord à petites touches teintées de décence, puis à grands coups de trique. Je ne sais pas si j'envie ou si je méprise leur capacité à rebondir aussi vite. 


La sortie récente de Pulp, album créé par Ed Brubaker et Sean Phillips, a fait beaucoup de bruit dans les podcasts où il est question de comics à plus ou moins forte dose. Comme à chaque fois on en parlait plutôt en bien, ce titre a fini par attirer mon attention. 

L'histoire 

New-York, 1939. Sale temps pour les Juifs et pour les vieux. Max Winter en fait l'expérience tous les jours. Sous ses cheveux blancs et sa silhouette malingre, le "grand-père" bouillonne comme dans sa jeunesse lorsqu'il est face à une injustice... et finit par faire des attaques qui lui rappellent que s'il veut changer le cours de sa vie, c'est maintenant ou jamais. 

En effet, Max est dessinateur pour un "pulp magazine" ; il aimerait publier des histoires profondes dans lesquelles son héros, Red River Kid, ferait autre chose que se battre en duel et taper des gens, mais son jeune patron dénature complètement ses œuvres : le but, c'est de vendre. Les gens veulent de la baston. Frustré par le manque de reconnaissance pour son boulot, désespéré d'être si mal payé, il trouve un peu de réconfort auprès de Rosa, sa copine, à qui il aimerait offrir autre chose que trois pièces pour survivre jusqu'au loyer suivant. Derrière leurs murs, le nazisme monte, discrètement mais sûrement. 

Alors, sentant sa fin proche, il décide de forcer le destin. S'il faisait un gros coup, comme dans le temps, en braquant une banque ? Car Max n'a pas toujours été artiste ; sa jeunesse, il l'a passée auprès de son pote Spike à faire les quatre cent coups pour aller chercher les fonds que leur modeste condition de fermier ne pouvait leur apporter. Il a souvent fait du mal, il est souvent sorti du droit chemin, il s'est souvent battu... Son héros de BD, Red River Kid, c'est un peu son alter ego. 

Une fois devant la banque, un particulier l'empêche de partir à l'assaut : il s'agit de Jeremiah Goldman, un de ses adversaires d'antan. S'il l'avait perdu de vue depuis des années, l'autre a toujours suivi sa trace et aujourd'hui, il a besoin de lui pour piller un repaire de nazis. Comme quoi, on peut être ennemi avec quelqu'un et le respecter assez pour faire appel à lui dans la difficulté... Sens de l'honneur ou besoin d'argent ? Un peu des deux sans doute. Max accepte. Les meilleurs ennemis deviennent associés. 


   


Bain de jouvence

Ed Brubaker et Sean Phillips ont choisi de mettre en scène des héros vieillissants et pourtant bien dynamiques : voilà qui fait du bien, dans une époque où les superhéros jeunes et musclés quadrillent le cinéma et la BD. Mieux encore, ils traduisent le quotidien impitoyable de celui qui se sent encore jeune dans sa tête, mais qui a bien conscience que son corps "ne suit plus", et qu'il faut le ménager. Un passage qu'on connaîtra tous, si on a la chance d'arriver jusque-là. Pas de miracles, pas de pouvoirs magiques dans Pulp : lorsque Max vient au secours d'un jeune juif pris à partie par un groupe de jeunes fachos... il se fait méthodiquement casser la gueule, sous les yeux de la foule indifférente. 

Si les années 1930 nous paraissent bien lointaines, elles représentent pour le héros une ère nouvelle, moderne, dans laquelle il ne se reconnaît plus. Sa nostalgie de la fin du XIX° siècle, où le code de l'honneur parlait même aux brigands de sa trempe, s'exprime sur ses planches de BD dédiées à des cow-boys parcourant le far-west à cheval. On comprend qu'il lui soit insupportable de voir son patron taillader ses histoires, qui sont ni plus ni moins des pans de sa vie.

Système pourri à la moelle

Max travaille pour un magazine de "pulps", format de BD très à la mode dans ces années-là, où on n'avait pas encore la télé, où l'accès à la radio et au cinéma n'étaient pas évidents. Imprimés à la chaîne sur du mauvais papier, pas chers, les pulps étaient faits pour êtres vendus en grand nombre et il importait de les remplir en fonction de ce que les gens voulaient y lire. On comprend ici que les auteurs étaient assez mal payés, que leur salaire pouvait varier du jour au lendemain et que leurs créations n'étaient pas protégées. Souvent, leur situation ne leur permettait pas de claquer la porte en cas de désaccord, et les boss faisaient jouer la concurrence entre les dessinateurs. Voilà qui fait un peu penser au système d'édition des mangas, de nos jours.   

Le nazisme en toile de fond 

Pulp est un album court _environ 65 pages_ mais très riche : vous n'y trouverez pas ni préface, ni dossier visant à contextualiser l'histoire. Il n'y en a pas besoin ; c'est l'une des grandes forces de cette histoire. Les sombres rues de New-York de février 1939, annonciatrices des prochaines années noires, contrastent avec les scènes de western chaudes et colorées de fin du XIX° siècle que Max propose à son patron ; quelque chose se passe, la ville change, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais les tensions deviennent palpables. Au cinéma avec Rosa, il s'étonne de sentir un courant d'air nazi passer dans le public _décomplexé par l'obscurité. Les fachos ont leur QG, personne ne semble y voir d'inconvénient. On ne sait plus qui pense quoi, qui est de quel côté. D'ailleurs, Sean Phillips dessine ses personnages de façon à ce que leur face soit toujours à moitié occultée par l'ombre, comme s'il ne voulait pas qu'on voit "leur vrai visage". Nous sommes plongés dans cette période vicelarde où chacun attend de voir de quel côté le vent va tourner pour prendre position.     

N'étant pas connaisseuse du fameux "binôme Brubaker - Phillips", je ne saurais comparer avec leurs œuvres précédemment publiées. Mais Pulp est une belle découverte, émouvante et efficace dans sa façon de traiter le temps qui passe, le vieillissement, la nostalgie... en si peu de pages. Le couple formé par Max et Rosa est d'une charmante simplicité. 

A lire, donc... si vous arrivez à mettre la main dessus en bibliothèque ! Ce n'est pas simple, il a beaucoup de succès. D'ailleurs, je vais de ce pas le ranger, il faut que je le rapporte demain à la médiathèque de la Canopée car un amateur l'a réservé.  

Comme ça fait du bien d'avoir enfin réussi à pondre un billet ; j'étais à deux doigts d'imploser après ce mois de silence bloguesque et ces derniers jours difficiles. 

Ed BRUBAKER ; Sean PHILLIPS. Pulp. Delcourt, 2021. 65 p. ISBN 978-2-413-03951-8        

Vous pouvez écouter une chronique de Pulp dans le Comics Discovery S05E48 (calez-vous sur 1h18 à peu près !)

vendredi 24 septembre 2021

[MANWHA] La Bicyclette Rouge - 1 - "Yahwari". Kim Dong Hwa (2005)

Le vent me soufflait dans la figure, mais ce n'était pas désagréable en soi. On était au mois de mai, la route était sèche. Tout allait bien, mais j'étais tétanisée de peur en descendant le boulevard à vélo, les mains tellement serrées sur le guidon et sur les freins que c'était un coup à se faire des cloques. Serrée sur la file de droite, je sentais les voitures me frôler jusqu'à remettre en cause mon équilibre, et j'appréhendais le rond point que j'allais devoir prendre cent mètres plus bas. David était un habitué, et, bien que parti plus tard du collège, il m'avait rattrapée car il avait l'art de se glisser entre les voitures avec assurance. 

"J'ai trop peur, je comprends rien à ce qui se passe ! C'est rare que je vienne à vélo." C'est tout ce que j'avais trouvé à lui dire mais bon, c'était mieux que rien. 

"C'est simple ! Si le feu est rouge tu t'arrêtes, et si c'est vert, tu avances !" Avait-il dit en rigolant, et il m'avait proposé qu'on prenne le même chemin pour rentrer, vu qu'on habitait dans le même secteur. Il suffisait qu'il sorte une connerie de ce style pour qu'on soit aussitôt convaincus que tout allait bien se passer. 

J'avais quand même décliné la proposition, par peur de me casser la gueule à côté de lui. La fierté m'avait poussée sur l'itinéraire bis, comme toujours. Il ne s'en était pas offusqué car il était du genre à prendre les gens comme ils étaient et les choses comme elles venaient. Son vélo rouge et argenté s'était faufilé dans les embouteillages avant de disparaître. 



C'est la première fois que je lis un manwha, un "manga coréen" ; à vrai dire, je n'avais pas spécialement l'intention de commencer, mais en passant en revue le rayon manga de la bibliothèque Marguerite Duras, je suis tombée sur le tome 1 de La Bicyclette Rouge, de Kim Dong-Hwa. Sa couverture blanc cassé, sur laquelle est seulement dessiné un jeune cycliste au visage serein levé vers le ciel était fort parlante. Quelques jours plus tôt, je ne l'aurais peut-être même pas remarqué. Mais là, je l'ai emprunté et j'ai commencé à le lire dans le RER. 

L'histoire,... 

... ou plutôt les nombreuses petites histoires qui composent cette BD racontent la tournée quotidienne d'un facteur sillonnant le village coréen de Yahwari avec son vélo rouge. Au fil de son parcours somme toute routinier, le jeune homme ne s'ennuie jamais : il fait parfois des rencontres insolites, aime discuter avec les habitants _qui sont souvent des personnes âgées isolées, s'accorde quelques pauses sur le chemin du retour pour s'extasier devant la beauté du paysage rural. 

Ses pérégrinations nous donnent un aperçu de ce à quoi peut ressembler la vie à la campagne, en Corée, j'imagine, mais je n'ai pas suffisamment de connaissances sur ce pays pour l'assurer. De toute façon, les frontières s'effacent devant les micro-drames qui ponctuent la vie de Yahwari : d'où qu'on vienne, on reconnaîtra bien une vieille voisine ou un copain derrière certains villageois.   



Avec son enchaînement de portraits qui tiennent sur deux planches, parfois un peu plus, cette BD ressemble à un recueil de poèmes organisé en grands chapitres thématiques dont le titre commence presque toujours par "histoires de" _ "histoires de mères", "histoires de fleurs", "histoires des gens de là-haut". Mais la poésie ne se ressent pas que dans la forme du livre : elle est présente partout : dans les boîtes aux lettres des plus créatifs, dans les paysages doux et colorés, autour des bancs des habitants les plus âgés, sur le visage (presque) toujours souriant du facteur qui sert de fil rouge à l'ensemble... 

Jeunes, vieux, riches, pauvres, munis d'un téléphone portable (la BD est sortie en 2005 en France, remember les premiers portables à clapet !) ou complètement déconnectés... Tous attendent le messager, tiraillés entre l'impatience de le voir venir et la crainte de ne rien avoir. La lettre qui arrive rappelle qu'on existe pour quelqu'un et fait immanquablement chaud au coeur ; au contraire, la boîte aux lettres vide nous renvoie cruellement notre solitude en pleine tête.  

J'avais le Motorola V220 ; il a tenu sept ans, le bougre ! 

L'énigme sous la casquette 

Que sait-on de l'homme au vélo à l'issue des 140 premières pages de la série ? Pas grand chose. Où vit-il exactement ? Comment s'appelle-t-il ? Ce n'est pas dans ce premier opus qu'on aura la réponse, en tous cas. Il est ici résumé à sa fonction ; d'ailleurs, le titre-même de la série _ La Bicyclette rouge_ ne lui laisse aucune place. Pourtant, il n'est pas non plus complètement transparent : il s'adresse au lecteur, aux habitants, il n'a aucun mal à exprimer ses émotions, ses goûts, à parler de ses centres d'intérêt et à faire preuve d'empathie. Il semble avoir une vie solitaire et sans souci, comme hors du temps ; mais en fait, on n'en sait rien. On en apprend beaucoup plus sur la vie des gens qu'il visite que sur lui-même. 

  

 
Peut-être faut-il voir dans ce jeune facteur à couette une incarnation du temps présent ; il est là, on le regarde passer sans s'en rendre compte, car on est trop préoccupé par ce qu'il va vous apporter pour en profiter. D'ailleurs, seuls les vieux, les philosophes et les poètes parviennent à l'apprécier pour lui-même. 

Vous l'aurez compris, on n'est pas du tout dans Bienvenue chez les Ch'tis, mais plutôt dans "bienvenue au pays des gens qui soufflent sur les fleurs de pissenlits et qui trouvent leur envol fascinant". Vive la quiétude, les tons pastels, les couchers de soleil à la campagne, la nostalgie des vieilles mères qui attendent en vain des nouvelles de leur descendance overbookée, les frères et sœurs qui sollicitent le facteur pour s'envoyer des citrouilles parce que "c'est sur son chemin". 



Un peu de douceur ne fait pas de mal, et j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture ; elle est tombée à point nommé, et je compte bien poursuivre la série. C'est du bonbon pour les yeux et pour l'esprit. Mais tout le monde n'aimera pas, c'est certain.  

Kim Dong Hwa. La Bicyclette Rouge - 1 - "Yahwari". Paquet, 2005. 140 p. ISBN 2-88890-022-X