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dimanche 19 juin 2022

[COMICS] Rachel Rising - 1 - "L'ombre de la mort" - Terry Moore (2014)

Voici un nouveau titre découvert à la bibliothèque Marguerite Duras, ma préférée définitivement ! 


L'histoire

Depuis qu'elle s'est réveillée à moitié ensevelie dans une tombe de fortune creusée au beau milieu de la forêt de Firehill, Rachel Beck se sent déboussolée. On le serait à moins. Malgré le traumatisme, sa tête fourmille de questions pragmatiques : on a manifestement essayé de la tuer avant de se débarrasser de son corps à des kilomètres de la petite ville de Manson qui l'a vue grandir. Mais qui ? quand, exactement ? Et surtout pourquoi ? 

La jeune femme n'est pas du genre à laisser le temps faire son œuvre ; là où d'autres auraient opté pour discret retour à la vie quotidienne, s'estimant chanceuses que leur meurtrier se soit raté, elle va tenter de remonter (non sans difficultés) le fil des événements. 

Problème numéro 1 : elle n'a aucun souvenir, ni de la soirée de son agression, ni des trois jours passés "sous terre" qui l'ont suivie. 

Problème numéro 2 : au vu des marques de strangulation qui ornent son cou et de son regard de zombie, il semblerait que Rachel ne soit plus tout à fait vivante... Pire, elle comprend peu à peu qu'elle est capable de prédire la mort des personnes qu'elle croise, et elle se surprend à communiquer avec une grande blonde pulpeuse et désagréable au possible qu'elle est (presque) la seule à percevoir. 

La voilà donc bien mal embarquée ; heureusement, elle a le soutien inconditionnel de sa tante Johnny et de sa meilleure amie Jet.  

Une vraie BD de gonzesses 

En effet, le salut (s'il y en a un) ne viendra pas du Prince Charmant. Je ne sais pas comment ça se passe dans les suivants, mais ce premier tome de Rachel Rising est essentiellement mené par des femmes ; c'est assez rare pour être souligné. Les quelques types qui apparaissent au fil des chapitres ont des rôles secondaires ou servent simplement à faire de la figuration ; dans tous les cas, aucun d'entre eux n'est un allié digne de ce nom pour l'héroïne _exception faite du pauvre gars qui prend Rachel en stop au sortir de la tombe, à qui elle claque la porte au nez sans ménagement lorsqu'il veut en savoir plus sur son état de santé, et qu'on ne reverra plus jamais... Tous les autres se positionnent comme ils peuvent sur un perchoir qui va de la bêtise à la perversité. On pourra constater que Rachel et Jet encaissent à plusieurs reprises propositions et regards lubriques : 

Au garage (où Jet travaille)

Au Blue Note, le bar local
"Les musiciens, qu'est-ce que tu veux...?"

Les deux amies ne se laissent jamais marcher sur les pieds et remballent vertement les téméraires ; pourtant, on voit bien qu'elles ne sont pas là pour essayer de faire bouger les choses : c'est comme ça que ça se passe, ici, personne n'y peut rien. Leurs réactions sont autant de réflexes de survie et ne témoignent que de leur résignation. Même si je suis vraiment fan de la façon dont Terry Moore traite ses personnages féminins dans cette bande dessinée, il n'en fait pas pour autant des héroïnes féministes. 

Par pour l'instant, en tous cas. Ou peut-être le sont-elles à leur manière ; il faut reconnaître qu'on a pour faire face à leurs médiocres pendants masculins une brochette de femmes fortes et déterminées _quelles que soient leurs intentions : 

  • Je crois que si j'avais été à la place de Rachel, je me serais barricadée en prenant bien garde de ne jamais croiser mon regard injecté de sang dans une glace ! Bon, c'est vrai que je suis assez trouillarde à la base, mais la jeune femme manifeste quand même une grande facilité à se mettre en mode warrior : elle veut comprendre ce qui lui est arrivé, quitte à retourner (trop) souvent sur les lieux du crime. Si elle admet avoir besoin d'aide, elle ne laissera rien passer. Terry Moore l'a représentée sous les traits d'une grande blonde svelte et raide comme la justice, toujours vêtue de noir, dans une tenue qui fait un peu penser à Catwoman, vite fait. Un bruit suspect, une personne intrigante : elle fonce voir ce que c'est. Elle n'a pas le temps d'avoir peur. 
  • Jet est la meilleure pote que tu rêves d'avoir : garagiste piétonne _sa voiture est en panne, le comble, guitariste dans un groupe de jazz, elle est liée à Rachel depuis l'enfance. C'est la dernière personne à qui l'héroïne se souvient avoir parlé, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'était pas très chaude pour la sauterie prévue le soir-même. Attentionnée sans être collante à l'extrême et sans forcément chercher à la brosser dans le sens du poil, elle est la première à prendre au sérieux ce que Rachel lui raconte, et à la considérer comme "bien réelle". 

  • Tante Johnny a plus de mal à ne pas croire à une vision fantomatique lorsque Rachel se présente à elle, peu de temps après son retour à Manson. Non pas qu'elle y mette de la bonne volonté, mais il faut dire que son boulot chronophage aux pompes funèbres n'aide pas. Pour cette femme, qu'on devine d'un certain âge, qui dit elle-même passer plus de temps avec les morts qu'avec les vivants, les apparitions de défunts sont quasi quotidiennes, et, toujours rationnelles, elle les interprète comme des symptômes de surmenage. Il faudra que Rachel la traîne jusqu'à la forêt de Firehill pour qu'elle comprenne que tout est bien réel. Ce personnage est aussi original qu'attachant ; au fil des planches, on comprend que c'est elle qui a recueilli sa nièce à la morts des parents de celle-ci, et que depuis elle est à la fois sa mère et sa pote. Leur relation est marrante ; Johnny, c'est la tante qui arrive à te faire sortir de la morgue grâce à son réseau, qui se laisse dormir trente-six heures et te fait des pâtes à ton réveil, après avoir pris soin d'inviter ta meilleure amie pour partager le repas. 
 
Cerise sur le gâteau, Johnny a une bonne dégaine de butch* : les cheveux en brosse, la chemise à   carreaux, le fourgon, le chien, un prénom de mec... tout y est ! Pourtant, quelques unes de ses interventions laissent entendre qu'elle n'est pas du tout de la fanfare. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences !   
  • Attention, place maintenant aux personnages beaucoup moins sympathiques : la petite Zoé et la grande blonde (qui n'a pas de nom). Zoé est une petite qui vit avec sa soeur et son père, à Manson aussi visiblement, puisque Rachel assiste à son incendie alors qu'elle se trouve sur le toit du Blue Note. Sous ses airs d'enfant sage, la gamine est capable de commettre des horreurs. Non pas qu'elle soit sadique, mais parce que son corps est manipulé par une mystérieuse femme blonde que personne ne peut voir... sauf elle et Rachel. Cette connaissance commune va les amener à entrer en contact, alors que rien ne les prédisposait à se croiser un jour. Toutes deux vont aussitôt nouer un lien de confiance et Rachel va tenter de rassurer la fillette tant que faire se peut, elle qui est traumatisée d'agresser et de tuer sans le vouloir. Elles vont aussi réaliser, à travers leur parcours en miroir, que la grande blonde les possède toutes les deux, mais différemment, et pour cause : avec son fort caractère, Rachel est beaucoup moins "perméable" que Zoé. 

La Mort à la soirée Nuit Blanche

On le devine sans que jamais Terry Moore ne le dise clairement : la grande blonde est une incarnation de la Mort. Tout de blanc vêtue, elle n'a rien à voir avec la faucheuse à capuche intégrée dans l'imaginaire collectif et on s'attend plus à la croiser chez Eddy Barclay que dans un cimetière. Elle aussi se présente à Rachel comme une sorte de reflet inversé. 

Si le rapport entre Zoé et la Mort est ambigu, mêlé de peur et de reconnaissance _la Mort se dit être "une amie qui lui veut du bien" et, de fait, elle la sauve des griffes du pédophile qui salivait d'avance de la récupérer dans sa famille d'accueil, Rachel et la grande blonde semblent se détester cordialement. 

Pas de doute, elle est derrière la transformation de l'héroïne en morte-vivante ; car c'est ce que Rachel est devenue, même si elle ne ressemble pas plus aux zombies sanguinaires auxquels nous sommes habitués, que la Mort à nos représentations habituelles de la mort. 

Son statut intermédiaire surprend sans surprendre les personnages qui évoluent dans une bourgade rurale déjà teintée de mystères, de phénomènes glauques, et connue pour ses brûlots de sorcières. 

Même le vieux médecin de famille des Beck, censé incarner la sagesse et la rationalité, est formel : la médecine n'explique pas tout, est Rachel n'est rien de moins que l'ange de la mort. Le pire, c'est qu'il a probablement raison...

La valse des faux semblants 

J'ai emprunté cette bande dessinée complètement au hasard, parce que je ne trouvais pas celle que je voulais et que le nom de l'auteur me disait vaguement quelque chose. C'est un heureux hasard, qui me donne envie de poursuivre la lecture de cette série à mi-chemin entre le fantastique et l'horreur. L'auteur s'est chargé à la fois des dessins et du scénario ; il est surtout connu pour une autre œuvre (Strangers in Paradise), mais apparemment Rachel Rising a connu un certain succès à sa sortie, en 2014. Visuellement, "L'ombre de la mort" devient agréable à lire dès lors qu'on s'est habitué au style de Terry Moore, caractérisé par des traits fins, soucieux du détail, parfaits pour dépeindre les broussailles d'une forêt remplie de cadavres et pour rendre les visages bien expressifs. N'étant pas très fan du gore illustré de façon générale, je dois bien reconnaître que l'artiste est efficace et dit ce qu'il veut sans trop abuser sur l'hémoglobine. Ce comics reste quand même destiné aux adultes, à mon avis, car il comporte plusieurs représentations de morts qui peuvent franchement faire peur. 

Mais la meilleure surprise reste le perpétuel jeu des apparences où l'auteur nous entraîne et nous perd, et qui laisse présager bien des rebondissements dans les futurs tomes. Qu'est-ce qu'on est ? Qu'est-ce qu'on n'est pas ? Qu'est-ce qui a changé, et quand ? Le bon père de famille d'accueil l'est-il vraiment ? Rachel est elle morte ou vivante ? Zoé n'est elle qu'une petite fille assommée par le destin ? La Mort est-elle une amie ou une ennemie ?  La suite le dira peut-être ! 

* butch = gouine bien virile

Terry MOORE. Rachel Rising - 1 - "L'ombre de la mort". Delcourt, 2014. ISBN 978-2-7560-3949-7

Rien à voir, mais j'ai fait le marathon de Biarritz le 5 juin dernier ! 

Un rêve s'est réalisé ! 

lundi 25 avril 2022

Cauchemar au canal

 


Hier, je suis allée courir au canal de l'Ourcq en tout début d'après-midi.

Sur le retour, alors que j'étais dans mon neuvième kilomètre, j'ai dérangé un corbeau qui était en train de se bouffer un petit serpent. 

En m'entendant arriver, l'oiseau s'est envolé, laissant sa proie au sol. 

J'ai fait quelques allers-retours dans le secteur, pour laisser le temps au reptile d'aller se cacher dans l'herbe. Enjamber un serpent m'est impossible. Même s'il est mort, même s'il est tout petit. 

lundi 20 décembre 2021

[EN FIN DE COURSE] Le Trail de Trilport et le Semi-marathon de La Presqu'île

Toujours plus de kilomètres, toujours moins d'alcool ! Je ne pense pas faire de courses d'ici la fin de l'année, ce qui veut dire qu'il est grand temps d'écrire un billet-souvenir des deux dernières échéances de l'automne, à savoir : la première édition du Trail de Trilport, en Seine-et-Marne (7 novembre) et le Semi-marathon de la Presqu'île, à Lège-Cap-Ferret, pas loin de Bordeaux (21 novembre). Du coup, j'ai manqué les Foulées de l'Aéroport à Drancy, une course de 10 km programmée le 28 novembre. Dommage car je l'avais trouvée sympa, il y a deux ans.  

Le trail de Trilport

Ce dimanche matin-là, il faisait plutôt froid et une légère pluie tombait. La température était quand même supportable car, une fois n'est pas coutume, les coureurs de la plus longue distance devaient partir les derniers, à 10h30. C'était sûrement un peu tard pour les plus impatients d'entre nous, mais bien pratique pour ceux qui venaient de loin et qui avaient fait le choix de se pointer déjà prêts à courir. En effet, le contexte sanitaire avait empêché la mise en place d'une consigne et d'un vestiaire, mais on n'avait pas pris en traîtres puisque l'info apparaissait dans le règlement de la course. 


Autre point positif pour les quelques uns qui avaient opté pour les transports en commun : le point de départ était situé juste derrière la gare SNCF. 

Ma hantise dans une course, c'est de me planter dans le parcours, ou de me perdre _ même si tout le monde me dit que c'est impossible. Donc, comme d'habitude, une fois sur la ligne de départ, je me suis mise en quête de gens reconnaissables qui pourraient me servir de points de repères en cas de doute. C'est là que j'ai vu un type en maillot jaune et à la chevelure fournie, dont la tête me disait quelque chose : parfait, j'allais me caler sur lui. Comme il courait déjà beaucoup plus vite que moi, alors qu'il avait vraiment pas l'air de forcer _il tapait même la discussion avec son pote, je me suis que c'était pas le bon plan, mais j'ai essayé de m'accrocher. Au fil des kilomètres, je me suis rendue compte qu'il y avait toujours pas mal d'engouement sur le passage du coureur en jaune : c'était sûrement un mec de Trilport un peu connu dans la ville, la star locale... Puis j'ai continué à les suivre comme je pouvais dans la forêt, si bien qu'à un moment ils ont bien fini par remarquer ma présence. 

Au bout des dix-sept kilomètres, j'étais au bord du gouffre, tandis que mes concurrents-repères continuaient à se raconter mille et une choses, visiblement, en mode jogging du dimanche matin. Dans les derniers mètres, ils m'ont regardée un peu amusée, en mode "elle est encore là, elle ?" et on a tout juste eu le temps d'échanger quelques mots sur la ligne d'arrivée... avant que des groupies ne se jettent sur le maillot jaune. Et pout cause, ils étaient très impatients de faire un selfie avec Luca Papi. Ouais, il s'avère que j'avais pisté sans le savoir une star du monde du trail, ahah. En tous cas, il a l'air d'être un mec simple et sympathique ; voilà qui est appréciable.

  

Ces 17km du trail de Trilport dans la forêt de Montceaux ont constitué ma première course à 0% goudron : c'est une caractéristique assez rare pour être soulignée, et j'espère que les organisateurs la garderont pour les prochaines éditions. 

L'évènement a été rendu possible par l'Athlétique Club Pays de Meaux et par la mairie de Trilport ; l'association Handifun Sport était également présente : merci à eux, ainsi qu'à tous les bénévoles placés sur le bord du chemin. Le parcours était très bien balisé, avec un marquage fort utile des gros obstacles sur les premiers kilomètres. Vraiment, on n'avait pas l'impression d'être sur une "première mouture". C'était aussi une très bonne idée de prendre de le temps de communiquer les informations importantes et le tracé des différentes distances en amont, via la page Facebook ; pour les gens comme moi qui ne sont pas de vrais aventuriers, ça aide pas mal pour s'organiser ! 

Concernant la difficulté de la course, on retiendra qu'il n'y avait pas trop de dénivelé, avec seulement une cote où on avait plutôt intérêt à marcher, et logiquement pas de grosses descentes non plus.  Evidemment, quelques passages étaient boueux _surtout pour ceux qui arrivaient dans les derniers, ahah, mais c'était vraiment très accessible, même sans pompes de trail. D'ailleurs les plus aguerris ont profité de l'occasion pour miser sur la vitesse !   

Prête à embaumer le 613 !

Le semi-marathon de la Presqu'île

Un retour dans la région de Bordeaux, quel qu'il soit, apporte toujours un peu de nostalgie. Du coup, je redoutais de courir en Gironde : déjà, parce que l'impression de retourner dans une autre vie ne colle pas toujours avec le souhait d'aller de l'avant, ensuite parce que ça me poussait à sortir de ma zone de confort et j'ai horreur de ça. Heureusement, je ne partais pas en terre inconnue puisque ma pote Mélina, également inscrite à ce semi-marathon, était disposée à m'accueillir et avait déjà géré le plus gros que ce qui pouvait généré du stress de dernière minute (elle me connaît bien). Genre le retrait du dossard, qu'il est préconisé d'anticiper lors des événements organisés par les Courses de la Presqu'île

Cadeau avec le dossard : un maillot de l'événement très sympa et une jolie bouteille de rosé à laquelle je ne toucherai pas. Si quelqu'un la veut... 

Alors, je ne sais pas trop si Les Courses de la Presqu'île sont un club de course et de randonnée situé au Cap Ferret, ou s'il s'agit d'une association ; si quelqu'un peut m'en dire plus, qu'il n'hésite pas à laisser un commentaire ! En tous cas, ses membres sont à l'origine de trois échéances majeures en Gironde : le Marathon des Villages, les Foulées des Baïnes _une course en partie sur la plage, donc ! et le Semi-marathon de la Presqu'île. Il faut savoir que ce sont vraiment de gros événements. Quand on s'est habitués aux trails où on est 150 sur la ligne de départ, ça fait un peu bizarre de se retrouver dans un vrai village de course avec de la musique et 1700 sportifs accompagnés de leurs supporters qui gravitent autour de soi. L'ambiance était très détendue, et beaucoup avaient choisi de venir courir en équipe. 

Avec Mélina, nous avons fait le choix de courir ensemble un max de temps, bien qu'elle ait une allure plus rapide. Comme il y avait beaucoup de monde, la principale difficulté a été de se trouver une place dans l'interminable peloton qui s'était élancé dans la pinède. Le parcours était relativement plat et presque tout goudronné, puisqu'essentiellement sur piste cyclable. D'ailleurs, même s'il faisait gris et froid, le cadre naturel était bien sympa et donnait envie de le refaire à vélo (mais un autre jour). Après 10km, nous avons été doublées par une mamie super en forme, que nous avons essayé de rattraper, en vain ; nous de l'avons revue qu'à l'arrivée, lorsqu'elle est venue récupérer sa récompense sur le podium, le plus tranquillement du monde. C'est ce qu'on peut appeler une personne inspirante.

   

Par contre, mon téléphone a été marseillais sur ce coup-là : c'était bien 21 km, pour 2h00 !

Les courses de la Presqu'île sont aussi connues pour leur buvette et leur célèbre formule moules-frites, qui remplace fort bien le ravitaillement final. On a longtemps cru ces stands compromis à cause du covid, mais finalement il ont été maintenus pour notre plus grand bonheur. Du coup, une fois n'est pas coutume, on s'est autorisées une bière ! Merci à eux aussi, car c'est du boulot ; d'autant plus que les clients ne sont pas toujours très patients, même le dimanche _ce sont des Bordelais avant tout..! 

Merci aussi et surtout à ma pote Mélina pour son accueil, pour m'avoir fait découvrir cette belle course (je le lui ai déjà dit en vrai), et pour avoir été patiente parce qu'elle aurait pu faire un meilleur chrono si elle ne m'avait pas attendue ! 


vendredi 29 octobre 2021

[EN FIN DE COURSE] Masques et soleil : la Course de la Rentrée - Le Perreux-sur-Marne / le Trail du Soldat de la Marne - Pays de Meaux / Entre Dhuis et Marne - Pomponne

Courir, écrire des conneries (ici-même) et boire de l'alcool sont mes trois anti-stress ; voilà plusieurs années maintenant que j'essaie de me focaliser sur les deux premiers afin de pouvoir éliminer définitivement le troisième. Hormis quelques dérapages, ça fonctionne plutôt bien !

C'est donc avec joie qu'après des mois de restrictions sanitaires, j'ai pu participer à trois courses organisées en Île-de-France, cet automne : la Course de la Rentrée du Perreux-sur-Marne (15km), le Trail du Soldat de la Marne, près de Meaux (30km) et le trail Entre Dhuis et Marne à Thorigny-sur-Marne (22km). 

La Course de la rentrée - Le Perreux sur Marne : la première après bien longtemps ! 

L'événement a eu lieu le 5 septembre dernier, comme son nom pouvait vous le faire deviner. Il était organisé par le comité des fêtes du Perreux sur Marne et par le club Asphalte 94, avec Yoann Kowal pour parrain. L'AFM Téléthon était de la partie : deux enfants, si je ne me trompe pas, ont pu faire le parcours avec nous en joëlette.

Le circuit formait une belle boucle à travers la ville, avec notamment une partie en bord de Marne fort agréable et une belle côte dès le début _vers la mairie, qui nous a bien rappelé que partir trop vite n'est pas toujours la meilleur option. Deux distances étaient proposées aux sportifs : 7,5 km et 15km, avec un parcours commun (mais deux tours à faire pour les 15km) et des départs en décalé. Il faisait beau et chaud ; les coureurs étaient détendus, même les performants : c'était notre premier rendez-vous depuis tellement longtemps, ça se sentait. Tout le monde (ou presque) se sentait d'attaque pour faire un effort et pour garder son masque jusqu'au départ, comme c'est maintenant de rigueur.   

Les 15km de course sur route essentiellement ne m'inquiétaient pas trop, étant assez habituée à cette distance. Le chronomètre était le dernier de mes soucis, comme d'habitude. J'étais plus soucieuse de réussir à m'organiser pour arriver tôt au point de départ, afin de ne pas m'angoisser inutilement sur les aspects pratiques dont j'avais perdu l'habitude. Heureusement, aucun problème de transport, ce jour-là : je suis arrivée à la gare de Neuilly Plaisance assez tôt pour avoir le temps de me repérer. 

Le Perreux vers 7h45...

Un peu avant de départ... 
Les embarcations du club d'aviron étaient de sortie.

Finalement, j'ai bien sué dans les derniers kilomètres : quoi qu'on en dise, dans une course officielle, on essaie toujours de se magner un peu plus que lors de son jogging du week-end. Ou peut-être simplement pensais-je que ce serait plus facile. En tous cas, ça valait le coup de se lever tôt pour venir jusque-là : la ville a l'air bien sympa. On remercie au passage les bénévoles et toutes les personnes chargées de guider les coureurs, de les encourager, de distribuer les t-shirts à la fin ainsi que les barres de céréales... et le masque, bien sûr ! 

Le Trail du Soldat de la Marne - Crégy-lès-Meaux : 30 kilomètres ambiancés

Quinze jours avant l'échéance, je me suis inscrite pour ce trail déjà mythique de 30 km qui me faisait rêver depuis un moment. Il y a deux ans, on m'avait proposé un dossard mais je l'avais refusé, ne me sentant pas prête. Cette fois-ci, j'ai hésité, avant de me dire que quand on a 35 ans et qu'on a la chance de ne pas être blessé, il faut faire gaffe à ne pas trop reporter les défis à l'année suivante. Qui sait où on sera, d'ici là, et dans quel état ? De toute façon, avec un marathon en ligne de mire, autant tenter les longues distances. Oui, même si certains "concurrents" piaffaient sur la ligne de départ, impatients de démarrer ce "petit 30" pour "se remettre en selle", ce trail s'annonçait comme une grande aventure pour d'autres. 

A une semaine du fameux rendez-vous, j'ai commencé à baliser comme avant un examen, et ça, c'était pas bon du tout : la course à pied est par excellence l'activité pour laquelle je ne me mets jamais de pression, d'habitude. Le coup de stress n'a pas eu de conséquences au final, mais il ne faut pas qu'il se reproduise, note pour le marathon de juin prochain. 

Heureusement, toutes les conditions étaient réunies pour que la course se passe bien : quelques jours de temps sec m'ont permis de garder mes chaussures de route habituelles, plus légères que mes pompes de trail. Le voyage très matinal d'Aulnay-sous-Bois s'est passé idéalement, du T4 à la ligne P, en passant par le RER E. Arrivée à Meaux, ç'a été finalement facile de regagner à pieds l'imposant Musée de la Grande Guerre, point de départ du trail. 

La dernière montée à pieds m'a d'ailleurs donné un aperçu de ce à quoi allait ressembler la fin du parcours... si j'y arrivais. Spoiler : oui. 

Retenez que les participants avaient la chance de passer la ligne d'arrivée sur tapis rouge, et sous les applaudissements des bénévoles habillés comme on pouvait l'être au début du XX°siècle. Ici, on n'a pas lésiné sur le spectacle, du début à la fin : majorettes près du sas de départ, cornemuse à mi-parcours, pancartes d'encouragement tout le long du chemin, bénévoles à fond à toutes les intersections... Tous ces à-côtés ce que je considère d'habitude comme des fioritures tape à l'oeil dispensables et agaçantes m'ont beaucoup aidée ce jour-là.  

#jaicouruchezcopé

On dirait un coq, vous ne trouvez pas ?

#parcourspoulet

A Crégy-lès-Meaux, ce 10 octobre à 9h00, il faisait beaucoup plus froid qu'à Aulnay deux heures plus tôt ; sur les premiers mètres, je ne sentais pas mes pieds. La dernière fois que je m'étais autant pelée, c'était en janvier 2020. à la Sagittaire de Sucy-en-Brie. Mais le temps était magnifique, et, une fois lancés, on était tous bien contents qu'il ne fasse pas trop chaud. Mon premier regret est de n'avoir pas pu prendre de photos du cadre champêtre superbe (pour qui aime la campagne), ni du musée. Par chance, un coureur youtubeur a eu la bonne idée d'immortaliser la course avec sa GoPro, nous lui en sommes fort reconnaissants : 

Mon second regret est de n'avoir pas assez profité du moment, de m'être peut-être "trop ménagée" par peur de ne pas finir le parcours, et de n'avoir pas osé doublé certains concurrents parfois. Oui, je sais bien que c'est le principe d'une course que d'essayer de passer devant les gens, mais sur le moment ce n'est pas si simple.  

Au niveau du premier ravitaillement, situé assez tôt dans course, un coureur habitué m'a dit que le parcours sur lequel nous nous étions lancés n'était pas trop difficile _a priori, le circuit de 20 km au départ de Barcy était plus accidenté, donc plus intéressant pour les amateurs de trail. Voilà qui était encourageant. J'avais choisi de ne pas du tout regarder Strava pendant la course, histoire de ne pas me démonter en cas de coup de pompe à mi-parcours, et de faire sans écouteurs pour rester vigilante pendant les passages en forêt et sur les chemins caillouteux. J'ai particulièrement apprécié de retrouver sur quelques mètres ce cher canal de l'Ourcq, qui est devenu un terrain familier. 

Le dernier ravitaillement était placé au 25ème kilomètre, après une traversée du désert, comme le laisse entendre Monsieur What The Run dans sa vidéo, ci-dessus. Mais on était quand même prévenus qu'il était conseillé de faire des réserves jusqu'à notre passage à Barcy (8ème kilomètre). Une fois arrivés là, on savait tous que le plus gros était fait, et qu'on allait atteindre l'objectif. Maintenant que nous étions mêlés aux marcheurs et aux coureurs du 20km, l'ambiance devenait vraiment festive : les rapides ont loupé ça. Je reconnais que j'étais un peu trop fatiguée pour apprécier.

Bravo aux deux coureurs en rouge et vert (Thomas et ... ?) à qui j'ai collé aux basques pendant une bonne partie de la course, et ce jusqu'à la fin ! C'était pas spécialement voulu, j'espère que vous ne vous êtes pas sentis suivis ! 


Mon neveu âgé de cinq ans, qui est actuellement dans sa phase "petits soldats" va certainement apprécier la médaille du finisher.   

La course était organisée par la Communauté d'Agglomération du Pays de Meaux, merci à eux. Les mises à jour régulières du site Internet, avec le détail des tracés, et la page Facebook très active du Trail du Soldat de la Marne nous ont permis de bien nous préparer et d'avoir un aperçu de ce qui allait nous attendre le jour J. 

Entre Dhuis et Marne : le plus beau parcours 

Quinze jours plus tard, rebelotte pour un nouveau trail, au départ de Thorigny-sur-Marne, cette fois-ci. L'événement regroupait moins de monde. Peut-être était-ce une conséquence du marathon de Paris qui avait eu lieu une semaine plus tôt ? Le matin du jour J, il m'a semblé que j'étais tombée dans une course moins "grand public" : visiblement, les gens n'étaient pas tous là pour rigoler. 

Effectivement, beaucoup des 200 coureurs alignés sur le parcours de 22 km étaient partis assez vite _ il y avait le choix entre deux distances : 17 et 22 km. J'ai laissé passer la foule : mon objectif était avant tout de faire mes 22 kilomètres, en marchant le moins possible et en essayant de bien négocier les descentes. En effet, si monter les belles côtes bien visibles sur le tracé ne me faisait pas trop peur, les descendre me filait d'avance le vertige. Finalement je m'en suis tirée sans chute _ mais avec les cuisses qui brûlent, quand même ! Ce qui reste le but du jeu...  

De la poignée de courses que j'ai pu faire depuis deux ans maintenant, Entre Dhuis et Marne a été à la fois la plus exigeante et la plus plaisante. Elle est sans doute moins médiatisée que le Trail du Soldat de la Marne auquel j'étais tentée de la comparer forcément, peut-être plus sobre dans son déroulement mais l'accueil des bénévoles y est tout aussi sympa. Un peu de simplicité ne fait pas de mal, parfois ! Là encore, on apprécie la qualité de la communication, tant sur le site du club organisateur Courir Avec Pomponne que sur la page Facebook de l'événement.

Ce tour de cou fort seyant nous a été offert à l'arrivée.

Il faut savoir que la semaine précédent la compétition, une brutasse de tempête a soufflé sur la Seine-et-Marne, risquant de compromettre les réjouissances. Heureusement, les arbres tombés en travers des chemins ont été ciblés et déblayés hyper rapidement, de façon à ce que la course puisse bien avoir lieu. Merci encore aux organisateurs : si j'étais contente d'avoir, cette fois-ci, opté pour les baskets propres à la gambade en zone fagneuse, à aucun moment je n'ai eu le sentiment d'avoir été en danger, ni même en difficulté, spécifiquement à cause des récentes intempéries. Bien sûr, il fallait être vigilant... comme n'importe quelle personne amenée à se déplacer rapidement en forêt. 

Sur le dernier kilomètre, on a un peu discuté avec un membre (je crois ?) du club organisateur Courir Avec Pomponne, qui m'a dit que tous parmi eux s'efforçaient de préserver le cadre naturel de la superbe forêt des Vallières, dont beaucoup d'entre nous sont devenus définitivement fans à l'issue du trail. 

Entre Dhuis et Marne était aussi et surtout l'occasion de soutenir l'association Enfants Cancers Santé.    


Chapeau à tous ceux qui ont donné de leur temps
 pour concrétiser ces premières courses d'après COVID !  

N'hésitez pas à m'indiquer en commentaire d'éventuelles erreurs, sur les noms des clubs, des associations, des lieux... J'suis pas du coin ! 

samedi 2 novembre 2019

Chevalier B - Martine Pouchain (2007)



Les cinq premières minutes sont toujours un temps d'échauffement, même sur un 10km.
Les pieds connaissent la route, trouvent leur rythme sans que j'aie besoin d'y réfléchir, à présent.

Y a deux ans, de sombres trous du cul riaient en me voyant courir au canal ou à la voie verte.
Aujourd'hui, plus personne ne rit, et je me fais même alpaguer par des coureurs _des vrais. 
"T'es dans un club ? Non ? Viens courir avec nous !" 

Je dis pas ça pour me faire mousser _enfin si, un peu quand même... vite fait. 
Mais sachez-le, si je peux, tout le monde peut. 
Si vous avez la chance de trouver le truc qui vous plaît, qui vous fait vous sentir bien, qui vous réconcilie avec votre enveloppe, accrochez-vous, même si vous avez le sentiment de partir de très loin et de pas être spécialement doué. 



L'histoire

Barnabé Bouton aime les champs épanouis, les animaux en liberté, la soupe au lard de sa grand-mère et la jolie Rosa Valet. S'il pouvait attirer ne serait-ce qu'un regard bienveillant de cette dernière, il serait vraiment un paysan comblé. Mais elle l'ignore royalement. Il faut dire que dans le village qui l'a vu grandir et qu'il ne songerait pas une seconde à quitter, il est avant tout le "gros Barnabé", un brave simplet déjà assez costaud pour travailler autant qu'un adulte. A dix-sept ans, il est conscient de son physique peu avantageux, mais il ne s'en formalise pas : il sait qu'il est inutile d'être beau, svelte et diplômé pour faire pousser les céréales. 

Pourtant, ce Giono en herbe nous prouve qu'on peut très bien avoir les bottes dans la terre et la tête dans la lune : lorsque la nuit tombe, Barnabé devient Chevalier B et compose des poèmes enflammés, des odes à la nature pour sa bien aimée. Après quoi il enfourche son solex et roule jusque chez elle, en pleine nuit, pour les déposer dans sa boîte aux lettres. Rien de bien méchant jusque là _ ok, c'est un peu flippant, mais c'est pas méchant. Sauf que les élans écologico-amoureux de ce garçon a priori inoffensif vont l'emmener un peu trop loin. Une nuit, il sabote un champ de maïs transgénique à coups de désherbant. A quelques matins de là, un exploitant trouve son élevage de poulets désert, toutes portes ouvertes. Jusqu'où Barnabé ira-t-il pour sauver le monde et impressionner la fille de ses rêves ?   

José Bové likes it !

Etre d'ici ou ne pas être

Les premiers chapitres m'ont laissée perplexe, je dois le dire. Qu'est-ce que c'était que ce catalogue de clichés sur la vie à la campagne ? Le choix de ce roman pour le CDI avait pour une origine la volonté de casser les représentations du paysan véhiculées par les médias auprès des jeunes _après tout, l'Amour est dans le pré est au monde rural ce que Sept à Huit est à celui des banlieues_ mais j'ai bien cru qu'on était partis pour obtenir l'effet inverse. Ici, des autochtones méprisant "le" citadin, trop incultes pour faire la différence entre Lyon et Paris. Là-bas, des pères de famille aussi taciturnes que violents _mais juste quand il faut, hein, vous inquiétez pas, on n'est pas des bêtes..., des mères qui n'ont pas vraiment droit à la parole, assignées qu'elles sont aux remplissage des gamelles humaines et animales. Plus loin, les gens venus d'ailleurs ne se mêlent pas aux "bouseux", et réciproquement, puisqu'on admet sans problème qu'ils sont d'une "autre trempe". Il ne manquait plus que les dialogues en patois pour que le compte soit bon...



Conte de chez les oies 

En fait, Chevalier B ne doit pas être lu au premier degré. Je me suis laissée abuser par le décor rural, qui me poussait à coller sur cette histoire une étiquette de roman "réaliste". Jusqu'à ce que je comprenne que si certains passages n'étaient pas trop crédibles, si les personnages étaient assez typés, si certaines situations étaient de plus en plus tirées par les cheveux, c'était sans doute un choix réfléchi de l'auteure, tout simplement. A partir du moment où Barnabé passe la ligne rouge (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler), on glisse dans le conte. Conte de fées ? Conte philosophique ? J'ai lu cette dernière formule dans une critique de lecteur sur Babelio, et je trouve qu'elle est bien trouvée... Un conte en tous cas, avec son chevalier (Chevalier B), sa princesse inaccessible (Rosa), et ses opposants, ses Candide en plein apprentissage de la vie (Barnabé, Rosa aussi), ses merveilleuses coïncidences _ car aller à Paris pour retrouver une fille dont on a pas l'adresse ET la retrouver le jour-même, c'est quand même pas banal... Son château aussi, puisque Barnabé va se lancer dans une entreprise de rénovation - agrandissement fort ambitieuse !  

Un conte qui soulève des questions bien réelles et qui engage à la réflexion, à défaut d'apporter des réponses : les OGM, la maltraitance des animaux _je pensais vraiment que l'histoire allait tourner autour des débats écologiques, mais Barnabé s'en éloigne assez vite..., le deuil, la difficulté et le danger du métier d'agriculteur, le vieillissement de l'entourage, la solitude _toujours  plus pesante en pleine campagne, les différentes formes d'amour, aussi.   


THE destrier de Chevalier B
Stan, si un jour tu repasses par là : le solex, c'est cadeau ! 

L'amour en solex  

Je voudrais attirer l'attention sur le fait que ce cher Barnabé Bouton, fils honnête, petits-fils aimant et dévoué, père de substitution irréprochable... est quand même une graine harceleur qui s'ignore ! Eh oui, même s'il ne veut que du bien à Rosa, il lui envoie quotidiennement des messages anonymes, la surveille du coin de l'oeil, et malgré le râteau qu'elle lui balance, s'obstine à bâtir sa vie en l'imaginant comme sa future femme, la mère de ses enfants... Sans parler de l'irruption à l'improviste dans son petit univers, bien des années plus tard _ou il pourra d'ailleurs mettre en pratique ses qualités de preux chevalier ! Alors évidemment, Martine Pouchain a sûrement voulu, je pense, mettre en valeur cet amour obsessionnel qu'on développe tous à un moment ou à un autre pendant l'adolescence, toujours teinté d'admiration, de rêve aussi, souvent dirigé vers quelqu'un qu'on connaît assez mal pour pouvoir l'idéaliser. Un amour qu'on trouve beau et pur, mais dont on ne mesure pas la portée effrayante, voire oppressante. Et une fois de plus, ça sonne très juste.  Mais Barnabé nous rappelle qu'une situation de harcèlement peut aussi naître de sentiments positifs mal exprimés, frustrés, maladroitement repoussés... ce qui ne l'excuse aucunement, d'ailleurs. 

Chevalier B : à lire si.. 
 ... vous vous posez des questions existentielles. 
... vous avez aimé Bagdad 2004 (même auteure)
... vous aimez les histoires qui finissent bien, mais pas trop non plus, sinon c'est niais ! 
... vous aimez quelqu'un qui n'en a rien à foutre de votre face de rat 
... vous vous trouvez moche et que vous craignez que ça vous empêche de réussir 
... vous vous sentez mal à l'école et que vous avez peur de ne pas vous en sortir... 
Ce roman vous mettra sur la piste de vos propres réponses... 

Martine POUCHAIN. Chevalier B. Sarbacane, 2007. Coll. "Exprim'". 202 p. ISBN 978-2-84865-165-1