vendredi 28 septembre 2012

Les Aventuriers de la Mer - 3 - La conquête de la liberté. Robin Hobb (1998)


C'est sans me faire prier que je me suis directement attaquée aux troisième tome des Aventuriers de la Mer, "La conquête de la liberté", malgré ma ferme intention de mettre fin à la lecture et à l'étude du Seigneur des Anneaux de Tolkien. A croire que je ne lirai jamais Bilbon le Hobbit avant la sortie du film ! C'est frustrant au possible, mais il faut bien reconnaître que les navigateurs des Rivages Maudits en valent largement la peine.


Où est-ce qu'on en était ?  


Les esclaves retenus prisonniers d'un navire magique se libèrent, se débarrassent de leurs geôliers, et prennent à l'aveuglette les commandes de l'embarcation. Alors que le chaos est à son comble, un vaisseau de pirates arrive à leur hauteur et les aborde sans crier gare : le massacre ne pourra être évité, de part et d'autre. Comme si cela ne suffisait pas, une tempête d'une violence extrême s'abat sur les deux bicoques à feu et à sang, pour le plus grand bonheur des serpents de mer mangeurs de cadavres !

Soyez les bienvenus dans l'univers de Robin Hobb, ou les heures de pointe aventurières succèdent à la calme angoisse des femmes de marchands, à Terrilville.   


Autant le titre du tome 2 « Le navire aux esclaves » me paraissait mal décrire l'ouvrage, autant « La conquête de la liberté » est une formule qui prend tout son sens lorsqu'on la place en tête de ce troisième volume. Qui ne cherche pas à se dégager d'une emprise quelconque dans les pages qui suivent ? Personne, à vrai dire.

Hiémain profite de l'escale à Jamaillia pour fuire la Vivacia, au moment où on doit remplir les cales du navire d'esclaves. Il compte trouver le soutien de prêtres, mais n'arrivera qu'à se faire emprisonner. Althéa tombe de haut : alors qu'elle faisait le bonheur du Moissonneur sous le nom d' »Athel », l'équipage la rejette en apprenant qu'elle est une fille. Au port de Chandelle, Brashen lui fait des avances qu'elle refuse : l'engagement, très peu pour elle. Sa liberté sentimentale, elle y tient. Malta, sa nièce, séduit sans le vouloir le fils cadet d'une famille de Marchands du Désert des Pluies, au grand désespoir de Ronica et Keffria.

La chance ne peut pas opérer à tous les coups, même quand on a une amulette en bois sorcier ! Le capitaine Kennit en fait les frais. L'attaque d'un vaisseau d'esclaves ne se passe pas comme prévu, et un serpent de mer lui mord la jambe, lui instillant du venin. Etta arrive à temps pour trancher le membre blessé et stopper l'effet du poison ; maintenant, il va falloir que Kennit, estropié, diminué, fiévreux, arrive à se convaincre qu'il s'en est finalement très bien tiré. Sa blessure ne l'empêche pas de s'accrocher à son grand rêve : attaquer et posséder une vivenef. Justement, la Vivacia est en vue. Troublée par les serpents de mer sui l'escortent, par la présence d'hommes maltraités dans ses cales, par la décrépitude de Hiémain, par la violence de Kyle, elle ne sais plus guère fendre les vagues. La libération des esclaves, entraînant la mort d'une grande partie de l'équipage, l'affole encore plus. Du pain béni pour la Marietta de Kennit qui n'en demandait pas tant.



Héros et amputations

Dans le tome précédent, l'amputation du majeur de Hiémain nous avait été présentée comme un acte héroïque : le jeune prêtre y avait vu une occasion de se mettre en valeur, et de tester les limites du courage de son père en le priant de se charger lui-même de la découpe. L'acte s'était même alourdi d'une portée symbolique, le doigt sacrifié étant celui destiné à recevoir son futur anneau de prêtrise.  
Aussi, lorsque Kennit se fait happer la jambe par un serpent de mer dans "La conquête de la liberté", il est bien difficile de ne pas y voir un écho, vite confirmé par la rencontre des deux protagonistes en fin d'ouvrage ! Les similitudes de leurs expériences respectives aura l'avantage de souligner leurs grande différence de caractère. Si le petit Hiémain choisit raisonnablement de perdre son doigt pour se sauver, Kennit s'accroche à sa jambe empoisonnée et reproche aussitôt à Etta de lui avoir tronçonnée une partie de son corps déjà en charpie. Une fois de plus, Robin Hobb peuple ses royaumes imaginaires de personnages assez humains pour avoir peur de la souffrance et de la mort.

Pourtant, dans les univers médiévaux de la fantasy, l'amputation est perçue positivement. Elle fascine, elle effraie, et elle impose le respect parce qu'elle témoigne de la véracité d'un exploit guerrier. Dans le film d'animation Dragons (2010), le héros Harold dresse un dragon qui a perdu une aile, et lui fabrique une prothèse ; à la fin de l'aventure, lui-même perdra un pied et n'en manifestera pas de grande tristesse. D'ailleurs, comme il l'affirme lui-même au tout début du film, les cicatrices et blessures de guerre pèsent lourd dans la balance lorsqu'il s'agit de plaire au filles.

Harold, Astrid, Krokmou

Le roi Fergus, père de Mérida dans Rebelle (2012), porte une jambe de bois depuis ce fameux face à face avec un ours qu'il raconte sans cesse, non sans fierté, bien qu'il ne soit pas vraiment venu à bout de l'animal. Il attend d'un ferme pied de bois la revanche qui le verra à coup sûr victorieux. Loin d'effrayer les jeunes spectateurs, sa particularité physique donne lieu à une farandole de blagues tout au long du dessin animé.  


"Mon passage préféré, c'est pas juste !"

Pour faire écho à Kennit larmoyant et infecté, on aurait fort à dire sur la représentation courante du pirate, toujours affublé d'une crochet de fer, d'une jambe de bois ou d'un bandeau sur l'oeil !

Références :

  • Andrews, Mark ; Chapman, Brenda. Brave. Disney - Pixar, USA. 2012. 95 min. 
  • Delbois, Dean ; Sanders, Chris. How to train your dragon. Dreamworks Animations, USA. 2010. 98 min.
  • Hobb, Robin. Les aventuriers de la mer. "La conquête de la liberté". Paris. France Loisirs. Coll. "Piment". 1998. 432 p. ISBN 2-7441-6100-4 





jeudi 27 septembre 2012

L'Equipe Mag n°1451 du 8 mai 2010


L'Equipe Mag n°1451 du 8 mai 2010

Photo : lequipe.fr


p. 5
EDITO

« Laurence va morfler »
Jean-Philippe Leclaire

En mais 2006, Raymond Domenech annonçait de manière atypique sa liste des 23 footballeurs sélectionnés en équipe de France pour la coupe du Monde en Allemagne. Quatre ans plus tard, à la veille de la même compétition prévue en Afrique du Sud, faut-il s'attendre à de nouvelles frasques de la part du sélectionneur, lors de son intervention au journal de 20 heures de TF 1 ?


p. 7
SOMMAIRE


pp. 10 – 14
ENTRETIEN
Patrick Lafayette

« Jean-Pierre Escalettes. « A la place de Raymond, j'aurais fait une com' différente. » »

Jean-Pierre Escalettes revient sur ses cinq ans de mandat à la tête de la Fédération Française de Football. Sans jamais perdre de vue sa préoccupation première (la santé du football amateur), il aborde ses satisfactions, ses difficultés, son soutien à Domenech malgré ses problèmes de communication avec les médias qui auraient, selon lui, pu être évités. Il est aussi question de la candidature de la France à l'Euro 2016 et de Laurent Blanc, le probable futur sélectionneur de l'équipe nationale.

Photos : portraits de Jean-Pierre Escalettes.
Franck Courtès.


pp. 16 - 21
ZOOM

pp. 16 – 17
Photo Stéphane Reix
« Hourra pour Hoarau ». Photo de la finale de la Coupe de France 2010 remportée par le PSG : Costa, Mangani, Hoarau, Mongongu, Puygrenier.

pp. 18 – 19
Photo Richard Martin
« Nadal pleine balle » Photo de la finale des Masters de Rome remportée par Nadal face à Ferrer. Rafael Nadal.

pp. 20 – 21
Photo Alain Mounic
« Le coup du taureau ». La victoire du Biarritz Olympique face au Munster, en demi-finale de la H Cup. Ayoota Erinle, Jean De Villiers, Benoit August, Ronan O'Gara.


pp. 23 - 28 
MAGZAP
Bruno Garay, Benoît Heimermann

p. 23

« Ribery. Tous derrière et lui devant. »
Les joueurs du Bayern de Munich soutiennent un Ribéry rattrapé par son actualité sulfureuse.

« Cyclisme. En dernier ressort. »
Un cycliste s'est fait tatouer un ressort sur le mollet, se donnant des airs de cyborg.

« Pourquoi ce motard nage-t-il ? »
Le motard Jorge Lorenzo fête sa victoire par un plongeon dans le lac le plus proche.

p. 24

« Roger Federer. Daddy cool. »
Federer en famille.

« Imanol Harinordoquy. Basque masqué. »
Le masque de fortune du rugbyman au nez cassé.

« PSG. Une saison qui s'achève en beautés. »
Trombinoscope des copines de Makelele, Hoarau, Camara et Luyindula.

« TOP/FLOP ». Top : Chabal au musée Grévin. Flop : des capsules de bouteilles de bière dédiées à quelques mauvais gestes du football.

p. 26

« Hippisme. Un derby à tomber par terre. »
Photos du Derby, course hippique

« L'interview (f)utile. Yannick Jauzion. »

« Look de champion. Lebron James. »
Marc Beaugé.

« Indiscret. Le tour de France de Lionel Daudet. »

p. 28
« Le top cinq. Les cyclistes qui ont signé leur victoire. » 1. Johan Museeuw gagne le Paris-Roubaix après un grave accident. 2. Greg Lemond et Bernard Hinault mettent fin à leur rivalité en arrivant à l'Alpe d'Huez main dans la main (Tour de France 1986). 3. Lance Armstrong rend hommage à Fabio Casartelli à l'issue de l'étape de Limoges (Tour de France 95). 4. Mark Cavendish lance un bras d'honneur sur la ligne d'arrivée. (Tour de Romandie 2010). 5. Carlos Sastre gagne la 13ème étape du Tour de France 2003 tétine à la bouche, pour marquer l'anniversaire de sa fille.

p. 30
OPINION

« La question de la semaine. Qui sera le Chimbonda 2010 de la liste de Domenech ? »
Selon les lecteurs : Gameiro, Ruffier, Cissé, Jallet, Valbuena, Marveaux, Gonalons, Sakho.

« Ce qu'en pense Erik Bielderman » : préférence pour Gonalons, qui possède le mental et les compétences pour relever le défi.


p. 31
HUMEUR

BD humoristique de Lefred-Thouron. Attend le verdict. « Work in progress », « L'amour du maillot », « La tentation de Johannesburg ».


pp. 32 - 58
MAGACTU'

« OM, une étoile renaît. »

pp. 32 – 33
Lucho au Stade Vélodrome le 4 mai 2010.
Photo Philippe Laurenson pp. 34 – 35
Match OM-Rennes. Victoire de Marseille 3-1 après un match fermé. Heinze, Jérôme Leroy.
Photo Bernard Papon.

pp. 36 - 37
L'Om-café après l'égalisation de Briand. Photo Sébastien Boué.

Le but de Heinze sur coup franc.
Photo Vincent Michel

Valbuena face à Lemoine
Photo Bernard Papon

Le but de Lucho.
Photo Félix Golesi

p. 38

Valbuena juché sur les épaules de Taïwo.
Photo Bernard Papon.

pp. 40 – 41
Vestiaire des marseillais après la victoire face à Rennes.
Photo Yannick Parienti.

pp. 42 – 43
Le vieux port rempli de supporters trempés.
Photo Philippe Laurenson.

« A minuit, le Vieux-Port s'éclaire de fumigènes, on chante les hymnes du stade. »
Gilles Rof.
Les supporters marseillais exultent après 17 ans de désillusions, malgré la pluie et un sacre en milieu de semaine qui les oblige à rester sages.

Lucho et Heinze en boîte de nuit.
Photo Félix Golesi

pp. 44 - 49

« Mamma Mbia »
Raphaël Raymond
Photos Félix Golesi

Mbia est arrivé à l'OM en 2009, après avoir occupé à Rennes le poste de milieu défensif. Ce numéro 10 de formation s'est finalement illustré dans l'équipe de Didier Deschamps en tant que défenseur central aux côtés de Diawara. C'est à travers son regard que l'Equipe Mag' a vécu les derniers matches de ligue 1 de la saison 2009 – 2010 et le sacre de l'OM.

Le 30 avril, le match Auxerre-Marseille se termine sur le score de 0-0 : Mbia et ses coéquipiers sont frustrés, car ils auraient pu atteindre le titre ce jour-là. Le lendemain, c'est en toute décontraction que le défenseur suivra la finale de la Coupe de France gagnée finalement par le PSG. Deux jours plus tard, l'heure est à la concentration et aux OM-Rennes sur console de jeux. Marseille accède au titre de champion de France le 5 mai au soir, après une victoire sur Rennes 3-1.


pp. 50 – 51

Décryptage. « Et à la fin, c'est Deschamps qui gagne ».
Christophe Larcher

En 1992, Deschamps devient champion de France avec l'OM. Dix-huit ans plus tard, c'est en tant qu'entraîneur de l'équipe phocéenne qu'il gagne le titre. Ces deux temps forts de la carrière du défenseur sont mis en parallèle à l'aide de plusieurs critères : le rapport au président, le nombre de matchs disputés, les caractéristiques de Didier Deschamps dans ses fonctions, les agents, le salaire.

Photo : Didier Deschamps en 1992.
Nicolas Luttiau / Jean-Claude Pichon / Michel Deschamps

Photo : Didier Deschamps en 2010
Sébastien Boue / Felix Golesi / Patrick Boutroux

pp. 52 – 58

« Skrela par Villepreux. « J'ai comme un frère sur le terrain. » »

Le journaliste Olivier Villepreux et le rugbyman David Skrela ont un point commun : la vocation sportive de leur père. En effet, Pierre Villepreux et Jean-Claude Skrela ont joué ensemble au Stade Toulousain avant d'en devenir les entraîneurs. Ces similitudes poussent le journaliste à interviewer l'international français qu'il perçoit comme son frère. Leur rencontre révèle un David Skrela simple, altruiste et tout aussi concerné par le jeu et la stratégie de son équipe que par son avenir professionnel d'ingénieur.

Photos :

David et Jean-Claude Skrela en 1986
L'Equipe

Olivier et Pierre Villepreux en 1972
L'Equipe

Pierre Villepreux et Jean-Claude Skrela en 1978
L'Equipe

Isa Nacewa, David Skrela, Vincent Clerc. Match contre le Leinster, demi-finale
Alain Mounic

Olivier Villepreux, David Skrela
Ullrich Lebeuf


pp. 60 – 62
Y AVAIT PENO

« La chance de « Lucky Luke » »
Christophe Larcher

Le 21 juin 1986, au Mexique, l'Équipe de France de football disputait les quarts de finale de la Coupe du Monde contre le Brésil. Les deux sélections s'étaient départagées à l'issue des tirs au but, en partie grâce à la réussite du pénalty de Bruno Bellone. Le joueur revient sur l'ambiance électrique précédant son tir, sur son raisonnement, sur son dépit lorsqu'il voit le ballon toucher le poteau, et sur sa joie lorsque l'épaule du gardien le repousse dans la cage.


p. 63
BUSINESS

« Et le plus riche est... »
E.Bo.

David Beckham vient d'être détrôné de son statut de sportif le plus riche du Royaume-Uni. Il est remplacé par Dave Whelan, 73 ans, ancien footballeur et président de Wigan, équipe de Premier Leage. Seuls représentants de leur sport en tête de classement, Whelan et Beckham sont suivis de sept pilotes automobiles et d'un boxeur.

Photo de Dave Whelan.
David Wilkinson / Offside

« Très chers italiens »
Des 10 entraîneurs les mieux payés du Royaume-Uni, cinq sont italiens : Fabio Capello, Carlo Ancelotti, Giovanni Trapattoni, Roberto Mancini, Gianfranco Zola.

Photo de Fabio Capello
Pierre Lahalle

« Il l'a dit »
Alain Roche compare les équipes de foot françaises aux clubs européens.

« En un clin d'oeil »
Les affluences de spectateurs lors de la saison 2008/2009 en Europe
Source : rapport UEFA.

« Le chiffre »
La Ligue Nationale de Football Professionnel donne 12,5 M d'euros au football amateur pour la saison 2010/2011. Le chiffre est en baisse.


pp. 64 – 67
ENQUÊTE

« Brice Taton. Une mort encore privée de sens. »
Jean-Christophe Collin

Quelques heures avant le match de Ligue Europa opposant le Partizan Belgrade au Toulouse Football Club en septembre 2009, un groupe de supporters toulousains avait été pris à parti par des hooligans serbes. L'un d'eux, Brice Taton, était mort de ses blessures. Si les suspects ont d'abord reconnu partiellement les faits, le premier jour du procès a donné lieu à une rétractation en bloc. Alain et Suzanne Taton, les parents de Brice, comptent assister à la suite du jugement pour enfin comprendre.


pp. 68 – 69
AVANT-HIER

« Il y a trente ans dans L'Equipe du 7 mai 1980
Stefan L'Hermitte

Giuseppe Saroni et Bernard Hinault se disputent le tour de Romandie. Le FC Nantes, en battant Sochaux 3-2, assure sa place de champion de France. La défense de Brest prend l'eau et bat des records en ce sen. Le pilote Jean-Claude Andruet souffre d'une fracture du nez après un accident de voiture. Tarik Benhabiles, vainqueur du Roland Garros juniors, inaugure le court n°1 face à l'ancien Mousqueterre Borotra.

« Et dans le « Mag . »
n° du 3 mai 1980
Le champion de F1 Clay Regazzoni cloué sur un lit d'hôpital. Olivier Lejus, perchiste et acrobate. Le footballeur Jean-Marc Guillou à Neuchâtel.


pp. 71 – 90
MAGPLUS

pp. 72 – 73
Moteurs
« Quitte ou Doblo »
André-Jacques Dereix

Le monospace Fiat Doblo 2.0 Multijet se veut spacieux et familial. Il peut accueillir jusqu'à 7 passagers et possède un système antirecul en côte. Par contre, il est bruyant et nécessite de faire un choix entre une grande quantité de bagages et un grand nombre de passagers.

p. 74
High-tech
Didier Sanz, Christophe Séfrin

« Photos de sport, ayez le bon reflex »
Trois appareils photos reflex efficaces pour immortaliser les compétitions sportives sont mis à l'honneur : le Pentax K-x pour les débutants, l'Olympus E-620 pour les experts et le Canon EOS 7 pour les professionnels. Mais pour choisir convenablement son appareil, il est important de tenir compte du boîtier, des optiques, du mode « sport ».

« On veut le même »
Le Walkman NWZ-W250 est un appareil monobloc qui résiste à l'eau.

« Indispensable »
Le GPS spécial Coupe du Monde.

« Le chiffre »
Prévision : 50 milliards d'applications pour téléphones mobiles devraient être téléchargées en 2012


p. 76
JEUX VIDÉO
François Coulaud

« Ca vrombit dans les paddocks »
2006 a marqué le retour en fanfare de la F1 virtuelle. Deux jeux de course automobile, dont la sortie est programmée fin mai 2010, sont mis en compétition : Split Second Velocity et Blur. Le premier favorise la vitesse et la casse, le second fait la part belle au vice et aux coups en douce.

« Agenda. Compètes tous azimuts. » Une compétition internationale de jeux vidéos est programmée à Rennes.

« News. Quad, le retour ». Nail'd vient concurrencer Pure, premier jeu vidéo mettant en scène des quads.

« Le chiffre. 50 ». Chute de 50% des ventes de jeux Nintendo.


p. 78 – 79
Tourisme
Gaël Couturier

« Courses en famille »
Le Merrell Oxygen Challenge est un festival de l'outdoor familial permettant de faire du sport en découvrant les volcans d'Auvergne. Les épreuves de VTT, de course à pieds, de course d'orientation et de trail se déroulent autour de cinq lieux clés du Cantal : la Voie Romaine, le Cirque de Chamalière, la Cascade de Faillitoux, le Puy Mary, les Gorges de la Jordanne. La compétition est ouverte aux enfants comme aux adultes, aux débutants comme aux experts.

Le Coach
Renaud Longuèvre

« Running : montez les genoux ! »
Renaud Longuèvre, entraîneur de Ladji Doucouré et Muriel Hurtis, donne des conseils aux coureurs pour améliorer leur gestuelle : il est important d'élever les genoux et d'adapter le mouvement de l'articulation de la hanche.
« La question » L'apport énergétique des fruits secs.

« Truc de pro » S'entraîner au niveau de la mer.


p. 82
Shopping
Patricia Oudit

« Sacs à malice »
Une sélection de 6 sacs à dos est proposée, en fonction des sports auxquels ils se prêtent le mieux : VTT, randonnée, Freeride, Snowboard, Escalade ; sans oublier le sac « pour ranger son sac ».


p.83
Culture sport
Benoît Heimermann

« Foot d'en bas »
Bruno Heckmann, joueur de foot amateur et auteur du roman Un footballeur, revient sur sa pratique d'un sport toujours teinté de nostalgie à ses yeux.

« Livres. En quête d'espaces » L'album des expéditions de Jean-Louis Etienne, amateur de situations extrêmes.

« Livres. Percutant florilège ». 46 grands noms du rugby, par Nemer Habib.


p.84
Mode
Marie-Anne Bruschi

« L'aventure sans mésaventure »
La mode est aux sahariennes, aux blousons de cuir et aux teintes beiges.

p. 85
Beauté 

« Soin champion ». Amaury Leveaux prend soin de sa peau.

« C'est nouveau ». Pas de bouée d'ici l'été.

« Conseil de pro ». Il faut se raser avant le petit déjeuner.

« Conso »

« Fonceur ». François-Xavier Montil, directeur de la communication au Conseil Général du Cantal, veut valoriser son département.

pp. 87 – 89
Télé

pp. 87 – 88

« Califano tourne rond ». Pendant la Coupe du Monde de Football 2010, Mardi Rugby Club devient une émission consacrée au foot.

« Betclic sauve 100% Foot ? » En parrainant l'émission de M6, il lui permet de rester dans la grille des programmes.

« Un plan com' bien orchestré ».
Pierre-Etienne Minonzio

Comme avant chaque grand événement footballistique, Domenech a particulièrement soigné sa communication dans les médias à l'approche de la Coupe du Monde, en choisissant des émissions et des revues propres à redorer son image, avant de passer à l'offensive dans ses déclarations purement sportives. Il n'en reste pas moins incompris de son auditoire.

« Zapping ». Dusautoir est monté dans un avion de chasse. Vikash Dhorasoo commente la Ligue 1. Virenque et le métier de directeur sportif. Le rugbyman Sean Cronin renverse un cameraman. Souchon soutient Ribéry.
p. 89

« TOP - FLOP »
TOP : Le Guen lucide dans l'analyse de la prestation de Liverpool.
FLOP : Zahia poursuit VSD en justice.

« Casseroles de champions »
Les sportifs ont parfois du mal à s'exprimer face aux médias, surtout en début de carrière : Longo, Zidane et sa fiancée, Mauresmo rattrapée par des photos peu avantageuses.

p. 90
VU A LA TÉLÉ
Faro
« Substitute »
BD.

SÉLECTION TÉLÉ
Programmes à la télévision du 8 au 14 mai 2010.

p. 91
MON PLUS GRAND SOUVENIR
Bernard Lama
Le match Botafogo – Flamengo (1-0) en 1979.
Photo : Zico en gros plan.

"L'Equipe Mag (Paris)", Supplément de L'Equipe n°20390. ISSN 02453312, (2010-05-08)n°1451

jeudi 20 septembre 2012

20 Minutes n°2307 - 5 septembre 2012




20 minutes n°2307 - 5 septembre 2012

pp. 2 - 4

GRAND BORDEAUX 

« Max prend de la bouteille »
Mickaël Bosredon

Depuis avril 2012, l'entreprise Vinoreco implante des sommeliers virtuels dans les grandes surfaces. Pourvus d'une base de données de 200 recettes, ils ont pour fonction d'éclairer les clients sur le choix de leur vin à partir du plat qu'il va accompagner.
VIN / TECHNIQUE DE RESTAURANT / OENOLOGIE / BORDEAUX : GIRONDE*

« Easy Jet ne desservira plus Madrid »

La compagnie de vols low-cost Easy Jet n'effectuera plus la liaison Bordeaux-Madrid pour des raisons de rentabilité. Volotea prendra le relais.
TRANSPORT AERIEN / MÉTHODE DE VENTE / BORDEAUX : GIRONDE / MADRID : ESPAGNE

La photo : début des vendanges dans le Pessac Léognan.
(Photo représentant des vendangeurs dans un rang de vigne)
VITICULTURE / OUVRIER / PESSAC : GIRONDE / 
p. 3 

« Les 15560 écoliers sont bien rentrés. »
Mickaël Bosredon.
L'effectif des élèves bordelais est en hausse de 1,6%, amenant l'ouverture de nouvelles classes ; si cette augmentation est positive, la prise en charge des enfants en dehors des cours reste un problème. Pour cette année scolaire, Nembrini met l'accent sur l'apprentissage des langues étrangères, en particulier du russe et de l'arabe.
RENTRÉE SCOLAIRE / EFFECTIF SCOLAIRE / APPRENTISSAGE D'UNE LANGUE SECONDE / BORDEAUX : GIRONDE 

« Les premières réactions des lycéens de Vaclav-Havel, à Bègles. »
Le lycée béglais à l'architecture écologique vient d'ouvrir ses portes.
RENTRÉE SCOLAIRE / GESTION DE L'ENVIRONNEMENT / LYCÉE / DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE

Photos : rentrée à l'école David-Johnston et au lycée Vaclav-Havel.
S. Ortola.

« Les nouvelles formations de l'académie. »

« Parempuyre. Coups de feu à l'école Jean Jaurès. »
Une altercation a eu lieu devant l'école.

20 secondes
"Emploi : le potentiel d'embauche de Bordeaux."
"Consommation : des repas à base de produits locaux vendus allées de Tourny."

p. 4

Info-services

Circulation
Sport
Animations
Exposition

Météo

pp. 6 - 8 

FRANCE

p.6 

« La révocation de Neyret réclamée ».
Caroline Girardon

En conséquence de fautes professionnelles et de corruption, Michel Neyret risque la révocation de la police. La sanction requise par le conseil de discipline doit être validée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
CORRUPTION / POLICE / FRANCE 

20 Secondes
« Un professeur profite de l'été pour changer de sexe ».
« Un élève de 12 ans abusé sexuellement par sa prof ».


« Un poste en plus, une classe ouverte ».
Delphine Bancaud

L'école maternelle Anne Frank de Langon bénéficie d'un enseignant supplémentaire, ce qui lui permet d'ouvrir une autre classe et de diminuer les effectifs dans chaque section.
EFFECTIF SCOLAIRE / ENSEIGNANT / ECOLE MATERNELLE / ARRONDISSEMENT DE LANGON /

Mardi politique
« Chatel blâme encore Peillon »
V.V.
Luc Chatel critique vivement son successeur, comparant les objectifs de Vincent Peillon avec le discours moraliste de Pétain.
POLITIQUE DE L'EDUCATION / OBJECTIF DE L'EDUCATION / MORALE / FRANCE

p. 8

« Agir contre les maires hors la loi »
Interview de Cécile Duflot
Propos recueillis par Alexandre Sulzer

Cécile Duflot présente une loi sur le logement en Conseil des Ministres : 25% des logements d'une commune devront avoir une vocation sociale, contre 20% actuellement. La ministre souhaite pénaliser les maires qui ne respectent pas le quota faute de bonne volonté. Elle évoque la nécessité d'utiliser des terrains appartenant à l'Etat pour la création de ces habitations.
DROIT AU LOGEMENT / LOGEMENT SOCIAL / BIEN IMMOBILIER / FRANCE 

20 Secondes
« Hollande et Ayrault en chute libre dans les sondages »
« Le FN fera campagne contre le traité européen ».

« Christian Estrosi rallie François Fillon
Le maire de Nice renonce à la présidence de l'UMP et apporte son soutien à Fillon, face à Jean-François Copé.

p. 10

MONDE

« Obama prépare la riposte. »
Faustine Vincent

Barack Obama doit reconquérir un maximum d'Etats pour briguer un second mandat, et rassurer les insatisfaits. Dans les sondages, il est au coude à coude avec son adversaire républicain, Mitt Romney,
OBAMA, BARACK : 1961 - / ELECTION PRESIDENTIELLE / PARTI DEMOCRATE / PARTI REPUBLICAIN / ETATS-UNIS

20 Secondes
"Grande-Bretagne" : David Cameron remanie le gouvernement.
"Etats-Unis" : le livre sur la mort de Ben Laden en tête des ventes
"Maroc" : un accident de bus fait 42 morts près de Marrakech

« L'aide au Sud mise en images »
L'Agence Française de Développement (AFD) propose une exposition itinérantes de photos représentant les actions menées dans les pays du Sud et en Outre-Mer.
Photo : construction d'une écluse en Guinée.
Jonas Bendiksen, en partenariat avec Magnum Photos
AIDE AU DÉVELOPPEMENT / AIDE HUMANITAIRE / DOM-TOM / PHOTOGRAPHIE / HÉMISPHÈRE SUD

ECONOMIE

p.12

« Doux déplume ses salariés »
Mathieu Bruckmuller

Le tribunal de commerce de Quimper va décider du sort du volailler Doux le 5 septembre. La restructuration prévue menace plus de 1000 salariés. La concurrence internationale est la principale cause de la mauvaise santé de l'entreprise.
AVICULTURE / INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE / EMPLOI / FRANCE 

20 Secondes
L'UE pourrait perdre son AAA.
Hermès attaque LVMH
Le sort de la raffinerie Petroplus


« La crise guérit l'absentéisme »
M.B
Les salariés veulent conserver leur emploi et se montrent plus assidus, surtout dans le Sud. Les secteurs de la santé et des transports enregistrent les taux d'absentéisme les plus forts.
SALARIE / EMPLOI / ABSENTÉISME / MÉTIER : SANTE / MÉTIER : TRANSPORT / FRANCE

p.13

HIGH-TECH

« Tout pour doper sa productivité ».
Christophe Séfrin
Une liste d'accessoires pratiques pour être plus efficace avec son smartphone, son ordinateur ou sa tablette : le chargeur magnétique, le mini-combiné téléphonique, l'étui clavier, la batterie de recharge, le disque dur externe, le dictaphone, le scanner.
ORDINATEUR PORTABLE / TÉLÉPHONE MOBILE / TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION 

pp. 14 – 16

CINÉMA

p. 14

« Une version détournée de « Cendrillon » »
Caroline Vié

William Friedkin évoque le tournage de Killer Joe, un film décalé dont l'héroïne est une sorte de Cendrillon moderne éprise d'un policier fou. Humour noir, violence et sexe : les acteurs ont été choisis en fonction des finalités d'un film pas vraiment pour les enfants.
OEUVRE CINEMATOGRAPHIQUE / POLICE / ETRE IMAGINAIRE / HUMOUR / 

20 Secondes
Mort de Michael Clarke Duncan
Travolta sera récompensé d'un prix au festival de San Sébastien
Carlo Chatrian est le nouveau directeur artistique du festival de Locarno
Thomas Vinterberg change la distribution de la pièce de théâtre L'enterrement.

« Quentin Dupieux n'a pas tout faux. »
Caroline Vié
Wrong, le nouveau film de Quentin Dupieux, amène le spectateur aux frontières du réaliste et de l'imaginaire, sur fond de critique des États-Unis.
OEUVRE CINÉMATOGRAPHIQUE / RÉALISME POÉTIQUE / ETATS-UNIS / 

« Il court il court, le coursier »
C.V.
David Koepp filme l'univers des coursiers de New-York à travers l'un d'eux, incarné par Joseph-Gordon Levitt.
OEUVRE CINÉMATOGRAPHIQUE / MÉTIER : TRANSPORT / NEW YORK : ETATS-UNIS / 

p. 18

PAUSE

Horoscope
Mots fléchés
Sudoku

p. 19

VOTRE SOIREE TÉLÉ

p. 20

SPORTS

« Des bleus verts en défense ? »
Bertrant Volpilhac

Favorisant le temps de jeu et la complémentarité, Didier Deschamps pourrait titulariser Sakho et Mbiwa en défense centrale, les préférant à Rami et Koscielny. Avec l'Espagne dans son groupe, l'Equipe de France n'a pas droit à l'erreur.
FOOTBALL / EQUIPE SPORTIVE / FRANCE

20 Secondes
Cyclisme : Evans met fin à sa saison
Jeux Paralympiques : les Bleus du cécifoot en demi-finale
Rugby : Warren Gatland a été nommé entraîneur des Lions

Le chiffre : Eric Abidal

« Grosjean a son remplaçant »
Suspendu pour avoir causé un accrochage, le pilote Romain Grosjean sera remplacé par Jérôme d'Ambrosio.
SPORT MECANIQUE / SPORTIF / ACCIDENT SPORTIF /

La photo : « Azarenka a toujours soif de victoire ».
E. Munoz / Reuters

p. 21

BORDEAUX SPORTS

« Bordeaux n'importe pas »
Romain Baheux

Le mercato des Girondins a été aussi calme qu'annoncé : aucune arrivée, et seulement un départ, alors que Bordeaux comptait faire le ménage dans son effectif. Les 7 millions d'euros de déficit ne permettaient pas de plus grande prise de risque. En attendant de possibles recrutements en hiver, le club peut compter sur le centre de formation.
FOOTBALL / EQUIPE SPORTIVE / BORDEAUX : GIRONDE /

« L'obsession dorée de Romain Noble »
R.B.
Licencié au BEC, l'escrimeur Romain Noble vise la médaille d'or aux JO paralympiques.

La photo : « Un arbitre professionnel pour aider les joueurs de l'UBB ». Le club a fait appel à un arbitre pour avoir connaissance des évolutions en matière d'arbitrage.  

"20 Minutes (Paris)", ISSN 1632-1022, (2012-09-05)n°2307

* Descripteurs choisis après consultation du thésaurus MOTBIS 


dimanche 16 septembre 2012

Une histoire vraie, pour changer !


Le parc Palmer de Cenon est un endroit bien agréable. Je l'ai découvert en accompagnant les collégiens à leur journée annuelle d'intégration et de présentation des ateliers de l'après-midi. A cette occasion, ils rencontrent les profs des différentes activités proposées dans l'établissement, et ont ainsi un avant goût de ce qu'ils vont pouvoir faire de leurs après-midis au cours de l'année scolaire. Les intervenants sont disséminés au quatre coins du parc, et toutes les classes les visitent successivement, encadrés par leur prof principal et un autre adulte. C'est ainsi que, les 5°, Peio et moi, nous arrivons tous en envahisseurs sur l'aire réservée au prof de jujitsu.  




"Dans cet atelier, on va apprendre différents gestes pour réagir en cas d'agression. Il ne s'agit pas de frapper pour faire mal, mais plutôt de faire ce qu'il faut, ni plus ni moins, pour se défendre."

Mon esprit s'égare ; il y a environ trois ans, j'ai pensé à s'inscrire dans un cours de boxe, ou de jujitsu, ou de self défense, ou de n'importe quoi d'autre qui puisse me permettre de me tirer d'affaire en cas d'attaque. Mais je n'ai pas sauté le pas ; j'étais trop fragile, trop choquée, trop parano... Il fallait que je laisse passer du temps, que j'oublie le vol à la tire et l'agression que je venais de prendre en pleine face. Ma seule véritable envie, à l'époque, était de me venger. Comme je savais que je ne croiserais plus de sitôt mon agresseur, je cherchais en vain un personne à qui m'en prendre. Il fallait que quelqu'un paie, alors je provoquais les situations tendues. Ca ne pouvait rien donner de bon, et je ne regrette pas de n'avoir débuté aucun des arts martiaux possibles : l'état d'esprit requis n'y était pas. Le temps a fait son effet, même si c'est loin d'être parfait.      

C'est chaud. J'ai encore du mal à raconter clairement cette scène qui se reproduit en boucle dans ma tête depuis trois ans. Faisons simple pour les rares personnes de mon entourage qui n'auraient pas encore eu droit à mon petit récit traumatique. 

Un soir, je me suis faite agresser en rentrant chez moi. J'habitais au "Village 5", une petite résidence universitaire située tout près de ma fac. J'étais arrivée devant la porte de mon bâtiment, et je n'avais, à première vue, nulle raison de m'inquiéter : l'éclairage de l'entrée était parfait, tous mes voisins vaquaient à leurs occupations ou rêvassaient à leur fenêtre, il n'était même pas 20h. Aussi, lorsque j'ai entendu des pas précipités résonner derrière moi, j'ai cru qu'il s'agissait d'un voisin pressé de regagner sa chambre. Il pouvait très bien y avoir oublié quelque chose avant de partir Dieu sait où. Je me suis écartée pour lui laisser le champ libre.

En fait, mon hypothèse était fausse. J'ai senti une main tirer avec insistance sur la lanière de ma sacoche. Jean ? Yacine ? Non, un inconnu qui visiblement en voulait à mon ordinateur portable. Il n'était pas question que je le cède à si bas prix : je m'écartai. Il me mit un pain ; je sentis d'autres mains tirer mes épaules en arrière, et, ainsi déséquilibrée, je tombai au sol. Le mec m'arracha ma sacoche tandis que je hurlais. Quel réflexe à la con ! Comme si je pouvais espérer que mes cris allaient susciter le dévouement de quelqu'un !  
Je tentai de me relever, voyant le gars partir avec mon portable. Mais l'autre, que je ne vis jamais que de dos, me balançait des coups de pieds dans le dos pour m'en empêcher. Quand le premier fut à distance respectable, il lui emboîta le pas, prenant au passage mon sac de cours... et de plein d'autres choses bien plus importantes : mes papiers, mon portefeuille et mes clés.  

Il traversèrent ventre à terre le terrain vague avoisinant la résidence jusqu'à la station de tram Doyen Brus. Ils n'eurent pas grand mal à me semer, car je n'avais pas une super condition physique à ce moment-là et, pour ne rien arranger, je continuais à gueuler comme une conne en les insultant, alors qu'ils ne pouvaient même pas m'entendre. Je fis une halte sur la route divisant le terrain ; je poussais des cris de malade, comme ça ne m'était jamais arrivé avant. Un mec au crâne rasé passait à ce moment-là, venant d'on ne sait où ; il se promenait sans doute. Il me toisa longuement, puis se mit à rire et continua sa route. Quel bêtiard ! Enfin, j'avais autre chose à faire.

Suite à cette micro contrariété, j'appelais les flics. Mon téléphone était resté dans ma poche, par chance ; je reconnais que, si c'était bien le dernier objet qui me soit resté, ce n'était pas le moindre. La communication se détériora, alors que le flic me demandait de ne pas raccrocher : je le recevais bien, mais lui ne me captait plus. Je l'entendis pester. "Raa putain, mais ils peuvent pas faire juste ce qu'on leur dit, des fois !" 

Du coup, je raccrochai et appelai ma mère. Encore un réflexe à la con : forcément, je pouvais bien me douter que les problèmes techniques allaient se répéter. J'eus le temps de lui dire le principal (y compris que je me trouvais seule dans un terrain vague, histoire de la rassurer) avant de perdre le réseau, la laissant dans l'inquiétude. 

Enfin, quelqu'un parut s'intéresser à mon sort : un certain Pierre, qui habitait la Résidence Compostelle à quelques rues de là. Comprenant qu'on m'avait porté tort en me piquant mes affaires, il partit en courant à la station Doyen Brus, me laissant son sac de sport en gage de confiance. Il revint bredouille, regrettant de ne pas avoir été plus insistant auprès d'un mec qui portait un sac orange, plutôt féminin. Vraisemblablement le mien. Je le remerciai, en voyant le tram s'arrêter en station et repartir. C'était mort. Il m'emmena chez lui, pris de pitié, me présentant à ses collocs comme une "pauvre fille qui venait de se faire dépouiller", et sa description n'était pas fausse du tout. Puis il appela les flics et leur expliqua la situation. Ils nous donnèrent rendez-vous avenue de Bardanac ; Pierre me suggéra d'aller à l'accueil du Village 5 pour avoir un double des clés de ma chambre, ce que je comptais faire de toute façon. Je croisai alors un voisin, qui me demanda comment j'allais. Il avait entendu mes cris - comme bien d'autres - et avait tenté de me porter secours. "Malheureusement, je n'ai pas pu intervenir. J'habite au quatrième, et de plus j'étais quasiment à poil. Il a fallu que je m'habille. Je m'appelle Aladin, je crois que nous ne nous sommes jamais vus." 

En temps normal, je lui aurais peut-être demandé si c'était son vrai nom, mais à présent plus rien ne me surprenait d'autant plus que je n'avais guère envie de plaisanter. 

Evidemment, les flics ne purent rien faire d'autre que m'encourager à rechercher mes affaires dans les buissons des alentours le lendemain matin, avant de porter plainte au commissariat de ... Lequel, d'abord ? "Allez à celui de Talence, mademoiselle. Quand vous êtes au niveau du cinéma, vous traversez le route et...   
_ Non, il faut plutôt qu'elle aille à celui de Pessac, non ?
_ Ah ouais tu crois." 
J'avais toute la vie pour faire mon choix. 

Je rentrai chez moi, seule avec mon téléphone portable et mon double de clés de chambre. Les heures et les jours ont passé, apportant divers soutiens que je n'oublierai pas. Mais j'ai donné dans le remerciement, peut-être même un peu trop, d'ailleurs, alors pas la peine de m'épancher de nouveau.   


Au mauvais endroit, au mauvais moment

Voilà quelques heures qui ont changé ma vision des choses, et pas forcément dans le bon sens. Je pensais que le phénomène du voisin curieux mais passif était un mythe : en fait, non. Tout le monde était aux fenêtres, mais personne n'a bougé. Mieux, beaucoup m'ont assuré n'avoir "rien vu, rien entendu" avec un aplomb qui m'a mise en rage plus d'une fois. J'ai le souvenir d'une fille qui habitait à deux chambres de la mienne, et qui s'étonnait encore qu'un vol à la tire ait eu lieu tout près de chez elle : c'est fou, elle ne le savait même pas ! A coup sûr, c'était arrivé le jour où elle était à tel ou tel endroit, ou encore... Vingt minutes plus tard, alors que notre entrevue avait pris fin et que je m'étais barricadée dans ma chambre, je l'entendis raconter la scène à un autre voisin au fond du couloir, avec une telle exactitude que j'ouvris la porte. C'était devenu pour moi un geste d'une témérité extrême, mais je voulais m'assurer que c'était bien elle qui parlait. C'était bien elle. 

"T'aurais vu comment ils l'ont laminée en trente secondes, je te jure, la meuf elle a du le sentir passer. Sa mère, t'aurais vu comment qu'elle gueulait, ça t'a foutu un bordel !"
Elle me vit et rentra aussitôt dans sa chambre, entraînant le gars avec elle pour lui raconter la fin de l'histoire. 
"Attends chut c'est elle..."  

Il s'en fallut de peu que j'aille lui fracasser la tête, elle qui n'avait rien fait. 

Ma perception de moi-même a changé. Je n'avais pas peur de grand chose sur le campus, jusque là ; on me disait que je manquais de confiance en moi, mais je n'en croyais pas un mot et répondais que mon véritable problème était sans doute de n'avoir confiance qu'en moi. Mais ce soir-là, je me suis sentie conne, pitoyable, faible et dépouillée : une vraie fille en somme, et ça m'a révulsée. Plein d'idées ont germé : est-ce que ça me serait arrivé si j'avais été un mec ? est-ce que j'étais réellement faite pour être une fille ? C'est réflexions m'ont amenée loin et nulle part. Alors je les ai abandonnées car ça devenait vraiment trop prise de tête.  
    
L'élastique s'est détendu. Enfant, j'avais des accès de colères souvent suivis d'actes violents, mais cela n'effrayait personne : j'étais une fille, je ne serais jamais capable de faire du mal à une mouche ! Pas faux, à première vue ; la marée basse a étouffé les grandes vagues, et je me suis crue tombée dans une indolence excessive qui faisait le bonheur de tout le monde. A dix-huit ans, les choses ont recommencé à tourner au vinaigre pour diverses raisons, mais je gardais le contrôle, je savais m'arrêter au bon moment. C'était parfait. J'avais ni trop, ni pas assez de tempérament, et cet équilibre aurait pu durer longtemps. On dirait bien que ce malheureux jour a cassé tous mes efforts ; je ne dis pas qu'il est la cause de tous mes problèmes, mais il a excité quelques uns de mes bas instincts, et a servi de prétexte à pas mal de débordements qui auraient pu être évités. 

A présent, je suis de moins en moins capable de ravaler cette agressivité qui pourrait bien m'amener trop loin, car je n'en ai absolument aucune envie : comment me défendre, sinon ? Comment vivre en sécurité si je ne fais pas peur aux autres ? 

"Ca, c'est ton affaire ! Tes poings n'engagent que toi !" me direz-vous.

Sauf que non. Je bosse dans le milieu scolaire depuis plus d'un an, et ceux qui connaissent un tant soit peu le secteur sauront à quel point il est dur, parfois, de prendre sur soi pour ne pas coller des baignes _ aux jeunes comme aux adultes_. Mais bon, cette année, je suis pleine de bonnes résolutions et je repère mieux les pièges à éviter. Je suis en territoire connu et ça m'apaise. Alors oui, pourquoi pas commencer une activité sportive (autre que le jogging) histoire de canaliser ce qui peut encore l'être ?   

"Fais de la boxe, me disait mon collègue Pierre (encore un !), l'été dernier. Pas des combats, après t'aurais le nez en vrac. Mais frappe dans des sacs pour te défouler !". Il a toujours d'excellents conseils, j'aimerais bien trouver la force de suivre celui-là.  

Que c'est bon de pouvoir, enfin, mettre des mots sur cette mésaventure ! 


    


         

mercredi 12 septembre 2012

Raymond



Pourquoi le souvenir de Raymond est-il remonté à la surface aujourd'hui ? Aucune idée. A moi de trouver le lien qui va bien entre le bonnet que j'ai vu sur la tête d'un gosse malgré la température estivale de cet après-midi, et l'image d'un type longeant la voie du tram en plein hiver. Tête et mains couverts de lainages gris, il marche sur la piste cyclable verglacée, rapide et déterminé malgré une légère torsion du cul. Je n'irais pas jusqu'à dire que je croisais souvent Raymond, mais il semblerait que nous soyons restés assez longtemps étudiants à Bordeaux III, lui et moi, pour être en mesure de nous reconnaître à moyenne distance. 

Que dire de lui ? Pas grand chose. Pourtant, son style inimitable et ses troublantes errances entre la bibliothèque Henri Guillemin, le Sirtaki et le bâtiment d'accueil de la fac m'auront assez marquée pour dire qu'il passait une grande partie de ses journées sur le campus. Lorsqu'il prenait le tram, il attendait toujours à la station Doyen Brus et descendait immanquablement à Arts et Métiers.


Photo postée par "Pericorail" sur le forum http://www.trains-en-voyage.com/forum/forum.php


Dans ces conditions, il est facile de créer un mythe sur le dos de quelqu'un, et à plus forte raison lorsque la personne en question connait tout le monde, parle facilement et scientifiquement de la pluie et du beau temps, pour toujours repartir tel qu'il est venu : seul. En effet, Raymond est un grand black élégant, bavard et cultivé. Ses yeux bleus très clairs respirent la sagacité et aiment montrer qu'ils savent tout sur tout, ou faire illusion quand ce n'est pas le cas.

Il ne m'aurait sans doute jamais adressé la parole s'il n'avait pas manifesté un obscur intérêt pour Sonia, l'une de mes plus proches copines de promo, et sans doute ne m'en serais-je pas portée plus mal. Je ne sais pas pourquoi, mais Raymond me mettait mal à l'aise.

Premièrement, parce que je n'arrivais pas à lui donner d'âge : sa voix et ses manières étaient vieillottes, cela ne faisait aucun doute, mais elles ne suffisaient pas à elles seules à le classer dans une tranche d'âge précise.

"Tu sais, j'aime bien faire les choses à l'ancienne, me dit-il un jour."

Il m'était tombé dessus au niveau du parking de la fac de droit, à la toute fin de l'année 2007.

"J'aimerais souhaiter les bons voeux à Sonia, mais je n'ai plus que son numéro de téléphone, maintenant qu'elle est partie à Nantes. Est-ce que tu peux te renseigner pour obtenir discrètement son adresse ? Je préfère envoyer un carte, dans ce genre d'occasions."

On échange nos numéros de téléphone.

Quelques jours après, je le rappelle pour lui communiquer l'adresse de Sonia, qui n'était pas contre le fait d'avoir des nouvelles de Raymond... du moment que ce soit de loin !

"Bonjour Raymond, c'est Adeline.
_ Qui ?
_ Adeline.
_ Je ne connais pas d'Adeline.
_ La copine de Sonia
_ Ah..
_ J'ai l'adresse de Sonia.
_ Ah, parfait !"

Pas merci, à peine au revoir, on va dire que c'était l'émotion. Hum, la prochaine fois, tu te démerderas mon petit. Plus tard, j'eus un nouvel appel de lui, suivi d'un message vocal. Il avait perdu l'adresse et me la redemandait ; je ne pris pas la peine de répondre.



Deuxièmement, il tenait des discours tellement érudits qu'on trouvait forcément matière à se sentir nul et superficiel à côté de lui.  Rien ne le surprenait, il connaissait déjà votre affaire et il avait même fait mieux que vous. Il aimait bien se faire mousser : il allait aux soirées étudiantes, en particulier celles de Sciences Po.  Comment y accédait-il ? Mystère, mais il ne se privait pas de dire à qui voulait l'entendre qu'il arrivait à se faire des connaissances un peu partout, y compris dans les personnalités de passage. « L'autre soir, il y avait même le fils de François Bayrou ! »

Tu parles d'un événement !

Lorsqu'il m'arrivait de l'apercevoir dans le tram, toujours dans le même secteur, j'avais pris l'habitude de détourner mon regard sans trop savoir pourquoi, un peu comme si je redoutais qu'il ne remarque ma présence. Ce qui à coup sûr ne risquait pas d'arriver. Enfin, vous qui connaissez mon grand amour pour les bavards et les grandes gueules _ surtout lorsqu'elles vantent les valeurs traditionnelles _, vous ne serez pas surpris de ma réaction.


Troisièmement, je n'avais aucune idée de ce qu'il pouvait bien étudier, bien qu'il fréquentât la même bibliothèque que moi ; du reste, on ne le voyait jamais entrer dans les bâtiments de l'université. Il s'intéressait vraisemblablement à la littérature médiévale. Un jour, il m'accosta dans l'escalier de notre fameuse petite bibliothèque d'UFR :

"Pourrais-tu relire ma lettre ? Elle s'adresse au président de l'université ; je lui demande l'autorisation de m'inscrire à Bordeaux III car j'étudiais jusqu'alors dans une autre université. Il m'arrive de faire des fautes de syntaxe, alors j'aimerais bien que tu me dises si tu en vois."

J'aurais pu en profiter pour satisfaire ma curiosité, voir son adresse et en apprendre plus pour son cursus. Or, j'avais tellement à coeur de répondre à sa demande que je ne me rappelle plus un traître mot de ce que j'ai pu lire dans cette jolie missive gracieusement rédigée à l'encre noire sur une feuille de dessin. Il avait beau être très poli et raffiné dans son expression, je craignais d'attiser une éventuelle réaction agressive en car de contrariété. A la bibliothèque, son agacement notoire et ses "chut" cinglants, suivis de regards meurtriers, lorsqu'un gloussement de pintade à talons arrivait jusqu'à ses oreilles, auraient fait dresser les poils sur le dos d'un chat égyptien.


Photo du site de l'université Bordeaux III http://www.u-bordeaux3.fr/fr/documentation/bibliotheques/bibliotheque_lettres_anglais.html


Ce rythme de vie devait lui permettre de laver et de repasser ses nombreuses chemises à pochettes, toutes identiques, ses cravates vert nordique et ses pantalons à pinces. Autant dire que Raymond intriguait beaucoup dans la gent féminine de l'UFR de Lettres ! Non qu'il soit beau ou particulièrement charmeur, mais parce que personne n'excite plus la curiosité qu'un homme qui passe sous silence la vie privée. C'est drôle, je parle sans cesse de ce personnage fantomatique _et pourtant haut en couleurs !_ au passé ; un peu comme s'il s'était évanoui après mon départ de la fac, mais ce n'est peut-être pas le cas. Après tout, il s'y était terré avant moi, pourquoi n'y serait-il pas resté quelques semestres de plus ? Cette aisance à faire comme si tout disparaissait avec nos souvenirs, lorsqu'on tourne une page de notre vie, est une bien curieuse farce de l'esprit.