mardi 17 janvier 2012

L'hérésie du mois - J'aime pas Mélanie Laurent


Quel que soit le contexte, elle me paraît insupportable. 

Pourquoi ? Très bonne question ! Je n'ai aucun argument à mettre en avant. Evidemment, je ne peux rien dire de la personne en tant que telle, étant donné que je ne la connais pas. Loin de moi l'idée de nier son succès ou son talent, seulement sa tête m'insupporte, même dans une télé. Inutile de dire ce que je pense de sa voix, y compris lorsqu'elle fait un doublage. Je n'y peux absolument rien, c'est plus fort que moi. Il me semble qu'elle va faire l'apologie de la prostitution dès qu'elle ouvre la bouche, et qu'elle porte la perversion sur son visage.  

Comme on dit, les goûts et les couleurs...

Il n'empêche que j'aimerais bien m'expliquer mon aversion pour cette fille. A vrai dire je suis tellement habituée à ne pas me l'encadrer que jusqu'à maintenant, j'ai évité plus ou moins les films dans lesquels elle joue. Je n'ai pas écouté son album et ne compte pas le faire. A ce propos, je ne pense pas louper grand chose. Seulement, il faudrait que je puisse justifier un minimum ce désamour quand on me demande de m'exprimer à ce propos, avant de me voir accuser de délit de sale gueule... à juste titre !


Nous voici arrivés à l'endroit, où, d'habitude
je colle une photo de la personne dont je parle, mais... bof, pas envie ! 


Par conséquent, j'ai décidé de me taper toute sa filmographie. En tous cas, le maximum que je pourrai trouver en streaming ou en bibliothèque, parce que, faut pas pousser, je ne vais pas payer pour voir sa tronche ! C'est le meilleur moyen de voir s'il y a une évolution possible de mon côté !  

Un pont entre deux rives (1999) 

Hop, une belle affiche très réussie puisqu'on n'y voit ni la tête, ni le nom de Mélanie Laurent

Selon la filmographie d'Allociné que vous aurez pu consulter en suivant le lien indiqué plus haut, Un pont entre deux rives est le premier film dans lequel Mélanie Laurent a joué. Ce long métrage a été co-réalisé par Gérard Depardieu et Frédéric Auburtin en 1999.

L'histoire


Mina, Georges et Tommy forment une petite famille tranquille à Yvetot. Comme Georges est à la recherche d'un emploi de maçon, Mina accepte une place de femme de ménage chez une amie à elle. Tommy, quinze ans, et son père vivent mal cette décision qui démolit le schéma familial traditionnel, encore de rigueur au début des années 60. Ils n'ont pas encore compris son ennui et son besoin de liberté, qu'elle comble en allant au cinéma, en lisant et en écoutant la radio.

Alors qu'elle va voir West Cost Story avec Tommy au cinéma du coin, elle rencontre Matthias, un ingénieur à l'âme d'artiste, venu dans cette contrée pour diriger la construction d'un pont (de Tancarville, vraisemblablement). Le courant passe aussitôt.  Mina se laisser aller à mener une double vie, entraînant son fils malgré elle. Mais, l'euphorie des débuts passée, elle va devoir faire un choix et prendre une grande décision.

"Qu'est-ce que vous faites à Yvetot ?"
"Je vais construire un pont"
"XPDTR MEGALOL !!!!"

Le contexte 

Les références à des films sortis en salle durant l'année 1962 sont nombreuses. Elles ne servent pas qu'à planter le décor. Un pont entre deux rives s'ouvre sur les impressions de Mina et de Tommy juste après la projection de Jules et Jim. Mina rencontre Matthias au cinéma, alors que leur but initial était de venir voir West Side Story. Ces choix ne sont sans doute pas le fruit du hasard. Jules et Jim chamboule les représentations des relations amicales et amoureuses. Catherine, la femme convoitée par les deux amis, guide les hommes plus qu'elle ne se guide elle-même ; elle est pour eux un trésor à la fois fragile et insaisissable, devant lequel ils se sentent impuissants. Pour leur malheur, elle est aussi une fille spontanée et capricieuse qui ne sait pas toujours ce qu'elle veut. A bien y réfléchir, Georges, le maçon bien ancré dans la réalité, se montre aussi délicat dans ses réactions et dans ces décisions que le Jules, le poète plein de douceur : il choisit de libérer sa femme sans vraiment chercher à la retenir de force _ bien que l'idée lui ait effleuré l'esprit. Je n'ai pas encore vu West Side Story, donc je ne peux pas mesurer sa portée symbolique en l'occurrence. Etant donnée que cette comédie musicale est souvent qualifiées de Roméo et Juliette américain, il y aurait sans doute beaucoup à dire à ce propos.


"Non mais laissez moiiiiiiiii manger ma banane !"


Un pont entre deux rives ne me paraît pas raconter l'histoire d'une émancipation de la femme, bien qu'on puisse le croire au premier abord : si Mina s'extrait bel et bien du carcan de la société patriarcale, c'est pour retomber sous la coupole d'un autre, qui ne lui laisse pas beaucoup de libertés dans ses choix même s'il sait mettre les formes dans ses injonctions. Matthias le raffiné est peut-être plus à l'écoute de Mina que Georges avait pu l'être jusqu'alors, mais il est aussi dangereusement persuasif.




En joue ... FEU !


Alors, quid de Mélanie Laurent dans ce film ?
Elle demeure au second plan, puisqu'elle tient le rôle de Lisbeth, une jeune écervelée âgée de quinze ans à la touffe digne d'une poule d'ornement, mode des années soixante oblige ! Elle est la fille de la bourgeoise chez qui Mina fait le ménage. Tommy et elle incarnent les enfants encore en marge des réalités de la vie, bien qu'ils se croient déjà arrivés. Ce sont eux qui forment les "ponts entre deux rives" et apprennent petit à petit à se situer par rapport aux adultes, et par rapport à eux-mêmes. Le garçon sorti précipitamment des jupes de sa mère trouve chez Lisbeth des réponses à ses questions et un écho à ses incertitudes. Lui ne comprend pas que sa mère quitte tout ce qu'elle a déjà pour rejoindre un autre homme sans le moindre sentiment de compassion pour son père, elle rêve de fuguer en Angleterre pour échapper aux contraintes familiales. Ici, Mélanie Laurent joue les dépuceleuses de coincés la clope au bec, et ça lui va très bien !


Allez fais tourner !

Un pont entre deux rives 
1999 - 1h35
Gérard Depardieu, Frédéric Auburtin 
A.M.L.F 

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