mercredi 31 décembre 2014

SPÉCIALE DÉDICACE AUX COCUS - Crève Saucisse - Simon Hureau, Pascal Rabaté (2013)


Dans un billet consacré au magazine Zoo du mois de janvier 2013 , vous aviez pu constater qu'il était fait mention de l'album BD Crève Saucisse, alors fraîchement publié par Simon Hureau et Pascal Rabaté. Si vous aussi, vous avez été interpellés par ce titre incisif et cette couverture bien saignante, ça tombe bien : on va s'y intéresser pour de bon. Enfin on va essayer, quoi !   

    


Comme la moitié des BD dont je vous parle ici, ma rencontre avec Crève Saucisse a eu lieu à la librairie Marbot de Périgueux. En effet, notre FNAC locale est devenu un point de ralliement officiel pour ma soeur et moi quand nous devons nous retrouver et que l'une des deux (moi) a oublié son portable à la maison. Il est possible que je me répète, mais tant pis : non, contrairement aux apparences, je ne suis pas payée pour faire de la pub à Marbot. Ils n'en ont absolument pas besoin étant donné qu'ils ont déjà bouffé tous les libraires et disquaires indépendants !

Au passage, allumons un photophore odorant en forme de coeur pour Madison CD, vinyles et t-shirts, son enseigne jaune, ses poches noires à pois jaunes, son portique qui sonne systématiquement et surtout si t'es allé à Monoprix juste avant, son vendeur un peu space mais gentil. Ils nous manquent !

Ah merde, ça existe vraiment !

Bref, j'ai fait de la librairie Marbot une salle d'attente où je découvre plein de trucs sans jamais claquer un rond. C'est ma manière de venger le Madison et quelques autres.

Oui, la vengeance : parlons-en ! 

Il en est largement question dans Crève Saucisse.

Avec ses clients, Didier est un boucher très professionnel, commerçant et jovial. Son amour pour son métier, pour son fils, pour sa femme... et aussi pour les BD, il le verse sur chacun des steaks qu'il pose sur la balance. Mais il suffit que la porte de la boutique se referme pour qu'il coure s'isoler dans la chambre froide afin de donner des coups de hachoir rageurs dans de la viande congelée. Le tout en hurlant "Crève, salaud !". Lorsque son fils le voit dans cet état second et l'interroge, il tente de rattraper le coup en feignant la plaisanterie. On comprend alors que quelque chose couve et ne tourne pas rond chezlui.

Première planche de Crève Saucisse

Et pour cause. Sandrine, sa femme, le trompe avec Eric, leur meilleur ami. Il s'en est rendu compte par hasard, lors de leurs dernières vacances d'été au camping. Monsieur oublie ses vers de pêche, revient les récupérer dans la caravane, entend des bruits douteux, regarde par le hublot et SURPRISE !!! Si la vue de sa chère et tendre en train de se faire tringler par un autre l'a forcément retourné, il est surtout rongé par la certitude que leur manège continue allègrement depuis ce fameux jour. Sandrine et Eric ne savent pas qu'ils ont été surpris, et ne savent pas qu'il sait ! Donc ils se retrouvent régulièrement à l'hôtel, aux frais du boucher, persuadés que Didier découpe sa bidoche en toute insouciance.

En apparence, le cocu garde la pêche : il ne faut surtout pas qu'ils sachent qu'il sait ! C'est l'air de rien et avec le sourire qu'il va du mieux qu'il peut leur mettre les bâtons dans les roues..


Spéciale Dédicace aux Cocus n°1 : Christina, Anaïs

ATTENTION SPOILER !! Que ceux qui veulent lire la BD et garder l'effet de surprise s'arrêtent là !  


C'était pas juste un coup en l'air...

"Tu ne vas pas me tuer pour une histoire de cul !" dira, à quelque chose près* Eric à Didier, quand la situation deviendra vraiment critique pour lui. Justement non ; le boucher a très bien compris que, pour sa femme, les entrevues avec Eric ont pris une toute autre dimension. Inutile de préciser que le Didier ne l'intéresse absolument plus sur aucun plan, bien qu'il soit très disponible et toujours aussi attentionné pour elle.

Il suffit que, dans une première tentative d'intimidation sous couvert de l'anonymat, Didier mette un coup de pression à Eric pour que ce dernier prenne ses distances pendant quelques temps, sans broncher. Sandrine, de son côté, végète et déprime lorsqu'elle reçoit un SMS de son amant lui suggérant qu'il "faudrait arrêter de se voir". "Ca lui passera, avec le temps", se dit le boucher, content d'avoir éloigné son rival. Il y croit, et on a envie d'y croire, nous aussi, parce que ce cocu-là est quand même drôlement attachant.

Mais plus le temps passe, et plus elle tire la gueule.

Spéciale Dédicace aux Cocus n°2 : Les petites femmes de Pigalle, Serge Lama

Hélas _pour qui ? Pour tous, en fait ! Hélas donc, les parties de jambes en l'air repartent de plus belle entre les amants. En conséquence, Didier décide de passer au niveau supérieur : la suppression pure et simple de l'ami Eric. La lecture des enquêtes de Gil Jourdan et en particulier de l'album La Voiture immergéede lui inspire un plan machiavélique qu'il va ruminer jusqu'aux prochaines vacances d'été...  


Qu'on lui coupe la tête ! 
Comme dirait l'autre follasse de reine dans Alice au Pays des merveilles. 
Couper la tête à qui ? Pas au boucher, qui pourtant se tâche les mains d'un crime fourbe et cruel ! Il faut dire que Rabaté, par la création d'un héros à la psychologie complexe mais plein de sensibilité, et Hureau, par les traits affables qu'il lui donne, favorisent grandement l'identification. Cette rage contrôlée, cette vengeance qui monte, qui monte ; ces petites victoires que sont le sabotage des retrouvailles nocturnes ou d'un après-midi de baise clandestine programmé : elles ne peuvent nous laisser de marbre. A plus forte raison si on s'est déjà tapé les cornes, je pense, encore que. Eric, quant à lui, a un physique ingrat et les quelques répliques qu'il lance suffisent à le rendre agaçant. On n'a de cesse de se demander ce que Sandrine lui trouve, et on est même relativement content de le voir se noyer. Sandrine a le visage qu'elle veut bien montrer : grincheuse quand elle ne peut se rendre à son rendez-vous galant, heureuse quand elle arrive à ses fins, fermée le reste du temps, commune en somme. On la traiterait bien de connasse si on ne la sentait pas aveuglée par son amour bien sincère pour Eric.

Quelle tête à claques !

Autant dire que les auteurs de la BD ont été plutôt efficaces sur le coup, parce qu'en matière de cocufiage, vous savez je suis plutôt du genre à défendre celle ou celui qui va voir ailleurs, en argumentant qu'on ne peut pas passer toute sa vie avec la même personne. Il faut bien que les mouches changent d'âne, de temps en temps. Et je pousserai le bouchon jusqu'à dire que c'est malsain, mais cela n'engage que moi. Dans Clara et les chics livres, une émission de France Inter que je vous donne en lien ici-même, Rabaté parle de Crève Saucissse et explique qu'il a tenu à mettre en scène des mesdames et messieurs tout le monde ; histoire de montrer qu'un petit commerçant pour être bien plus captivant qu'un "super-héros en pyjama".


Spéciale Dédicace aux Cocus n°3 - L'envers du décor, Sita


N'ayant jamais lu ni Simon Hureau, ni Pascal Rabaté_ ouais, ouais, je sais, c'est bon !, je n'ai pas de point de comparaison. Mais vous aurez compris que je n'en pense que du bien : en vingt minutes de lecture sans prise de tête, vous pouvez explorer un bon pan de psychologie humaine, assister à une astucieuse mise en abîme de BD _ un album qui pousse au crime, c'est quand même osé et génial !, et rire aussi des bons tours du mari cocu et des déconvenues de ses victimes. Dans une ambiance chaude et colorée, les personnages ni beaux ni moches se répondent à travers des bulles et une écriture arrondies : le calme avant la tempête. 


HUREAU, Simon ; RABATE, Pascal. Crève Saucisse. Futuropolis, 2013. 80 p. ISBN 978-2-7548-0886-6

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* Pour des raisons déjà citées, je n'ai pas l'album sous la main et je ne peux donc pas citer correctement les échanges entre les personnages. Vous me pardonnerez les approximations.


dimanche 28 décembre 2014

HAUT LES COEURS (,bordel) ! Les Incorruptibles 5°/4° 2014-2015 : Reborn, le nouveau monde - Thierry Robberecht (2014)


Cette année, pour fédérer un peu plus le club lecture et faire en sorte qu'il ne parte pas en sucette, j'ai proposé aux élèves la sélection 5°/4° des Incorruptibles. Comme elle est d'une noirceur absolue, le pari que nous nous lançons est d'essayer de ranimer, pour chaque roman, quelques papillons d'optimisme visiblement passés trop près du grille moustique... 



Au programme : 

A la folie : une ado hantée par le fantôme sanguinolent d'une petite fille croit devenir folle, jusqu'au jour où elle rencontre un garçon de SEGPA capable de voir la même chose qu'elle... 

Le Manoir 1 : Liam, 15 ans, entre dans une maison de repos après s'être tiré d'une maladie grave ; le lieu en question, un manoir, n'est pas plus rassurant que les pensionnaires qu'il abrite. 

Western girl : les parents d'Elise croient l'envoyer au paradis en lui offrant un stage d'équitation dans un ranch, sans se douter qu'elle va juste se faire harceler par d'autres adolescents. Fun !  

La tête dans les choux : une famille citadine s'auto-condamne à mourir d'ennui aux fins fonds de l'Ardèche _c'est de loin le roman le plus léger de la sélection... 

Les Sentinelles du futur : la Terre est mal en point ; pour les hommes, le seul espoir d'accéder à un avenir meilleur est de faire un grand pas dans le Futur, qu'on dit prometteur... 

Reborn : la Terre se meurt là aussi. Les hommes se battent pour fuir sur Reborn, une planète habitable récemment découverte. Tous sont conscients que beaucoup d'entre eux ne pourront pas réaliser leur projet.  


Reborn, le nouveau monde



Imaginons la Terre dans une cinquantaine d'années. Elle pourrait bien être devenue une planète ravagée par les ouragans, portant des continents noyés sous l'eau des océans et des populations aux abois. C'est ainsi, du moins, que Thierry Robberecht nous la présente dans son roman. Chuong et ses parents sont à la fois témoins et victimes du déclin de cet environnement qui leur est familier ; et comme bien d'autres, ils n'ont qu'une seule solution pour ne pas être engloutis par les eaux montantes : fuir la Terre et rejoindre Reborn, une planète habitable récemment découverte. On est alors en 2064.

Mais sur Reborn comme sur Terre, tout a un prix, y compris l'accès à une vie meilleure. Une fois bien installés, les "Reborniens" se sont empressés de limiter les entrées des Terriens dans leur nouvel espace vital, et ont distingué l'"élite" assez riche pour se payer le voyage des autres, à qui ont dit qu'il n'y a "plus assez de place" pour les accueillir. Evidemment, personne n'est assez con ni pour croire cette aberration, ni pour se laisser mourir de son plein gré sur une planète qui part en lambeaux. Les habitants de Reborn se scindent rapidement en deux catégories : d'une part les "identifiables", pourvus d'une puce au nombril, et d'autre part les "invasifs", arrivés clandestinement sur la nouvelle planète.  

La famille de Chuong fait partie de cette seconde catégorie d'arrivants ; ses parents auraient accepté l'idée de terminer leur vie sur Terre s'ils n'avaient pas eu ce fils de 15 ans qui méritait bien tout autant qu'un autre d'avoir une existence digne de ce nom. Mais leur atterrissage sur Reborn à l'aide d'un passeur ne se se déroule pas comme prévu ; tous trois sont enfermés dans un camp d'invasifs. Ils y végèteront pendant un an. Par la suite, leur tentative d'évasion n'aura qu'un succès partiel puisque les parents seront rattrapés et renvoyés sur Terre. Livré à lui-même, Chuong va devoir assurer sa survie tout en se cachant de la milice locale. 


Parce que bon, faut bien rigoler un peu quand même. 
Tant pis pour les fautes !


Environnement saccagé, liberté carottée, connerie humaine et autres réjouissances 

Comment un adolescent lambda peut-il successivement endosser un statut d'immigré clandestin, comprendre que sa vie n'a plus d'importance que pour lui-même et que, par conséquent, il n'a pas le loisir de refuser le pire des boulots et le mépris des autres ? Il est évident que, par le biais de l'univers qu'il crée et des personnages qu'il articule, Thierry Robberecht critique la société actuelle et son devenir. Les jeunes lecteurs ne manqueront pas d'entendre l'écho : 


  • La Terre part en vrille à cause du réchauffement climatique : les tsunamis et ouragans qui ont marqué nos esprits au cours des dernières années sont devenus quotidiens. La fonte des glaciers a fait des Atlantides partout. Certains pays ne sont plus viables pour les humains. La question à se poser est celle-ci : n'est-ce pas ce qui nous attend d'ici quelques décennies ?  


  • Les inégalités entre l'"élite" forcément construite de toutes pièces (et de billets) et les "invasifs", coupables d'être venus alors qu'on était si bien entre riches ! Quelles formes prennent les inégalités en Europe, par exemple ? Qui lutte contre, et comment ? A noter que Chuong doit son salut à des femmes et à des hommes capables d'aller à l'encontre des lois définies sur Reborn. Car il y en a !  


  • La difficile condition du Rebornien clandestin est, bizarrement, proche de celle du sans-papiers dans nos sociétés : condamné à se cacher, à accepter le travail dont personne ne veut, le salaire dérisoire, et à remercier ; et parfois-même à passer les frontières de l'honnêteté pour survivre. Le vol est-il acceptable quand on a faim ?  


As-tu bien compris le message subliminal ??  

L'écriture de Thierry Robberecht est aussi simple et efficace que l'intrigue, que beaucoup trouveront sans doute très intéressante mais pas très bien exploitée, car trop peu approfondie. En disant cela, je pense à une collègue venue au CDI en quête d'un livre susceptible de lui éviter de se faire chier dans les transports, et à qui j'ai prêté Les Sentinelles du futur, déjà cité plus haut.





Forcément, j'ai cru comprendre qu'elle avait trouvé l'oeuvre quelque peu neuneu, elle qui est une grande lectrice de SF. Mais EVIDEMMENT meuf ! T'es drôle, toi ! D'autant plus que tu m'avais demandé si je n'avais pas Des Fleurs pour Algernon  "dans mon CDI" juste avant ! Je conçois le choc thermique entre tes attentes et ce que tu as reçu ! Or, on est au collège, et tous les enfants n'accrochent pas forcément aux grands classiques dès le début ; il n'y a d'ailleurs aucune obligation à cela. Alors, pour ceux qui n'ont pas cette chance, il faut bien être en mesure de proposer des intermédiaires, afin d'éviter qu'ils ne soient dégoûtés des livres avant-même d'avoir commencé. La littérature de jeunesse peut être une passerelle parmi d'autres vers des horizons culturels inconnus _bien qu'elle puisse aussi se suffire à elle-même. 

Bon, cela dit, je ne l'ai pas remballée aussi vertement : elle a bien le droit d'avoir son avis et de l'exprimer, après tout !  

Alors parfois, oui, les personnages sont simplets ; l'intrigue aussi, et la manière de l'amener encore plus ! Un peu de simplicité ne tue pas, du moment qu'on se s'y limite pas. Dans Reborn, c'est un peu le cas. Liberté, immigration, développement, usages contestables des nouvelles technologies, relations parents - enfants : tous les thèmes soulevés génèrent immanquablement le débat et la réflexion. Mais pour nous, qui sommes dans sa tête, Chuong est trop direct et trop clairvoyant : le moindre sous-entendu est tout de suite interprété et éclairci. L'auteur ne nous laisse pas tâtonner pour tirer nos propres déductions de l'attitude des personnages et de leurs actes. Dommage, il nous mâche un peu trop le travail et ne laisse plus beaucoup de place à la réflexion du lecteur. Du coup, ce dernier sera moins durablement marqué par Reborn, le nouveau monde, un roman de science-fiction pourtant très agréable à lire. 

Enfin, c'est facile de critiquer, hein ! N'oublions pas qu'il s'agit, comme je l'ai déjà dit plus haut, de la sélection 5°/4° des Incorruptibles pour l'année scolaire 2014-2015 : sont visés en priorité des élèves d'une tranche d'âge comprise entre 12 et 14 ans. 


Analyse documentaire _et pour tout le reste, il y a Moccam !

Résumé
Depuis que la Terre meurt à petit feu, tous les humains poursuivent le même rêve : aller sur Reborn, la nouvelle planète habitable. Malheureusement, seuls les plus riches peuvent se payer le voyage vers la survie. D’autres tentent leur chance en faisant appel à des passeurs et accèdent clandestinement à Reborn : c’est le cas de Chuong et de ses parents. Ils deviennent alors des “invasifs” obligés de se cacher pour ne pas être renvoyés sur Terre.

Descripteurs
IMMIGRATION CLANDESTINE / EXCLUSION SOCIALE / TERRE : PLANETE / VIE EXTRATERRESTRE / GESTION DE L’ENVIRONNEMENT /

ROBBERECHT, Thierry. Reborn. 2014. Les Incorruptibles / Mijade. Coll. "Zone J". 184 p. ISBN : 978-2-87423-071-4

mercredi 24 décembre 2014

Catalogage -Témoignages de Résistants autour du thème "l'appel du 18 juin 1940". CRDP Créteil / Musée National de la Résistance - 25 novembre 2009


Dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation 2009-2010, une rencontre avait eu lieu entre les élèves participants et plusieurs grandes figures de Résistants, afin qu'ils échangent autour du thème suivant : l'appel du 18 juin 1940. Organisé par le CRDP de Créteil (qu'on appelle à présent CANOPÉ de Créteil) et par le Musée National de la Résistance, cet événement a été immortalisé grâce à quelques vidéos. 

Vous trouverez ces vidéos ici-même., ainsi qu'un descriptif de la rencontre sans doute plus précis et plus complet que le mien. 



Quatre d'entre elles laissent la parole aux témoins directs de la France occupée puis libérée. Il s'agit des propos tenus par Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Raymon Aubrac, Yves Guéna et Stéphane Hessel. Comme elles présentent à mon avis un contenu historique intéressant pour les élèves de 3° en particulier _et pour les autres de manière générale..., je compte les cataloguer dans BCDI, afin qu'on puisse y accéder via le portail documentaire E-sidoc du collège. 

Voici une proposition d'indexation :  


Témoignage de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Français libre, historien de la France libre
CRDP de Créteil
Sous la direction de Jean-Luc Millet
25 novembre 2009

Résumé
Lors d’une rencontre entre collégiens participant au Concours National de la Résistance, témoins et acteurs de la Résistance autour du thème “L’appel du 18 juin 1940”, l’historien Jean-Louis Brilhac raconte comment il est parvenu à rejoindre l’Angleterre pour répondre à l’appel du Général De Gaulle.  

Descripteurs
RESISTANCE : 1940 - 1945 / GAULLE, CHARLES DE : 1890 - 1970 / GUERRE MONDIALE : 1939 - 1945 /

Témoignage de Raymond Aubrac, résistant de l’intérieur
CRDP de Créteil
Sous la direction de Jean-Luc Millet
25 novembre 2009

Résumé
Arrêté puis libéré avec l’aide de sa femme Lucie, le résistant Raymond Aubrac raconte comment il a rejoint Londres en février 1944.

Descripteurs
RESISTANCE : 1940 - 1945 / GAULLE, CHARLES DE : 1890 - 1970 / GUERRE MONDIALE : 1939 - 1945 /


Témoignage d’Yves Guéna, Français libre
CRDP de Créteil
Sous la direction de Jean-Luc Millet
25 novembre 2009

Résumé
Lorsque Yves Guéna entend l’appel du 18 juin 1940, il est en Bretagne dans sa famille ; il va tout faire pour atteindre à temps le port de Brest et le bateau qui l’emmènera en Angleterre.

Descripteurs
RESISTANCE : 1940 - 1945 / GAULLE, CHARLES DE : 1890 - 1970 / GUERRE MONDIALE : 1939 - 1945 /

Témoignage de Stéphane Hessel, Français libre, déporté
CRDP de Créteil
Sous la direction de Jean-Luc Millet
25 novembre 2009

Résumé
Au lendemain de l’appel du 18 juin 1940, l’officier français Stéphane Hessel est fait prisonnier par l’armée allemande et déporté. C’est dans le camp de Buchenwald qu’il apprend que l’espoir d’une Résistance insufflé par De Gaulle est bel et bien présent.

Descripteurs
RESISTANCE : 1940 - 1945 / GAULLE, CHARLES DE : 1890 - 1970 / GUERRE MONDIALE : 1939 - 1945 /

mercredi 17 décembre 2014

dimanche 30 novembre 2014

On n'a jamais vu des gitans...


... se battre pour une maison :




Ceux qui en veulent les clés n'ont pas l'air de savoir à quel point elles sont inutiles ! 

Bienvenue chez mémé ! 
C'est elle qui restera la maîtresse éternelle des lieux, quoiqu'il arrive ! 


jeudi 30 octobre 2014

Roux cools : la soupe de potiron


Ce soir, j'ai fait de la cuisine, ou quelque chose approchant. 
Pourquoi ? Je sais pas, j'avais envie. 

Il pleut des hommes, alléluia ! 



En faisant mes courses cet après-midi, j'ai repéré dans l'étalage à légumes des tranches de citrouille, alors même que je pensais à Scott Pilgrim, le personnage (roux) d'un comics. L'esprit d'Halloween m'aurait-il frappé ? Il faut croire que cette superposition de choses oranges a du créer un court circuit dans ma tête, parce qu'une heure après, je me suis retrouvée en train de tailler du potiron en petits dés à côté d'une casserole d'eau en ébullition. Et face à une recette (pas trop difficile) de Marmiton, parce que faut pas déconner, hein : ce qui s'est produit, c'est un bug, pas d'un miracle !

L'aventure m'a donné l'occasion d'aérer le petit batteur électrique que j'ai acheté à l'Inter d'Aulnay avec Bubulle il y a à peu près un an, et qui ne m'a jamais plus servi depuis. A l'époque, on en avait eu besoin pour faire un cake au chocolat (qui s'était révélé pas mauvais du tout, d'ailleurs) ! Bref, il était dit que la pauvre bête serait notre premier et dernier achat d'électroménager en couple ! 

"Mais... t'as besoin d'un batteur pour faire ta soupe ??" 

Non, en fait il fallait un mixeur mais j'en ai pas ; donc j'ai pris l'objet de mon appart qui s'en rapproche le plus. C'était ça ou un panier à salade... 
   

Verdict : 

Non, là c'est la photo du site.
D'ailleurs, allez voir la recette :
http://www.marmiton.org/recettes/recette-photo_soupe-potiron-marrons_36439.aspx

Voilà ce que ça donne, chez moi.
(Le marron du dessus a coulé à pic...)
Bon, c'est pas très joli, mais objectivement, le goût n'est pas mauvais. Après, n'étant pas très fan moi-même de potiron _ouais, je m'en suis souvenue en faisant la préparation.., je n'ai pas de point de comparaison ; mais quoiqu'il en soit, ça reste le plat que j'ai le moins raté bien longtemps !
Désormais, la Force des Roux est en moi !  

Yes !
D'ailleurs, connaissez-vous le comics Scott Pilgrim ?

Non ? 
"Il va falloir apprendre !"


mercredi 29 octobre 2014

Indulgences - Jean-Pierre Bours (2014)


L'autre jour, je vous avais présenté le premier tome de Cesare, un manga où les personnages principaux incarnaient les grandes familles politiques prêtes à en découdre pour posséder ce qui deviendrait l'Italie, aux prémices de la Renaissance italienne.


La couverture nous vend du rêve : on ne voit pas une seule fille dans le volume (à part la gouvernante d'Angelo).
Restons dans cette ambiance d'émancipation humaine et scientifique. Avançons de seulement quelques années, et en remontant un poil plus au Nord de l'Europe. Nous voilà plongés au coeur de l'Allemagne de Faust et de Luther, plus précisément à Wittenberg et sa proche campagne, dans les premières décennies du XVI°siècle.

Dans ces temps-là, on pourchasse les sorcières et tout ce qui y ressemble de près ou de loin, on les brûle après des parodies de procès. On meurt de la peste, et les médecins visitent les malades vêtus d'une robe noire et d'un bec qui les font ressembler à des corbeaux. En ville, on perfectionne les techniques d'impression et on diffuse de plus en plus les propos de Martin Luther, un jeune moine dont les propos véhéments résonnent dans les âmes des chrétiens.




L'histoire 

Le roman s'ouvre sur la fuite éperdue d'Eva, une jeune femme accusée de sorcellerie. En proie aux lansquenets et à leurs chiens, elle abandonne son bébé dans l'église du village de Coswig, avant de croiser un mystérieux personnage. Celui-ci va la précipiter dans la gueule du loup en faisant mine de l'aider. Alors qu'elle avait habilement tracé son chemin vers la liberté, Eva est capturée, emprisonnée et sommée de se taire en attendant son jugement. On comprend bientôt que le traître n'est autre que le célèbre Méphistophélès. Or, qu'elle soit sorcière ou qu'elle ne le soit pas, la femme a plus d'un tour dans son sac, et n'entend pas se laisser brûler sans faire entendre aux autres sa façon de penser. 


Puis quinze ans s'écoulent ; le Moyen-Age prend fin dans la région de Wittenberg, les consciences s'éveillent, les curés se lâchent et commencent à taper violemmenist sur le Pape, les paysans se rebellent contre l'autorité de leur seigneur, les jacqueries deviennent sanglantes. Malgré ce réveil en sursaut des âmes mal dégrossies, Klaus et Lisbeth sont les parents les plus heureux du monde. Malgré la maladie et les fausses-couches, ils voient grandir Hans, Gretchen et Ulrika et savent que la ferme familiale a de l'avenir. Ils ne savent pas que la peste les attend au tournant. 


A 15 ans à peine, Gretchen se distingue déjà des autres ; elle est plus belle que sa petite soeur, manifeste une curiosité pour la médecine, les sciences et les arts. Par chance, elle trouvera des réponses à toutes ses questions au contact de Freia, la sage-femme veuve qui lui apprend à lire et à écrire. Pour couronner le tout, elle refuse de se marier à un militaire bien rustre et bien abruti comme on les aime. Bref, tout le monde à compris sauf elle : Gretchen est en réalité la fille d'Eva. Elle a été recueillie par Klaus et Lisbeth lorsqu'on l'a trouvée sur l'autel de l'église de Coswig. Si elle apprend la nouvelle tardivement, sans jamais s'être posé de questions auparavant, elle n'aura de cesse d'enquêter sur ses origines dès lors que Hans, dans un excès de colère, aura lâché le morceau...            



Eva et Gretchen parmi les stars 

En alternant les chapitres centrés sur l'une ou sur l'autre, Jean-Pierre Bours s'est amusé à faire copiner ses deux héroïnes avec les grandes figures politiques et artistiques de l'époque. Il fallait bien donner un peu de galon à ces femmes fortes mais ô combien insignifiantes aux yeux de la grande Histoire. Dans sa geôle, Eva fait de l'oeil au bon Albrecht et l'amène à prendre des risques inconsidérés pour sauver sa peau. Plus tard, le destin facétieux poussera sa fille à se pâmer d'admiration devant les gravures d'un autre Albrecht, Albrecht Dürer. Quant à Méphistophélès, il entube la sorcière présumée avant d'embrouiller Faust pour le faire pactiser avec le Diable ; Faust, ce fameux docteur "magicien" sera lui-même le seul à faire chavirer le coeur de la sage et sérieuse Gretchen, qui s'était refusée à pas mal d'hommes jusqu'à son arrivée. A Wittenberg, Gretcher et Ulrika vont travailler dans l'imprimerie Franz, le frère de Freia ; elles y feront la rencontre d'un Martin Luther dépeint par Bours comme un homme de Dieu survolté mais rongé par le doute. Lancé dans sa lutte contre les "indulgences", c'est à dire l'effacement des péchés par le versement d'une somme d'argent à l'Eglise, le moine est bien parti pour révolutionner son temps.   

Matin Luther, l'un des grands acteurs de la Réforme protestante.
Portrait se rapprochant le plus de la description qu'en fait Jean-Pierre Bours.

La belle et les autres 

C'est difficile de tailler un ouvrage qu'on a lu très vite et avec grand plaisir ; mais au cours de ma lecture, j'ai tiqué sur les caractéristiques de quelques uns des personnages, et sur le constat d'une poignée de stéréotypes. 

Le duo Gretchen / Ulrika, soeurs aussi différentes qu'inséparables, m'a un peu agacée. Gretchen est magnifique, intelligente, raffinée et plait aux hommes qui en valent la peine (genre, des médecins connus). Elle s'entend bien avec tout le monde, s'adapte à n'importe quelle situations et s'intéresse à tout, prend toujours les bonnes initiatives au bon moment. En clair, elle est insupportable parfaite. Ulrika demeure sa cadette physiquement et intellectuellement moins bien taillée (mais bonne à baiser), pour ne pas dire LA pouffe superficielle de la famille. Vous savez, celle qui fait des bourdes et à qui on conseille de parler moins fort pour lui éviter de se taper l'affiche inutilement. Elle aime s'envoyer des mecs -des bien lourdingues, ou alors des curés ; son travail à l'imprimerie de Franz lui déplaît _y a trop de lettres, et puis l'encre, ça salit.., mais elle se passionne pour les belles toilettes, et prend plaisir à poser à poil pour un peintre. Au bout d'un moment, on se demande si elle ne deviendra vraiment rien de plus, dans ce livre, qu'une petite bouseuse larguée en ville dans le seul but se faire engrosser ?... En tous cas, elle suce. Elle. 

En lisant Indulgences, le sentiment de cette petite paysanne voué à ne jamais atteindre la finesse de son aînée a pris le dessus sur ma curiosité de connaître la suite des événements racontés dans ce roman. Pourquoi la fille abandonnée par une femme de caractère, savante, rusée et indépendante, se distingue-t-elle des autres malgré une éducation similaire à ses frères et soeurs ? Parce qu'elle est d'une "nature"curieuse ? Parce que sur sang de rebelle coule dans ses veines ? Tout ne serait donc qu'une question de génétique ? On pourrait le croire... C'est dommage ; Jean-Pierre Bours aurait pu jouer sur la progression inattendue d'une paysanne qui se serait ouverte petit à petit aux savoirs de son temps, après chaque étape de son parcours. 
Facile à dire, facile à dire...    

Helga Pataki (Hé Arnold) et Olga, sa grande soeur parfaite.

On citera également deux éléments du scénario ont (vraiment trop) des airs de déjà vu...

  • Après un incident fâcheux à l'issue duquel Gretchen balance un seau de fumier (!) sur sa soeur et son amant du jour, le grand frère pète un câble contre sa soeur adoptive et lui annonce sans le moindre tact qu'elle n'a pas le même sang que lui. Et bam, c'est l'enfumeur enfumé. Mais la situation est quand même bien bateau.   


  • Contrarié d'avoir été éconduit, Ludwig l'ex futur mari de Gretchen, mûrit sa vengeance pendant des mois et des années. Ainsi le garçon borné et soucieux d'obéir à ses parents devient-il à un odieux guerrier sans foi ni loi, traitant les femmes comme des objets en attendant d'anéantir celle qui s'est refusée à lui, gnark gnark gnark. Bon, je suis bien placée pour savoir à quel point on peut tomber bien bas face à quelqu'un qui vous a mis un râteau, mais là, ça sonne un peu trop "méchant de Disney" (pour adultes). 

  • L'enchaînement des scènes de débauche des prêtres et de leurs poules de luxe _dont Ulrika fait partie_ est rapidement lassant : d'accord, on sait bien que les curés ont une réputation qui les précède et qui les suit depuis des siècles, mais en l'occurrence, l'évocation des partouzes en plein air ou en espace clos ne fait pas vraiment avancer l'action. Le lecteur pas plus lubrique que la moyenne s'en passera très bien ! 

Prions !

Bien que j'aie pas mal descendu l'oeuvre de Jean-Pierre Bours dans ces quelques paragraphes, je ne pourrai dire que du bien de l'écriture et de l'effort fourni pour toujours resituer la petite histoire dans la grande. L'évocation des événements marquants du début du XVI°siècles ne manque jamais d'aider le lecteur à se repérer dans cette Allemagne encore médiévale ; de même, les références aux grandes oeuvres picturales et littéraires de l'époque sont la preuve d'un attachement de l'auteur à préserver le réalisme de son oeuvre de fiction. La démarche est louable, et le résultat, réussi. Enfin, la dimension fantastique qui traverse le roman à travers le personnage insaisissable de Méphistophélès est assez légère pour ne pas alourdir une histoire déjà riche en rebondissements vraisemblables. 

Jean-Pierre Bours est aussi l'auteur de Celui qui pourrissait, livre dont le titre m'a tapé dans l'oeil depuis pas mal d'années, sans que j'aie jamais pris le temps de le découvrir.

Merci à HC Editions et à Babelio pour l'envoi de ce roman, dans le cadre de l'opération Masse Critique (oui, encore, je sais...).


BOURS, Jean-Pierre. Indulgences. HC Editions, 2014. 416 p. ISBN : 978-2-3572-0199-6



mardi 28 octobre 2014

Soyons sérieux : "De la surveillance à la veille", Louise Merzeau (2009)


Parce que ma mission dans la vie, c'est aussi d'initier les élèves à la gestion de leur identité numérique, j'ai lu un article de Louise Merzeau, chercheuse en SIC et Maître de Conférence à l'Université Paris Ouest. Nanterre. La Défense. Bon ça y est, c'est fini ? Enfin au moins, comme ça, on sait où c'est. 



Son article intitulé "De la surveillance à la veille", plus tout jeune à présent, puisqu'il date de 2009, aborde la question de l'utilisation des traces conscientes et inconscientes laissées par les internautes, à des fins commerciales, sociales, ou de pure surveillance. Il a été publié dans la revue Cités, et vous pouvez également le trouver sur la banque d'archives ouvertes pluridisciplinaires HAL

Voici ce que j'en ai retenu : 
Il est possible que j'ai compris cet article de travers, alors en cas de doute, reportez-vous au texte original, et ne manquez pas de me signaler mes probables bévues en commentaire. Cimer d'avance.  

Allez, soyez sérieux pour une fois, (bordel) !

Aussi prudent soit-on, on laisse obligatoirement des traces sur la Toile, dès qu'on s'y connecte : pages consultées, chemin effectué via les liens hypertexte, identifiants, jeux.. Il suffit de jeter un oeil à l'historique de navigation pour s'en rendre compte. De la même façon qu'on fait la démarche d'effacer un historique qui est crée par défaut, toutes les "empreintes" laissées derrière nous sont automatiquement mémorisées. Si on veut les supprimer, ou du moins les contrôler, il faut agir en fonction. 

Ces traces sont disséminées un peu partout sur Internet. Isolées, elles n'ont pas grande signification. Rassemblées, elles créent ni plus ni moins votre profil : et là, ça devient gênant. Plus vous laissez d'informations sur vous, plus votre profil sera précis, et plus vous courez le risque de devenir une cible commerciale ou une personne observable par les services de renseignements... ou par vos pairs ! Nul besoin d'un énorme robot Big Brother pour cerner ce que vous aimez et vous envoyer les pubs en fonction : c'est nous qui nous donnons à voir


Bon, il faut reconnaître que certains sont des pros quand il s'agit de récolter les "bonnes" informations, celles qui vont les "intéresser" plus que d'autres : j'ai nommé Google, Amazon, et ... votre voisin ! Pour ce-faire, ils utilisent la même méthode qu'un documentaliste qui procède à sa veille documentaire ; c'est à dire qu'à l'aide d'outils paramétrés au préalable (agrégateurs de flux RSS, portails dynamiques, abonnements à des newsletters, utilisation professionnelle d'un réseau social...), il ramasse tous les éléments visibles sur Internet qui composent l'actualité chaude du sujet qui l'intéresse. Les techniques permettant de faire de la veille sont aussi celles qui rendent possibles la surveillance. Elles peuvent être inefficaces comme ravageuses en fonction de la précision de leur paramétrage, et en fonction de ce qu'on leur laisse à se mettre sous la dent. 

Ne rêvons pas. On ne peut pas totalement échapper à ce phénomène qui nous gêne toujours un peu, dans le sens où, de nos jours, la socialisation passe en partie par Internet. Mieux encore, beaucoup laissent volontairement des petites parties de nous pour se faire remarquer des autres ; lorsqu'on gagne à être surveillé, masquer ce qu'on laisse traîner à la vue de tous n'est certainement plus à l'ordre du jour. 

Mais on peut limiter les dégâts en limitant ses traces, en brouillant les pistes avec des avatars, en apprenant à connaître les mécanismes du Web 2.0* pour mieux les apprivoiser. 
       
Depuis 2009, la face du monde virtuel n'a pas énormément changé. Cependant, depuis quelques mois, le droit à l'oubli commence à se faire valoir : il est maintenant possible de demander au moteur de recherche Google, via un formulaire, le retrait des informations personnelles vous concernant.  


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* Le Web2.0 est une évolution du Web vers une réappropriation des contenus par les internautes, qui peuvent plus facilement éditer, créer, supprimer des pages web. 
Exemple : 
- site Internet html = Web 1.0 (géré par un professionnel formé /webmaster / administrateur /)
- blog = Web 2.0 (tout le monde peut créer un ; une interaction est possible via les commenaires )
- Encyclopédie Larousse = Web 1.0 (articles signés par des spécialistes du sujet concerné)
- Wikipédia = Web 2.0 (encyclopédies collaborative ou les articles sont crées, complétés et vérifiés par les internautes) 




MERZEAU, Louise. "De la surveillance à la veille". Cités, 2009, pp.67-80

lundi 27 octobre 2014

Spécial Combo Roux Cools + Pure Arnaque : le dessin animé Tom Sawyer et son générique qui nous vend du rêve


Pour son anniversaire, on a offert à ma soeur l'intégrale de la série animée Tom Sawyer, connue au moins de nom par la plupart des enfants qui ont grandi dans les années 80-90.  

Heu  non ça me dit rien... 
Mais si ! Vous savez ! Tom, ce pré-ado rouquin hyperactif, toujours occupé à semer les conneries sur son passage avec Huck, son pote clochard ultra peace qui vit dans une cabane, sans famille et sans slip*. Faute de parents, il est élevé par sa tante, une mégère à l'humeur versatile, et par sa cousine qui m'a toujours parue trop sérieuse pour être honnête, mais bon. Cerise sur le gâteau, Tom Sawyer est sans cesse talonné par un petit frère intello aux allures de facho en herbe, à qui on aurait bien envie de casser les lunettes juste pour le plaisir.        


C'était notre héros à tous ! De toute façon, si vous aviez la 3 sur votre télé, vous ne pouviez pas vraiment y couper... 

Le cadeau de Marine nous a donné l'occasion de nous faire une soirée nostalgie en regardant les tout premiers épisodes. Il faut dire que depuis la dernière diffusion de la série à la télé, on avait laissé la bande de petits WASP jouer à Robin des Bois sur les rives du Mississipi sans plus trop y penser. Alors forcément, on a contemplé l'oeuvre avec nos yeux d'adultes et on a vu plein de détails qu'on n'avait soupçonnés jusqu'alors. J'en retiendrai deux pour aujourd'hui, parce que je suis censée faire la critique d'un pavé envoyé par HC Editions et Babelio, au lieu de rigoler sur un dessin animé japonais des années 80 : 

  • Un record de personnages roux 


Je n'avais jamais remarqué que Tom Sawyer comptait un nombre conséquent de personnages à la tignasse couleur de feu : 

Le héros lui-même
La cousine Marie, qui va devenir infirmière et finir par se taper l'aviateur, l'air de rien.

L'instit, M. Dobbins, dont la baguette semble aimantée au cul de Tom,
 et qui de nos jours serait en taule depuis longtemps, s'il exerçait en France...

Becky, la petite bourgeoise arrivée de Saint-Louis. C'est la fille du juge.
Elle est impatiente de découvrir les joies de la campagne, et paraît surprise de constater qu'il n'y a pas que des vaches dans son nouveau cadre de vie.
Pour elle, Tom abandonne aussitôt Amy, la fille du boulanger
qui croyait pourtant le tenir par les couilles, avec ses bons sandwiches.
Jeff, l'insupportable cousin lèche-cul de Becky 
Ben Rodgers, le fils de l'épicier.
Jim
Non je déconne, c'est pouvoir si vous suivez ! 
Le curé. Quand j'étais petite, je me demandais si Tom n'était pas le fils du curé ou de M. Dobbins, vu qu'il n'avait pas de père et que le petit Sid portait des lunettes. Je m'attendais à ce qu'il y ait une révélation de cet ordre à la fin de la série.
Mais non.
Maintenant, tout est clair dans mon esprit : Tom est le fils des deux, et, depuis qu'ils ont rompu, Dobbins se venge  sur son fils caché en le fouettant à longueur de journée, car il lui rappelle son ex.
Logique.


Même le chat !!
C'est un festival ! Tom Sawyer, une série labellisée Roux Cool !  

  • Un générique mensonger 

Compter les roux, c'est bien mignon, mais ça n'efface pas l'indignation qu'on peut ressentir en regardant le générique français de la série. 

Visionnez-le attentivement, remémorez-vous les épisodes, rassemblez les quelques souvenirs que vous avez des aventures de Tom et Huck, et vous vous rendrez compte qu'il est aussi aguicheur que mensonger !! 


Tout commence par une séquence yamakasi...

...avec un saut par-dessus la palissade totalement improbable vu la hauteur du truc,
et d'autant plus inutile qu'il n'y a pas de portail à l'extrémité ...
et qu'il a juste à la contourner pour quitter la maison...
..suivie d'une succession de gosses qui sortent de chez eux par la fenêtre.. 





... ou par la cheminée... 


... tandis que Huck le vagabond descend de sa cabane à la hâte et pique un sprint dans la foulée, comme s'il avait quinze mille affaires à régler de toute urgence avant le coucher du soleil... 


On comprend rapidement que tous ces jeunes gens sont pressés de se retrouver pour une session gym tonique en plein air ET avec le sourire... 


... qui a peut-être joué son petit rôle dans le clip de Saga Africa, quelque part... 

Bon, l'image est pourrie, mais vous saisissez l'idée ?
Au passage, notons que nous assistons à ce qui deviendra, bien des années plus tard, l'option acrogym en EPS... 


A partir de cette scène : ...  


... le générique part vraiment en sucette. Même si Tom "n'a peur de rien, c'est un Américain (!)", et qu'on voit bien une montgolfière atterrir sur Saint Petersburg au cours de la série, à aucun moment on ne s'amuse à monter à quinze dedans en plein décollage... 


... et non, à aucun moment de l'histoire, on ne fait pendouiller le petit frère au bout de la corde pendant le baptême de l'air. Il va sans dire que le faux espoir crée par cette scène est des plus frustrants pour les jeunes spectateurs.    

Point de balade à dos de canasson avec les Indiens et la coiffe du chef, tant qu'on y est. Effectivement, Tom et Huck vont apprendre à monter à cheval dans un ranch, au cours d'un séjour dans la famille de la tante de Tom, si je me souviens bien, mais le générique enjolive quand même drôlement l'épisode en question.    



Quant au passage par dessus bord, épée à la main, sur un bateau pirate, je n'ai toujours pas compris d'où il sortait. Fait-il allusion à la petite escapade en radeau de Tom, Huck et Ben sur une "île déserte" qu'ils auraient presque pu atteindre à la nage ? 



Au cinéma, on critique les bandes-annonces qui restent trop près du film, à tel point qu'on n'a plus besoin d'aller le voir pour comprendre ce qui s'y passe. Et je reconnais que c'est assez lourd. Mais n'est-ce pas moins rageant que de flouer les enfants sur cinquante épisodes ? Quelle arnaque !! 


* Cette information nous est confirmée à plusieurs reprises dans la série. 


Tom Sawyer - Tomu Soya no Boken
Série réalisée par Hiroshi Saito et Shuichi Seki / Adaptation du roman de Mark Twain : Les Aventures de Tom Sawyer   
1980
49 épisodes
Version française : IDDH 
DVD : IDP Video