dimanche 12 janvier 2014

Moignon le poulet bossu, manchot et unijambiste.


Cet après-midi, une histoire qu'on lisait en CE1, en parallèle de Dame Coca et son petit chat Mexico, m'est revenue en tête. Elle s'intitulait "La moitié de poulet". Que s'y passait-il, je ne sais plus trop, mais le poulet partait en quête de quelqu'un avec son unique patte, son unique aile, son oeil, etc.. Ma fascination pour les poules donnait à ce texte de lecture complètement guedin une dimension féérique. D'ailleurs, ce souvenir vient de m'inspirer un nouveau personnage : 


Bubulle, t'as vu c'est le marqueur vert ! ;-) 


Moignon est un jeune poulet qui n'a pas eu de chance : il est né bossu, avec une aile et une patte en moins. Alors, pas le choix, il a appris à vivre avec ce corps totalement inrôtissable, et il ne s'en tire pas plus mal que ça. Mais voilà : du haut de ses quatorze mois, Moignon aimerait bien choper la galinette. Y parviendra-t-il ? 

A SUIVRE !!!! 



mercredi 8 janvier 2014

Les phrases les plus lourdes à entendre...


... lorsqu'on est timide, ou tout simplement pas bavard :

Des années ! Des années que je veux me faire un répertoire de toutes les réflexions plus ou moins désobligeantes que je peux entendre au quotidien, JUSTE parce que j'ai trop souvent la bonne idée de me taire !

  • On va pas te manger ! 

Réponse dite : ... 
Réponse pensée : Justement, est-ce que ce ne serait pas un sort préférable à certaines situations inconfortables ? Tant qu'on en parle, je te souhaite pas de te retrouver dans la même cellule que moi en prison, surtout si j'ai une fourchette, car je pourrais bien te gober le poumon ! 


  • Avant, j'étais comme toi ! 
Réponse dite : ...
Par politesse, vous affichez un petit sourire. Crispé.


Réponse pensée : Euh... T'es sérieux/sérieuse ? C'est censé m'encourager à aller de l'avant, ça ? 



  • Tu as perdu ta langue ? 

Réponse dite : ...
A cette tacite approbation s'ajoute le petit sourire à la Anna Kendrick sus-cité.

Réponse pensée : Je ne parle pas mais je déglutis, ce qui prouve que j'ai toujours ma langue. Sinon on m'aurait planté un tuyau dans le gosier pour ne pas m'étouffer à cause d'une fausse route. Eh ouais ! T'avais pas pensé à ça, hein ? T'es niqué ! 



  • On t'entend jamais ! 


Réponse dite : ...
Réponse pensée : Ben c'est un peu le principe !



  •  Impose-toi !

Réponse dite : ....

Réponse pensée : On peut s'imposer en agissant dans le plus froid silence, ou mieux, en faisant agir les autres à sa place. Dans ce dernier cas, cela s'appelle de la manipulation, et c'est une grande spécialité familiale. Alors t''es sûr ? T'es vraiment sûr que c'est ce que tu veux ? Et puis, si je m'"impose", tu vas pas me rentrer dans le lard à coup de cutter parce que je pense pas comme toi ? Parfois, la situation ne vaut pas la peine qu'on se jette à corps perdu dans la bataille.



  • Tu fais la gueule ?  

Réponse dite : Non ! 
Réponse pensée : Non mais ça va pas tarder ! 

Evidemment, on pourrait le croire. C'est triste à dire, mais le timide a le physique de l'emploi et la dégaine qui va avec. Apprenez à le connaître et vous verrez que, quand il est en rogne, c'est PAS DU TOUT pareil. Il se peut même que vous l'entendiez plus qu'à l'accoutumée ; il se peut aussi que vous regrettiez ce temps où il se contentait de vous écouter sans faire chier son monde.



  • Tu peux parler plus fort ? 

Réponse dite : NON ! Tout simplement ! Ne vous prenez pas la tête : NON, je ne veux pas parler plus fort, parce que j'ai pas envie, voilà. Si vous tentez le refus en bloc, ce que je vous conseille fortement, tenez bon : votre hardiesse (doublement choquante venant de vous) fera sans doute son petit effet, et vous en tirerez une griserie inégalable. Si toutefois votre interlocuteur prend la mouche, prétextez aussitôt un mal de gorge !

La première fois que j'ai pris la décision d'infliger à tous sans exception ma voix de dame blanche à l'agonie, j'étais au lycée ; avec deux copines, nous présentions un exposé sur la déforestation dans le cadre du cours de SVT. Estelle était censée déblatérer la première partie, moi la deuxième et Mélanie la dernière. Le problème, c'est qu'on s'est plantées dans les feuilles et que j'ai finalement lu le travail de ma pote alors que je n'avais aucune idée de ce qu'elle avait pu écrire. On n'avait pas vraiment bossé ensemble. On n'avait pas vraiment bossé tout court. A l'époque, j'étais jeune et innocente, et je ne picolais pas avant mes passages à l'oral, alors autant dire que c'était pas jojo. La petite Herveline a levé la main tandis que je prenais une micro-pause, me demandant comment j'allais bien pouvoir faire pour parler sérieusement de la démonstration capillotractée dans laquelle Mélanie comparait allègrement la forêt amazonienne au bois de Boulogne.

"_Tu peux parler plus fort ?
Je l'ai fixée. Eh pauvre, c'était vraiment pas le moment de me demander ça !
_ Non."

Le silence, de courte durée. Nous sommes toutes les trois parties en fou rire et je ne sais plus comment ça s'est terminé. Herveline ne m'a plus adressé la parole jusqu'à la fin de l'année, ce qui n'a d'ailleurs pas changé grand chose à ma vie, pour être tout à fait honnête. Par contre, j'explose de rire à chaque fois que je vois un arbre tomber, même si cela me chagrine énormément.  

C'est la fille qui parle pas fort dans Pitch Perfect

Petite leçon de drague silencieuse, au passage ! 


  • Va te faire soigner ! 

Lorsqu'une personne de votre entourage commence à vous connaître et s'impatiente de vous voir taciturne et/ou coincé, parce que depuis le temps, quand même ! elle finit par lâcher quelques paroles maladroites.

Réponse dite : Heu... mais le psychologue c'est pas remboursé par la Sécu.

L'argument est bancal au possible, mais vous verrez qu'à cette phrase-là, _allez savoir pourquoi, vous trouverez toujours quelque chose à dire pour votre défense.




Réponse pensée : Putain, il/elle a peut-être bien raison, ce bâtard/cette pute...

Eh oui, sachez-le, même si les mots restent des courants d'air qui n'ont que la portée qu'on veut bien leur donner, ce type de remarque peut faire mal aux plus volontaires d'entre nous, ceux qui se lancent des défis quotidiens pour repousser leurs limites (j'en fais pas partie), à ceux qui progressent imperceptiblement mais qui progressent quand même ! Les gens, essayez d'atteindre le sommet de l'Everest en solex, et vous comprendrez de quoi je parle. A défaut, allez en Auvergne et montez au Puy de la Vache, c'est la même ! Imaginez ensuite qu'on vous déséquilibre jusqu'à vous faire chuter, alors que vous étiez presque arrivés au but : les boules, non  ?


Le Puy de la Vache. Épique. 14 ans plus tard, je sens encore mes pieds !

  • Tu n'es pas timide, tu es réservé !


Heureusement, vous survivez dans cette société de stérile bavasse grâce à personnes qui vous tirent vers le haut, qui vous encouragent, qui vous parlent toujours bien, qui vous donnent envie d'y croire, et... pourquoi pas, de changer ? Mais changer de votre plein gré, pas seulement parce que les autres vous le demandent avec plus ou moins de tact. Il arrive que ces gens-là vous sortent à l'occasion une affirmation plutôt curieuse, sur laquelle il serait bon de se pencher : Tu n'es pas timide, tu es (juste) réservé(e) ! J'ai toujours eu beaucoup de mal, personnellement, à distinguer la "timidité" de la "réserve". Même encore. Il me semble que l'un est plus classe et moins grave que l'autre. Allons faire un tour sur Larrouse en ligne pour éclaircir ce point.

Soyons sérieux !

Et voilà le résultat :



En gros, il m'a semblé comprendre que c'était quand même bien bien synonyme, avec une connotation positive pour l'un et négative pour l'autre... Une personne bienveillante préférera vanter votre réserve, cette belle qualité, tandis qu'une autre pestera contre votre timidité. Pour l'un, vous êtes prudent et réfléchi dans vos prises de décisions. Pour l'autre, vous avez juste pas les couilles de faire un choix.

Cette minute de recherche dans le dico m'évoque un autre souvenir (scolaire, pour changer).

Ma prof de latin de 5° était top ; mais sur ce coup-là, elle s'était un peu loupée. Essayant en vain de nous faire comprendre la signification du verbe "timere" (craindre), elle avait du se rabattre à ce qu'elle avait sous la main.
"Prof _Timere, ça ressemble à quoi, en français ?
Elle voulait nous faire cracher le mot "timide".
Classe _ ...
Prof _ Allez, c'est facile !
Classe : _ ...
Prof : _ Un exemple : Adeline, elle est comment ?
Classe : _ Elle est gentille ?
             _ Elle est petite ?
             _ Elle bégaye ?
             _ Elle est portos ?
             _ Mais non, elle est gitane ? Hein Adeline, t'es baracotte, non ?
Moi : _ Euh n-on j-juste ma grand-m-mère !
Un mec de la classe : _ Ah ouais mais en plus ta grand-mère c'est une puuuuute !
Moi : _ Ouais, ça c-c'est vrai par contre.
Prof : _ Non non non ! Taisez-vous ! Adeline, elle est TIMIDE !
Classe : _ Aaahhh....

A ce moment précis, je me suis aperçue que je n'étais pas étiquetée de la même manière par tout le monde, et que tout ne dépendait pas de la manière dont quelques adultes me percevaient. Chacun d'entre vous a certainement eu cette prise de conscience un jour où l'autre, et si ce n'est pas le cas, je vous engage à y réfléchir : ça vous débloquera un niveau !


  • Fais du théâtre ! 


Réponse dite : NOOON !!!!

Réponse pensée : NOOON !!!

Certains se forcent, d'autres non, d'autres encore s'y inscrivent sous la contrainte et y prennent goût. Et puis il y a ceux qui sabotent leur atelier et qui font tout pour se faire dégommer du groupe. Bien sûr, ça marche, quand on a la volonté et un minimum de sensibilité artistique.


Cette liste de phrases n'est pas exhaustive ! N'hésitez pas à m'en suggérer d'autres pour que je puisse la compléter !

dimanche 5 janvier 2014

Le retour des dessins niais : bonne année 2014 !


Avec toutes les nouvelles étoiles qui brillent au dessus de nos têtes, cette année ne peut être que belle... 


Merci à Bubulle pour les marqueurs et le carnet... ;-)