mercredi 27 février 2013

Mongol - Karin Serres (2003)


Il faut bien lire quelques romans pour enfants, de temps à autres ! Dernièrement, j'ai emprunté celui-ci à la bibliothèque : 

Bon, l'illustration laisse entrevoir une histoire cruelle et quelque peu déprimante. C'est bien le cas, en effet. Mais pas seulement !

Il était une fois un petit clochard moche et puant sur lequel tout le monde lançait des pierres et ses épluchures de carottes, parce que c'est encore plus dégueu que les tomates pourries... 

Non, je déconne.

Après cette fausse présentation, Mongol va vous sembler aussi qu'un yaourt à zéro pour cent.


Ludovic n'est pas bête, il est simplement un peu long à la détente. A l'école et au centre aéré, ses copains ont bien cerné sa faiblesse. C'est pourquoi ils passent leur temps à l'insulter, à le traiter de débile ou de crétin. Ludovic subit sans répondre, habitué depuis toujours à ces brimades _ y compris à la maison. Mais lorsque Fabrice, le chef de bande, le qualifie de « mongol », la perplexité l'envahit : que peut bien vouloir dire ce drôle de mot qu'il entend pour la première fois ?

Le « sombre idiot » avance à son rythme, mais son sens logique ne lui fait pas défaut : « un mot, ça veut forcément dire quelque chose ». Alors il prend un dictionnaire afin d'y trouver la définition du mot « mongol ». Le voilà lancé à la découverte de la Mongolie, de ses paysages, de sa culture et de son peuple auquel Fabrice et sa bande ont subitement choisi de l'associer : allez savoir pourquoi ! Lui qu'on habille été comme hiver de quolibets plus pourris les uns que les autres, est maintenant comparé à un fringant cavalier mangeur de viande crue ! Quelque chose ne tourne pas rond... mais peu importe, son estime de lui-même s'en voit rehaussée. A la surprise de tous, Ludovic se transforme petit à petit en véritable Mongol : il passe ses nuits à lire tous les livres et les revues susceptibles de mieux lui faire connaître « son » peuple, il se nourrit exclusivement de viande et de lait (ah tiens comme Dukan), il enrichit son vocabulaire mongol _ surtout le registre ordurier, d'ailleurs.

A l'école, cette transformation n'est pas très bien perçue : un souffre-douleur qui rigole, qui vous dit des mots dans une autre langue et mange avec les doigts, ce n'est pas très amusant. Voire un peu flippant ! La bibliothèque _ et sa bibliothécaire _ est le seul lieu où Ludovic peut à peu près s'épanouir. On sort du cadre scolaire où les rapports entre les élèves sont déterminés par ce qui se passe dans la classe et dans la cour, pour entrer dans une aire sans a priori, où chacun est son propre guide, où chacun va à son rythme. L'assimilation de cet endroit à un cocon, ou à un nid _ assez spacieux pour esquiver ses ennemis et pourvu de toilettes confortables_ est intéressante. Tant que nous y sommes, autant filer la métaphore de l'oiseau avec la bibliothécaire : protectrice et bienveillante, elle prend le poussin dénigré sous son aile, sans différencier ses capacités de celles des autres.



Vous n'espériez tout de même pas y échapper ? 

Kinder surprise 

La force du roman de Karin Serres réside dans cette mutation un peu déroutante du héros. En effet, Mongol ne retrace pas l'histoire d'une victime qui se relève, affronte ses agresseurs pour enfin les battre à plate couture. On n'est pas dans Hajime no Ippo (Ippo, la rage de vaincre), même si j'en parlerai, un jour, c'est promis ; car c'est un manga qui donne beaucoup d'espoir. 



Parfois, rester réaliste et faire une croix sur le happy end s'avère tout aussi efficace : la réaction imprévisible du héros prend les autres enfants de cours et bloque momentanément leur venin. C'est à leur tour de ne pas tout piger : dès que Ludovic parle dans une langue qui leur est étrangère, ils font l'expérience de la frustrante impression « d'avoir loupé un chapitre »... et ne veulent pas le reconnaître, bien évidemment. Si la différence déchaîne les instincts grégaires parce qu'elle fait peur, la surprise a plutôt le pouvoir de déclencher le rire chez l'Autre, ou de le tétaniser. Ici, la seconde option est bien perceptible, même si Fabrice sa meute d'insignifiants suiveurs se risquent à quelques actes d'intimidation, histoire de ne pas perdre la face. Pensons à la scène des osselets, jeu auquel Ludovic excelle d'autant plus qu'il s'inscrit pleinement dans la culture mongole. 


Ce roman pour enfants me rappelle un épisode du dessin-animé Hé Arnold ! On y rencontre une situation quelque peu similaire : un jour, Arnold _ héros frêle au visage « en forme de ballon de rugby » _ se voit menacé de mort par Harold _ la brute épaisse. Ils doivent se retrouver le lendemain pour se battre en bonne et due forme, malgré leur manifeste différence de gabarit. Après avoir pleuré sa mère toute la nuit, Arnold décide de prendre le taureau par les cornes et de se faire passer pour un cinglé. Armé d'un énorme poste de radio, il se met à hurler « je suis zinzin » en dansant la java autour de son adversaire incrédule. La technique marche à merveille : Harold est tellement effrayé qu'il fuit la confrontation au pas de course, en criant « ce type est cinglé ». 




Comme quoi, la folie a du bon, surtout si elle est bien simulée !


SERRES, Karin. Mongol. L'Ecole des Loisirs. Coll. "Neuf". 2003. 91 p. ISBN : 2 21106969 X 


mardi 26 février 2013

France Football n°3457, 10 juillet 2012


Un petit dépouillement de magazine footballistique, parce que ça faisait longtemps !

France Football n°3457 « L'OM fait profil bas».



SOMMAIRE
p. 3


EDITO 
 
« La clé Deschamps ».
Gérard Ejnès
L'arrivée de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France de football a des airs de nouveaux départs pour les joueurs comme pour l'entraîneur. Si la personnalité du champion du monde 1998 laisse présager un bel état d'esprit, la fin de son parcours avec l'OM ne joue pas en sa faveur.


L'EVENEMENT 
pp. 4 – 9

« OM. Baup a replongé »
Yoann Riou
Photos : Alain Grosclaude

Elie Baup est arrivé aux commandes de l'OM lors du stage estival de l'équipe en Suisse. Les réactions de ses proches, du staff marseillais et des supporters sont globalement positives : le caractère réservé mais déterminé du nouvel entraîneur inspire confiance. La rencontre amicale contre l'équipe de Zurich, qui a lieu dans la foulée, se solde par un match nul 1-1.

« Debris : il s'est régénéré »
Charles Debris, préparateur mental, a suivi le cheminement d'Elie Baup pendant ses trois dernières années sans club. Il estime que son arrivée à l'OM ne peut avoir qu'un impact bénéfique sur l'entraîneur.

« Un titre et quelques échecs »
Hormis à Bordeaux, où il a amené son équipe au titre de champion de France en 1999, la carrière d'entraîneur d'Elie Baup a été chaotique. Ses passages à Saint Etienne, à Toulouse et à Nantes sont révélateurs d'un bilan mitigé.

« Ses chantiers pour l'été »
Elie Baup doit développer quatre aspects importants de l'équipe de l'OM : construire une équipe avec les moyens dont il dispose, mettre le meilleur de la formation à disposition de l'équipe première, trouver un style de jeu et composer avec le directeur sportif José Anigo.


VOYAGE EN BALLON
pp. 10 – 12

Guillaume Chassaing ; Stephane Fattoretto

« Pleine lucarne »
Nasri, Ben Arfa, Menez et M'Vila sont convoqués par la commission de discipline de la FFF le 27 juillet 2012, pour rendre compte des incidents causés par chacun. Davor Suker prend la tête de la fédération croate de football.

« Roussier ne sera pas directeur général. Le Graët a fait marche arrière »
Rachel Pretti

Noël Le Graët a nommé Jean-Michel Roussier à la Direction Générale de la FFF, avant de se rétracter. L'hypothèse d'une influence des cadres de la fédération sur ce changement de décision, sur fond de querelles internes, n'est pas écartée.

« Petit filet »
Le HAC jouera désormais au « Stade Océane ». Tirage au sort de la Coupe de la Ligue. L'Equipe de France U19 s'illustre à l'Euro. L'espace FCL est en contruction (Lorient).

« Pleine lucarne »
Les anciens ballons d'or sont nombreux dans les bureaux du Bayern de Münich. Le dernier en date est Matthias Sammer, récompensé et 1996.
« CAN 2013. La fausse affiche »
Les matches opposant l'équipe du Sénégal à celle de la Côte d'Ivoire ne sont plus vraiment des sommets.

« La FFF opposée au voile ».
Contrairement à la FFF, l'IFAB s'est montré favorable à l'autorisation du port du voile en sélection internationale.

« En hausse – en baisse »
En hausse : Tahiti monte dans le classement de la FIFA. En baisse : l'équipe de France de beach-soccer ne s'est pas qualifiée pour la Coupe du Monde.

« Les Rangers en enfer »
Roberto Notarianni
Endetté, les Glasgow Rangers pourraient descendre en Third Division. La Fédération Ecossaise de Football souhaite limiter la casse en maintenant le club en deuxième division.

« Petit tacle » De Claude Puel à destination de Jean-Michel Aulas

« OM, gare aux moustiques ! »
Les travaux du Stade Vélodrome obligent l'OM à jouer le troisième tour de qualification en Europa Ligue au Stade Parsemain, à Fos-sur-Mer. Seule crainte : les moustiques locaux.


DOSSIER 
 
pp. 14 – 19

« Deschamps, ce n'est pas Blanc »
Patrick Urbini
Didier Deschamps et Laurent Blanc ont un passé commun en équipe de France qui les rapproche ; pourtant, leur vision du métier d'entraîneur diffère sensiblement. Avec le nouveau sélectionneur, il faut s'attendre à voir l'équipe de France miser sur l'efficacité plus que sur le beau jeu.

« Quand ils parlaient l'un de l'autre »
A la veille d'un Bordeaux/Marseille, saison 2009 – 2010, Laurent Blanc et Didier Deschamps se comparaient l'un à l'autre, pour mieux souligner leur entente malgré les différences : l'un prône la réflexion avant l'action et la maîtrise de soi, l'autre aime le contact des joueurs et accorde une grande importance à la qualité du jeu.

« 50% de victoires »
Après ses passages successifs à la tête de l'AS. Monaco, de la Juventus de Turin et de l'OM, le bilan de Didier Deschamps s'approche des 50% de victoires.

« Profession vainqueur »
A Monaco, à Turin ou à Marseille, Didier Deschamps a toujours su faire gagner son équipe, quelle que soit son profil, ses points forts et ses points faibles. Mais l'ancien capitaine des Bleus a besoin d'une certaine liberté de choix : c'est pourquoi il ne s'est éternisé dans aucun des trois clubs. Entraîner la sélection nationale pourrait bien le libérer des contraintes qui lui pesaient.

« Bio express »

« 9 sélectionneurs, 17 phases finales »
Sur les neuf derniers sélectionneurs de l'équipe de France que sont Michel Hidalgo, Henri Michel, Michel Platini, Gérard Houllier, Aimé Jacquet, Roger Lemerre, Jacques Santini, Raymond Domenech, Laurent Blanc, huit ont amené les Bleus en phase finale d'une compétition majeure.

pp. 18 – 19

« Quatre années cruciales »
Deschamps doit préparer l'équipe de France à la Coupe du Monde en 2014 et à l'Euro en 2016 : en plus des résultats sportifs à assurer, c'est toute l'image de la sélection qu'il a intérêt à redorer.

« La France à peine moins stable que l'Allemagne et l'Espagne »
Roberto Notarianni
La valse des entraîneurs n'est pas plus expéditive en France que dans d'autres pays. Sur les quinze dernières années, cinq sélectionneurs se sont succédés en Allemagne, dix en Angleterre, sept en Argentine, sept au Brésil, cinq en Espagne, sept en Italie, sept aux Pays-Bas, contre six en France.


ANALYSE

pp. 20 – 21

« Des stages de toutes les douleurs »
Julien Roux

Chaque été, les équipes de Ligue 1 effectuent un stage de préparation dans des contrées plus ou moins éloignées de leur port d'attache. Ces périodes d'entraînement (au soleil ou ailleurs) permettent un suivi individuel des joueurs, et donnent des informations sur leur potentiel, leur progression physique, leur vitesse de récupération.

« Le témoin. Jean Fernandez. « Ma plus grande hantise, c'est de perdre un joueur »
Julien Roux

Jean Fernandez, entraîneur de Nancy, évoque son choix de Weiskirchen comme lieu de stage estival, la répartition des séances physiques, la crainte de voir un joueur se blesser pendant cette période.


DÉBAT

pp. 22 – 25
Stéphane Fattoretto. Patrick Urbini. Vincent Villa.

« Les spécialistes. « Il faut s'inspirer des valeurs collectives de l'Espagne » »

Rudi Garcia, Gérard Houllier et Philippe Montanier s'expriment sur l'équipe d'Espagne, championne du Monde et championne d'Europe. Ils en retiennent les qualités techniques et collectives, qu'ils voudraient retrouver dans les centres de formation français. Les trois entraîneurs – ou ancien entraîneurs – pensent qu'il est nécessaire de s'inspirer de ce modèle espagnol qui a encore de beaux jours devant lui.


ENQUÊTE

pp. 26 – 29
Arnaud Tulipier

« Martel. Requiem en sol mineur »

Avec le départ de Gervais Martel, président du RC Lens depuis 24 ans, c'est toute une page de l'histoire du club qui se tourne. S'il n'a pas su gérer au mieux les caisses de l'équipe nordiste, il n'exclut pas la possibilité d'un retour sur le devant de la scène.

« Racontez-nous Gervais »
Entraîneur, ami, joueur, collaborateur, chacun y va de son anecdote avec Gervais Martel.
« 24 ans de hauts et de bas »
Le classement du RC Lens sous la présidence de Gervais Martel, au cours des 24 dernières années.

« La vie sans lui »

Où va le RC Lens, si son président mythique n'est plus là pour le guider ? Les objectifs que Luc Dayan fixe au club visent plus la survie que la remontée vers les premières places.


DÉCRYPTAGE

pp. 30 – 31

« L'arbitrage vidéo a gagné une bataille »
Dominique Courdier. Stéphane Fattoretto.

L'arbitrage vidéo a toujours fait débat dans le monde du football ; c'est pourquoi la technologie n'est actuellement pas utilisée lors des matches. Pourtant, depuis le 5 juillet 2012, le président de la FIFA Joseph Blatter a donné le feu vert à la technologie sur la ligne de but (TLC). A l'aide de ballons équipés de capteurs ou de caméras très performantes situées dans les cages, les arbitres pourront déterminer si oui ou non, ils peuvent valider le but.

« L'International Board, qu'est-ce que c'est ? »

L'International Football Association Board est une institution qui compte des représentants de la FIFA et des différents pays du Royaume Uni.

« Lannoy. Avis favorable »

Stéphane Lannoy s'est toujours opposé à l'arbitrage vidéo, sauf sur un point : savoir si la balle a franchi ou non la ligne de but.


ANALYSE

p. 32

« Lannoy, le temps des leçons »
Laurent Wetzel

Après avoir arbitré le match Allemagne – Italie en demi-finale de l'Euro 2012, Stéphane Lannoy compte bien officier lors du Mondial en 2014. Il a mis fin à une longue période d'absence de l'arbitrage français sur le devant de la scène internationale.


INSOLITE

p. 33

« L'incroyable épopée centrafricaine »
Frank Simon

L'équipe de Centrafrique, s'est qualifiée pour la CAN 2013 en battant les Pharaons égyptiens. Inconnu de tous, ce groupe est guidé par des motivations affectives plus que par l'appât du gain.


REPORTAGE

pp. 34 – 37

« Corinthians. Les dessous de la reconquête »
Arnaud Courtadon

Le 4 juillet 2012, le Sport Club Corinthians Paulista remporte la Copa Libertadores pour la première fois de son histoire. Cette victoire sonne comme une consécration après des années noires, une descente en deuxième division, et une remontée difficile. Pour en arriver là, les Corinthians ont pu compter sur des joueurs de caractère (Emerson), sur des stars locales (Ronaldo, Roberto Carlos) et sur tout un peuple de supporters.

« Si fiers d'être Corintianos. Portrait de six inconditionnels du Corinthians.
Bertrand Blaise
Photos : Ludovic Carême

Roberto Rivellino, ancien Corinthians, a passé 13 ans au club ; il est à présent à la tête d'une école de foot. Sylvia Kubala joue avec son personnage de mamie supportrice au langage verdoyant. Pour Andreia Keiko, supportice ultra, le mari passe après le foot. Julio César joue actuellement au club et apprécie la ferveur du public. Walter Casagrande, ancien joueur, évoque la « democratia corintiana ». Pour Luiz Sanchez, supporter, les Corinthians est clairement le club de ceux qui travaillent dur.


TRANSFERTS

pp. 38 – 40

« Montpellier. Un Argentin remplace Giroud. Herrera, un tank dans l'Hérault. »
Olivier Bossard

Après un début de carrière chaotique, Emmanuel Herrera a su prendre confiance, s'illustrer en Copa Libertadores avec le Club Union Espanola, pour enfin intéresser une équipe de Ligue 1 : Montpellier.

« Lille. L'attaquant débarque après six ans à Chelsea. Kalou recrue en Nord »
Philippe Auclair

Salomon Kalou n'est ni en fin de carrière, ni en disgrâce, et pourtant il a choisi de quitter Chelsea pour signer au LOSC.

« Chine. Un double champion d'Europe à Dalian Aerbin. Keita : une nouvelle aventure »
Vincent Villa

Seydou Keita ne s'en cache pas : le salaire promis a quelque peu encouragé le footballeur de trente-trois ans à partir à la découverte de la Chine et du Dalian Aerbin.

« C'est fait »

Raspentino signe à l'OM, Dalmat vient à Nîmes. Van Gaal entraînera désormais les Pays-Bas. Ghilas se pose à Reims. Alessandro Nesta va jouer au Montréal Impact. Romain Danzé reste à Rennes. Diego Forlan part à l'International Porto Alegre au Brésil. Le gardien Alexis Thébaux est brestois.

« Chiffres »

Le transfert de Vertonghen de l'Ajax à Tottenham s'élève à 12 millions d'euros. Laval touchera 20 % sur la vente du joueur Romain Hamouma.


RESULTATS

p. 41


ANNONCES CLASSÉES

p. 41


HORS JEU

pp. 42 – 43

« Un peu qu'ils jubilent »
Frank Simon

Depuis 1979, le jubilé est une tradition africaine dans le monde du football : il vient couronner la fin d'une carrière bien remplie. Salif Keita a été l'initiateur de l'événement, vite suivi par Saar Boubacar (1986) et ses 80000 specateurs, Roger Milla (1987), Lucas Radebe (2005), Georges Weah (2005), Kanu (2011), Mboma (2012) et les frères Biyik (2012).

« Le témoin. Saar Boubacar »
L'ancien footballeur évoque son jubilé.


INCROYABLE MAIS FOOT !
1/15

p. 44
« Une atteinte aux doigts de l'homme »
Cyril Guinet

En 1986, le gardien Helmut Duckadam permet à l'équipe du Steaua Bucarest de gagner la Coupe d'Europe des Clubs Champions contre le FC Barcelone, à Séville. Mais ses quatre arrêts lors de la séance de tirs au but vont lui coûter quelques mésaventures.


COURRIER

p. 46


TELE

p. 47

« En direct. Cissé m'était conté »
Djibril Cissé tient un « journal de bord » télévisé.

« En lucarne »
BeIn Sport met en place des JT centrés sur le foot espagnol. Le parcours des Bleues aux JO sera diffusé sur France 4. L'équipe féminine de l'OL verra ses prestations retransmises 
sur Eurosport. 


"L'OM fait profil bas". France Football n°3457. 10 juillet 2012. 47p. ISSN 0015-9557
 

samedi 9 février 2013

Dans la série "tout livre mérite d'être lu" : Plaidoyer pour un emploi responsable - Françoise Gri - 2010


C'était un beau matin d'hiver, même si le soleil n'avait pas trop envie de se lever sur l'IUFM. 





Depuis les fenêtres des salles de cours, on voyait le parc Bourran recouvert d'une fine couche neigeuse ; une averse de flocons était tombée sur Bordeaux le matin-même, assez tôt pour réduire de moitié les effectifs de la promo. Pourtant, la gestionnaire du système d'information de l'agence Manpower locale était bien au rendez-vous, et elle avait prévu de nous présenter ses fonctions de A à Z comme si de rien n'était, avec mises en situation à la clé. 

Lorsqu'elle entra dans la salle, tous flyers dehors, brochures à l'appui, le Mac sous le bras, la crainte du réseau Wifi inexistant à peine cachée sous une frange revêche, on a vite compris qu'on ne serait décidément pas sur la même longueur d'ondes. Elle nous voyait déjà nous émerveiller devant son PowerPoint louant le professionnalisme de sa boîte, y postuler avec enthousiasme en tant que documentaliste, ou à défaut, nous y inscrire comme intérimaires. Nous, on la voyait comme une fille venue meubler l'UE 4 avec une intervention de quatre heures, et on n'attendait qu'une chose : savoir si elle comptait faire une pause à 11 ou nous lâcher un quart d'heures plus tôt.

Ohh ça y est, Rodgers se paye une casquette de vigneron, le beau gosse ! N'allez pas marcher sur ses plates bandes : un coup de talkie-walkie- et c'en est fait de vous.
Fuck le droit à l'image, je ne dirai pas de quel site vient la photo :-p 

D'ailleurs, on ne la regardait pas vraiment, trop occupés à contempler la neige : à Bordeaux, ça n'arrive pas beaucoup plus d'une fois par an !
"Vous n'êtes que six ? Les intempéries sont à l'origine de l'hécatombe, j'imagine ?
_ Oh, habituellement, on est douze.
_ Ah, je me disais, aussi. Parce que moi, j'ai plutôt bien roulé !
_ Par contre, les bus sont stoppés.
_ Tiens, en voilà deux autres qui arrivent."

Je ne me souviens plus vraiment de ce qui fut dit au cours de cette intervention, pleine de copie d'écran, ni de ce qui nous fut demandé lors de la mise en situation. Finalement, on a eu notre pause à onze heures, ce qui nous a permis de faire de pures boules de neige sous la mine mi-ébahie, mi-exaspérée de Madame Manpower.

A la fin de cette laborieuse matinée, la documentaliste ès CDD de deux jours nous a distribué des dépliants remplis de gens aux figures épanouies (le bonheur de bosser en intérim ?) et même un cadeau "de Noël, en retard" : Plaidoyer pour un emploi responsable, le livre de la PDG de Manpower herself. Autant dire que ça sentait à plein nez la tentative de promotion de l'entreprise ; mais un cadeau ne se refuse pas.

La couverture fait un peu UMP, non ?

En sortant de l'IUFM, je me suis dit que j'allais le lire, quand même, histoire de rigoler un peu. Puis, hum... Cet élan de curiosité s'est effacé de ma mémoire, va-t-on dire, et j'ai oublié.
  

Pendant deux ans.

Françoise Gri, donc, puisqu'elle se nomme ainsi, nous présente sa vision professionnelle et personnelle de la crise économique de 2009. Quelle attitude adopter lorsqu'on est patronne d'une des plus grandes enseignes d'Intérim en France, et qu'on a bien conscience du grand impact négatif de cette situation à tous les niveaux de l'entreprise ? A travers huit courts chapitres appelés "carnets de route", elle répond en montrant qu'elle a voulu jouer la carte du terrain en conciliant ses objectifs de chef d'entreprise et ses qualités humaines.

Pour la PDG de Manpower, le monde du travail est en pleine mutation : la mobilité des employés est requise, entraînant parfois pour eux un changement de statut et d'entreprise, les inégalités face à l'emploi s'accentuent. A cause de la crise, bien sûr, mais pas que. Alors, Françoise Gri veut apporter, à son échelle, un rayon de soleil dans ces "jours noirs"* en montrant que le "bon" patron, c'est celui qui vient sur le terrain et qui y reste assez longtemps pour être crédible. A la lecture du deuxième "carnet"**, difficile de croire que la chef d'entreprise ait résisté à la tentation de prêcher pour sa paroisse. Venue à Rouen pour prendre la température des agences de l'ouest de la France, où l'on cède peu à peu à la déprime, elle s'efforce de nous convaincre qu'elle n'occupe pas la présidence d'une entreprise parmi tant d'autres : à Manpower, on a du coeur et la seule idée qu'on a en tête est de remplir sa mission pour le bien de tous. Elle ne manque pas de nous rappeler, au passage, qu'elle a été élevée dans le culte du travail et du général De Gaulle.

Une petite larme pour l'enfance difficile d'une self made woman en devenir ? Non ? Tant pis.
Continuons.

L'homme est au centre de tout. Les Lumières l'avaient déjà dit, Françoise Gri semble en faire la découverte dans ses fonctions de présidente : sans humain, pas d'entreprise, pas de performances et pas de sous. Alors il faut bien faire attention à chouchouter l'homme pour qu'il travaille bien dans sa boite. Ces remarques faites, nous en arrivons à un point intéressant de Plaidoyer pour un emploi responsable : la collaboration entre Pôle Emploi et l'intérim, mise en place en 2009. Souvent critiquée, cette alliance lui paraît tout aussi intéressante pour Manpower que pour les demandeurs d'emploi. Histoire qu'on comprenne qu'elle n'est pas la seule à défendre ce partenariat privé/public, elle publie le long commentaire d'un visiteur de son blog qui partage son avis. Toujours est-il qu'elle refuse manifestement de voir que diriger les demandeurs d'emploi vers l'intérim n'est pas la même chose que proposer un emploi ; elle préfère noyer le poisson en assurant que les missions ponctuelles amènent très souvent à l'emploi stable.

Aimez les patrons comme ils vous aiment ! Ou pas.

Si jamais ce n'est pas le cas... eh bien il faut considérer que c'est la faute du système scolaire en général, et de la formation des patrons en particulier. Françoise Gri accuse en effet le désaveu trop perceptible de l'éducation pour les filières professionnelles, ainsi qu'un formatage des futurs chefs d'entreprise au détriment de la créativité et de la connaissance du terrain.
D'ailleurs, les patrons qui s'illustrent sont souvent ceux qui reviennent de loin ; car non, ils ne sont pas tous des fils à papa tout pourris. Ils savent se battre comme des lions lâchés dans le monde des Bisounours pour défendre leur boite et leurs employés, car ils les aiment. Alors, imaginez la galère quand, en plus de tout ça, ce sont des filles, les pauvres ! Pour elles qui ont toujours tendance à croire qu'elles ne vont jamais être capable de rien, vous comprenez bien que la vie de PDG va être encore plus dure. Oui, vraiment, on a parfois l'impression que Madame Manpower France vient de faire tomber sa boite à idées reçues, et qu'elle est en train de les ranger pêle-mêle en les époussetant au passage.    
En collaboration avec des homologues, la présidente tente de rédiger un "manifeste" des patrons visant à "repenser l'entreprise" en tenant compte de la crise et de ses dégâts collatéraux. .

Cette arnaque ! 

Les huit carnets de route de Françoise Gri sont brefs et se lisent facilement ; si bien que lorsque le lecteur arrivera au quart du livre, il aura la surprise de voir l'auteur conclure et passer le témoin aux reporters du Journal des entreprises. Pourtant, elle est bel et bien la seule à signer l'ouvrage ! Mais passons : cet enchaînement de mini-biographies de patrons d'entreprises aussi différentes les unes des autres, classées par ordre alphabétique, est des plus intéressants. Certains croient dur comme fer aux vertus de la motivation, jusqu'à en faire le principal critère de recrutement, d'autres privilégient les partenariats avec les CFA locaux. Beaucoup choisissent de mettre en valeur leur fibre écolo, par une activité en lien avec la protection de l'environnement, ou, plus indirectement, dans la vie quotidienne de l'entreprise. Ceux qui ont connu des périodes de galère ont souvent à coeur d'opter pour l'égalité des chances lors de la constitution des équipes de travail, pour la solidarité et pour le bien-être des salariés. Dans tous les cas, les chefs d'entreprise nous sont souvent présentés de façon excessivement sympathique : ce sont des femmes (on n'en compte pas beaucoup, d'ailleurs) et des hommes avant tout ! Cela dit, ces portraits demeurent instructifs, ne serait-ce que pour découvrir quelques PME françaises dont on ignorait tout jusque là.
  

* Le titre du "Carnet n°1" est "Jours noirs et mutations".
** "Carnet n°2 : sur le terrain, sinistré"

GRI, Françoise. Plaidoyer pour un emploi responsable. Paris, Stock. 2010. 215 p. ISBN 978-2-234-06490-4