lundi 27 juillet 2020

Découverte de Shotcut - 2 - Sortie à Vallereuil



Montage : Shotcut 
Musique : Jason Derulo - Savage Love 

samedi 25 juillet 2020

Découverte de Shotcut : Le TER / L'insecte

Quand j'étais en Terminale, j'avais un prof de philo qui habitait à Bordeaux et qui prenait le train pour venir enseigner à Périgueux Il le loupait assez régulièrement... Au début de l'année, ses pépins de transports nous arrangeaient bien, car elles nous laissaient entrevoir trois longues heures de liberté (on était en L). Mais au fil des mois, les absences du prof ont commencé à nous préoccuper ; lui ne s'inquiétait pas outre mesure. Il était même assez détendu _ comme seul peut l'être quelqu'un qui a déjà son BAC en poche, et tentait de nous rassurer : on avançait bien (quand il était là), les notes de l'examen blanc n'était pas si catastrophiques que ça, en tous cas il avait déjà vu bien pire, et puis nous ne devions pas oublier que nous aurions le choix entre trois sujets, le jour J. Alors, à supposer qu'on n'arrive pas à boucler le programme, il était peu probable que le texte et les deux questions relèvent tous de chapitres que nous n'aurions pas eu le temps d'aborder.



Comme cela ne suffisait pas à nous convaincre, le prof de philo a consenti à nous distribuer, juste avant la semaine de révisions,  des liasses de polycopiés contenant tous les cours qu'il n'avait pas eu l'occasion de nous dicter durant l'année scolaire. Voilà, théoriquement, maintenant, l'intégralité du programme était entre nos mains, ou alors dans nos sacs besace en bandoulière : nous étions donc invités à fermer nos gueules et à arrêter de nous plaindre.

En lisant les photocopies de cours, on a eu l'impression de vivre un trimestre en accéléré ; certes, ça ne remplaçait pas les heures d'étude en classe, et comme l'enseignement à distance n'était pas encore trop le norme, ce qui n'était pas compris dans le texte ne le serait jamais _ pour ma part, j'ai rapidement cessé de compter les zones d'ombre, je n'avais plus le temps.. Mais tous les chapitres étaient là, effectivement. Les bons ont sans doute tout enregistré l'intégrale sur leur mémoire interne à la première lecture. Plus tard, les pires râleurs de la classe ont reconnu qu'ils n'avaient pas plus mal retenu les chapitres découverts quelques jours avant le BAC que les textes sur la conscience qui nous avaient occupés presque tout le premier trimestre.  

Cette année-là, seuls deux élèves n'ont pas eu le BAC dans notre classe, et il me semble que leur échec ne dépendait pas directement du cours de philo. Du reste, ça ne les a pas empêchés de très bien s'en sortir dans la vie. 

Plus le temps de s'apitoyer sur son sort. 
Plus le temps de se demander si le réveil est trop tardif ou pas ; il vient quand il doit arriver, tout simplement. Mieux vaut se lever tard qu'ouvrir ses volets de bonne heure pour montrer aux voisins qu'on n'est pas une feignasse... sans savoir ce qu'on va faire de sa journée. 
 L'important, c'est d'agir vite, une fois debout, pour profiter au maximum.

Le TER - Chenille
Merci la Bande à Basile pour l'ensemble de son oeuvre.


Si vous savez comment s'appelle cet insecte WTF, n'hésitez pas à lâcher un com ! 

Evidemment, ce logiciel de montage sera bientôt utilisé à des fins plus sérieuses... 

vendredi 24 juillet 2020

Lucien a peur de son ombre - Michel Imbert ; Laurent Grossat (2020)


Merci aux éditions L'Autre Regard et à Babelio pour l'envoi de l'album Lucien a peur de son ombre, dans le cadre de l'opération Masse Critique. 

L'histoire 

A l'école, personne n'a rien vu venir. Du jour au lendemain, l'intrépide et turbulent Lucien est devenu aussi craintif qu'un mulot dans une cuisine. Qu'a-t-il bien pu lui arriver ? Cette soudaine métamorphose interroge ses copains, qui ne comprennent pas pourquoi le capitaine de leur équipe de foot préfère rester prostré sous le préau au lieu de taper dans la balle. Même la maîtresse s'inquiète, alors qu'elle aurait bien des raisons de se réjouir de l'essoufflement de la "tornade" Lucien. Mais comme personne n'arrive à percer le mystère, tout le monde finit par accepter la situation : la vie continue...

Seules deux ombres savent pourquoi le garçon est devenu aussi peureux que mutique ; il s'agit de celle du principal intéressé, et de celle de Léa, une autre élève de l'école. En effet, quelques jours plus tôt, un incident s'est produit entre les deux enfants : Lucien a méchamment éconduit Léa, se moquant ouvertement de la lettre d'amour qu'elle avait pris soin de déposer discrètement dans son cartable. Outrée par tant de cruauté et de mépris, l'ombre de Léa a pris les choses en main et s'est associée à l'ombre de Lucien pour mener la vie dure à ce caïd en carton. Le stratagème fonctionne bien, très bien, même, puisque le garçon se met à avoir littéralement peur de son ombre, qui lui fait des grimaces et se détache de son corps pour faire sa propre vie... On pourrait croire que la blague est allée trop loin, mais les ombres complices sont confiantes : elles savent que la gentille Léa parviendra à le faire sortir de sa torpeur.  



Zones d'ombre dans le monde des enfants 

En seulement 22 pages, l'album Lucien a peur de son ombre bouscule pas mal d'idées reçues et parvient à soulever énormément de questions susceptibles d'interpeller enfants, parents, éducateurs : que faire lorsqu'un enfant change brusquement d'attitude ? Comment réagir face à la moquerie, au mépris des camarades de classe ? Les filles et les garçons peuvent-ils être amis ? Un enfant solitaire est-il forcément un enfant malheureux ? Les plus jeunes n'auront pas toutes les réponses à la fin de l'histoire _les grands non plus, d'ailleurs, mais ils trouveront matière à réfléchir dans cet ouvrage rempli s'illustrations agréables, aux formes et aux couleurs très douces. 

Les auteurs n'ont sans doute pas choisi au hasard l'âge de leurs jeunes héros : on ne le connaît pas vraiment, mais c'est incontestablement celui où l'on découvre l'existence des ombres, à la fois sources de jeux, de mystère et d'angoisse, où l'on prend conscience de son ombre comme d'un double indissociable, différent de soi, qu'on influence grandement mais qu'on ne contrôle jamais tout à fait. Dans le dictionnaire Larousse, il est dit que qu'une ombre est "une silhouette sombre, plus ou moins déformée, que projette sur une surface un corps qui intercepte la lumière". Elle ne se suffit donc pas à elle-même, en principe. 



Ici pourtant, les ombres deviennent des personnages à part entière : elles n'ont pas de consistance, a priori pas de non ni de vie propre, mais elles sont capables d'exercer un pouvoir sur celui ou celle à qui elles sont rattachées. Celle de Léa est bienveillante jusqu'à ce que la colère ne la rende redoutable ; celle de Lucien n'apparaît qu'après le "drame de la lettre", comme si le garçon était encore trop immature ou trop occupé par ses jeux de gamins pour remarquer sa présence. Il la découvre donc sous son aspect farceur, et c'est sans doute pour cela qu'il en est effrayé. 

Parce qu'elle a dompté la sienne depuis bien longtemps, Léa semble nettement plus en avance que lui _et que les autres enfants_ sur l'empathie, sur l'écoute et sur la verbalisation de ses propres sentiments. Peut-être les ombres symbolisent-elles ici la conscience, la "petite voix intérieure" qu'on choisit ou pas d'écouter, qui nous dit parfois ce qu'on n'a pas envie d'entendre, au risque de nous déstabiliser ? Alors que Léa accepte la sienne et l'apprivoise pour s'en faire une alliée, Lucien (qu'elle a d'ailleurs surnommé l'"enfant lumière") fuit le soleil pour ne pas avoir à affronter sa sensibilité.  



L'album rayon de soleil  

Or, il n'est pas facile de trouver une place ombragée dans le petit monde de Léa et Lucien ! Bien qu'aucune indication de lieu ne nous soit donnée, on apprécie le choix d'une école au soleil (en même temps, c'est préférable si l'on veut jouer avec les ombres...) et entourée de palmiers. Voilà qui change un peu des représentations souvent très conventionnelles des cités scolaires dans la littérature de jeunesse _ du moins dans les titres que j'ai eu l'occasion de lire. Ne généralisons pas. 

Je dirais que Lucien a peur de son ombre s'adresse à tous les enfants à partir de 6 - 7 ans _ mais comme chacun sait, les indications d'âges sont relatives. Si je ne le conseillerais pas plus tôt, c'est parce que la narration n'est pas tout à fait linéaire : Lucien nous est d'abord présenté comme un enfant craintif, avant que les auteurs nous amènent à remonter de fil des événements qui expliquent sa métamorphose. Ensuite, on retourne au point de départ et on avance vers la résolution du problème grâce au tact et à la patience de Léa. La progression n'a certes rien d'illogique, au contraire, mais elle peut quand même gêner la compréhension des plus petits, à mon avis. 

Les autres seront ravis par la poésie de cet ouvrage, qui peut se lire seul comme accompagné d'un adulte. Même si les images qui captent d'office notre attention, il est intéressant de s'attarder sur le texte qui ne manque pas de surprendre : malgré un choix de caractères, petits, fins, tout en discrétion, l'écriture oscille souvent entre "vocabulaire de grandes personnes" et registre familier.  

"Lui si téméraire n'ose plus rien entreprendre" 
" Espoir immense... qui se fracasse sur l'indifférence et le mépris du garçon" 
"Mais ses potes voient bien qu'il ne tourne plus rond" 


Cela dit, petits et grands pourront observer la qualité de l'illustration et les expressions de visage fort bien réussies des héros, surtout celles de Lucien : l'auteur des dessins arrive quand même à faire en sorte que l'enfant incarne successivement le mépris, la fierté, la cruauté, l'incrédulité et la terreur. Cela nécessite un certain talent ! 




Lucien a peur de son ombre est un bel album pour enfants qui nous délivre de beaux messages de tolérance et d'empathie, sans être moralisateur ni excessivement "bien pensant". A lire et à faire connaître le plus largement possible. On peut simplement regretter que les nombreuses thématiques importantes _ les relations filles - garçons, les traumatismes, la place et le rôle des adultes, la communication non violente, la peur irrationnelle... n'aient pu être développées. Mais ce serait alors devenu un roman !



Michel IMBERT ; Laurent GROSSAT. Lucien a peur de son ombre. L'Autre Regard jeunesse, 2020. 22 p. ill. ISBN : 978-2-490906-09-3


Souvenir d'une petite balade à vélo...
Camera Crosstour
Montage Shotcut



mardi 14 juillet 2020

Léonard & Salaï - 1 - Il Salaïno - Benjamin Lacombe ; Paul Echegoyen (2014)


Même si on crache dessus parce qu'il se déroule par temps froid ou pluvieux, même si on râle sous les chapiteaux toujours blindés, le Festival International de la BD d'Angoulême reste un rendez-vous incontournable pour les amateurs et les connaisseurs de bande dessinée. Cela ne veut pas pour autant dire que c'est le seul ! D'autres événements autour du neuvième art fleurissent un peu partout en France, et tout au long de l'année. S'ils sont forcément moins médiatisés et de plus petite envergure, ils ont l'avantage de ne pas trop ressembler à des usines à gaz ; c'est du moins ce qui m'a semblé lorsque je suis allée au festival BD BOUM, à l'automne dernier. Il se tient tous les ans à Blois, à la fin du mois de novembre.   

Plus d'infos ici : https://www.maisondelabd.com/
Si tout va bien, j'espère être présente pour la 37ème édition.

Comme j'y étais pour la journée seulement, je me suis surtout concentrée sur les expositions, sur la visite des stands d'éditeurs et un peu sur la ville en elle-même. Pour ceux que ça intéresse, les archives de l'édition 2019 sont accessibles à cette adresse : https://www.maisondelabd.com/bdboum-expos2019

  • Point de départ : l'exposition autour de la série de BD Les enfants de la Résistance, bien présentée, enrichie d'éléments historiques et d'objets d'époque pour bien comprendre le contexte, présentée par des jeunes guides sans doute étudiants et particulièrement motivés (pour un samedi matin).  

Les enfants de la Résistance - Tome 1

  • La bibliothèque Abbé Grégoire ouvrait ses portes au public en accueillant une suite de panneaux consacrés aux BD qui avaient en commun des auteurs italiens (Serpieri, Toppi, Battaglia), des décors propres aux western, et Mosquito comme éditeur. Impressionnant et instructif, même (et surtout) quand on n'y connaît rien. 



  • La Halle au grain abritait un grand nombre d'exposants, dont Northstar Comics. La politique de cette récente maison d'édition de comics "version française" est de se réapproprier des super-héros oubliés et par conséquent devenus "libres de droits", si l'on peut dire. A ce moment-là, trois séries étaient en cours dans leur vitrine : Hoplitea, Heroics et le Privé
    • Hoplitéa raconte l'histoire de Sophia, une super-héroïne des temps anciens qui a fait le choix d'abandonner ses pouvoirs et de mener une vie ordinaire, à notre époque.
    • Changement de décor dans Heroics, dont l'action débute à la veille de la Seconde guerre mondiale : un scientifique tombe par hasard sur une source d'énergie et en retire une force extraordinaire. Evidemment, cette découverte va modifier les plans de son destin et il va entraîner bien malgré lui toute sa famille dans l'aventure. 
    • Le Privé est une BD policière sur fond de mafia dans lequel on suit les aventures d'un détective pas très reluisant, d'après ce que j'ai compris.
    • Je n'ai lu aucune de ces trois BD, mais les membres Northstar Comics présents sur les lieux m'ont indiqué que les deux premiers titres étaient tout à fait adaptées aux jeunes en fin de collège, tandis que le dernier se destinait clairement à un public adulte. N'hésitez pas à laisser un commentaire si vous connaissez ces œuvres et que vous pensez que je me trompe. A noter que l'équipe est composée de types sympas et ouverts au dialogue ; face à eux, je ne savais trop sur quel pied danser : ça m'intimide toujours de voir des dessinateurs jouer du crayon, là devant moi, en direct, mais ils ont fait l'effort de pousser un peu la conversation. C'était cool de leur part. Depuis, j'ai entendu parler d'eux dans un numéro du mois de mars du podcast Comics Discovery. Les animateurs semblent apprécier leur travail, ce qui fait d'eux des valeurs sûres.  
  • Sonnée par tant d'interactions, j'ai enchaîné sur l'exposition des 10 ans de la collection Noctambule. C'est à cette occasion que j'ai découvert Benjamin Lacombe, son style bien particulier, ses fascinants personnages aux gros yeux et aux airs de poupées de cire. Malgré la présence d'autres extraits de BD emblématiques de la collection réalisées par Chloé Cruchaudet, Pascal Rabaté, Christian de Metter, et bien d'autres, ce sont les panneaux centrés sur Léonard & Salaï qui ont le mieux capté mon attention, notamment celui qui représentait les deux héros en plein vol :

Sur le chemin du retour, j'ai essayé de voir si je pouvais trouver cette bête-là en bibliothèque, mais il s'avère que ce n'est pas si simple, même à Paris, et j'ai un peu oublié Léonard et Salaï jusqu'à un récent craquage qui m'a poussé à l'acheter. A supposer que l'histoire soit décevante, ça resterait un bel objet que je serais contente d'avoir sous la main. 


Comment caractériser et résumer cet album efficacement et avec exactitude ? D'abord, disons qu'il s'agit du premier tome d'un diptyque consacré à la vie et à l'oeuvre de Léonard de Vinci, à partir du moment où il croise le chemin du jeune Salaï qui va devenir son apprenti, son amant, son modèle, son soutien moral, et plus encore. Benjamin Lacombe et Paul Echegoyen, les auteurs, semblent avoir fait le choix de rester cohérents avec les grandes étapes de la vie de Leonard de Vinci : Il Salaïno est donc bien balisée chronologiquement, depuis 1490 avec l'entrée fracassante de Salaï dans l'atelier florentin de Vinci, encore sous la protection des Sforza, jusqu'aux années 1504-1506 qui sonnent comme un retour aux sources après bien des déboires.   



Le Léonard de Vinci qui s'anime ici n'est donc pas le vieillard à barbe blanche qu'on se représente habituellement, mais un homme encore jeune, plein de vie et d'espoir, déjà sage et charismatique. Aimé par la troupe d'artistes et d'amis qui l'accompagnent partout, il tient plus Jésus que du Père Noël ; et on sent bien que c'est par respect pour lui que tous tolèrent l'insupportable Salaï. Si l'on sait que le salaïno, c'est à dire "le petit diable" en italien, a réellement existé et occupé une place de choix dans la vie de Léonard de Vinci, on n'a pas beaucoup d'autres certitudes à son sujet : Benjamin Lacombe a donc su tirer profit de la voie royale de liberté qui s'étendait devant lui, et a pu façonner un personnage irrésistible complètement aux antipodes du génie : paresseux, insolent, insatiable carnivore, impatient, capricieux, mais capable de l'aimer pleinement et de le comprendre. 



Les premières planches m'ont mise un peu mal à l'aise car les traits de Salaï sont très juvéniles _en même temps... il devait être relativement jeune au début de sa relation avec Vinci. Par chance, et contrairement à ce que laisse entendre le titre de la BD, il n'est pas question "que" de la vie de couple de Léonard et de son apprenti. Evidemment elle est importante dans le sens où on la voit se construire, évoluer dans le temps, trouver son équilibre, mais elle n'occupe pas tout l'espace pour autant.  



Léonard et Salaï relate surtout le parcours d'un artiste dont on se souvient des découvertes mais dont on oublie qu'elles sont nées dans la douleur et après bien des échecs. Ici, vous ne verrez pas que la Joconde _un peu à la fin.. mais la Cène inondée, la machine volante qui se casse la gueule contre toute attente, le portrait d'Isabelle d'Este qui tarde à éclore, des écluses révolutionnaires mais irréalisables, la bataille d'Anghiari dont l'aboutissement se fait prier... 

Les auteurs nous interpellent aussi sur une réalité de l'époque : quand on était artiste, même reconnu et admiré, même génial comme Vinci, on restait soumis au bon vouloir de ses protecteurs, et on était susceptibles de devoir déménager vite fait quand les événements politiques faisaient basculer les pouvoirs d'un côté ou de l'autre. Rien n'était jamais sûr, jamais acquis, et il valait mieux être moralement costaud pour ne pas se laisser miner par les obstacles. Voilà en quoi cette bande dessinée est particulièrement intéressante et instructive, même si on ne peut pas la qualifier de "documentaire". En effet, Benjamin Lacombe a brodé sa poésie sur la vie de Léonard de Vinci de la même façon qu'il a réussi à se réapproprier ses tableaux, puisqu'il a su à la fois les représenter fidèlement et y ajouter son propre style. Tout le monde ne peut pas faire ça avec autant de réussite : c'est vraiment ce qui force l'admiration en l'occurrence. Encore plus que le minutieux travail de recherche effectué pour rester au plus près des faits.   

La Cène en proie à l'humidité


Le Portrait d'Isabelle d'Este, protectrice imbue d'elle-même et un poil voyeuse

La Joconde, symbole du renouveau pour Léonard

Dans un dossier intitulé "Histoire d'une création" qui clôture l'album, Benjamin Lacombe et Paul Echegoyen (qu'on aurait tendance, à tort, à passer au second plan) évoquent leurs intentions artistiques et le processus de création dans tout ce qu'il a de beau et de difficile. 

Florence vue du ciel

=> Léonard est Salaï est une bande dessinée qui, à mon avis, à toute sa place dans les bacs du CDI d'un lycée. Comme il y a quelques scènes de nus, forcément, on évitera de la proposer en libre accès en collège... même si elle peut être abordée en cours, à travers des extraits. 

Pour l'instant, je n'ai pas trouvé trace du deuxième volet de l'histoire, il semblerait qu'il ne soit pas sorti à ce jour. On pourrait s'en étonner car cela fait déjà six ans que Il Salaïno a été publié, mais la réalisation de sa suite nécessite forcément du temps et de la patience.   

Comme je ne connaissait rien à la vie de Léonard de Vinci, j'ai appris pas mal de choses dans cette BD... mais ce ne sera pas forcément votre cas. Si comme moi vous craignez de vous sentir perdus entre histoire et fiction, vous pouvez lire l'article de l'encyclopédie Larousse consacré à l'artiste aux multiples casquettes,  et écouter la série de podcasts du musée du Louvre : "Quand la peinture raconte Léonard". L'épisode 4, "L'idéal", parle du tableau de Saint Jean Baptiste et fait rapidement allusion à Salaï, qui l'aurait partiellement inspiré.  

                                          Musée du Louvre - [🎙️PODCAST] Sur Léonard de Vinci, on... | Facebook

Benjamin LACOMBE ; Paul ECHEGOYEN. Léonard & Salaï - 1 - Il Salaïno. Soleil, 2014. Coll. Noctambule. 96 p. ISBN 978-2-302-01873-0

Quelques photos de Blois, prises au mois de novembre dernier