Parce que les mangas font partie de la vie, il sera aujourd'hui question de Gakuen Heaven, dessin animé sorti en 2006.
Photo piquée sur http://mainey-mangas.over-blog.com/, un blog consacré aux mangas : allez-y faire un tour, c'est chouette ! |
L'histoire
Keita vient d'être admis dans la prestigieuse Bell Liberty School, dont l'accès est réservé à une certaine élite : tous les élèves de cet établissement ont un talent exceptionnel dans un domaine en particulier. De plus, le lycée est lié avec l'entreprise Suzubishi, qui offre des emplois aux lauréats les plus brillants. Le premier épisode s'ouvre sur les pensées de Keita. Il est anxieux car il ne sait pas du tout pourquoi il a été sélectionné, étant donné qu'il n'a jamais démontré quoi que ce soit d'extraordinaire, ni à l'école, ni en sport, ni en art ! L'annonce de son arrivée en cours d'année scolaire fait de lui l'attraction de tout le campus. Heureusement, Kazuki, son voisin de dortoir, semble bien décidé à le prendre sous son aile afin de l'aider à faire face à la pression. Mais sur le chemin qui l'amène au lycée muni de la fameuse "platinium letter" indiquant son admission à BL School, Keita a un accident. Sans gravité, bien entendu, car qui voudrait d'un héros mort ou estropié ?
On va peu à peu cerner le don qui lui est propre : la chance.
Kazuki et Keita se rapprochent de plus en plus, mais cela n'empêche pas d'autres lycéens de le draguer outrageusement, la bave à la gueule. Dans l'épisode 2, Keita va rencontrer tout un tas de mâles en manque qui vont devenir autant de soupirants. Il va par la même occasion se retrouver mêlé à toutes les querelles, dont il ne sera qu'un jouet du début à la fin. Hide, le vice président du conseil des étudiants, soigne son égratignure au coude en léchant la plaie et en remarquant la beauté de son visage. L'artiste Iwai n'est pas indifférent au nouveau lui non plus. Enfin, Yukihiko, le sportif, n'aura de cesse de le prendre dans des bras et de l'appeler "mon chéri". Les épisodes 3 et 4 s'organisent autour des préparatifs d'une fête de bienvenue où Keita est à l'honneur. Contre toute attente, elle a lieu dans des bains publics, car, comme le dit très justement Niwa :
La soirée va être mouvementée : en effet, une panne de courant se produit alors que le nouveau s'apprête à faire un "numéro" dans le bassin. Quelqu'un en profite pour utiliser la brosse à dents du président de dortoir, ce qu'il remarque aussitôt la lumière revenue. Ce psychodrame n'aura absolument aucun impact sur la suite de l'intrigue, mais c'est très drôle.
Mais un jour, c'est le drame (épisode 6). Le proviseur-adjoint se rend compte que la décision d'affecter Keita Ito à Bell Liberty School relève d'un choix arbitraire de son supérieur. Lorsque les deux dirigeants entrent en conflit, l'adjoint utilise le jeune héros comme bouclier et tente de le faire expulser. Pour montrer à tous qu'il mérite sa place, Keita est soumis à des épreuves qu'il doit absolument remporter.
Je vous entends d'ici : "Oui, mais, c'est pas tout à fait un manga comme un autre, cette histoire où les mecs se draguent entre eux ? Tu essaies encore de nous instiller ni vu ni connu des bribes de culture gay mine de rien, pour nous laver le cerveau et tenter de nous convaincre que les PD, et tout ça, c'est normal ?
Non, même pas ! Quoique ça ne vous ferais pas de mal !
En effet, Gakuen Heaven a des raisons d'être classé parmi les "yaoi", c'est à dire les mangas dans lesquels les personnages principaux sont des mecs jeunes et pleins de grâce, qui se créent des histoires de coeur entre eux avant de se grimper allègrement les uns sur les autres. Bon, je grossis les traits caractéristiques pour que vous puissiez comprendre de quoi je parle. La version animée dont il est question ici-même est très soft, contrairement à beaucoup de mangas du genre, que l'on décrit comme présentant beaucoup de scènes de cul et une intrigue très pauvre. Dans les treize épisodes de Gakuen Heaven, c'est différent : pas de cul, seulement quelques allusions par-ci par-là... mais pas d'histoire non plus, à vrai dire. Si les personnages féminins sont quasi inexistants, hormis dans un épisode, les relations hétéros des personnages sont envisagées, sinon clairement évoquées. Gakuen Heaven n'a absolument rien de salasse, et pourrait presque passer sur TF1 sans que les gosses ne perçoivent rien des tendances homos des personnages, qui parlent beaucoup d'"amitié", et qui disent "s'aimer bien". Mieux encore, ils ne se décrivent pas du tout comme homosexuels, et évoquent même brièvement la question des "filles", d'une "fiancée". Seul Yukihiko fait ouvertement l'objet d'un commentaire sur sa bisexualité puisqu'il est dit dans le deuxième épisode qu'il est toujours très insistant en amour, qu'il s'agisse d'une fille ou d'un garçon. C'est pourquoi, sur différents forums que j'ai pu parcourir, on se bagarre et on débat ferme pour savoir si cet anime est plutôt à rapprocher du shônen-ai ou du yaoi. Le shônen-ai met en scène des relations fortes mais souvent platoniques entre des ados. A première vue, c'est exactement ce qui se passe pour nos talentueux élèves de "BL School"
Pourtant, bien que je n'y connaisse rien du tout, je pencherais pour mettre la folle équipe de Bell Liberty School dans le genre yaoi. D'une, parce que certains passages sont très suggestifs, notamment les débuts d'épisodes 3-4-5-6. Même si ces séquences ne durent que quelques secondes, elles suffisent à nous amener bien au-delà du monde des "meilleurs potes plus que potes" qui se caressent les cheveux les uns les autres ! De deux, parce que le manga dessiné, dont la version animée est extraite, expose des relations phyisiquement abouties et ne laisse planer aucun doute. Il serait mal venu de créer une séparation de genre ; quitte à ce que les amateurs de yaoi bien explicite soient déçus en découvrant les gentils lycéens pas très entreprenants.
Point critique
Après un visionnage de la série dans son intégralité, suivie d'une reprise des 13 épisodes de 25 minutes un par un, j'ai pu faire un petit bilan.
L'épisode 4 est un sketch à lui tout seul. Le déroulement de la fête de bienvenue dans les bains publics est plutôt comique. A noter que pour cette occasion, tous les mecs, y compris ceux considérés comme monstres de virilité, arborent avec beaucoup de classe et de sérieux de jolis peignoirs (kimonos ?) à nounours.
Les allers-retours dans le temps entre les deux personnages principaux, qui se sont connus dans leur enfance et qui se retrouvent après des années de séparation et d'oubli, est intéressant. De toute façon, un flashback fonctionne toujours à mon avis, même lorsqu'il s'agit d'un navet. Ce procédé a le don de toucher à une démarche de retour dans le passé qu'on effectue sans cesse dans notre vie personnelle, quand bien même on s'efforce d'aller de l'avant. Peu importe ce qui s'y passe, c'est le mouvement qui a un impact sur nous. Évidemment, les faits du passé servent ici à expliquer le présent de l'action et à apporter la clé du mystère.
On va peu à peu cerner le don qui lui est propre : la chance.
Kazuki et Keita se rapprochent de plus en plus, mais cela n'empêche pas d'autres lycéens de le draguer outrageusement, la bave à la gueule. Dans l'épisode 2, Keita va rencontrer tout un tas de mâles en manque qui vont devenir autant de soupirants. Il va par la même occasion se retrouver mêlé à toutes les querelles, dont il ne sera qu'un jouet du début à la fin. Hide, le vice président du conseil des étudiants, soigne son égratignure au coude en léchant la plaie et en remarquant la beauté de son visage. L'artiste Iwai n'est pas indifférent au nouveau lui non plus. Enfin, Yukihiko, le sportif, n'aura de cesse de le prendre dans des bras et de l'appeler "mon chéri". Les épisodes 3 et 4 s'organisent autour des préparatifs d'une fête de bienvenue où Keita est à l'honneur. Contre toute attente, elle a lieu dans des bains publics, car, comme le dit très justement Niwa :
Bien dit ! |
Mais un jour, c'est le drame (épisode 6). Le proviseur-adjoint se rend compte que la décision d'affecter Keita Ito à Bell Liberty School relève d'un choix arbitraire de son supérieur. Lorsque les deux dirigeants entrent en conflit, l'adjoint utilise le jeune héros comme bouclier et tente de le faire expulser. Pour montrer à tous qu'il mérite sa place, Keita est soumis à des épreuves qu'il doit absolument remporter.
Yaoi ou Shonen-ai ?
Je vous entends d'ici : "Oui, mais, c'est pas tout à fait un manga comme un autre, cette histoire où les mecs se draguent entre eux ? Tu essaies encore de nous instiller ni vu ni connu des bribes de culture gay mine de rien, pour nous laver le cerveau et tenter de nous convaincre que les PD, et tout ça, c'est normal ?
Non, même pas ! Quoique ça ne vous ferais pas de mal !
En effet, Gakuen Heaven a des raisons d'être classé parmi les "yaoi", c'est à dire les mangas dans lesquels les personnages principaux sont des mecs jeunes et pleins de grâce, qui se créent des histoires de coeur entre eux avant de se grimper allègrement les uns sur les autres. Bon, je grossis les traits caractéristiques pour que vous puissiez comprendre de quoi je parle. La version animée dont il est question ici-même est très soft, contrairement à beaucoup de mangas du genre, que l'on décrit comme présentant beaucoup de scènes de cul et une intrigue très pauvre. Dans les treize épisodes de Gakuen Heaven, c'est différent : pas de cul, seulement quelques allusions par-ci par-là... mais pas d'histoire non plus, à vrai dire. Si les personnages féminins sont quasi inexistants, hormis dans un épisode, les relations hétéros des personnages sont envisagées, sinon clairement évoquées. Gakuen Heaven n'a absolument rien de salasse, et pourrait presque passer sur TF1 sans que les gosses ne perçoivent rien des tendances homos des personnages, qui parlent beaucoup d'"amitié", et qui disent "s'aimer bien". Mieux encore, ils ne se décrivent pas du tout comme homosexuels, et évoquent même brièvement la question des "filles", d'une "fiancée". Seul Yukihiko fait ouvertement l'objet d'un commentaire sur sa bisexualité puisqu'il est dit dans le deuxième épisode qu'il est toujours très insistant en amour, qu'il s'agisse d'une fille ou d'un garçon. C'est pourquoi, sur différents forums que j'ai pu parcourir, on se bagarre et on débat ferme pour savoir si cet anime est plutôt à rapprocher du shônen-ai ou du yaoi. Le shônen-ai met en scène des relations fortes mais souvent platoniques entre des ados. A première vue, c'est exactement ce qui se passe pour nos talentueux élèves de "BL School"
Pourtant, bien que je n'y connaisse rien du tout, je pencherais pour mettre la folle équipe de Bell Liberty School dans le genre yaoi. D'une, parce que certains passages sont très suggestifs, notamment les débuts d'épisodes 3-4-5-6. Même si ces séquences ne durent que quelques secondes, elles suffisent à nous amener bien au-delà du monde des "meilleurs potes plus que potes" qui se caressent les cheveux les uns les autres ! De deux, parce que le manga dessiné, dont la version animée est extraite, expose des relations phyisiquement abouties et ne laisse planer aucun doute. Il serait mal venu de créer une séparation de genre ; quitte à ce que les amateurs de yaoi bien explicite soient déçus en découvrant les gentils lycéens pas très entreprenants.
Point critique
Après un visionnage de la série dans son intégralité, suivie d'une reprise des 13 épisodes de 25 minutes un par un, j'ai pu faire un petit bilan.
- Le points positifs de la série :
L'épisode 4 est un sketch à lui tout seul. Le déroulement de la fête de bienvenue dans les bains publics est plutôt comique. A noter que pour cette occasion, tous les mecs, y compris ceux considérés comme monstres de virilité, arborent avec beaucoup de classe et de sérieux de jolis peignoirs (kimonos ?) à nounours.
Non, pas moi ! |
- Les points négatifs
Le passage le plus violent de la série |
Que dire de l'histoire, sinon qu'elle met beaucoup de temps à démarrer et qu'on l'attend pendant cinq épisodes. En effet, cinq épisodes sur treize sont consacrés à l'arrivée de Keita et aux petits événements tragi-comiques qui entourent son installation sur le campus. Ce volume temporel consacré à la présentation des décors et des personnages n'aurait rien de choquant s'il s'agissait d'un dessin animé de 25 ou trente épisodes, mais ce n'est pas le cas ici. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur explicite, alors forcément, ça ne donne pas envie de suivre l'évolution du jeune Keita et de ses soupirants, tous aussi pâles les uns que les autres dans leur beauté et leur intelligence. Au sixième épisode, une intrigue apparaît enfin, comme si les auteurs de Gakuen Heaven accouchaient enfin d'une idée qu'ils n'avaient pas réussi à formuler jusque là. Le rythme s'accélère et prend une cadence endiablée, à tel point qu'on a du mal à suivre et que la fin s'en trouve bâclée. On est presque frustré que certaines sous-intrigues entre les personnages ne soient pas plus développées, car il serait alors plus facile de s'attacher à certains d'entre eux.
Les points faibles du manga sont donc liés à un déséquilibre de sa structure générale, qui a pourtant pour sa défense une circonstance atténuante de taille : Gakuen Heaven est l'extension scénarisée d'un jeu vidéo du même nom, ou peu s'en faut : Gakuen Heaven, Boy's Love Scramble (2002). Quand à la version BD, l'action est, parait-il, tout aussi décousue, à tel point qu'on peut lire les différents volumes dans l'ordre qu'on veut. Mais je ne fais là que rapporter des témoignages d'internautes, et il n'est pas question d'en dire plus puisque je ne l'ai pas lu.
Les repères ne manquent pas
Ceci dit, yaoi ou pas, on retrouve bien des composantes propres aux mangas en général, et aux histoires à l'eau de rose en particulier :
- le lycée ultra-chic et bizarre au possible (ici un château niché à l'écart de la société).
"La haut sur là colline..." |
- le héros, naïf, gentil, seul, commun, stressé, manquant de confiance en lui mais pur et plein de principes
Keita dans la version BD, on sent tout de suite que c'est plus chaud ! |
- le mec protecteur, qui joue à la fois le rôle du grand frère et du meilleur pote en attendant mieux
Kazuki |
- le mec mystérieux à double vie
Ici, le mec protecteur est aussi le mec mystérieux. |
- le mâle dominant
Niwa, sobrement appelé "Sa Majesté" le président du Conseil des Etudiants |
- la figure de l'autorité
Le président du dortoir dont j'ai la flemme d'aller repêcher le nom. J'avoue que j'ai choisi la capture en fonction du sous titrage. |
- les pseudos méchants
Les jumeaux maléfiques à zyeux rouges. |
- le vrai méchant : le seul adulte de l'histoire (comme c'est bizarre)
- le prof pré-pubère
Le professeur de SVT, que le héros prend d'abord pour un collégien. C'est vrai qu'il ressemble à une copine que j'avais quand j'étais en 2nde |
- l'animal de compagnie omniprésent, parfois indéfinissable mais toujours drôle
Tonosama, le chat de M. Umino Photo : http://www.gakuenheaven.net/ |
- le rigolo asexuel bavard et branché
Shunsuke, version BD lui aussi |
- des levers de soleil
- des couchers de soleil
- des nounours
- des pyjamas moches
En conclusion, Gakuen Heaven est un anime sympa à regarder, mais il manque trop d'énergie pour prétendre à faire rire ou pleurer dans les chaumières. Il faut s'accrocher lors des premiers épisodes, car la tentation d'abandonner peut se faire sentir ; par contre, l'apparition d'un fil conducteur dans la deuxième partie du manga a les moyens de contrebalancer la déception initiale.
Gakuen Heaven
Auteurs : Higuri You (manga) Takahashi Natsuko (réalisation de l'anime)
Version animée Tokyo Kids
2006
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3 commentaires:
Hi hi hi !! ça a l'air plutôt comique en effet... !^^
ça fait longtemps que tu l'as regardé ?
Non, je l'ai regardé à peu près en même temps que Shameless. Ca a été très vite, car la série est courte. :-)
Ah d'accord ! :-)
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