Il était une fois un petit zèbre qui ne voulait pas parler aux dépressifs.
Non, à bien y regarder, ce n'était pas vraiment un zèbre, car il avait des rayures violettes, une robe grise, et une longue corne dorée qui ne lui servait strictement à rien.
Il n'était ni un zèbre, ni un âne, ni une licorne non plus : un hybride, en somme. Il n'était qu'un sale petit imposteur de mes deux. Personne n'était dupe, mais tout le monde l'aimait bien quand même, parce qu'autour de lui, les gens se disaient que ça ne devait pas être évident d'être un patchwork équin.
Ils n'avaient pas tort de le prendre en pitié, car le faux zèbre vivait mal son métissage! Pour oublier ses questions existentielles, il fumait du cannabis jusqu'à ce que l'eau claire du lac lui offre le reflet d'un zèbre en noir et blanc.
Malheureusement, on ne plane jamais très longtemps. Ce n'est que de l'herbe, après tout! Le zébryde* en avait conscience, mais au retour de chaque envol, il se sentait de nouveau d'attaque pour affronter la dure réalité de la vie, le temps de quelques heures.
Depuis qu'il avait essayé et adopté ce stratagème, il avait un sérieux problème avec les dépressifs : il ne comprenait pas qu'ils pleurent tout le temps, alors qu'ils se seraient sentis beaucoup mieux s'ils s'étaient enfilés quelques joints! Dès qu'il en rencontrait un, il tentait de le secouer à coups de sabots et d'insultes, car ils lui pourrissaient sa petite vie de drogué heureux, et le ramenaient à sa tristesse initiale.
...
* Ce mot existe vraiment! C'est la bestiole qui résulte du croisement d'une ânesse et d'un zèbre. Mais qui a bien pu avoir une idée pareille? Sûrement pas l'ânesse!
1 commentaire:
Hum, "zébride"... intéressant !!^^ ;-)
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