samedi 9 avril 2011

Scarface - Brian de Palma (1983)

          
         Le personnage de Tony Montana, incarné par Al Pacino dans le film Scarface (1983), était un peu la mascotte de la classe de BTS de ma copine Mélanie. Prenez un Palmito!!! ou pas. Chaque génération compte son lot de rebelles auxquels il est aisé de s'identifier, et le petit malfaiteur cubain aux dents longues fait partie de la nôtre.



          J'ai donc essayé de le trouver en streaming, afin de ne plus être larguée dans les conversations avec la pote qui y faisait sans cesse allusion. A l'époque, il était disponible sur Dailymotion en plusieurs parties, et je m'étais arrêtée à LA scène de la tronçonneuse, où le héros voit son complice se faire littéralement découper pour 2kg de cocaïne, en me disant : allez c'est bon, ça va saigner de partout pendant 2h30. J'ai cliqué sur la petite croix en haut à droite, et il n'en a plus jamais été question.

           Il y a quelques semaines, afin de tromper mon désœuvrement, j'ai allumé la télé et me suis calée sur une des chaînes qui déculpabilisent dans ces moments-là : France 5. Un documentaire centré sur la perception du film Scarface dans les banlieues, et sur la présence courante de Tony Montana dans le domaine du rap, était à peine commencé : Générations Scarface. Que d'effervescence autour de ce film, presque 30 ans après sa sortie! J'y ai surtout appris que LA scène de la tronçonneuse était l'unique passage vraiment gore, ce qui m'a remotivée pour aller sur site de streaming récemment découvert ;-) et déjà préféré.

Le film
En 1980, la Floride voit débarquer des milliers de Cubains venus tenter leur chance aux Etats-Unis. Si la plupart cherchent à rejoindre des parents ou des amis, certains d'entre eux font partie du voyage parce qu'ils ont été expulsés de Cuba : c'est le cas de Tony Montana. Avec l'aide de son ami Manolo, ils ne travailleront que peu de temps dans un restaurant avant de plonger dans l'univers privilégié du trafic de drogue. Leur première mission est remplie avec succès, et Lopez, le commanditaire, les remarque. Peu à peu, ils arrivent à se faire une place dans le milieu. Pour Tony Montana, c'est le début d'une ascension sociale longtemps attendue, et du train de vie qui va si bien avec; dès lors, son ambition ne connaîtra plus de limites.    


Tony Montana, un spectacle à lui-seul 
Les histoires de léchage et d'échange de poudre blanche, de mecs qui mettent des costards pour se tirer dessus à la mitraillette depuis leur voiture blindée ne peuvent pas passionner tout le monde, surtout si elles durent 2h40. Mais le personnage de Tony Montana donne envie de regarder le film jusqu'au bout, même si ça fait du bruit à force, tous ces gens qui crient parce qu'ils ont un trou dans le ventre ou qui se traitent d'enculés à tour de bras.

Pourtant, le "Balafré" suit docilement le parcours ultra-connu du héros pauvre qui veut s'enrichir, qui y parvient, qui savoure deux minutes avant de mal tourner parce qu'il ne sait plus quoi faire de son fric : on peut penser à Citizen Kane, ou plus récemment à The Social Network. C'est le caractère-même du personnage qui change tout : excité, enragé, affamé ou assoiffé de fric, parfois drôle, souvent sympathique : Tony Montana ne doute de rien. Il adopte un air impertinemment supérieur, là où on attend de lui qu'il s'écrase derrière son statut d'émigré, qu'il n'ait pas d'autre ambition que de bosser dans une arrière cuisine, et qu'il "trempe ses mains dans la merde" jusqu'à la fin de ses jours. C'est parce qu'il est persuadé qu'il a lui aussi le droit de réaliser le rêve américain qu'il est encore aujourd'hui une source d'optimisme et d'inspiration : sans aucun doute, le monde est à lui.

Une bande annonce beaucoup plus stressante que le film, ma foi!

Non, pas lui, l'autre!
Les fans de Tony Montana ne savent pas toujours que le Scarface de 1983 est un remake d'un film du même titre sorti en 1930, lui-même étant tiré d'un livre. S'ils le savent, peut-être s'en foutent-ils éperdument. Si j'avais 16 ans et que j'étais fan, je n'irais pas chercher plus loin que la version de Brian de Palma, parce que j'y aurais trouvé mon compte : nulle part ailleurs il ne peut y avoir de héros plus puissant que celui qui meurt criblé de balles, en insultant ses assassins. (Oui, il meurt à la fin. Désolée...)
Il paraît que Scarface de Howard Hawks est beaucoup plus intéressant au niveau de l'action.

Scarface - Brian de Palma 
1983, USA
Un jeu vidéo inspiré du film est sorti en 2006.

4 commentaires:

Bubulle!! a dit…

Hi hi hi, "Mélaaaanie !!"^^
Cet article est cool... j'ai bien envie de revoir le film, parce que ça fait des années... ! :-)

Java a dit…

Ah oui? tu avais aimé? :-D
"Prenez un palmito Mélaaanie!!", c'est grâce à toi que je connais n'empêche!

Bubulle!! a dit…

Ben je ne m'en souviens plus très bien justement... !
Ah mais j'ai pensé à t'en parler le jour où tu as cuisiné de succulents palmitos !! ;-)

Java a dit…

D'ailleurs faudra que j'en refasse, un jour! :-)