Affichage des articles dont le libellé est Netflix. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Netflix. Afficher tous les articles

vendredi 9 août 2019

Roux cools : les roux de Riverdale - Saison 1 (2017)

Voilà des années que je n'avais pas mis les rouquins à l'honneur à travers un article estampillé Roux Cool ! La saison 1 de la série télévisée américaine Riverdale est une occasion en or de rattraper le temps perdu ! Enfin, en or... bref, c'est une occasion.

Dès lors, des questions se posent.

Est-ce que ça va vraiment faire plaisir à nos blonds vénitiens préférés ?
Est-ce vraiment une bonne idée de parler de Riverdale ?
Était-ce vraiment une bonne idée de regarder Riverdale ?
Était-ce vraiment une bonne idée d'inventer Riverdale ?...

Voyons cela ensemble.




L'histoire

La petite ville paumée de Riverdale est sous le choc : on a assassiné le jeune Jason Blossom. Qui a commis le meurtre, et pourquoi ? Même si le fils prodige d'un magnat du sirop d'érable a de quoi faire des envieux, personne ne s'était préparé à le retrouver au fond d'un lac, la tête percée d'une balle. Une poignée de lycéens qui le fréquentaient au quotidien tentent de mener l'enquête en parallèle de la police ; à leur tête, on découvre entre autres Archie Andrews, footballeur performant et musicien dans l'âme, sa meilleure amie la gentille Betty et Veronica la New-Yorkaise au caractère bien trempé. Au fil de leurs recherches, la liste des suspects s'allonge et ils découvrent avec étonnement que des connaissances y figurent _quand ce ne sont pas carrément des membres de leurs familles respectives ! Leurs investigations plus échevelées les unes que les autres ne les empêchent pas de continuer à vivre leurs vies de lycéens, entre projets d'avenir et fêtes traditionnelles, cours de musique et club journal, tensions familiales et baise...

Le fil roux de la série 

Je vous propose d'aborder Riverdale en passant en revue les personnages roux présents dans la série. Attention, cette angle d'attaque va sans doute m'amener à spoiler quelque peu !

  • Jason Blossom 
Quand le roux coule...
Quand la série commence, Jason est déjà mort, ce qui, quelque part, le rend plus fascinant que les autres personnages : son fantôme plane sur les siens du premier au dernier épisode, qui nous révèle la clé (ahah, c'est bien le mot) de son assassinat. On n'apprend à le connaître qu'à travers les souvenirs de ses amis, de sa jumelle maléfique et de sa copine. En effet, si Jason Blossom a un jour disparu en barque, c'est parce qu'il voulait quitter sa vie de descendant à hautes responsabilités pour vivre d'amour et d'eau fraîche avec Polly Cooper, la grande sœur de Betty. Mais comme les familles Blossom et Cooper se vouent une haine viscérale depuis des générations, le seul moyen de poursuivre leur idylle était de fomenter une fugue de Riverdale et de faire croire à une issue tragique pour le jeune homme. Sauf que tout ne s'est pas déroulé comme prévu : les Cooper ont fait interner leur fille aînée pour la mettre à distance, en faisant croire à Betty que ce connard de Jason lui avait retourné le cerveau et l'avait rendu dépressive ; quand à Jason... disons que sa petite embarcation a fait une mauvaise rencontre. Plus tard, on comprendra que le roux n'était peut-être pas blanc comme neige, et que Polly faisait aussi quelques cachotteries. Drogue, guerre des gangs, jalousie, concurrence dans l'équipe de foot ? Beaucoup de monde aurait eu une raison d'en vouloir à cette gueule d'ange qui survole la série comme un spectre dont en entend jamais la voix. Entre les non dits, les secrets propres aux familles de "fondateurs" de Riverdale, les casseroles traînées par ceux qui ont eu le malheur de commettre des erreurs dans leur jeunesse et ont le malheur de vieillir là où ils ont grandi... le shérif a bien du mal à y voir clair.     

  • Cheryl Blossom 
"Subissez mon cou roux !"
Dans de nombreuses séries pour ados, vous repérez rapidement la peste, la méchante, celle que tous les personnages ont envie de baffer méchamment sans (presque) jamais oser le faire, parce qu'ils la craignent un peu... A Riverdale, c'est Cheryl Blossom qui détient ce rôle prestigieux. Jumelle de Jason, sa tristesse et sa difficulté à faire son deuil sont parfois prétexte à toutes sortes d'actes cruels envers ses camarades de lycée, surtout les filles. Elle garde sa meilleure dent contre la trop gentille Betty car elle considère que les Cooper sont coupables de la mort de Jason, et aussi un peu parce que c'est plus facile de s'en prendre à elle qu'à quelqu'un qui serait capable de lui renvoyer deux ou trois vannes dans la gueule. Parce qu'en famille on lui a toujours nettement préféré Jason, Cheryl s'impose comme elle peut, en étant le leader tyrannique de l'équipe de pom-pom girls locale et en organisant des jeux à la con pour foutre la merde, à ses heures perdues. En bon suppôt de Satan, il lui arrive aussi d'user de son charme, de sa chevelure rousse et de ses yeux de biches pour jouer les victimes et arriver à ses fins. Certains s'entre vous diront qu'à la fin de la saison, elle tente de se racheter et devient presque touchante lorsqu'elle galère à se faire remarquer par son vieux qui n'en a rien à cirer, mais pour ma part, il faudra plus qu'une pseudo tentative de suicide en robe de mariée sous la glace (dont elle a pris soin d'informer absolument tout le monde) pour que je la trouve attachante.
  • La mère Blossom 
Pénélope de son prénom.
Penelope Blossom est une femme de la haute, respectueuse des traditions et pas fâchée que les classes sociales soient assez bien séparées pour qu'elle n'ait pas à interagir avec le petit peuple : que les gueux restent à leur place ! Mère de famille bien soumise à son mari et prête à tout pour que les secrets de famille soient bien gardés, elle fera une entorse à ses principes en essayant de mettre de grappin sur Archie, pourtant fils s'ouvrier sans aucune prétention ; il faut dire qu'à ce moment de la série, elle a quelques idées derrière la tête. Mais si la mère Blossom est sincèrement effondrée par la perte de Jason, elle n'en est pas moins imbuvable avec Cheryl, qui le lui rend bien. 

  • Archie Andrews 
Ah, là il est bien carotte ! C'est parfait !
Ah, le héros ! S'il était riche, Archie Andrews serait le gendre idéal. Mais on est aux Etats-Unis, alors on lui pressent un destin de self-made-man voué à bâtir une multinationale à la sueur de son front. Après un été passé à travailler dans le bâtiment, il retourne au lycée avec des muscles impressionnants et des textes de chansons romantico-torturées plein le carnet à spirales ; il faut dire que sa prof de musique l'a bien inspiré en couchant avec lui au bord du lac, le soir de la fête nationale _histoire de bien clôturer l'année scolaire. Tape des pieds si ça te rappelle Dawson. Résultat, en septembre, Archie a le cerveau retourné : va-t-il miser sur ses prédispositions au foot, qui lui ouvrirait les portes de la fac, ou va-t-il se consacrer à la musique et embrasser la vie d'artiste, une fois qu'il aura obtenu son diplôme ? Dilemme. Les filles qu'il croise sur son chemin se pâment, mais il ne s'en rend pas compte. 

  • Mary Andrews 

Archie vit seul avec son père, car ses parents sont séparés ; on sait seulement que sa mère est avocate à Chicago, ce qui va être tout à fait pratique quand certains personnages auront des ennuis avec la justice à la fin de la saison. Elle fait cependant quelques les apparitions dans les derniers épisodes, pile pour faire sa belle au bal de fin d'année et remuer la merde de l'époque où les parents de nos petits héros étaient eux-même au lycée. Bref, comme elle est rousse, il faut bien qu'on en parle aussi. 

Ce gros plan sur les flamboyants roux de Riverdale ne nous dispensera pas d'un rapide résumé que cette saison 1, que nous n'avons pas manqué de visionner attentivement.

Saison 1 - Résumé express 


Episode 1 

Tout Riverdale est en émoi après la disparition de Jason Blossom, donc. On sait qu'il est mort, qu'il s'est vraisemblablement noyé, mais pas de trace du corps pour l'instant. L'enquête suit son cours.

Après avoir passé l'été à bosser pour son père, Archie redevient sociable et prévoit d'aller dîner au Pop's avec Betty, son amie d'enfance. Autant s'habituer à cette cafétéria qui fait un peu années 1950, à la différence qu'on peut s'y connecter en wifi, car vous la verrez souvent : son enseigne est le QG des lycéens et de leurs parents ; à moins que ce ne soit le seul resto de la ville ? De son côté, poussée par Kevin, alias son ami gay qui squatte sa chambre comme une bonne biatch, la gentille Betty entend profiter de ses retrouvailles avec Archie pour lui faire une big déclaration en bonne et due forme. Hélas, elle n'en aura pas de temps : alors qu'ils viennent à peine de poser leurs culs sur la banquette, l'arrivée très remarquée de la ténébreuse Veronica Lodge lui coupe l'herbe sous le pied. C'est le coup de foudre : Archie n'a plus d'yeux que pour la New-Yorkaise, qui, sans aucune gêne, déboule à leur table et commence à raconter sa vie. Prends-en de la graine, blondinette ! Consciente que Veronica vient de lui voler la vedette bien comme il faut, Betty la vertueuse se fait une mission de faciliter sa découverte de la ville et du lycée de Riverdale. Certains diront que c'est maso, d'autres que c'est chrétien. Toujours est-il que, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle s'engage à fond dans son rôle de marraine, à coups de grands sourires masquant sa souffrance intérieure d'évangéliste. Elle ne regrettera pas ses efforts : derrière son fort caractère et sa capacité à dire les vérités qui blessent, Veronica a de grandes qualités et saura se montrer reconnaissante.


Sale temps pour Archie : son père n'accepte pas vraiment ses choix de vie, la prof de musique avec qui il a couché ne veut plus trop le voir et n'est pas disposée à témoigner au sujet de l'affaire Blossom : en effet, alors qu'ils étaient en train de baiser près du lac, ils ont entendu un coup de feu qui coïnciderait avec le lieu et l'heure de la disparition de Jason. Leur relation étant bien entendu secrète, Miss Grundy n'a pas très envie de dire ce qu'elle foutait là avec son élève.

Veronica essaie de s'intégrer au lycée ; mais quelques meufettes drivées par Cheryl Blossom lui mettent les bâtons dans les roues. Ou dans les roux ?

On découvre vite fait Jughead, le meilleur pote d'Archie, un pseudo rebelle portant un bonnet et qui squatte un cinéma à l'abandon. Il parasite aussi la cafétéria avec son ordi, sur lequel il écrit des textes sûrement très sombres. Oui, Jughead nous est vraiment présenté comme le type louche qui a forcément des choses à cacher. Mais on n'y croit pas trop.   

Interdit aux deux roux !

Episode 2 

Au cours d'un énième jeu à la con organisé par la machiavélique jumelle Cheryl, Archie et Veronica se galochent au nez et à la barbe de Betty, qui rentre chez ses parents en tirant la gueule. Une fois sur place, sa mère l'assomme à coups de "je te l'avais bien dit, de pas traîner avec ces dépravés", et elle s'en va chercher le respect au fond de son pieu. Archie et Veronica sont rongés par la culpabilité, évidemment, tandis que Cheryl peine à masquer sa jubilation. On s'étonnerait presque qu'elle en ait encore sous la pédale, alors que le cadavre de Jason est encore sur la table d'autopsie. Jughead commence à écrire un livre inspiré de ce fait divers, et en vient à soupçonner Archie d'avoir mis un grain de sable dans le destin de l'autre roux. A la fin de l'épisode, Cheryl se dit "coupable" de l'assassinat de son frère. Ouh mais c'est la folie, on a trop de suspects !

ça se regarde en chien de faïence !


Episode 3 
Veronica passe la soirée avec Chuck, le fils de l'entraîneur de l'équipe de foot du lycée. Le lendemain, elle se rend compte qu'il fait courir des rumeurs sur elle via les réseaux sociaux. Avec l'aide de Betty, elle entreprend de se venger : grâce à leur initiative, elles apprendront que leur cas n'est pas isolé. Méfiez-vous des réseaux sociaux, les enfants ! Le père d'Archie rencontre la prof de musique de son fils, intrigué par sa passion soudaine pour la composition ; suite à l'entretien, il décide de l'encourager en lui aménageant le garage. Cheryl revient sur ses aveux lorsqu'elle se retrouve face à la police, tandis qu'Archie se décide à dire qu'il a entendu un coup de feu le matin du drame.

*pète discrètement dans la piscaille*

Episode 4
Le Twilight, drive-in local, est sur le point d'être démoli pour le plus grand malheur de Jughead, qui le squatte, donc. Betty et Veronica découvrent qu'Archie se tape leur prof de musique ; elles décident de la coller comme des sangsues et trouvent des choses suspectes en fouillant sa voiture. Toutes deux engagent Archie à se méfier et à essayer d'en savoir plus sur le parcours de cette enseignante arrivée récemment à Riverdale. Alors que toute la ville, les jeunes comme les vieux, se sont réunis pour assister à la dernière séance du Twilight, le scandale éclate : la mère de Betty a grillé le journal intime de sa fille, et en sait donc autant qu'elle sur la nature des relations qu'entretiennent le rouquin et sa prof. La jeune femme n'a d'autre solution que de quitter la ville sur le champ ! On ne la reverra plus de toute la saison... Durant la soirée, Kevin choppe un membre du gang des South Side Serpents nommé Joachin.


Episode 5
Cheryl veut présider les obsèques publiques de son frère, mais sa mère la rabaisse et se fout de son éloge funèbre. Elle ressent le besoin d'inviter Véronica à la soirée précédant la cérémonie, sans pouvoir expliquer pourquoi. On comprend qu'elle commence à apprécier sincèrement la nouvelle, d'autant plus que ses parents sont hostiles à la New-yorkaise : "N'oublie pas que son père est en taule". Alors qu'elle bosse au Pop's, la mère de Veronica découvre un carton contenant un serpent (vivant) ; elle y reconnaît un message subtil des South Side Serpents, et en parle au père d'Archie. Betty et Jughead continuent de jouer les détectives en herbe, déterminés qu'ils sont à en savoir plus sur la mort de Jason ; en parlant avec son père, la blonde parfaite comprend que sa propre famille est en froid avec les Blossom depuis des générations et que le coupable pourrait bien se trouver parmi les siens. Raison de plus pour essayer de retrouver sa grande soeur Polly, qu'elle n'a pas vue depuis longtemps car elle "se soigne" "très loin" de la maison... Pas très précis comme infos, quand même.



Episode 6
Archie veut chanter pour la fête du lycée mais il a le trac et se plante aux auditions ; Val, la chanteuse des Pussycats, mythique (et unique....) groupe musical du lycée, jette l'éponge pour l'aider. Cela désespère la leader du groupe nommée Josie, qui doit recruter au plus vite un nouvelle soliste. Veronica se présente pour la remplacer, et bien qu'elle soit riche et blanche, sa candidature est acceptée. Faute de grives on mange des merles. Veronica compte bien faire son trou chez les Pussycats, quelles que soient les difficultés rencontrées ; il faut dire qu'après avoir surpris sa mère dans les bras de Fred Andrews, la citadine est prête à se lancer dans toute activité qui lui permettra de canaliser sa rage. A force de recherches, Betty et Jughead finissent par localiser Polly et à se rendre dans le centre d'hébergement catho pour jeunes paumés dans lequel elle est enfermée. Ils découvrent que la jeune femme est enceinte de Jason, dont elle semble ignorer la mort. Parce que les enquêtes, ça rapproche, Betty et Jughead finissent par se galocher.




Bon, à partir de là, je commence à vraiment bien spoiler. Donc si vous voulez découvrir la série par vous-même, je vous conseille de ne pas lire le résumé des épisodes suivants ! 





Episode 7
Hermione (la mère de Veronica) travaille pour son nouveau copain Fred Andrews (vive le piston), et lui lâche une propriété appartenant à son mari après avoir imité la signature de sa fille. Fermement opposée à cette démarche, la citadine est bien décidée à lui mener la vie dure, en contrepartie. Archie découvre que Jughead squatte le lycée depuis la destruction du Twilight, car son père alcoolique n'a plus de quoi subvenir à leurs besoins. Archie arrive à convaincre son père d'embaucher ce type, histoire qu'ils puissent redresser leur situation. Vive le piston acte II. Polly fuit son asile ; tout le monde sait à présent qu'elle est enceinte _faut dire qu'on peut plus vraiment le louper. Lors de leur visite de courtoisie, Jughead et Betty avaient appris que Jason avait caché sa voiture dans les bois. Ils la retrouvent et y découvrent des choses suspectes. Devinez quoi ?

De la DROGUE !

Episode 8
Veronica et Betty organisent la baby shower de Polly, pensant que ce serait l'occasion de réconcilier la mère Cooper et la mère Blossom avec la jeune femme. C'est vraiment un truc de fou, cette série. Un jour les personnages se frappent au sang, le lendemain ils ont un flingue sur la tempe, et le surlendemain ils jouent à la dînette ! Bref, la petite fête tourne vite au pugilat et les deux daronnes finissent par se battre pour récupérer Polly à la maison. Fred ne s'en sort pas : ses ouvriers l'ont planté pour des contrats plus juteux et il ne peut entreprendre le chantier du Drive-In. Archie tente de lui venir en aide en ramenant des lycéens costauds capables de bosser dans le BTP. Tous savent que Blossom veut retarder au max les travaux et que c'est lui qui a soudoyé les ouvriers pour qu'ils lâchent Fred Andrews. Un soir, lesdits lycéens se font boxer par de sombres inconnus, peut-être les Serpents... mais pas forcément, en fait. D'ailleurs, puisqu'on parle des South Side Serpents... on apprend que le père de Jughead est le boss du gang.

Ambiance

Episode 9
Les Blossom mettent leur dévolu sur Archie et insistent pour qu'il accompagne Cheryl à la "cérémonie d'entaille de l'arbre", un rite en lien avec le sirop d'érable. Il n'est pas très chaud, cet univers de bourges le laisse un peu perplexe. Alors, pour l'appâter, ils lui promettent un contrat avec un producteur afin qu'il puisse percer dans la musique, et ça marche. Voyant que son père et sa copine Val froncent du nez, il se ravise et négocie auprès de Clifford Blossom une autre forme d'aide (sans lien avec la prostitution, vous inquiétez pas). Betty profite du rapprochement entre Archie et les Blossom pour glaner des infos sur sa soeur Polly. Mais cette dernière semble avoir rompu le contact définitivement avec sa famille. Ce n'est en fait qu'une façade ; elle a simplement compris que les Blossom avaient un lien avec la disparition de Jason mais elle ne veut pas qu'ils comprennent qu'elle a compris. Eh ouais, y a pas que les hormones qui travaillent ! Veronica a compris que son père était un vrai con capable de briser d'autres familles, comme celle de la jeune Ethel, une lycéenne de sa connaissance qui semble isolée et malheureuse.



Episode 10
C'est l'anniversaire de Jughead ; il a décider de ne pas le fêter, comme chaque année. Mais Betty et Archie tiennent absolument à lui organiser une petite soirée surprise : c'est ce qui s'appelle chercher la merde. Evidemment, ça se passe mal, Jughead se sent hyper mal à l'aise, se prend la tête avec son pote, sa copine, et tente de se casser de sa propre fête. Chuck le harceleur refait surface et se pointe à la soirée d'anniversaire, après que Cheryl lui a monté le bourrichon avec ses idées de vengeance envers Betty. Cet épisode est vraiment étrange, ou étrangement situé dans la série, je sais pas. Veronica refuse de préparer une déposition en faveur de son père car elle considère qu'il est à sa place en taule, et d'ailleurs, qu'il y reste le plus longtemps possible. Mais celui-ci lui écrit une lettre dans laquelle il lui indique qu'elle ferait mieux d'aller dans son sens avant que ses ennuis ne retombent sur sa mère... La jeune fille est perdue, elle sent qu'elle n'a pas toutes les cartes en main pour comprendre la situation.



Episode 11
Le bal du lycée s'organise, youhou. En attendant, la mère Cooper invite Jughead et son père à dîner, histoire de les matraquer de questions gênantes. Pendant ce temps, Archie et Veronica fouillent la maison de FP _c'est ainsi qu'ils appellent le père de Jughead, pour le coup je pense pas que ça veuille dire Fils de Pute, histoire de s'assurer que ce n'est pas lui le meurtrier. Ils ne trouvent rien, en effet. A priori, c'est pas lui qui a couiqué Jason. Ouf. Un peu plus tard, FP annonce à Jughead qu'ils vont partir à Toledo, ce que le zarbi refuse en bloc, puisqu'il ne veut pas quitter Betty. Lorsqu'il apprend le coup monté dont son père a fait l'objet, il pète un câble et s'isole. Betty tire la gueule comme il se doit à Archie et Veronica, à qui elle reproche d'avoir comploté avec sa mère. La mère d'Archie fait mine de se rabibocher avec Fred pour amadouer son fils. Après le bal et le succès sur scène du rouquin, elle lui propose de la suivre à Chicago pour apprendre la musique. A la fin de l'épisode, FP est arrêté par les flics car on a retrouvé chez lui l'arme qui a tué Jason Blossom ; sauf qu'elle n'y était PAS lorsque les lycéens ont retourné sa baraque. Strange ! 




Episode 12
FP a avoué le meurtre de Jason Blossom, bien qu'il ne soit pas coupable. Il invente un scénario qui tient la route et va donc en prison ; mais Archie et les autres n'y croient pas et pensent qu'il couvre le vrai meurtrier. Jughead fait bien la gueule et pense que son père est à la place qui lui va le mieux. Joaquin en sait beaucoup plus qu'il ne veut bien le dire, mais n'accepte de balancer sa version qu'à Kevin. On suppose que c'est lui qui transmettra la clé USB contenant la vidéo du meurtre. Ah la la qu'est-ce qu'on ferait sans les nouvelles technologies !!!! On apprend aussi que la famille Cooper et la famille Blossom sont liées par le sang ; les enfants de Polly sont donc le fruit de l'inceste. Allez, on parie sur les tares qu'ils auront ?

Il est temps que la série se termine, ça devient n'importe quoi.

Episode 13
Comme le meurtre est résolu, on ne sait plus trop quoi raconter alors on se penche sur les relations qu'entretiennent les personnages, sur les grandes déclarations d'amitié et politesses en tous genre "tu es sûre que ça ne te dérange pas que je me tape le mec que tu dragues dans succès depuis tes cinq ans ?" "_Mais pourquoi ça me dérangerait, puisque je suis tombée dans les bras d'un type hyper bizarre et solitaire qui vient d'entrer dans un gang !"

La mère de Veronica vire les ouvriers Serpents et propose à Fred de racheter son entreprise pour la gérer avec son mari ; le comble de l'insolence, quand on sait que c'est lui qui l'a sorti de sa merde en lui offrant un boulot de comptable dans sa boite et quand on sait qu'ils ont couché ensemble pendant pas mal d'épisodes ! C'est ce qui s'appelle se faire niquer.

Cheryl tente une dernière fois de voler la vedette à tout le monde en faisant une tentative de suicide dans un lac gelé, avant de foutre le feu à la baraque familiale. Voilà voilà. A la fin, Fred se fait tirer dessus par un type cagoulé alors qu'il est chez Pop's avec Archie, et la saison s'arrête là ! Oohh le cliffhanger de ouf !!!!


Verdict : la roux tourne 

A première vue, Riverdale ne présente pas d'autre intérêt que celui de mettre en scène des lycéens pour des lycéens ; on y retrouve bien les figures incontournables du genre : la gentille fille rangée, son alter ego masculin qui brise les coeurs sans le vouloir et qui se tape sa prof, la nouvelle au lourd passé qui débarque de New York et qui vit son arrivée à la cambrousse comme une déchéance, le footballeur costaud et con, le gay, la peste, le type chelou au faciès de coupable idéal, les parents puritains, le gang local... La rentrée, les méga teufs, le bal de fin d'année, tout semble être rangé bien à sa place.

Mais en y regardant de plus près...

Euh...

Non, en fait Riverdale ne présente pas d'autre intérêt.

Allez, je suis méchante gratuitement, c'est pas si pire.

Ma pote Jessica me disait que les clichés dans Riverdale étaient intéressants dans la mesure où ils étaient zoomés (la famille des blonds, la famille des roux, les latinos, les gangsters au visage ingrat...) pour mieux être détournés. Bon, j'ai pas trop vu le détournement, mais mon esprit critique n'est peut-être pas aussi aiguisé que le sien, tout simplement. Ce que je vois, c'est que le seul mec black de l'histoire est un violeur, que le meilleur ami gay de Betty passe son temps à rappeler qu'il est gay, et que le personnage du dépravé au grand cœur arriverait à se faire lyncher dans le village de mes parents. Allez, je suis mauvaise langue : le groupe de chanteuses populaires dans le lycée font un gros effort de mixité. D'abord hostiles à une collaboration avec des élèves blancs, elles se raviseront en intégrant Veronica et Archie dans leurs projets musicaux.

"Pourquoi est-ce que tu as regardé la saison 1 jusqu'au bout, alors, rageuse ?" Me demanderez-vous. Ben, Riverdale n'est pas une série parfaite au niveau du fond ; entre les événements inutiles, les petites incohérences du scénario, les personnages qui disparaissent au bout de quelques épisodes, le dénouement tiré par les cheveux, sans parler de LA preuve finale... on aurait de quoi lâcher l'affaire. Pourtant, on ne le fait pas, ce qui prouve qu'on se laisse prendre au jeu. Donc, que ça fonctionne, l'air de rien. Allez savoir pourquoi, les grimaces de Betty et de Veronica m'horripilent autant que leurs crises de larmes pour tout et rien, et ce, depuis le premier épisode ; Jughead me fait rire alors qu'il n'est pas censé être drôle. J'ai envie de tarter Archie et Cheryl pour différentes raisons. Les adultes ne sont pas des plus charismatiques. Malgré tout, j'ai gardé l'envie de savoir la suite à l'issue de chaque épisode, de savoir qui avait tué Jason. Il se passe tellement de choses que plus on avance, plus on se perd dans les ramifications des arbres généalogiques des Cooper et des Blossom, moins on comprend !



Esthétiquement, pas grand chose à redire ; les jeunes acteurs ont tous une plastique ultra parfaite, les scènes en pleine nature sont belles à regarder, tout est très (trop ?) propre... La saison s'étire sur 13 épisodes d'une cinquantaine de minutes, qu'on sent pas passer, honnêtement. Surtout quand on se marre ; et y a quand même matière à se marrer avec tous les stéréotypes présents dans la série. Après, je ne sais pas si j'aurai la motivation de me lancer dans les saisons 2 et 3, l'affaire Jason Blossom étant résolue. C'était vraiment ce qui me retenait en priorité, loin devant les personnages.

J'ai peut-être passé l'âge, ou alors j'ai perdu de mon ouverture d'esprit, mais je trouve quand même que Riverdale est avant tune série pour ados un peu mièvre. Un savant mélange de Dawson, de Vampire Diaries, de Buffy à ses débuts et de soupe Royco Poireaux - pommes de terre. Et ma foi, il en faut ! D'ailleurs, y a du monde qui regarde et c'est pas pour rien ! 

Plus tard, si j'ai le temps, j'écrirai un billet sur les comics qui ont inspiré la série ; j'ai trouvé un best of sympa des Archie Comics, mais il est en anglais. Donc soyez pas trop pressés !



Riverdale 
Roberto Aguirre-Sacasa 
Personnages inspirés de Archie Comics
Etats-Unis 
Production : Berlanti / Archie Comics / CBS / Warner Bros 
Saison 1 : 2017. 13 épisodes de 42-47 minutes 
Disponible sur Netflix 

mardi 30 juillet 2019

Se droguer, c'est risqué : Family business (2019)


Dorénavant, le blog comportera une (énième) nouvelle rubrique : "Se droguer, c'est risqué". Cet intitulé fait référence à un vieux livre documentaire du même nom publié dans la collection Hydrogène des Éditions de La Martinière Jeunesse, au début des années 2000.

Les billets qui en feront partie seront axés sur la manière dont on parle des drogues dans les œuvres de fiction (romans, séries, films...). On essaiera d'aborder le sujet de manière sinon humoristique, au moins détendue, le but n'étant évidemment pas de promouvoir la consommation de substances illicites. Si cette initiative chiffonne les auteurs et l'éditeur du livre auquel j'ai choisi de rendre hommage, qu'ils n'hésitent pas à me le faire savoir.

Se droguer, c'est risqué
Marie-José Auderset
Jean-François Bloch-Lainé
Jean-Blaise Held
Christine Coste (illustrations)
Éditions de La Martinière jeunesse - Coll. Hydrogène - 2001

Comme c'est l'été et qu'on est nombreux à avoir plus envie de regarder la télé que d'ouvrir un bouquin, même moi, commençons pas une série, tranquillement !


Family Business est une série française produite par Netflix et disponible sur la plateforme depuis à peine un mois ; eh, je n'ai pas l'habitude d'être à ce point dans le coup ! Peut-être même que vous allez apprendre des choses, ici, pour une fois. La première saison a été réalisée par Igor Gotesman et compte six épisodes d'environ 25 minutes ; on sait depuis quelques jours qu'une deuxième est en préparation.

Résumé express 

Paris, de nos jours. Depuis la mort de sa femme, Gérard Hazan (Gérard Darmon) a du mal à relever la tête ; il tient à bout de bras une boucherie casher au cœur du Marais, avec l'aide ponctuelle de ses enfants. Il aimerait bien profiter de sa retraite, n'étant plus très jeune, mais ni Joseph (Jonathan Cohen) ni Aure (Julia Piaton) n'ont vraiment envie de prendre la relève. Tous deux ont leurs propres projets, certes bien foireux, mais en tous cas bien éloignés de l'affaire familiale : Joseph tente de vendre des applications pour smartphones a des entreprises, tandis qu'Aure se prépare à partir vivre à Tokyo. Alors, quand Gérard décide de passer officiellement le témoin à Joseph, ce dernier est plus embêté qu'autre chose.



Le hasard des rencontres va le mettre sur la route de Camille, une étonnante jeune femme ; elle va l'informer de la légalisation du cannabis en France dans un avenir très proche. Comment le sait-elle ? Son père n'est autre que le ministre de la Santé. Source fiable, donc. La nouvelle ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd ; Joseph a une idée, une de plus : pourquoi ne pas convertir sa boucherie en "beuhcherie" ? Il se voit déjà ouvrir le premier coffee shop français...

Evidemment, il va devoir faire face à pas mal d'obstacles : déjà, Gérard lui reprend la boucherie après une dispute. De plus, il a besoin de fonds, d'associés, de fournisseurs et d'un coup de piston pour lancer le projet, mais personne ne se sent prêt à s'engager dans une aventure aussi risquée (bizarrement), si ce n'est Olivier, son meilleur ami. Seule Camille veut bien les aider, mais, hum, elle a des conditions aussi chelou qu'elle...

Joseph et Olivier savent que le problème à régler en priorité est celui du local. Il faut que Gérard change d'avis, mais il est tellement vénère que personne n'arrive à le faire redescendre de ses tours, pas même la drôle et sage grand-mère Ludmila qui assure l'équilibre de la famille Hazan à coups de gueulantes. Ils jouent leur dernière carte en faisant appel à Enrico Macias, l'idole de Gérard. Le pire, c'est que ça va marcher. Je vais pas spoiler plus que ça, mais sachez que quelques joints (et un aller-retour épique à Amsterdam) plus tard, la beuhcherie est devenue une affaire de famille. 

Maintenant, y a plus qu'à être discret en attendant que la loi passe... sauf que les Hazan ne sont pas très forts à ce jeu-là, justement.



Le coin fumette 

On va pas cracher dans la soupe. Si la moitié des personnages s'étaient indignés devant l'idée de Joseph et avaient dit "oh pas bien de jouer avec la santé des gens", déjà y aurait pas eu de série, et en plus on aurait été les premiers à gueuler contre leur ton politiquement correct. Mais le fait est que dans Family Business, le cannabis est quand même traité de façon assez positive : c'est une très jolie plante verte qui passe bien à l'écran, qui provoque des fous rires, désinhibe assez pour dire aux gens leurs quatre vérités, pour prendre certaines décisions... Même les effets pervers de la défonce deviennent le ressort de gags plus ou moins bien sentis, pour ne pas dire relous, mais de gags quand même. On dirait que le seul défaut du cannabis est d'être illégal. Forcément, vu sous cet angle-là, on adhère à fond à l'initiative de cette famille de bras cassés dont le capital sympathie monte en flèche ! Bien joué !



La drogue, on en parle, on en parle, mais on la voit peu, finalement. Elle apparaît pour la première fois vers la fin du deuxième épisode, sous forme d'énormes joints ; ceux qu'Olivier file à Enrico Macias en lui faisant croire que ce sont des "faux" ; il veut qu'il les fume avec Gérard pour le convaincre que le shit c'est bon, inoffensif, thérapeutique, et que c'est porteur d'investir dedans. Souvenez-vous que Gérard a récupéré la boucherie, et qu'à présent, Olivier et Joseph doivent le rallier à leur cause pour espérer la transformer en bar à shit... Pour assurer la médiation, ils misent sur Enrico Macias, son idole.

Vient ensuite la fumée gris-blanche abondante, nébuleuse, qui flotte dans la boucherie et qui semble suivre Gérard jusqu'à Amsterdam, où il va découvrir les joies du chichon commandé à la carte sur fond de reggae.



Toujours à Amsterdam, Ludmila se fait une place dans la micro-entreprise en prenant en charge la partie culture grâce à Yohan le fleuriste, "un vieil ami", qui va également devenir leur fournisseur. On apprend par la même occasion que la grand-mère a un paquet de cash sous la main, ce qui n'est pas étonnant pour une mamie feuj, non ? Dans le même registre, on apprendra plus tard que la petite soeur planque des sous à l'intérieur de ses chaussettes, et ce moment marquera selon moi la mort clinique du respect dans cette série, ahah. Aure rejoindra sa grand-mère et, en s'informant sur Internet, elles deviendront toute deux les jardinières attitrées. Elles superviseront consciencieusement le bien-être des plants stockés dans grange de la demeure familiale. C'est assez marrant de voir que, sans même qu'on assiste à une quelconque répartition des tâches, les femmes se mettent d'elles-même au second plan et s'affairent à une besogne nécessaire mais ingrate, tandis qu'aux hommes reviennent les échanges commerciaux, la spéculation, le danger...



J'en profite pour poser là mon paragraphe "féminisme à prix discount". Sur Internet, les critiques de Family Business ne sont pas toujours très bonnes. Les téléspectateurs se plaignent notamment de la pauvreté de l'action et de la mise en scène de personnages stéréotypés. Peut-être à juste titre, je ne juge pas, même si je trouve qu'on a fait largement pire en France ces dernières années. Cf. Plus Belle La Vie, cette série fleuve qui ne raconte rien mais qu'on suit tous les soirs depuis plus de quinze ans. Non, moi je m'en fous un peu des défauts d'interprétation de Jonathan Cohen, de ses mythos tirés par les cheveux et de ses blagues pas drôles. Ce qui m'intéresse, c'est la vie sentimentale de la sœur la question de la culture du cannabis en sous-sol ! Mais j'ai aussi constaté que, pour ne pas faire chuter cette nouvelle production Netflix qui ne vole pas haut, les internautes avaient tendance à s'appuyer sur les personnages féminins, en disant qu'ils étaient assez hauts en couleur et plutôt réussis : Camille joue fort bien la folie et/ou la fille perchée, aussi flippante qu'attachante. Son jeu me fait vaguement penser à celui de Marion Cotillard dans Dikkenek, vous savez : "La schnouf, c'est un fléau !"



Ludmila est une matriarche en pleine rebellion, ce qui ne l'empêche pas d'avoir le coeur sur la main lorsqu'elle essaie de compenser l'absence de la mère auprès d'Aure et de Joseph. Aure, c'est la fille sage, posée, pragmatique, qui empêche les autres de partir en vrille au détriment de son propre épanouissement. Vient enfin Aïda, la petite amie de Joseph qu'il fait trop souvent passer au second plan parce qu'il n'assume pas de sortir avec. Ok, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, mais la logique voudrait qu'elle se barre ! Oui, à côté d'elles, Joseph, Olivier, Gérard et les autres sont de gros gamins qu'elles gèrent et qu'elles canalisent fort bien : ces femmes sont vraiment braves... elles sauvent la série. Eh bien, j'avoue que ça me pose un problème d'essayer d'adopter ce point de vue. Parce qu'elles sont bloquées par les hommes de l'histoire, engoncées, trop occupées à rattraper leurs boulettes. Elles sont les éternelles nourrices _sans jeu de mot, et ne peuvent pas prendre leur envol à cause de ça. Vous allez me dire que c'est le lot d'une majorité de femmes dans le monde réel, et vous aurez raison. Pour ma part, c'est le seul aspect de Family Business qui me chiffonne vraiment.

Revenons à nos moutons.

La "serre" des Hazan _ qui décidément semblent avoir la main verte_ évoque la féerie d'un marché de Noël en nocturne...



Dans le quatrième épisode, on voir Gérard Darmon et un de ses amis utiliser un tube et une pipe en verre ; je ne suis ni cinéphile ni sériophile, mais il me semble que ce mode de consommation du cannabis est beaucoup moins fréquent que le joint ou le spacecake. Par conséquent je préfère le mentionner.



Enfin, soulignons que le "vrai family business", à la base, c'est la boucherie Hazan. La transition va se faire dans la douleur pour les parents comme pour les enfants, quoi qu'ils en disent, et le vocabulaire met en évidence la difficulté à tourner la page : l'âme de la boucherie ne subsiste-t-elle pas à travers le mot "beuhcherie" ? Lorsqu'elle prend le contrôle de la serre, Ludmila parle de "pastraweed" pour désigner les plants, si je ne me trompe pas. Sinon dites-moi. Dans tous les cas, ce néologisme issu de "pastrami" (un façon de préparer la bidoche, apparemment, au moins j'aurai appris un truc) et de "weed", est validé par tout le monde ; Aure se montrant particulièrement enthousiaste. On évolue, mais on ne coupe pas le cordon ! On n'oublie pas d'où on vient ! C'est beau.

Série à voir, ou pas ? 

Entre ceux qui applaudissent avec les pieds et ceux qui jettent des fruits pourris sur Family Business, il n'est pas évident de se faire une opinion. En fait, tout dépend de ce que vous, vous attendez de cette série. Si vous êtes amateurs du suspense, de satire sociale poussée, si vous êtes à l'affût du Breaking Bad français, forcément vous allez plaindre votre abonnement Netflix. Par contre, si vous êtes en vacances et que vous avez la possibilité de laisser votre cerveau en jachère pour les trois prochaines heures, allez-y, vous passerez un bon moment.


Verdict 



On aime...

  • ... le format court - Forte de ses six épisodes de 25 minutes, cette série comique sans prise de tête ne vous fera peut-être pas rire, mais ne vous laissera pas non plus le temps de vous consterner. L'air de rien, c'est aussi ce qui fait qu'on a envie de regarder jusqu'au bout, même si on n'est pas super fan. 
  • ... l'absence de tensions entre Arabes et Juifs ; ça nous a pas manqué ! 
  • ... le jeu de mots sur le titre du deuxième épisode : "Les porcs d'Amsterdam", ainsi que sa corrélation avec la scène d'ouverture du troisième épisode... Le scénario est globalement prévisible, mais pour le coup j'ai vraiment été surprise à ce moment-là ; ça m'a bien fait rire. 



On a moins aimé...


  • Les clichés - Allez, faut reconnaître qu'il y en a quand même pas mal. Entre le pieds-noirs fan d'Enrico Macias, l'arabe qui sort de taule pour trafic de drogue, celui qui conduit un Uber et qui pense que "Anne" et "Frank" sont deux personnes différentes... c'est marrant deux minutes. 
  • Quelques retournements de situations bien pratiques, mais improbables - Sans spoiler, on peut quand même dire que la saison 1 finit en queue de poisson ; un peu comme si les scénaristes s'étaient dit : "allez, on a traîné sur les quatre premiers épisodes, on en a plus que 2, faut qu'on trace pour boucler tous les problèmes existentiels des personnages avant la fin du 6". Du coup, certains personnages changent radicalement d'avis sans problème, ça arrange bien tout le monde sauf le spectateur. 
  • Les mythos improvisés ; je ne sais pas pourquoi, je trouve que tout ce que le personnage de Joseph Hazan raconte sonne faux, même si on sent qu'il y a un vrai boulot d'acteur derrière. Je dois avoir un peu de mal avec le personnage que s'est forgé Jonathan Cohen au fil du temps. 

Family Business Saison 1 - 2019
Igor Gotesman 
Netflix 
Genre : comédie 
6 épisodes 

mardi 23 juillet 2019

Dans la série "J'ai payé, merde !" : Poldark - Saison 1 (2015)

Après avoir écumé le portail de Netflix, j'ai tapé "Écosse" dans le moteur de recherche. Ouais, je fais une fixette sur l'Ecosse en ce moment, allez savoir pourquoi. La série Poldark est apparue dans les résultats, ce qui est à la fois étrange et marrant car les huit épisodes de la saison 1 se jouent dans les Cornouailles, et non en Écosse. Alors soit l'algorithme s'est dit : "allez, l'Angleterre c'est à côté, c'est presque pareil, ça peut passer...", soit les personnages vont migrer au nord plus tard dans l'histoire. 

Du coup, j'ai commencé à regarder, sans grande conviction, le descriptif de Netflix et les toutes premières minutes ne me faisant pas vraiment rêver. Cela dit, toute oeuvre a droit à sa chance.



Poldark - la saison 1 racontée en version express (ou pas)    

Ross Poldark est un type bien, mais il est un peu trop remuant et insolent pour l'Angleterre de 1783, où tout n'est que bonnes manières, mariages de raison, amitiés stratégiques, travail acharné et gros sous planqués dans des coffres forts. Quelques erreurs de jeunesse lui ont valu d'être envoyé en Amérique pour prendre part à la guerre d'indépendance, histoire de lui faire les pieds. Il subira une grave blessure sur le champ de bataille qui retardera son retour sur ses terres natales. Mais il reviendra pourtant, le visage marqué d'une petite balafre stylée très peu cohérente avec le semi-arrachage de tête qu'il a vécu quelques scènes plus tôt.




Peu importe. Il fait une arrivée d'autant plus fracassante que tout le monde le croit mort depuis des lustres ! Du coup, les retrouvailles sont compliquées. Ross apprend que son père, respectable propriétaire minier, est mort pendant son absence en lui laissant plein de dettes. Son oncle George n'est pas franchement enchanté de le voir réapparaître, car une âme de moins aurait fait ses affaires : il aurait pu mettre le grappin une bonne fois pour toutes sur l'intégralité des biens des Poldark et en faire bénéficier son fils Francis. Lequel en passe de se marier avec Elizabeth, qui n'est autre que l'ancienne copine de Ross. Dépité, le rescapé rentre dormir dans la maison déserte de son père. Enfin déserte, pas tout à fait : Jud et Prudie, les domestiques, squattent les lieux et semblent s'accommoder fort bien de la compagnie d'animaux dans leur chambre à coucher. Bref, la loose totale. Ross déprime ; mais pas pour longtemps. Il sait que quand on touche le fond, on ne peut que remonter.



Deux ou trois levers de soleil plus tard, Poldark est remotivé : il va relancer la mine de cuivre, même si c'est un peu la crise à ce moment-là, et redonner du travail à tous ces jeunes mineurs avec qui il a passé sa jeunesse à batifoler, et qui le considèrent comme un frère. Ouais, il est comme ça, Poldark, il est né du bon côté de la barrière, mais il est nature ! ça le dérange pas de défricher lui-même son devant de porte et de serrer la pince à des gens sales et mal habillés.

"et la famille ?"

Bref, un jour, tonton Georges vient mettre un coup de pression car il le sent un peu trop enthousiaste. Tellement, même, qu'il se demande s'il ne pourrait pas réussir, en fin de compte... Il lui tape sur l'épaule en lui disant : "Écoute mon petit, je te connais, la campagne c'est pas pour toi, t'es un malin, tu mérites mieux, va faire ta vie à Londres et laisse les mines à ton cousin." Ce à quoi Ross répond : "Ouais ouais, mais non, je reste ici.", et l'aventure peut commencer. Il rachète la mine de Leisure, avec l'aide de quelques associés prêts à miser quelques livres sur son projet audacieux.


"Tu sais, tu devrais partir...
_ Non.
_Je te le dis autrement : casse-toi !
_ Non.

Parallèlement, il se lie d'amitié avec une paysanne nommée Demelza qu'il rencontre en faisant quelques courses au marché. Pour être exact, disons que la jeune femme est en train de se faire bastonner par quelques bonhommes car elle n'a pas accepté qu'ils s'emparent de son chien pour le donner à manger à un autre chien. Ross la sauve en jouant de sa canne d'aristo et s'apprête à la raccompagner chez elle, vu qu'il est à cheval et qu'elle habite dans le village voisin. Mais elle lui confie qu'elle n'est pas très chaude pour rentrer à la maison car son père et ses frères la fracassent. Il lui propose donc de travailler pour lui en tant qu'aide-cuisinière, ce qu'elle accepte sans savoir qu'elle va aussi se faire bolosser par cette pochtronne de Prudie.

"Qu'est-ce que je pourrais bien faire, là, maintenant, pour emmerder mon monde ?"

L'épisode 1 se termine de manière surréaliste car le père de Demelza rapplique sur la propriété Poldark avec tout son village pour récupérer sa fille, qui ne sera pas la pute d'un gentleman, qu'à cela ne tienne ! Ross se fait défoncer par les gueux, finit en sang, mais il gagne quand même la partie contre toute attente, sans qu'on comprenne à partir de quand il a pris le contrôle de la situation. On comprend bien que ses propres paysans sont venus lui filer un coup de main sur la fin de la baston, mais c'est clairement pas eux qui ont fait la différence. Une fois que la maison est retournée, tout le monde reconnaît la supériorité du Poldark et lui serre la main : c'était un beau match, vraiment ! Ils rentrent chez eux, et Demelza sort du placard où elle s'était rangée. Je ne vous cache pas que cette scène m'a paru tellement capillotractée que je me suis demandée si j'allais enchaîner sur le deuxième épisode. Mais allez, ne soyons pas mauvaise langue : ç'aurait été dommage de s'arrêter là.

La nouvelle de l'embauche d'une nouvelle cuisinière chez Poldark fait jaser, car il n'est pas marié, elle est pas trop mal, et ils rigolent beaucoup ensemble. Et puis d'abord, comment il la paye, lui qui n'a pas un rond. Mais Ross n'est pas un goujat, sachez-le : non, il ne couchera pas avec son employée. Pas avant l'épisode 3, en tous cas.

Cousin Francis se montre favorable à une co-gestion de la mise de Leisure, jusqu'à ce qu'il se rende compte que Ross et Elizabeth sont toujours en très bons termes, et même en très très bon termes. Sa jalousie a le dessus. Ce premier micro-événement marque le début d'une longue série où les décisions professionnelles et/ou impliquant un grand nombre de destins seront guidées par les sentiments de trois pelés.


Dans ce deuxième épisode, on se penche un peu plus sur le cas intéressant de Verity, la gentille soeur vieille fille de Francis, qui rend tellement de services à tout le monde que personne n'a réellement envie qu'elle se case : ça la rendrait beaucoup moins disponibles pour toutes les tâches à la con dont elle doit s'acquitter. Manque de pot pour son vieux père, elle rencontre Blamey, un capitaine au lourd passé ! c'est le coup de foudre. Personne ne valide cette relation, sous prétexte que le marin aurait tué sa femme.

"Oui, j'ai tué ma femme, mais... c'était un accident !"

Seul Ross semble décidé à les aider et leur prête sa maison pour qu'ils puissent faire connaissance de manière plus approfondie, mais Francis découvre le pot-aux-roses et fait irruption chez lui pour agresser les amoureux. Le duel est inévitable ; on va découvrir à ce moment-là que Demelza possède des compétences d'infirmière non négligeables...

... et bien plus efficaces que les talents d'avocat de Poldark. Au cours d'une troisième épisode particulièrement dense, ce dernier doit tirer du pétrin son ami Jim, un jeune mineur asthmatique qui s'est fait choper en train de braconner. Ross fera irruption au procès, retournera la salle et passera un bon savon au juge pour lui rappeler ce que sont la justice et les maladies respiratoires ; le magistrat lui répondra que oui, pauvre garçon, mais bon c'est la vie, foutez-moi ça en prison !

A part ça, les beaux jours reviennent, annonçant la saison des mariages et des gosses : Elizabeth accouche d'un fils, Geoffrey-George _c'est sûrement son bizut de père qui a choisi les prénoms. Le même jour, l'oncle George fait un malaise et demande à Francis de se bouger le cul professionnellement car il sent qu'il ne fera pas de vieux os. Que va devenir la mine si son seul fils ne parvient pas à prendre la moindre initiative ?

Pour finir, comme spoilé plus haut, Ross couche avec Demelza en mettant en avant un argument imparable : quand on ne peut pas faire taire une rumeur, autant lui donner raison ! C'est une manière de voir les choses.

"Est-ce bien le mien, d'abord ?"

Poldark a des principes : quand il se tape une fille, il assume jusqu'au bout et l'épouse (épisode 4). Autant dire que son mariage précipité avec Demelza est une surprise pour tous, y compris pour l'heureuse élue. En effet, passer de Cendrillon à maîtresse de maison n'est pas évident pour. Comment manager des serviteurs quand on a passé sa vie à recevoir des ordres ? Ross se fout des possibles réactions de son entourage, du qu'en dira-t-on et du malaise de sa femme, qu'il perçoit à moitié sans vraiment le comprendre. Il devrait s'inquiéter pourtant, car ses amis investisseurs se demandent si leur choix de le suivre dans son aventure minière ne relève pas de la faute stratégique. Est-il bon et profitable d'encourager un homme qui prend plaisir à faire outrage aux codes de la bonne société ? Dans le doute, certains préfèrent se désengager.



Tonton George tombe et ne s'en relève pas ; Francis est projeté sur le devant de la scène bien plus tôt que prévu. Toujours jaloux de Ross pour plein de raisons, inquiet de ne pas arriver à gérer le lourd héritage que représente la mine de Gambling, il canalise ses angoisses en jouant et en allant aux putes assez fréquemment. Par conséquent, il délaisse sa femme et son enfant ; Elizabeth se doute bien de ce qui se passe, mais choisit de se boucher les oreilles en chantant lalala quand les on-dit arrivent jusqu'à elle.

La gentille Verity prend Demelza sous son aile et tente de lui apprendre les bonnes manières pour qu'elle fasse illusion lors des prochains repas de famille. L'épreuve de mise en application arrivera en même temps que la neige, à Noël _ouais, on a de bonnes grosses ellipses entre certains épisodes. Elizabeth se montrera plutôt bienveillante envers celle qu'elle pourrait considérer comme sa rivale, mais c'est bien la seule. D'autres aristocrates tenteront de mettre la jeune paysanne mal à l'aise, or Demelza s'en sortira avec un pirouette qu'il vaut mieux que vous découvriez par vous-même. Je précise que ce n'est pas sexuel. A la fin de l'épisode, elle apprend à Ross qu'elle est enceinte à son tour, ce qui tombe bien puisqu'ils sont en train de réaliser qu'ils s'aiment vraiment bien, en fait !

Je ne sais plus trop si c'est avant ou après, mais Poldark et ses associés habituels entreprennent de monter leur propre fonderie, histoire de rentabiliser le cuivre remonté de leurs mines. Malheureusement, les Warleggan _aka les (vrais) méchants de la série_ vont lui mettre les bâtons dans les roues. Cette famille de banquiers désireux de compenser leur statut de "parvenus" par la richesse va prendre en grippe l'homme aux trop bonnes idées. A leur tête, on retrouve le jeune George (encore un George ! on va finir par se perdre !), une petite teigne qui vendrait sa mère pour trois piécettes et qui a été assez malin pour devenir l'homme de confiance du cousin Francis... 



Le cinquième épisode est marqué par 1/ la naissance de Julia, la fille de Poldark 2/ l'arrivée de son ami de longue date, le docteur Enys, un BG célibataire très efficace et très remarqué. D'autres événements un peu fous se produisent, on sent qu'on se dirige à grands pas vers la fin de la saison et que le rythme s'accélère. Je ne dirai pas tout, au cas où certains d'entre vous voudraient encore regarder cette série, en dépit de tous mes spoils. Sachez juste que Ross fout sa femme dans la merde en invitant au baptême les deux familles de la petite Julia _on se souvient de la dernière visite du père de Demelza, et que Francis joue sa mine aux cartes. Et perd la partie. Parallèlement, le cuivre se vend mal, les ouvriers ont faim et les émeutes éclatent ça et là. C'est la crise.



Si vous trouvez que c'est moyen de ma de stopper le résumé ici sous prétexte de ménager le suspense, alors qu'il ne reste plus que trois épisodes, dites-vous bien que les coups de théâtre nous arrivent à la fin. Une fois le décor et le contexte social plantés, on sent clairement le changement de cadence _sans que cela semble bâclé pour autant. Certes, l'action devient un peu plus dure à suivre et demande un visionnage plus attentif qu'au début de la série, mais elle reste cohérente et c'est le plus important. 

Verdict 
Bien que je n'aime pas du tout l'univers dans lequel se déroule la série, j'ai voulu regarder la première saison jusqu'au bout pour savoir si je pouvais la conseiller à ma mère. Il se trouve qu'elle adore les histoires de servantes maltraitées à coups de trique et prêtes à mourir de froid pour veiller toute la nuit sur les enfants d'aristocrates au teint de lait, à l'abri des murs sombres et suintants d'un manoir anglais du XIX°siècle. Dans lequel riches et pauvres succombent tous à la même peste bubonique, à la fin. Chacun ses goûts.

J'aime 



  • Poldark a des poules dans son jardin, et même dans sa maison. On les aperçoit par trois fois dans le premier épisode, et ensuite plus vraiment. Sûrement la faute à Demelza... 
  • Un héros qui se moque des apparences et des bonnes manières, ça fait jamais de mal ! Les premières séquences mettant en scène Ross Poldark dans la "haute société" m'a rappelé le personnage de Heathcliff dans les Hauts de Hurlevent : un type déjà trop occupé à contenir sa violence intérieure pour mettre en pratique des codes appris tardivement. En fait, les deux figures sont très différentes ! Poldark a baigné dans un environnement d'aristos où le moindre faux pli de la manchette peut être pris pour un marque d'insolence. Il connaît tous les codes et les maîtrise parfaitement ; c'est juste qu'il s'en fout, et qu'il adore montrer qu'il s'en fout. Cette facette du personnage de Ross Poldark me semble vraiment très bien traitée.  
  • Les femmes de la série parviennent souvent à prendre leur place et à sortir de leur condition _ merci à Graham, l'auteur des romans qui ont inspiré la série télé_ : Demelza, capable de se travestir pour exister sur la place du marché, et de s'adapter à sa nouvelle vie ; Verity saura elle aussi dévier de son chemin tout tracé de vieille célibataire, tellement pratique quand on a besoin de quelqu'un pour s'occuper des gosses et des vieux. 
  • On n'a pas besoin d'être esthète de formation pour remarquer que les paysages sont magnifiques. Je ne dis pas que c'est ce qui fait la différence entre une série qu'on regarde jusqu'au bout et une série qu'on abandonne au milieu du champ, mais vraiment, l'image vaut le coup d'oeil. Je tiens à le souligner. 


Je n'aime point... 


  • Poldark reste quand même un héros trop parfait : brave, talentueux, juste, audacieux, capable de faire un usage à peu près raisonné de ses poings, capable de trouver du cuivre alors que c'est la dèche et du travail à ses amis d'enfance,... Même quand il échoue dans ses différentes entreprises, même quand il fait des boulettes, ben on ne peut pas lui en vouloir car c'était pas vraiment sa faute. En plus, il est bon aux cartes et tient bien l'alcool : il nous énerverait presque ! D'ailleurs, on n'a jamais compris comment ça se faisait que Ross, sa famille, ses personnes de service ne crèvent pas de faim littéralement, et comment il faisait pour rémunérer ses ouvriers à un meilleur taux que son cousin pété de thune, sachant qu'il est censé n'avoir reçu que des dettes en héritage. Mystère. 
  • J'ai eu beaucoup de mal avec Elizabeth, alias la première copine de Poldark, finalement mariée au calme et riche cousin Francis. Déjà, ses airs de biche apeurée qui ne sait pas si elle doit traverser la route ou pas m'ont pas mal agacée. Et vas-y que je mette un mur à mon ex en jouant la carte de la raison, et vas-y que je revienne lui tourner autour deux jours après... Cela dit, il faut reconnaître que ce personnage évolue sensiblement et devient presque attachant, au fil des épisodes. C'est l'inverse avec Francis, qu'on trouve sympa au début, ou du moins qu'on prend en pitié tellement il fait pâlichon à côté de son cousin charismatique, et qu'on finit par détester au fil des événements. Son manque de personnalité a indéniablement laissé de la place à sa connerie, mais vraiment. C'était nécessaire de lui coller cette tête de bizut ? Bref, je n'ai pas réussi à prendre au sérieux ces deux pièces maîtresses de la série, mais c'est très personnel. 
  • La saison 1 compte 8 épisodes de 50 minutes, clairement délimités, faits pour être regardés d'une traite ; alors tout dépend des préférences des spectateurs et des capacités de concentration de chacun, mais il faut savoir ceci : le mieux pour bien suivre Poldark, pour ne pas en louper une miette, c'est de se poser devant et de ne rien faire d'autre. 


Si vous aimez les séries historiques qui prennent un peu le temps pour démarrer, Poldark vaut vraiment le détour. Par contre, si vous n'adhérez pas à l'ambiance lutte sociale dans les Cornouailles au XIX°siècle, peut-être vaut-il mieux passer votre chemin.


Poldark 
2015 
Création : Debbie Horsfield 
Royaume-Uni - BBC One 
Série adaptée des treize romans de la saga Poldark écrite par Winston Graham