jeudi 20 juillet 2017

Les Cités des Anciens 7 - Le vol des dragons - Robin Hobb (2014)


Une incursion tardive dans l'univers de Harry Potter _eh oui, comme vous le savez déjà, j'avais toujours pris soin d'éviter ce monstre littéraire jusqu'à ces derniers mois_ a retardé ma traversée des Cités des Anciens de Robin Hobb. Il est temps de s'y remettre ! 




Où est-ce qu'on en était ? 

Au moment où tous les personnages principaux sans exception reçoivent quelques tuiles sur le coin du nez ! 

A Kelsingra, les Anciens et les dragons ont presque atteint l'apogée de leur évolution : les ailes, les écailles et les regards perçants des premiers flamboient, tandis que les seconds s'élèvent dans les cieux pour mieux fondre sur leurs proies. Tous se préparent à passer une belle et une très longue vie en ces lieux magiques qu'ils découvrent jour après jour, mais leur bonheur est bientôt terni par un constat : pour rester beaux et puissants, ils doivent régulièrement tirer d'un puits un peu d'argent liquide qu'il leur faut ingurgiter. Or, ce "puits d'argent" est introuvable : il deviendra vite la nouvelle quête des anciens parias du Désert des Pluies. 


"Jack, je vole ! Et aussi bien que les dragons estropiés !"


Le capitaine Leftrin est maintenant tout proche de la cité des Anciens ; il transporte non seulement une sacrée cargaison de vivres et de produits de première nécessité, mais aussi Malta et Reyn Khuprus. Ces derniers comptent sur le pouvoir des dragons pour donner de la force à leur petit Phron, qui en manque cruellement.  


La vivenef est suivie de près par des navires vraisemblablement résistants aux eaux acides du Fleuve ; si personne ne saurait dire qui ils sont et quelles sont leurs intentions, l'équipage du Mataf n'a aucun doute sur leur détermination. A aucun moment, Leftrin et sa bande n'auront réussi à les semer. On devine qu'au fond d'une cale chalcédienne inconnue, Hest se terre en attendant des jours meilleurs ; difficile de ne pas faire le lien entre sa cachette et le bateau warrior qui étonne les matelots. 

"Jack, je vole plus !"

A terre, Selden "l'homme dragon" a été livré en pâture au vieux duc de Chalcède afin de le soigner en lui sacrifiant sang et écailles. Mais le noble comprend que le médicament et plus malade que lui et le confie aux bons soins de sa fille Chassim : pas question qu'il s'intoxique en avalant sa morve de reptile défraîchi ! Il le coupera en morceaux quand Selden Vestrit se sera retapé ! Une connivence s'instaure très vite entre la jeune femme en manque de reconnaissance et l'Ancien déchu...   

Les colosses aux pieds d'argile 

Tome 7, tome des chutes plus ou moins douloureuses... Qu'elles soient sentimentales _ le triangle amoureux formé par Thymara, Tatou et Kanaï est maintenant reconnu par tous comme stérile_, techniques _ les vivenefs n'ont plus le monopole du fleuve_, ou personnelles _Anciens et dragons prennent conscience de leurs limites, elles tombent sur les personnages comme autant de couperets..

La dragonne Tintaglia illustre parfaitement le phénomène, puisque sa blessure pourrissante l'amène à ravaler son dédain pour les hommes ; c'est en battant de l'aile qu'elle tentera de rejoindre ses admirateurs de toujours : les Khuprus. Au fond, on se dit que ça ne lui fait pas de mal, à cette grande prétentieuse, mais celui qu'on est vraiment heureux de voir galérer, c'est Hest ! Le petit marchand freluquet en a rabattu depuis qu'il a vu le sang couler, au point d'accepter de jouer les soubrettes pour des Chalcédiens sans foi ni loi. Robin Hobb a parfaitement réussi à nous faire détester son méchant, encore faut-il qu'elle ne pousse pas le happy end jusqu'à lui sortir la tête de l'eau ! 




Les feux d'artifice : t'en as vu un, tu les as tous vus ! 

Car cette issue "bouquet final" où tous les gentils retomberont sur leurs pattes dans la joie et la bonne humeur, au terme d'une confrontation explosive à proximité de Kelsingra, le lecteur la sent venir. Est-ce parce que j'ai encore en tête la conclusion des Aventuriers de la Mer ? Est-ce parce que j'ai fait le tour de l'oeuvre de Robin Hobb et que le charme commence à s'estomper ? Sans doute ne suis-je plus la lectrice qui a plongé dans L'Assassin Royal pour fuir la détresse du quotidien dans laquelle elle se noyait ? Non pas que je gère beaucoup mieux maintenant, mais c'est différent ^^. Toujours est-il que la fin des Cités des Anciens me semble quelque peu prévisible. Si je me trompe, je ferai la rectification dans le prochain biller, soyez-en sûrs. 

Mais pour l'instant, la curiosité avide et le suspense qui m'ont conduite à dévorer les précédentes séries est limitée ; j'ai toujours l'impression de ne pas m'attacher aux personnages et l'envie de leur coller des baignes se fait parfois sentir. Enfin, si je n'y suis pas totalement indifférente, cela veut dire que Robin Hobb a bien fait son boulot, remarquez ! Bref, je lirai la dernière partie de la saga très bientôt, avec grand plaisir, et avec l'assurance de ne pas voir les minutes s'égrener sur le compteur de mon tapis de marche, mais sans que le coeur s'emballe pour autant. 

A vous de voir ! 

HOBB, Robin. Les Cités des Anciens 7 - Le vol des dragons. J'ai Lu, 2014. ISBN 2290085979

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