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Après le franc succès de l'année passée, tant pour les écoliers que pour les collégiens, nous allons reconduire notre participation au Prix des Incorruptibles. L'avantage de la sélection CM2/6ème, c'est qu'on peut s'en servir pour organiser un projet de lecture dans le cadre de la liaison école - collège. Encore faut-il que les équipes ne bougent pas trop de part et d'autre, que les collègues arrivent à se mettre d'accord entre eux et qu'il n'y ait pas de principale adjointe qui approuve toutes les demandes de participation avant de commander un nombre largement insuffisant d'exemplaires... dans le dos de la gestionnaire...
Nous voilà donc repartis -ou presque... à la découverte de six oeuvres de littérature jeunesse aux univers éclectiques ; cette année, nos élèves auront à faire à deux albums et six romans. Attention, l'heure n'est pas à la rigolade : on va parler deuil, histoires de famille, Shoah, handicap... Seul l'un des six titres, estampillé humour, viendra alléger l'atmosphère.
On ne dit pas sayonara (2023)
Antonio Carmona
Lorsque la mère d'Elise est morte, son père a mis en place tout un tas de règles visant à ne laisser aucune place au souvenir de la défunte : ne pas poser de questions sur elle, éradiquer du quotidien tout ce qui est lié de près ou de loin au Japon _son pays d'origine, et surtout ne pas entrer dans "la chambre au piano". Voilà quatre ans que ça dure : Elise n'a jamais osé enfreindre ces règles, craignant de voir son père en proie à la colère, comme à chaque fois que la tristesse le submerge. Mais aujourd'hui, elle a douze ans et elle perçoit qu'il lui faut sortir de ce carcan ; son ras-le-bol sourd et son sentiment d'incomplétude vont se téléscoper à deux temps forts de sa vie : la rencontre de Stella, une amie aussi fiable qu'excentrique, et la visite imprévue de Sonoka, la grand-mère maternelle d'Elise.
Plus qu'un roman "sur le deuil" _ce qu'on pourrait croire au premier abord, On ne dit pas Sayonara est une quête d'identité sur fond de puzzles aux pièces manquantes, une ode à l'amitié entre deux épisodes de Naruto, une histoire d'émancipation _sans crise et sans fracas, tout en douceur.
Une collègue prof de français m'avait gentiment proposé de me prêter ce livre, mais j'avais décliné, de peur de m'y plonger vu le résumé... Maintenant, je comprends mieux pourquoi elle me l'a conseillé ! Il est vraiment chouette, et pas dénué de passages drôles. Le choix de la narration à la première personne et d'un enchainement de chapitres courts donnent à ce roman un côté "journal" très crédible.

