jeudi 2 septembre 2010

L'invitation - Jim et Mermoux



Coïncidence, nez creux, folie des astres ?
Caprice des dieux?

Camembert ?
A vous de voir !
Toujours est-il que « ma pause Virgin » du jour – ah, j'avoue que ça m'avait manqué depuis deux mois ! - a sans douté été enrichissante sur le plan personnel.
En faisant un tour (d'une heure) au rayon BD, mon regard s'est porté sur un exemplaire de L'invitation de Jim et Mermoux, à moins que ce ne soit la main de Dieu qui ait d'abord saisi l'album, ou alors une facétie du présentoir.

"Mais qu'il est con ce Léo!"
Basé sur une anecdote de la vie de Jim, l'intrigue ne manque pas de surprendre. Raphaël et Helen sont réveillés en plein milieu de la nuit par une sonnerie de téléphone. Le jeune homme regrette déjà d'avoir oublié d'éteindre son portable, quand il remarque que c'est son vieux pote Léo qui l'appelle : on n'a pas idée de biper à des heures pareilles, y a intérêt à ce que ce soit grave !

Lorsque Léo lui annonce que sa voiture l'a lâché dans un coin tout paumé et qu'il attend que son ami vienne le dépanner, Raphaël est au comble de l'exaspération : pourquoi serait-ce à lui de se déplacer ? Ne paye-t-il pas une assurance, dont le rôle est justement de régler ce genre de problèmes ! De plus, Léo a eu l'intelligence de tomber en rade à deux heures de route de l'appart du jeune couple. Raphaël le rembarre et s'apprête à se recoucher, mais sa copine Helen est là pour réveiller sa bonne conscience : comment son mec peut-il planter un copain aussi facilement?

Raphaël se décide donc à le rejoindre, agacé mais secrètement heureux que Léo ait fait appel à lui. Une drôle de surprise l'attend.


Tout se passe dans les bulles

Les vignettes assombries par le cadre nocturne de l'action sont avant tout consacrées aux personnages et à leurs dialogues à propos de l'amitié. Le dessin est épuré au profit d'un contenu tellement dense qu'on en oublie l'esthétique de la forme. C'est curieux d'en arriver à se dire qu'au final l'histoire aurait pu être tout aussi efficace sous forme de récit, et pourtant c'est bien le cas ; peut-être parce que les propos sonnent particulièrement bien à mes oreilles en ce moment, peut-être aussi parce que j'ai lu l'album d'une traite.

Ce qui apparaît à travers une brochette de copains de plus ou moins longue date, c'est qu'on évolue souvent très différemment, qu'on a la mémoire plus ou moins courte, mais qu'au fond rien de ce qui a été vécu ne se perd, même si on ne se comprend plus jusqu'à passer à côté de l'essentiel. L'amitié idéale et parfaite n'existe pas, chaque amitié a sa particularité, sa part d'ombre, et s'exprime différemment. Le tout, c'est de savoir trouver la bonne dose d'humour en toutes circonstances.

Cette BD ne pouvait pas mieux tomber ces jours-ci! Elle m'a permis de me reconnaître dans certaines situations réalistes, de réfléchir, de me remettre en question, aussi. Bon, le dialogue entre Léo et Raphaël dominant/dominé (« tu es mieux que moi donc je t'admire mais en même temps je suis frustré parce que t'es vraiment trop mieux que moi!») est un peu lourd, c'est vrai. J'imagine que les lecteurs qui voguent paisiblement sur le radeau de leurs amis s'attarderont moins sur cette dimension d' « identification », et auront donc moins d'intérêt à parcourir l'album. Mais ils s'amuseront bien quand même, à défaut d'admirer les dessins.

L'invitation – JIM (scénario), Dominique Mermoux (dessins) - Editions Vents d'Ouest – Avril 2010

1 commentaire:

Audrey a dit…

Je penche pour la "folie des astres"!!^^ C'est bien, toi au moins tu as fait des découvertes intéressantes! Ma pause Virgin à moi (oui, parce que j'en ai aussi fait une hier!)ne m'a pas apporté quelque chose d'aussi glorieux! Et les astres (ici, c'est bien le cas de le dire...!) m'ont dirigé vers un petit bouquin d'un tout autre genre...! Je te raconterai! :-)
En tous cas la couverture de la BD est très sympa! ça donne envie de la lire!