samedi 11 mars 2017

MANGA - Dans la série des clubs lycéens les plus dingues : le Club des Héros dans Hero Mask 1 - Yumika Tsuru / Takashi Okabe (2013)


Les lecteurs de mangas auront constaté un élément récurrent dans leurs BD préférées, du moins lorsqu'elles se déroulent dans un établissement scolaire : la présence de clubs divers et variés, plus ou moins farfelus. Il arrive même que le personnage principal soit d'ailleurs mis à l'épreuve pour valider son admission ou non dans l'un de ces cercles fermés _celui des adeptes de la pâtisserie, des lecteurs assidus de la bibliothèque, des dessinateurs, des chanteurs... mais aussi celui des airsofteuses ou des héros... C'est le cas dans le tome d'ouverture du manga Hero Mask, réalisé en 2012 par Yumika Tsuru et Takashi Okabe.     

Le Club des Héros : Hero Mask - 1 (Tsuru / Okabe) 





L'histoire 

Transféré dans un lycée en milieu d'année scolaire, Mirai endosse l'inconfortable costume du nouveau. Il est en stress, et, comme si cela ne suffisait pas, il a fallu qu'un motard furieux lui démonte sa tronche de fragile juste avant qu'il ne pose les pieds dans la salle de classe. Autant dire que l'avenir ne s'annonce pas des plus radieux pour ce héros qui n'en est pas un. 

Pour survivre aux situations d'échec, ce petit minable semble faire appel au souvenir d'un événement qui a marqué sa petite enfance : alors que son cornet de glace venait de s'éclater la tête la première sur le bitume, le laissant larmoyant, un gars habillé en super-héros est apparu, lui a offert le sien en guise de compensation, avant de s'évaporer dans la nature. Depuis, Mirai espère secrètement que son sauveur croisera à nouveau son chemin, même s'il s'est rendu à l'évidence : le miracle ne se reproduira pas. 

Heureusement pour lui, les plus costauds ne sont pas forcément ceux qu'on croit ; lorsque sa frêle voisine de classe se porte volontaire pour tenir tête à des bonhommes qui se sont introduits dans l'enceinte du lycée, bien décidés à en découdre avec le "nouveau", il ne donne pas cher de sa peau. Il ne sait pas encore que Lilico n'est rien moins que la "sauveuse" locale, présidente d'un "Club des Héros" qui sévit au lycée. Il semblerait que ces Supermen et autres Wonderwomen offrent leurs services et leur protection à la demande ; n'est-ce pas justement ce dont Mirai à besoin ? 

"Ouais, commence pas à te faire des films !"

Le masque 

En effet, Lilico expédie en colissimo les intrus tout aussi moches, balaises et méprisants les uns que les autres, non sans avoir ménagé le suspense, Alors que nous nous sommes habitués à voir les héros balayer les "méchants" en quelques instants, notons qu'ici la jeune Lilico se retrouvera en fâcheuse posture avant de gagner la bataille. Elle ne devra son salut qu'à sa confiance en ses pouvoirs, à son fan-club composé d'élèves et de profs... et à l'arrivée imminente des flics sur les lieux de la baston.    

Intrigué, Mirai essaie d'en savoir plus en serrant de près Kurumi la vice-présidente à gros seins, également meilleure copine de Lilico. Il apprend que la devise du club est de "combattre le crime" et , en découvrant le local, il constate que le mur est tapissé de "remerciements" de la police pour la qualité des services rendus ; voilà voilà... La visite est écourtée par l'intervention de Lilico, vachement moins accueillante que sa comparse bien que dotée elle aussi de bons pare-chocs, qui traite le garçon de "minable" réduit à attendre "qu'on vienne le sauver" plutôt que de prendre les choses en main. Boum. En même temps, il fallait bien que quelqu'un lui dise ce que le lecteur pensait depuis le début !  

La vanne prend des airs de déclic pour le "nouveau" ; à la sortie du lycée, alors qu'il se lamente après cette première journée laborieuse, un masque tombé du ciel lui atterrit sur le coin de la gueule. Il décide de le mettre une fois rentré à la maison... et se fait aussitôt griller par sa petite soeur qui le prend pour un adepte du SM. Peu importe, il se rend compte assez vite que ce masque lui donne une force extraordinaire. Une force qu'il va falloir gérer ! S'ensuit une série de situations loufoques où Mirai s'extasie devant son nouveau pouvoir : les amateurs des vieilles pubs pour Crunch auront de quoi se bidonner ! 




La force se suffit-elle à elle-même ? Vous avez quatre heures. 

Mirai, alias Hero Mask, constate dès le lendemain de ses première aventures nocturnes qu'il n'est pas le seul à posséder un masque surpuissant ; Lilico et un autre élève de la classe, nommé Akira et qualifié de "crétin" par ses pairs, en ont un, eux aussi. A la différence de Mirai cependant, qui a instinctivement décidé de se servir de son accessoire pour la bonne cause, il n'hésite pas à l'utiliser à mauvais escient : d'abord pendant les contrôles et lors des compétitions sportives, histoire d'exploser tranquillement ses adversaires. mais aussi... pour brutaliser la fille qui lui plait et la forcer à sortir avec lui. Ce sale bonhomme se dessine comme un pendant maléfique de notre brave looser. Comme quoi, la force et le pouvoir, c'est bien joli, mais tout dépend de ce qu'on en fait ! Akira sera le premier adversaire auquel Mirai devra se mesurer pour gagner sa place dans le Club des Héros.  


Splendide ! 

J'ai jamais vu ce film, et j'assume.

Comme vous le savez, je ne suis pas une grande fan de mangas ; j'en lis parce que les enfants en redemandent lorsqu'ils viennent au CDI et qu'entre les insultes, les seins et les culottes qui débordent des vignettes, il vaut mieux y regarder à deux fois avant de mettre ces petites bêtes-là en libre accès ! Pourtant, les scènes d'action de ce premier tome de Hero Mask m'ont permis de passer un bon moment : qui n'a jamais eu envie d'envoyer un distributeur de boissons à la gueule de quelqu'un qui nous agace ? qui n'a jamais rêvé de démolir un édifice d'une simple pichenette ? quelle fille frêle aurait refusé le pouvoir de mettre sa race à un colosse si on le lui avait proposé ? Bref, les lecteurs et spectateurs de comics où les héros font craquer les os et les murs dans le fracas en auront pour leur prix. On appréciera également la touche "girl power" d'une BD où les plus fortes physiquement, techniquement et mentalement sont des filles... qui n'aiment guère qu'on leur dise que sauver le monde n'est pas féminin ! 

Petit bémol cependant : les jupes et pantalons à carreaux, c'est pas une bonne idée. Non que je me soucie de la mode, d'autant plus que j'ai une belle collection de chemises à carreaux dans mon armoire, mais là ! Sa mère, ça pique les yeux !  

Bienvenue au LEGTA de Chamiers ! 

TSURU, Yumika ; OKABE, Takashi. Hero Maks 1. Editions Tonkam, 2013. Coll. "Young manga". 225 p. ISBN 978-2-7595-1132-7
   

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