Ah ! Enfin la suite de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la Mer ! Bon, le premier tome de cette "nouvelle" série à succès de Robin Hobb est sorti il y a six ans au moins, mais le plaisir de la découverte ne d'en trouve pas amoindri.
Les Rivages Maudits, quelques années plus tard...
Souvenons-nous de la fin des Aventuriers de la Mer et de ses principaux personnages : la dragonne Tintaglia avait fini par lier un pacte avec les hommes du Désert des Pluies. Il s'agissait pour elle d'accompagner les serpents de mer vers leur terrain d'encoconnage afin qu'ils puissent passer l'hiver à l'abri et devenir des dragons à leur tour. La portée de reptiles volants assurerait la défense des peuples du fleuve et des Terrilvilliens contre la menace des galères Chalcèdes. En contrepartie, les humains devraient vénérer les jeunes dragons et subvenir à leurs besoins.
Une poignée de marchands, de marins, une vivenef et quelques citoyens du Désert des Pluies avaient rendu possible cette périlleuse entreprise par leur persuasion et leur courage. Ainsi le navire Parangon, commandé par Althéa et Brashen, avait joué les intermédiaires entre la dragonne volante et ses petits cousins immergés sur la route de la terre promise. Puis tous trois avaient mis les voiles vers d'autres horizons.
Les Cités des Anciens débutent alors que les jeunes dragons brisent leur cocon sous les yeux émerveillés de la population locale. Mais tous se rendent compte peu à peu que, malgré leur soif de vivre et l'agressivité qu'ils manifestent, ces rejetons ne sont pas à la hauteur des espérances. Estropiés, faiblards et mal formés pour beaucoup d'entre eux, mentalement retardés pour quelques autres, ils paient le prix fort d'une trop longue errance en mer et d'un encoconnage tardif.
Par conséquent, Tintaglia semble s'en désintéresser et laisse les "bébés" au bons soins des humains désemparés... et effrayés ! Car si les dragonneaux n'ont pas la prestance de leurs ancêtres, ils ont quand même un ventre à remplir ! Les "chasseurs" payés pour leur fournir leur viande quotidienne peinent à suivre la cadence de leurs estomacs ; ne risquent-ils pas de dévorer à belles dents la main qui n'arrive plus à les nourrir ?
Voyant que Tintaglia ne donne plus signe de vie _ et pour cause ! Elle est bien trop occupée à s'accoupler avec Glasfeu, le dragon des Glaces que Fitz et sa bande ont libéré dans le tome 12 de l'Assassin Royal !!, le Conseil du Désert des Pluies et les marchands de Terrilville décident de rompre le contrat qu'ils ont passé avec elle. Une décision radicale est alors prise : éloigner les dragons des hommes, et les emmener dans un endroit où ils ne pourront plus nuire qu'à eux-même. Mais qui va devoir se charger de cette tâche aussi ingrate que dangereuse ?
Par conséquent, Tintaglia semble s'en désintéresser et laisse les "bébés" au bons soins des humains désemparés... et effrayés ! Car si les dragonneaux n'ont pas la prestance de leurs ancêtres, ils ont quand même un ventre à remplir ! Les "chasseurs" payés pour leur fournir leur viande quotidienne peinent à suivre la cadence de leurs estomacs ; ne risquent-ils pas de dévorer à belles dents la main qui n'arrive plus à les nourrir ?
Voyant que Tintaglia ne donne plus signe de vie _ et pour cause ! Elle est bien trop occupée à s'accoupler avec Glasfeu, le dragon des Glaces que Fitz et sa bande ont libéré dans le tome 12 de l'Assassin Royal !!, le Conseil du Désert des Pluies et les marchands de Terrilville décident de rompre le contrat qu'ils ont passé avec elle. Une décision radicale est alors prise : éloigner les dragons des hommes, et les emmener dans un endroit où ils ne pourront plus nuire qu'à eux-même. Mais qui va devoir se charger de cette tâche aussi ingrate que dangereuse ?
L'épopée des inadaptés
Que fait-on lorsqu'on veut éviter d'avoir à faire le sale boulot ? On s'en décharge sur les cassos et autres illuminés, sur les gens incapables de refuser ou encore sur des particuliers désespérés au point de trouver votre corvée super intéressante ! Dans Dragons et serpents, ces profils-là seront incarnés par Alise, Sédric, Thymara,Tatou... et peut-être le marin Leftrin, capitaine de la vivenef Mataf.
Robin Hobb a choisi, comme dans les Aventuriers de la Mer, une narration à la troisième personne où l'on voit évoluer parallèlement des personnages qui ne se connaissent pas mais qu'on devine amenés à se rencontrer à plus ou moins long terme. D'abord Leftrin, secrètement détenteur d'un bloc de bois sorcier. Puis Thymara, une jeune fille née dans le Désert des Pluies et porteuse des stigmates qui auraient justifié un abandon à la naissance si son père ne l'avait tant aimée : des griffes et des écailles. Sans avenir à cause de son physique disgracieux, elle est rejetée par tous et doit se méfier de sa mère qui a déjà tentée de la tuer, l'air de rien. Seuls son vieux daron et le jeune Tatou, un ancien esclave tatoué, semblent l'apprécier pour ce qu'elle est...
A Terrilville, on retrouve avec joie le quotidien des Marchands, toujours engoncés dans leurs traditions, leurs protocoles et leur souci du qu'en dira-t-on. On se souvient d'Althéa et de son non conformisme, on découvre avec Alise une autre manière de contourner le système quand on est une femme moche et instruite. Après s'être associée d'un commun accord avec un marchand imbu de lui-même qu'elle méprise ouvertement et qui n'attend d'elle qu'un héritier, elle parvient à le manipuler assez bien pour lui arracher l'autorisation d'entreprendre un voyage au Désert des Pluies. Pour cette passionnée de dragons, c'est un rêve qui se réalise. Elle partira à condition d'être chaperonnée par le secrétaire de son mari, le gentil Sédric ; qu'importe le peu de confiance qu'on lui accorde, elle échappe ainsi à sa triste condition de femme de marchande et c'est déjà pas mal.
"Je suis peut-être moche, mais moi un richou me paye ma croisière ! |
De leur côté, les jeunes dragons sont en panique. Grâce au souvenir des générations passées qu'ils portent en eux, il ont pleinement conscience de leur faiblesse. Ils savent d'instinct qu'ils ne sont pas tels qu'ils devraient être, et les rapports au sein de leur "couvée" d'infirmes s'en ressentent. Même si les tensions règnent entre eux, tous trouvent insupportable l'idée de vivre au crochet de pitoyables humains...
Ce premier volet marque le début de ce qui ressemble fort à une épopée de bras cassés ! Ah, on est bien loin du fier marin, du preux chevalier et du majestueux dragons lanceur de flammes... Même Crocmou blessé était plus convaincant que Sintara, Ranculos (ahah... sans doute un prototype de ratage à mi-chemin entre un enculé et un spéculos ? désolée..) et les autres !
Les fans de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la Mer adoreront forcément, puisque l'histoire s'inscrit dans le même univers _dommage qu'on n'ait plus la carte des Rivages Maudits, d'ailleurs ! et que Robin Hobb arrive toujours à nous relater un contrat de mariage dans son intégralité sans nous perdre en route. Cela dit, il devient plus que jamais nécessaire de savoir où on met des pieds avant de se lancer dans la lecture des Cités : autant on pouvait lire les Aventuriers de la Mer sans connaître Fitz, autant lire les deux cycles de l'Assassin Royal en faisant l'impasse sur les Aventuriers ne risquait pas de gêner la compréhension, autant il me paraît compliqué d'"attaquer" l'oeuvre de Robin Hobb par Dragons et serpents. Si les personnages ne sont pas les mêmes dans dans les précédentes saga, la "mythologie" est posée et considérée comme acquise par le lecteur. On a l'impression que l'auteure a écrit pour son lectorat habituel avant tout... ce qui peut se comprendre, et ce qui nous arrangera bien, nous les groupies.
le prof Gilderoy Lockart, homme à fans dans Harry Potter 2 - La chambre des secrets |
Enfin, ce n'est que mon avis ! Si vous en avez d'autres, laissez un commentaire !
Vivement la suite !
Robin HOBB. Les Cités des Anciens 1 - "Dragons et serpents". Pygmalion, 2010. 336 p. ISBN 978-2-7564-0287-1
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