mercredi 25 juin 2014

Au revoir ! (1)


Je vous entends déjà : "ah ça y est, elle va enfin arrêter de nous casser les burnes avec son blog, celle-là !"

Ben non ! Pas du tout !
Aujourd'hui, les enfants, on va parler des gens qui se disent au revoir, parce qu'ils sont polis, eux !!





On ne peut pas passer toute sa vie aux côtés des mêmes personnes, sinon on s’entre-tuerait et/ou on perdrait l'envie d'aller vers les autres, ainsi que la curiosité de connaître de nouvelles personnes. Chacun a ses projets, ses contraintes, sa route à suivre, etc, bref : je vous apprends rien. Mais quitter les personnes avec qui on a passé un peu de son temps de vie reste difficile quoi qu'on en pense. Bien que ce soit plus saaiin et souhaitaaable et bla bla bla. Donc, si vous avez des méthodes pour gérer les séparations, je prends, j'achète, je récupère ; car même à force de vivre et revivre des situations quasi-similaires années après années, je n'ai jamais réussi à appréhender les départs autrement qu'en étant amère avec les personnes concernées.


Bubulle, pas d'affolation ! Je ne parle pas de rupture, juste de séparation en général (des amis, des gens que tu vois au quotidien, des lieux aussi !)   


Faute de mieux, je vais essayer de faire la liste de toutes les fois où, mes compagnons de galère et moi avons dû sortir les mouchoirs pour cause de delta du Rhône imminent. Qui sait, à force je verrai peut-être ce qui cloche. J'ai beau mettre de la distance pour ne pas trop m'attacher aux gens, le constat est le suivant : à la fin, c'est toujours un carnage !

Ne nous plaignons pas, cela dit.

J'en connais pour qui c'est pire, en ce moment-même, et c'est un peu à eux que je pense en vous racontant ma vie comme si j'étais sur un vieux Skyblog. Comment ça, ça fait pitié ? Je m'en branle ! C'est mon blog, j'y mets ce que je veux, bande de suceurs !  

A part ça : qui veut un café ?


Merci les collègues ! 

Août 1992. Après avoir passé l'été chez ses grands-parents, locataires saisonniers de la maison près de chez moi, et accessoirement cons comme des balais, ma pote Paola repart à Wattrelos, près de Roubaix. Son arrivée a d'abord été synonyme d'intrusion dans mon univers _vu qu'il n'y avait jamais personne dans cette baraque, je m'étais approprié le jardin, en toute logique. Mais on a vite trouvé des terrains d'entente.

Paola avait deux ans de plus que moi et une grande expérience de la vie, puisqu'elle avait été opérée de l'appendicite. De surcroît, elle se promenait toujours avec un baladeur cassettes multicolore ; un soir, on a écouté l'histoire de Barbe Bleue. Je n'ai pas gardé un grand souvenir de ce conte car elle m'avait filé l'écouteur qui ne marchait pas.

Mais c'était bien.

Et un jour mes cousins ils sont allés dormir chez ma grand mère, alors j'ai dormi dans la chambre du bas car j'avais prêté mon pull. 

(Non, ça c'est dans la Cité de la peur.)




Autant dire que les adieux ont été difficiles, et pleins larmes, surtout pour ma mère que je n'avais pas l'habitude de voir pleurer en août (elle se déshydrate régulièrement entre janvier et avril, mais pratiquement jamais entre mai et décembre). Paola pleurait, les vieux s'agaçaient en chargeant la Renault 25, ma mère avait les yeux rouges. Ma soeur ne captait rien, la bienheureuse. Mon père était à l'usine, et de toute façon il n'aurait pas été trop affecté par l'au revoir puisqu'il avait passé l'été à me demander, non sans un certain agacement : "Mais c'est qui, Paula, en fait ?" alors que la fille venait regarder Intervilles chez nous pratiquement chaque semaine.

De l'autre côté de la haie, mes grands parents essayaient d'attirer l'attention en avançant de quelques heures leur engueulade quotidienne.

Puis la voiture est partie dans le brouillard, en crachant un nuage de fumée ; Paola nous a fait au revoir avec sa main à travers la vitre, comme dans les films _ rigolez pas, c'est vrai ! La génitrice de mon père s'est ramassé un coquard qu'elle a pu exhiber dans le village pendant une semaine, et la vie a repris son cours.

L'année suivante et une carte postale plus tard, Paola est revenue avec ses deux gros chiards de frère et soeur de merde (Mariano et Anaïs), ce qui a considérablement mis à mal ces gros délires qu'on était bien les seules à comprendre : ils nous suivaient partout, les boulets ! Alors que, notez, ma soeur à moi nous foutait relativement la paix.

Eh ouais, ma première pote était une ch'ti. Cela explique peut-être le désir de solitude qui guida par vie par la suite. Toujours est-il que quand elle partait, j'étais effrayée à l'idée de ne plus jamais la revoir.

Et en effet, je l'ai rapidement plus jamais revue !  




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