samedi 5 février 2011

L'hérésie du mois (de janvier, en retard) - Loving Annabelle, c'est bien, mais pas top!


Beaucoup se demanderont : "Hein! de quoi elle parle? Où est le blasphème puisqu'on ne sait même pas de quoi il s'agit? Je vous répondrai que, chez les amateurs de références culturelles gaies en tous genres, qualifier ainsi le film culte qu'est Loving Annabelle peut être fort mal perçu!
Gay? Baaahh dégueuu!!!
Mais non, mais non; en tous cas, l'hérésie n'est pas là!


 Annabelle en flagrant délit de matage

L'histoire
Etats-Unis. Apparemment de nos jours, vu que les personnages ont tous des jolis portables.

Après avoir été virée de deux écoles pour des raisons disciplinaires, Annabelle, fille d'une sénatrice overbookée, est placée dans un internat aux règles strictes. Elle tombe sous le charme de sa prof d'anglais, qui est aussi, tiens donc! sa responsable de dortoir. Elle commence alors à la draguer furieusement en lui lançant des regards concupiscents pendant les cours.  

Pourquoi balance-je??
Loving Annabelle fait partie de ces films à la fois surprenants et superficiels que l'on regarde en boucle jusqu'à saturation pendant quelques mois, la larme à l'oeil, en criant au chef d'oeuvre. Surtout si on a seize ans, que les hormones font des bulles et qu'on est en pleine crise d'identité _ mais pas exclusivement! Puis l'addiction s'estompe; un beau jour, on retombe sur THE fichier avi. qui tue, alors qu'on l'avait complètement oublié tellement il était bien caché dans l'ordinateur, et c'est en le matant pour la 114ème fois qu'on se dit : "pff mais c'est nul, en fait!!"

Quand l'étonnante profondeur des personnages reste à la surface. 
Annabelle est l'héroïne du film, car sans elle, il n'y aurait jamais eu de problèmes, et rien n'aurait été possible. A son arrivée à l'internat, on lui demande de s'installer dans une chambre déjà occupée par 3 filles de sa classe : Catherine, alias la connasse de l'histoire, Colins, et une autre fille un peu cruche dont j'ai oublié le nom car elle ne sert pas grand chose. Annabelle est ce qu'on pourrait appeler une parodie de racaille, bien qu'on nous la présente comme potentiellement dangereuse : elle fume des cigarettes en écrasant le mégot sur sa botte, elle arbore un blouson en jean customisé, elle a une guitare, et elle porte un collier bouddhiste, ce qui est éminemment grave! A cause de ce dernier délit, elle sera condamnée au cours du film à porter une énorme croix bien lourde autour du cou. En résumé, une pseudo-rebelle comme on n'en voit plus!

Miss Bradley
Quelle chiffe molle cette prof! Miss Bradley (Simone pour les intimes), est une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut! Elle bouge la tête très lentement, et elle ouvre la bouche longtemps avant de parler.
Même son copain, un prof exerçant sur le même campus, aimerait vraiment qu'ils vivent ensemble, et commence à en avoir plus qu'assez de son indécision : quand se sentira-t-elle prête? Mais cette prof d'anglais coincée, poussée par le vent de la pédagogie, se sent revivre lorsqu'on lui confie la mission de remettre Annabelle sur le droit chemin. La prenant sous son aile, elle va tenter de la convaincre par tous les moyens de renoncer à son collier bouddhiste, et de canaliser l'énergie débordante de l'ado.  Les résultats seront bien au-delà de ses espérances! Pendant ses heures libres, elle s'adonne à ses passe-temps favoris: chialer dans sa baignoire, et s'étaler sur trois places à la bibliothèque pour colorier les photos qu'elle vient de développer (??). Stratégie oblige, Annabelle se sent obligée de lui dire que "ouah je ne savais pas qu'on pouvait peindre par dessus des photos!"  Pendant les cours, elle lit avec le plus grand sérieux, sourcils froncés, des poèmes de Walt Whitman à ses élèves qui la fixent bêtement, tout en faisant mine d'éviter les regards vicieux de la délinquante récidiviste. En tant que surveillante de dortoir, elle est plutôt sympa : elle laisse ses élèves jouer à des jeux à boire et veiller tard en fumant des clopes thaïlandaises.

Colins est la jeune fille en déprime qui se taille les veines et cache le désastre sous de minis chouchous en éponge. Elle est tellement attaquée que Miss Bradley lui permet de garder près d'elle son porc-épic puant, qu'elle prénomme "Prissy" qu'elle caresse avec des gants de cuisine et qu'elle sort de sa cage quand le temps le permet. Ce porc-épic connaîtra une fin aussi tragique que mystérieuse. Colins est gentille et ne juge personne. Tout le monde la prend en pitié ou se moque de son air un peu attardé, mais elle n'en tient pas compte, car Prissy, lui (elle?), ne la lâchera jamais! Elle affirme que sexuellement "elle a fait des trucs"; on n'en saura pas plus, et c'est peut-être mieux ainsi. 

C'est nous les méchants : Catherine et la Dirlo (qui répond au joli nom de Mère Immaculée)

Ah Catherine ... Dès la première scène du film, on en a la certitude : la méchante, c'est elle. Elle a une bonne tête de connasse, un regard sadique et une voix rauque faite pour véhiculer les insanités:  tout est réuni pour donner au spectateur l'envie de la secouer comme un prunier. Lorsqu'elle n'est pas en cours, lorsqu'elle n'est pas médisante ou cassante, et ce même la bouche pleine, elle peint des Numéros d'Art représentant des chats noirs sur fond multicolores. Elle aimerait bien sortir avec Annabelle, mais elle comprend vite que celle-ci a déjà quelqu'un en vue; le râteau qu'elle se mange lors de sa tentative d'approche dans la piscine (oui, c'est un pensionnat avec piscine) la rend d'autant plus aigrie. Ses vannes incisives seront à l'origine d'une méga baston avec Annabelle et oar conséquent de l'unique goutte de sang versée au cours du film. 

Mère Immaculée ressemble à Catherine mais en vieille et en blonde. C'est la tante de Miss Bradley; elle n'aime personne sauf quand elle se bourre la gueule dans ses appartements, le soir:  à ce moment-là, elle semble aimer tout le monde.

Try the punch!
Comme dirait le frère de Catherine au bal de fin d'année. Oui, il y a un bal de fin d'année dans cette magnifique école pour filles; même qu'à cette occasion, on invite des Mecs!
Try the movie, en l'occurrence. Vous avez envie d'étaler votre culture arc en ciel lors au prochain repas familial? Commencez par Loving Annabelle! Non pas parce que c'est le meilleur film dans le domaine, mais parce que c'est encore le moins rebutant : il n'est pas long, il se laisse regarder, on n'a pas besoin de faire des pauses/retour sur la vidéo pour comprendre les subtilités de l'intrigue, et en plus, l'histoire finit bien...ou à peu près bien. Disons que dans un film à forte proportion de lesbiennes, on peut légitimement parler de "happy end" à partir du moment où les personnages principaux ne se suicident pas, ne se font pas assassiner/couper la tête/tabasser/charcuter _ ce qui se produit dans la plupart des cas.
Il faudrait avoir vu Loving Annabelle au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour connaître l'histoire de la grenouille dans le seau de crème fraîche, racontée par le curé. Si vous n'êtes pas homo, vous partez avec un avantage : vous n'êtes pas obligé de visionner, et encore moins d'aimer. Vous pouvez le faire, mais c'est facultatif. Par contre, un homo DOIT posséder les bases du répertoire de Mylène Farmer, une lesbienne DOIT avoir vu les 6 saisons de L Word, même si après la saison 3 tout le monde sait très bien que rien n'a plus aucun sens, et DOIT connaître au moins le synopsis de Loving Annabelle, sinon c'est la loose totale!

Une fois que vous aurez vu ce film, plus jamais vous n'oublierez de fermer les portes à clé!

Pervers s'abstenir!
Des mineures dont l'uniforme se compose de chemises blanches à peine transparentes et de jupes assez courtes? On en a vu s'exciter pour moins que ça... Les voyeurs en manque auront l'impression d'avoir perdu leur temps, s'ils s'acharnent à regarder Loving Annabelle jusqu'au bout. En effet, ce n'est qu'après 1h d'une attente interminable qu'on a ENFIN une scène de cul. Le film dure 1h20. Et encore, ça reste de l'ordre de la supposition, car on ne voit rien du tout. Entendons-nous bien : je parle de scènes de cul homo (car je suis vraiment désolée de vous apprendre qu'il n'y a pas que dans Dawson que ça marche, mais que, oui, bien sûr, elle finit par se taper sa prof!). Il y a aussi une scène hétéro, mais dans ce type de film, ce n'est pas pris en compte.  

Cadeau ! ou pas, si le lien est mort.
http://www.megavideo.com/?v=KUTYWJB1
A la fin de la vidéo, vous avez même des bonus : diaporama d'images du film sur fond de petite musique à la con  douce , bêtisier du tournage, scènes "censurées", (on ne sait pas pourquoi d'ailleurs, elles n'ont rien de choquant), et même un début de suite! La totale, histoire qu'on arrive à faire quelque chose d'à peu près 1h30! 
Année du film : 2006
Réalisé par : Katherine Brooks (tiens, le même prénom que la méchante!)

Quelqu'un a eu la bonne idée de s'amuser avec la bande annonce collant les paroles du film sur des images du dessin animé Kim Possible, et ça donne quelque chose de rigolo, même si tout comme moi vous ne comprenez pas tout!

Info : L'hérésie du mois de février (s'il y en a une) ne portera pas sur la Saint Valentin, car c'est beaucoup trop prévisible!

4 commentaires:

Bubulle!! a dit…

Ah bon, pas d'hérésie en ce qui concerne la Saint Valentin !!??! ^^ Vas-tu pouvoir résister ??!! ;-D

Java a dit…

Ouii sans problème ;-) peut-être que je ferai un article dessus, mais ce ne sera pas l'hérésie! ^^ hi hi hi

Bubulle!! a dit…

Hum je vois !!^^ Oui c'est ce que je me disais ! :-D

Java a dit…

On verra bien; mais à force d'avoir tapé sur la Saint Valentin, je crois que j'ai fait le tour et que j'ai plus grand chose à dire ^^