Situons le contexte
Claude Taudin était un des auteurs préférés de ma mémé, pour qui la lecture était devenue une des principales occupations de ses dernières années de passage dans notre monde. A force de tourner les pages, elle avait adopté un rythme infernal et on avait pris l'habitude de disposer, tous les matins, sur la tablette proche de son fauteuil, une sélection de trois romans de taille à compléter sa journée studieuse, que seuls quelques sitcoms de TF1 pouvait interrompre.
Claude Taudin était un des auteurs préférés de ma mémé, pour qui la lecture était devenue une des principales occupations de ses dernières années de passage dans notre monde. A force de tourner les pages, elle avait adopté un rythme infernal et on avait pris l'habitude de disposer, tous les matins, sur la tablette proche de son fauteuil, une sélection de trois romans de taille à compléter sa journée studieuse, que seuls quelques sitcoms de TF1 pouvait interrompre.
Il lui importait peu d'avoir à dévorer des ouvrages qu'elle avait déjà lus, mais elle avait tout de même ses préférences. Aussi relisait-elle Ardoises et cahiers de brouillons assez régulièrement. Je me demandais pourquoi, puisque l'ambiance scolaire n'avait jamais paru soulever chez elle de nostalgie particulière. Comme je l'ai déjà dit, Mémé s'est mise à sécher l'école dès qu'elle a compris qu'elle risquait fort de lire le même livre de lecture pendant cinq ans, et dès qu'elle a pris conscience de l'état de décomposition avancé de son institutrice sourde.
Mais je m'égare. J'ai donc lu ce roman, qui repose dans la collection de littérature de terroir de Mémé depuis maintenant cinq ans.
L'histoire
Tout au long de son parcours d'écrivain, Claude Tauzin a tenu a rendre hommage aux années 50, et plus particulièrement au fonctionnement de l'école à cette époque.
Dans Ardoises et cahiers de brouillons, il n'est pas tant question d'éducation que de fin'amor entre deux jeunes instituteurs entre 1951 et 1952 dans la campagne poitevine. A la fin de l'été, Didier doit mettre son métier entre parenthèses pour effectuer son service militaire. C'est l'âme en peine qu'il quitte Guéret pour rejoindre le camp de Souge, en Gironde. Pas seulement par crainte du dépaysement, mais parce qu'il emporte avec lui le souvenir douloureux de sa fiancée disparue dans un incendie, un an plus tôt.
Pendant ce temps, Marie-Claire est affectée comme remplaçante dans une école primaire de campagne, au grand regret de son entourage. Son père dirige une usine et son futur mari Gaétan gagne bien sa vie : pourquoi veut-elle donc s'embêter à travailler, alors qu'elle pourrait tranquillement effectuer les tâches domestiques à la maison ? Pourquoi veut-elle quitter Poitiers pour apprendre à lire à des petits paysans ? Marie-Claire ne cèdera pas. Elle tient à son indépendance et entend bien échapper à un avenir de boniche.
Un jour, Didier obtient une permission de sortie et, entreprend de faire du stop pour rentrer chez lui. Un coup du sort fait qu'il se retrouve bloqué dans le petit village poitevin où vit Marie-Claire, qu'il ne va d'ailleurs pas tarder à rencontrer. Et bam, ça fait des Chocapics ! Mais pas tout de suite...
C'est arrivé près de chez vous
J'ai toujours eu un peu de mal avec ce qu'on appelle "littérature régionale", et donc, en ce qui me concerne, celle où l'action se déroule dans le quart Sud Ouest, de préférence à la campagne et dans ces époques révolues que les gens regrettent tellement ! Les histoires ont beau être intéressantes, on a l'impression qu'elles ne servent que de prétextes à la mise en vitrine d'un cadre spatio-temporel particulier propre à réveiller les souvenirs et la nostalgie d'un public âgé. Le plaisir du "ah, tiens, je connais cette endroit", et du "chez nous, on faisait pareil", trouve assez rapidement ses limites. Du coup, les auteurs misent souvent sur le plus grand réalisme des situations, mais choisissent des personnages parfumés à l'eau de rose.
Ceci dit, l'écriture est très agréable et facile d'accès ; on destine souvent cette catégorie de littérature aux personnes âgées, mais de jeunes lecteurs y trouveraient aussi leur bonheur. D'ailleurs, et c'est assez rare pour être signalé, j'ai parcouru les 180 pages en une seule fois. Un peu comme si j'avais miraculeusement hérité du don de lecture rapide de mon arrière grand-mère pour l'occasion.
TAUDIN, Claude. Ardoises et cahiers de brouillons. Biganos, Editions Encre Violette. 2004. 182 p.
Illustration prise sur Decitre.
L'histoire
Tout au long de son parcours d'écrivain, Claude Tauzin a tenu a rendre hommage aux années 50, et plus particulièrement au fonctionnement de l'école à cette époque.
Dans Ardoises et cahiers de brouillons, il n'est pas tant question d'éducation que de fin'amor entre deux jeunes instituteurs entre 1951 et 1952 dans la campagne poitevine. A la fin de l'été, Didier doit mettre son métier entre parenthèses pour effectuer son service militaire. C'est l'âme en peine qu'il quitte Guéret pour rejoindre le camp de Souge, en Gironde. Pas seulement par crainte du dépaysement, mais parce qu'il emporte avec lui le souvenir douloureux de sa fiancée disparue dans un incendie, un an plus tôt.
Pendant ce temps, Marie-Claire est affectée comme remplaçante dans une école primaire de campagne, au grand regret de son entourage. Son père dirige une usine et son futur mari Gaétan gagne bien sa vie : pourquoi veut-elle donc s'embêter à travailler, alors qu'elle pourrait tranquillement effectuer les tâches domestiques à la maison ? Pourquoi veut-elle quitter Poitiers pour apprendre à lire à des petits paysans ? Marie-Claire ne cèdera pas. Elle tient à son indépendance et entend bien échapper à un avenir de boniche.
Un jour, Didier obtient une permission de sortie et, entreprend de faire du stop pour rentrer chez lui. Un coup du sort fait qu'il se retrouve bloqué dans le petit village poitevin où vit Marie-Claire, qu'il ne va d'ailleurs pas tarder à rencontrer. Et bam, ça fait des Chocapics ! Mais pas tout de suite...
C'est arrivé près de chez vous
J'ai toujours eu un peu de mal avec ce qu'on appelle "littérature régionale", et donc, en ce qui me concerne, celle où l'action se déroule dans le quart Sud Ouest, de préférence à la campagne et dans ces époques révolues que les gens regrettent tellement ! Les histoires ont beau être intéressantes, on a l'impression qu'elles ne servent que de prétextes à la mise en vitrine d'un cadre spatio-temporel particulier propre à réveiller les souvenirs et la nostalgie d'un public âgé. Le plaisir du "ah, tiens, je connais cette endroit", et du "chez nous, on faisait pareil", trouve assez rapidement ses limites. Du coup, les auteurs misent souvent sur le plus grand réalisme des situations, mais choisissent des personnages parfumés à l'eau de rose.
Ceci dit, l'écriture est très agréable et facile d'accès ; on destine souvent cette catégorie de littérature aux personnes âgées, mais de jeunes lecteurs y trouveraient aussi leur bonheur. D'ailleurs, et c'est assez rare pour être signalé, j'ai parcouru les 180 pages en une seule fois. Un peu comme si j'avais miraculeusement hérité du don de lecture rapide de mon arrière grand-mère pour l'occasion.
TAUDIN, Claude. Ardoises et cahiers de brouillons. Biganos, Editions Encre Violette. 2004. 182 p.
Illustration prise sur Decitre.
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