jeudi 24 octobre 2024

[LECTURES DE VACANCES] Drôles de questions pour vivre ensemble - Collectif (2021)

Drôles de questions pour vivre ensemble

Ouvrage collectif auquel ont participé Sylvie Baussier et Halfbob, entre autres. 

Fleurus, 2021


Une fois n'est pas coutume, voici un livre documentaire pour la jeunesse qui aborde différentes facettes de la vie en société. 

Epais de 190 pages, Drôles de questions pour vivre ensemble soulève, comme son titre l'indique, les questions que les enfants peuvent se poser sur la famille, l'école, les droits et les devoirs de chacun, les réseaux sociaux... A chaque fois, une réponse claire et concise est apportée en quelques paragraphes agrémentés d'illustrations et de petits encarts de type "le saviez-vous ?". 

Au début, j'ai eu quelques craintes en feuilletant l'ensemble, redoutant que la succession de questions / réponses sur une page ou une double page cause un effet fourre-tout et rende difficile la consultation, dans le cas d'une recherche d'informations pour un exposé, par exemple. Mais en fait, ça va : le livre est bien structuré en 6 grands chapitres thématiques reconnaissables par un code couleur, et le sommaire est assez détaillé pour qu'on puisse s'y retrouver facilement. 

"Qui est "normal"?"

"Pourquoi paie-t-on des impôts ?"

"Pourquoi écrit-on de gauche à droite ?" 

"Combien serons-nous en 2050 ?"

Un poil provocatrices (sciemment), les questions suscitent bien la curiosité et les réponses me semblent satisfaisantes et adapté aux 12 ans et plus. On n'échappe pas à certaines maladresses sur certains points (mais rien de bien méchant à mon sens) et le format ne laisse pas de place à la citation des sources _ même si on sent bien que les réponses sont documentées. Le chapitre sur les réseaux est vraiment pédagogique et instructif, même si le livre a déjà 4 ans _ce qui est déjà vieux à l'ère d'Internet.  

Qu'elles soient philosophiques ou bien plantées dans le concret, ces "drôles de questions" vous permettront forcément d'apprendre quelque chose ou au moins d'y réfléchir. 


[JEU SWITCH] Pigeon Simulator

Cet été, je me suis trouvée une console Switch d'occasion. Depuis j'y ai joué quatre ou cinq fois, seulement, mais j'espère bien trouver le temps de la rentabiliser, un jour. 

Pigeon Simulator 



GameToTop CC. 2024 

Switch

Le jeu : 

Vous êtes un petit pigeon tout mignon, et vous devez gagner un maximum de points en butant des gens... 

soit à la force de votre bec, 

soit à l'aide d'armes lourdes récoltées au cours de vos pérégrinations, 

soit en leur pétant à la gueule _ cette dernière option étant de loin la plus destructrice. 

Pour ce faire, il faudra arpenter les rues d'une ville toute pimpante à la recherche d'êtres humains susceptibles de poper çà et là, en prenant bien soin d'éviter les policiers qui n'hésiteront pas à vous tirer dessus à bout portant. Par chance, il suffit d'un ou deux battements d'ailes ! Alors, surveillez bien votre jauge de stamina et tentez de gagner vos 5 étoile, ça a l'air important. Pourquoi, je ne sais pas... Quand mon pigeon les a atteintes, il ne s'est rien passé de spécial.

Sauf erreur de ma part, y a rien de plus à faire (pas de quêtes, pas de niveaux)... La partie se termine quand vous mourrez sous les balles des flics ou, plus probablement, en vous explosant sur une voiture. 




Avis : 

Les critiques sont unanimes : ce jeu est tout pourri et le fait qu'il soit payant scandalise beaucoup de monde (12,99€, mais je l'ai trouvé en promo à 0,99€ _ça veut dire ce que ça veut dire). 

Malgré tout, je l'ai bien aimé car : 

- le héros est une volaille, poulet power ! Voir des personnes fuir devant un pigeon armé d'un bazooka, ça me convient... A savoir que vous avez le choix entre rose et gris pour la couleur de votre oiseau dévastateur. 

- on peut faire durer une partie très très longtemps sans stress, c'est relaxant. Coupez le son si vous ne voulez pas avoir la musique de fond en tête toute la journée ! 

- un jeu intéressant pour un débutant qui veut se familiariser avec les fonctionnalités de sa console. 



mardi 13 août 2024

[LECTURE DE VACANCES] Le porteur de mort - 1 - "L'apprenti" - Angel Arekin (2014)

Après mon coup de cœur pour la saga de l'Assassin Royal dont je vous rabats les oreilles depuis 2010, il m'a toujours été difficile de retenter de lire de la fantasy, et encore plus d'en parler ici. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. 

Cet été cependant, j'ai retrouvé le tome 1 de la série Le Porteur de mort, écrit il y a une dizaine d'années par une autrice française du nom d'Angel Arekin, qui m'était totalement inconnue jusque là. La fiche Babelio de cette dernière indique qu'elle est de Brive, ce qui veut dire qu'on est presque voisines Par conséquent, j'aurais été bien embêtée si j'avais dû tailler son livre, mais la question ne s'est pas posée puisque j'ai finalement beaucoup apprécié cette lecture. 

L'histoire 

Le royaume d'Asclépion n'est plus ce qu'il était : assailli par les brigands de grands chemins et les ennemis du pouvoir en place, sa population commence à ressentir les effets d'une protection armée insuffisante. 

Pour remédier à cela, le Régent décide de recruter parmi les jeunes hommes du peuple des apprentis guerriers qui rejoindront, s'ils réussissent la formation, la guilde des Tenshins. Ces derniers ont un rôle de défenseurs militaires et de conseillers politiques : ils sont donc extrêmement puissants et surtout immortels ! 

Beaucoup de petits paysans donneraient cher pour être choisis ; ce serait leur seule chance de sortir de leur condition modeste. Beaucoup, mais pas tous : Seïs Amorgen fait partie de ceux qui n'en ont rien à battre. Il faut dire qu'entre les beuveries, les nuits au bordel et les trafics en tous genres, il a déjà de quoi s'occuper. Son sort inquiète ses parents, ses frères et sa cousine Naïs _retenez bien son nom ! bien plus que cette soudaine opération de recrutement de Tenshins qui n'avait pas eu lieu depuis des siècles, et qui ne présage rien de bon. 

Devinez quoi, Seïs va faire partie des heureux élus ! D'abord réticent, il va finalement se rendre à Mantaore, haut lieu de formation des Maîtres, pour commencer son apprentissage. Ce premier tome du cycle (qui en compte 6) sera en partie consacré au déroulé de ce séjour initiatique, entre découverte de soi, des autres apprentis, actes de rébellion et entraînements physique. 

En parallèle, on suit l'évolution de la famille Amorgen et des bouleversements qu'elle va connaître au fil des chapitres, sur six ans environ : l'un des fils va se découvrir sorcier (c'est pas une bonne nouvelle) ; Naïs la cousine orpheline au caractère bien trempé semble aussi pourvue de certains dons, bien qu'on n'en sache pas plus. 

A la fin de l'Apprenti, le mystère reste entier sur plusieurs niveaux ; je ne sais pas vraiment quoi en dire pour l'instant, car ce tome sert a introduire l'univers du roman. C'est nécessaire, mais forcément ça laisse moins de place à l'action. Cela dit, les dernières pages laissent entrevoir un 2ème opus prêt à décoller en trombe. On sait pas encore trop où on va, mais on y va...

Une porte d'entrée vers la fantasy

Si vous aimez les romans d'heroic fantasy, foncez car il y a tous les ingrédients : le décor médiéval, les soldats musclés au régime pain fromage viande séchée nuit dehors fumette, les cheveux en bataille, les filles qui n'ont peur de rien, la carte du royaume au début, le sorcier, le roi, le faux clodo, le maître d'armes un poil tortionnaire, la pierre magique qui envoie du pouvoir mais qui détruit en même temps.... 

Fans de l'Assassin royal, vous aussi ? "L'Apprenti" vous rappellera de bons souvenirs, bien que l'histoire ne soit pas du tout la même ! 

Le porteur de mort constitue une bonne initiation pour qui n'est pas familier de ce type de romans ; c'est agréable à lire et plus accessible que l'œuvre de Tolkien _ qui a considérablement inspiré Angel Arekin, d'après ce que j'ai pu lire ça et là.

La plus-value de ce livre : les personnages, principaux et secondaires, très humains, et donc très réalistes. Ils souvent bien creusés. L'apprenti-tenshin rouquin nommé Lampsaque est mon préféré. Tous s'expriment de manière assez crûe ! 

Le point qui m'a fait un peu tiquer : la relation ambigüe entre Seïs et Naïs reste perturbante pour le lecteur _elle l'est aussi pour les personnages, et Angel Arekin l'exprime très bien. J'imagine qu'on ne connaît pas tout de leurs sentiments et de leurs liens familiaux pour l'instant, et que beaucoup d'éléments clefs s'éclairciront dans les tomes suivants. 

Mon seul regret est de l'avoir laissé moisir plus d'un an dans la bibliothèque.


Angel Arekin 

Le porteur de mort - 1 - L'apprenti 

2014

Photo : édition Le livre de poche. 


Avec ses 788 pages, cet ouvrage peut participer au challenge "Les épais de l'été 2024" organisé sur le blog de Dasola. N'hésitez pas à aller y faire un tour ! 





vendredi 9 août 2024

[LECTURE DE VACANCES] Le Sel de tous les oublis - Yasmina Khadra (2020)

Le Sel de tous les oublis 

Yasmina Khadra (2020)


Adem est instituteur près de Blida ; lorsque sa femme le quitte pour rejoindre un autre homme, son univers s'effondre. 

Il décide de quitter ses derniers gages de stabilité, à savoir sa maison et son métier, et de marcher droit devant lui. Il n'emportera dans son périple que ses économies et un cahier. Ou va-t-il ? Que cherche-t-il ? Il n'en sait rien. 


Nous le suivrons dans sa traversée d'une Algérie tout juste indépendante _l'histoire se situe entre 1963 et 1965_, au gré de ses nombreuses escales et rencontres plus ou moins heureuses, souvent improbables : asile psychiatrique, hameaux, nain en quête d'affection, chantier d'ouvriers... A chaque fois, l'échange est fastidieux, souvent douloureux pour un Adem en passe de devenir un clochard solitaire et hargneux. Pourtant, il doit parfois se résoudre à accepter l'aide de son prochain. 


Le roman se découpe en deux parties. La première raconte l'errance d'un héros au sort peu enviable : ce n'est pas pour rien que la couverture du livre fait référence à Don Quichotte. Dans la seconde, moins souvent évoquée dans les résumés et critiques, Adem pose ses valises (malgré lui) et révèle son humanité retrouvée, pour le meilleur et pour le pire. 


Difficile de donner mon avis sur Le Sel de tous les oublis car j'ai été extrêmement troublée par pas mal de personnages et de situations qui m'ont donné matière à réfléchir : le nain Mika est aussi généreux que le héros Adem est détestable ; les deux femmes de l'histoire, Dalal et Hadda se font écho et reflètent par leur choix différents la condition des femmes à cette époque.  


Le Sel de tous les oublis parle sans ambages de fragilité psychologique, des handicaps physiques ou induits par la société, les traditions, mais surtout de liberté.  

A lire absolument SI vous avez le cœur bien accroché !

Il a été chaudement recommandé par ma collègue prof d'arts plastiques (=ça veut dire qu'il est bien). J'espère avoir le temps de me le refaire avant de le lui rendre ! 

lundi 5 août 2024

[LECTURE DE VACANCES ] Boy Erased - Garrard Conley (2016)

Le bac, l'entrée à l'université, les désillusions et la découverte d'un nouveau champ des possibles... Mon souvenir de 2004 est celui d'une année bien particulière. Alors forcément, j'ai été assez troublée de constater en lisant Boy Erased qu'elle avait été tout aussi cyclonique pour Garrard Conley, un fils de pasteur américain qui avait le même âge que moi à l'époque, et qui est devenu écrivain, depuis.


Enfant unique d'une famille d'évangéliques baptistes, Garrard a grandi dans la foi et le respect des conventions. "Honorer son père et sa mère" aura été son GPS de vie pendant dix-huit ans, jusqu'à ce qu'il entre à l'université. Loin de sa famille et de sa communauté, il peut enfin prendre un peu de distance avec une religion qui lui pesait inconsciemment, rencontrer des jeunes issus d'autres milieux culturels, et verbaliser son attirance pour les mecs. Manque de pot, sa première expérience va mal tourner et il va se faire violer par un autre étudiant. Ce dernier, chrétien intégriste et surtout déjà coupable d'une agression sur un gosse, va se couvrir en outant Garrard à ses parents.

Le procédé est sordide mais efficace : les parents de Garrard vont tenter de remettre leur enfant dans le droit chemin en l'inscrivant à Love In Action, un centre où il pourra suivre une thérapie de conversion en 15 jours. C'est le déroulement de ce séjour "vers la guérison" que l'auteur nous raconte, ainsi que tous les événements plus ou moins anecdotiques qui l'ont amené là. 

Boy Erased est bien un récit autobiographique, et pas un roman. Même si les faits ont 20 ans, les propos rapportés (et dénoncés) par l'auteur _que ce soit dans la sphère familiale ou parmi les "ex-gays" et les modalités du programme de LIA restent flippants. Pas sûr que beaucoup de choses aient changé, depuis. 

Pour qui n'est pas pratiquant, ce livre est très instructif sur la religion, les façons de la vivre ; on voit bien dans quelle mesure elle peut impacter le quotidien. Il est longuement question du film La passion du Christ sorti au cinéma avec un certain fracas, je me souviens ! 

Enfin, les mémoires de Garrard Conley sont d'une grande justesse _me semble-t-il, dans l'expression des bouleversements internes qu'il a endurés. Entre l'envie sincère de s'intégrer dans une communauté et celle de tracer son propre chemin, pas facile de faire son choix sans ressentir un certain mal-être... 

Mon avis est à prendre avec des pincettes : je me suis beaucoup identifiée au narrateur, notamment dans ses phases de doutes, dans ses troubles _il devient addict à la course à pied, à un moment_, et dans son habileté à mener une "double vie" entre université et famille. 

Je ne sais pas si vous aimerez autant que moi, du coup, mais dans tous les cas, c'est un objet littéraire qui vaut le détour. 

Le livre a été adapté en film, en 2018. Il est sur Netflix. 


Photo : Garrard Conley. Boy erased. Autrement, 2019. 376 p. 978-2-7467-5034-0

dimanche 28 juillet 2024

[EXPOSITION] The Art of the Brick - Paris

Derniers jours pour aller voir The Art of the Brick aux Galeries Montparnasse à Paris ! 

Il s'agit d'un exposition d'œuvres intégralement faites avec des briques de LEGO par Nathan Sawaya, un ex-avocat américain reconverti en artiste à plein temps. 

Au fil de la visite, on reconnaît d'abord des tableaux et des sculptures célèbres fidèlement reconstruits en lego, de tous les horizons et de toutes les époques, du Penseur de Rodin à la Joconde, de Michel Ange à la tapisserie de Bayeux en passant par le cheval de Lascaux. 

Puis apparaissent les créations originales et encore plus fascinantes de N. Sawara, qui s'attache à exprimer l'humanité sous toutes coutures : une salle met en scène des sculptures associées à des états d'âmes, une autre des petits crânes qui semblent faire référence aux catacombes.

 Enfin (et c'est mon coup de coeur de l'expo), l'artiste a fabriqué plusieurs parties du corps humain et les a retravaillées avec le photographe Andrei Duman pour en faire une représentation imagée. Ainsi vous pourrez admirer un estomac, des poumons, un coeur, une main en 3D. Spoiler : y a pas de teub en LEGO, mais ne soyez pas déçus pour autant. 

C'est vraiment un spectacle impressionnant.

J'ai été assez séduite par le message de l'artiste : pas besoin de beaucoup de matériel ni d'outils sophistiqués pour créer et s'exprimer ; un boîte de LEGO basic suffit (enfin, un peu plus qu'une boîte !)














Fermeture de l'exposition le 11 août. 

Prix de l'entrée : compter dans les 20€ plein tarif pour un adulte. 



vendredi 26 juillet 2024

[MANGAS] Street Fighting Cat - 1 (2017) / Ken'en, comme chien et singe - 1 - (2018)

Cet article est le 501ème...Voilà déjà quinze ans que ce blog m'accompagne, même si je l'alimente un peu plus rarement maintenant, faute de temps. 

Voici deux mangas marrants et bien survoltés qui seront au CDI à la rentrée prochaine !


Street Fighting Cat - 1

SP Nakatema

Doki-Doki, 2017 


Qui n'a jamais été réveillé au milieu de la nuit par deux chats qui se foutent sur la gueule ? 

Le mangaka SP Nakatema a fait de ce miracle de la nature une sorte de furyo animalier tout à fait distrayant.  

Lorsque les humains dorment ou ont le dos tourné, les chats de gouttière reprennent le contrôle des quartiers de la ville de Sakura. Leur qualité de vie et les rapports qu'ils entretiennent dépendent de leur place dans la hiérarchie féline, et de leur capacité à respecter les codes d'honneur. Une sorte de société de yakuzas, version chats : alors que certaines bandes ont le monopole des rues et des poubelles de restos, les faibles et les marginaux doivent s'écraser ou faire les larbins pour survivre. 

Hige, le héros, appartient à cette dernière catégorie. Il s'en prend plein la tronche et pense même à en finir avec la vie. Sa rencontre avec Nabunaga, un ancien chat domestique à la carrure colossale va lui donner un peu de répit. Tous deux vont s'associer et se compléter : le malingre va aider le petit nouveau à se repérer dans un milieu qu'il connaît mal, tandis que le costaud va s'occuper de la partie "patates et coups de griffes". 

Serait-ce l'aube d'une vie meilleure pour ce binôme des extrêmes ? Ils ne sont jamais que deux contre une multitude de durs à cuire ! 

Très sympa et sans prise de tête ; ça change des histoires de chatons inoffensifs ! Les chats sont dessinés de différentes manières en fonction des situations, allant du presque kawai au guerrier taillé en serpe. On devine un dessinateur amateur et connaisseur de félins. 

Une bonne lecture de vacances pour les grands et les petits. 

A noter que c'est une série assez courte (4 tomes) _donc particulièrement pratique pour un CDI de collège !


Ken'en - Comme chien et singe - 1 

Fuetsudo / Hitoshi Ichimura 

Doki-Doki (2018) 


Photo prise au parc des Buttes Chaumont


Japon, sans doute au Moyen-Age. 

Alors qu'il traverse le pays afin de parfaire son initiation, le jeune moine Benzon arrive dans le petit village de Mitsuke, où les habitants sont encore chamboulés par la malédiction qui vient de les frapper : un mononoke (une sorte d'esprit) leur a fait savoir qu'il ne les laisserait pas en paix tant qu'on ne lui aurait pas sacrifié une jeune fille.  

Benzon part donc en quête d'un exorciste ; on lui recommande un certain Hayate... qui s'avère être un gros chien blanc. Il est bien étonné, mais bon, pourquoi pas. Le jour de l'offrande, le chien est stratégiquement caché dans le cercueil censé renfermer la jeune fille et déposé à l'endroit prévu. 

Effectivement, quelqu'un vient : il s'agit d'un kakuen, un être vivant mi-singe mi-humain qui n'existe qu'en version mâle et qui doit donc, de temps en temps, enlever une fille pour pouvoir faire perdurer l'espèce. 

Ce kakuen-là s'appelle Mashiro, il est plutôt pacifique et n'a pas envie de se marier. Alors, quand il découvre le chien, c'est le coup de foudre : il l'adopte aussitôt, oubliant même pourquoi il était venu. Sauf que Hayate est en fait un reiken "mi-homme, mi-chien", et peut changer d'apparence en fonction de ses besoins. Mashiro va vite voir que cette bête-là n'a pas du tout envie d'être tenue en laisse !  

Nous allons suivre les aventures et les déboires de Mashiro, partagé entre son sens des responsabilités envers les autres kakuen de sa tribu et le rejet de leurs traditions archaïques. Il doit aussi gérer son attachement pour Hayate _qui le tyrannise pas mal !  

A travers ce seinen, les auteurs ont réussi à traiter des sujets profonds (le sort des femmes, le consentement, concilier ses intérêts et ceux d'un groupe, cacher son identité...) sans le dépouiller d'une certaine légèreté ! Les personnages sont attachants ; Mashiro et Hayate s'envoient vanne sur vanne, et les blagues ne manquent pas ! 

Graphiquement, les décors en pleine nature, entre mers et forêts, sont superbes.