Voici le compte-rendu de lecture de deux albums de BD (européenne, cette fois-ci), découverts grâce au podcast le One Eye Club. Je suis en train de me taper tous les épisodes mis en ligne depuis une dizaine d'années, ça donne quelque chose d'assez marrant d'écouter l'actu de la bande dessinée avec une décennie de recul !
Maudit Victor
Benoît Preteseille
Editions Cornelius, 2011
Tout commence par une lettre ancienne, trouvée dans un tiroir par quelqu'un qui fait du tri : elle nous raconte, bribes par bribes, le parcours étrange et tragicomique de Victor G., un jeune homme qui aurait été artiste peintre au XIX° siècle.
Fasciné par l'oeil de verre prétendument magique de son oncle, le petit Victor se rend volontairement borgne, lui aussi. De cet acte irréfléchi vont découler des rencontres improbables et un destin complètement WTF. D'aventure en aventure, il va devenir peintre malgré son handicap, conforté dans ses aspirations par une artiste qui a elle-même un trou dans le ventre, avant qu'une nouvelle malédiction ne l'empêche de dessiner autre chose que des chevaux, ce qui est pas mal réducteur. Il arrivera tout de même à se faire une place parmi le gratin parisien cultivé, soutenu par une gentille comtesse... qui n'a peut-être pas misé sur le bon cheval.
Maudit Victor est BD en petit format marrante, avec de belles planches... mais tellement expéditive (150 p.) que je reste sur ma faim. Le côté décousu de l'histoire, qu'on sent pleinement assumé, aurait pu avoir son charme si l'histoire de Victor s'était développée sur deux ou trois volumes, le temps qu'on en sache un peu plus sur le héros, et sur tous ces personnages secondaires intrigants qu'on croise une fois et qu'on ne revoit plus jamais !
Un OVNI a regarder passer, même s'il va beaucoup trop vite !
Sherlock Holmes n'a peur de rien - 1 - Baker Street
Pierre Veys, Nicolas Barral
Delcourt, 2004
Tant pis si je l'ai déjà exprimé un tas de fois : Sherlock Holmes et son univers m'ont toujours laissée de marbre. Bizarrement je me dis encore que, peut-être, un jour, ça va changer, et je continue de m'accrocher à ses réécritures sans trop savoir pourquoi. Bien sûr, j'ai su admirer Dans la tête de Sherlock Holmes, l'incroyable diptyque en BD, et me laisser prendre par l'adaptation en série (celle avec Benedict Cumberbatch), mais ça ne va pas plus loin : l'atmosphère est trop sombre, trop glauque, trop sérieuse à mon goût.
Du coup, je me suis quand même laissée tenter par le premier tome de la série BD Sherlock Holmes n'a peur de rien parce qu'à la différence des autres versions déjà rencontrées, elle est humoristique _et ne se prend pas au sérieux.
On retrouve bien notre binôme traditionnel (Holmes la star de l'enquête, Watson l'éternel second), les lieux-clefs (Baker Street, les clubs..) et autres têtes emblématiques du folklore comme l'inspecteur Lestrade et Mre Hudson.. mais agrémentés d'un grain de folie fort appréciable.
Qui a poussé Lord Beverege par dessus bord alors qu'il naviguait tranquillement sur la Tamise ? Pourquoi le colonel Norton est-il mort subitement ? Watson piqué par une méduse est-il toujours Watson ? L'album propose plusieurs histoires farfelues dans lesquels le célèbre Holmes a réponse à tout, se distinguant autant par son imagination débordante que par son sens de la déduction.
Le mythe est bien revisité ! Avis plus que positif, il n'est pas exclu que je me m'attarde sur la suite !
Même au CDI, ça passe !