Ca me dégoûte de voir le père de mes neveux leur gueuler dessus en disant "c'est pas à moi de tout faire, maintenant je suis seul à m'occuper de vous, donc vous devez vous occuper de moi aussi", alors qu'ils ont 7 et 9 ans, et qu'il en a presque 50.
Ma sœur n'aimerait pas que les choses se passent de cette manière.
Je sais bien qu'il ne vit pas une situation facile ; certes, il n'est pas sincèrement attristé par la mort de Marine, et quelque part, tant mieux pour lui et pour les enfants : cela lui laisse assez d'énergie pour se consacrer à leur bien être. La difficulté d'élever deux gosses est bien réelle, dans tous les cas, et je serais moi-même bien incapable de m'en sortir. Mais elle serait sans doute moindre s'il s'était un peu plus intéressé au quotidien de ses gosses avant qu'il ne réussisse à user ma soeur jusqu'à la corde, et avant que le pire n'arrive.
C'est lui l'adulte, il ne doit pas l'oublier ; d'ailleurs, il sait le rappeler lorsque ça l'arrange.
Rien ne me soulagera de la perte de Marine. Mais voir sa crapule de copain rétamé me donnerait l'illusion d'une forme de justice.
Deux mangas très bien pour les collégiens !
Nikuko du port de pêche - 1
Kanako Nishi / Sugisaku
2025
Rue de Sèvres, Coll. Le Renard Doré
Dans un village portuaire japonais où les gens vivent tous "comme il faut", l'arrivée d'une famille monoparentale est déjà un petit événement ! Alors forcément, le binôme formé par l'exubérante Nikuko, 38 ans, et la (trop) raisonnable Kikurin, sa fille de 11 ans, a de quoi intriguer. Pourtant, toutes deux trouvent tant bien que mal leurs marques dans ce microcosme, grâce à leur volonté et à leur optimisme.
C'est la petite Kikurin qui raconte l'histoire, portant un regard plein d'amour mais empreint de perplexité sur une mère au parcours chaotique, très gentille, travailleuse mais un peu immature, toujours prompte à faire la fête après son service au restaurant... au risque de tomber entre les griffes d'hommes mal intentionnés. Consciente de la candeur de Nikuko, l'enfant a dû faire un croix sur son insouciance si bien qu'on se demande parfois qui est l'adulte, et qui s'occupe de qui.
De son côté, Kikurin doit aussi gérer seule ses problèmes d'enfant _choisir (ou pas) son clan de copines, absorber les regards des garçons et les remarques faites sur sa mère... tout en se ménageant des moments de solitude, qu'elle réserve à la lecture.
Un manga "vis ma vie à la campagne", ni trop dur, ni trop doux _comme le dessin de Sugisaku, qui aurait pu être chiant mais qui ne l'est pas, bien au contraire.
Sakamoto Days - 1
Yuto Suzuki
Glénat, 2022
Tout plaquer et partir ouvrir une épicerie dans la banlieue de Tokyo !
C'est ni plus ni moins ce qu'à fait Sakamoto, un ancien tueur à gages virtuose de la gâchette qui, un beau jour, a fait le choix de se ranger pour se marier, fonder une famille, et devenir gérant de supérette.
Les mafieux du secteur s'émeuvent de sa décision, et ne comprennent pas pourquoi cet '"Assassin légendaire" longtemps admiré et redouté a troqué le pistolet contre la scanette. Quelles que soient ses raisons, il doit à présent être éliminé : c'est la règle, on ne peut quitter le milieu que les pieds devants.
Mais Sakamoto n'a pas l'intention de se laisser abattre : l'arsenal est à portée de main sous le comptoir, et, s'il a pris quelques kilos ces derniers temps, il a gardé tous ses réflexes. La bagarre n'est plus son délire, mais s'il doit se défendre, il le fera ! Comme vous le savez, les gens ne viennent jamais tant vous chercher des noises que lorsque vous aspirez à la quiétude...
Au fil des chapitres, deux personnages rejoignent le cocon de Sakamoto, sa femme et sa fille : Shin, un jeune assassin télépathe au grand cœur, Shao, une orpheline survoltée. Tous deux vont se retrouver embauchés à l'épicerie...
Ce shônen a l'avantage de démarrer au quart de tour, sans passer trop de temps sur la présentation du décor et des personnages. Souvent, les premiers tomes de séries sont assez descriptifs, mais ici ce n'est pas le cas : on sait juste ce qu'on doit savoir pour comprendre l'action à venir, et c'est appréciable.. C'est léger, dynamique, sans prise de tête. La castagne est forcément au rendez-vous mais sans être aussi dure à regarder que je ne le redoutais.
Le personnage de Sakamoto est assez intriguant. Flegmatique, peu loquace, le regard littéralement masqué par les lunettes au verres épais, son visage peut vous évoquer aussi bien Dahmer que Hollande. C'est certain, ce type-là ne nous a pas tout dit !
L'anime va sortir sur Netflix (si ce n'est déjà fait).
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