Rose-Marie et moi... bah, rendons à Rose-Marie ce qui est à Rose-Marie, à la base, c'est son idée, pas la mienne hein !! Depuis, nous avons quatre élèves, deux 5èmes et deux 6èmes. Rigolez si vous voulez, ils ne sont pas nombreux mais ils sont bien là ! Du moins pour l'instant, hum.
Le soir où nous avons travaillé sur la fiche-projet, j'ai reçu Intermittent de la life, de Romain Noël, suite à ma participation à l'opération Masse Critique spéciale BD de Babelio. Profitons-en pour remercier au passage les éditions Sol y Lune _qui m'ont aussi fait cadeau d'une mini sacoche au poil pour ranger mon Barcode Battler, de deux pins et d'une carte personnalisée, la classe ! ainsi que l'équipe de Babelio, sans qui rien n'aurait été possible !
Bref, ça m'a fait rire de découvrir cet album dans lequel Romain Noël met en scène ses anciennes galères de graphiste intermittent du spectacle, car l'une de nos journalistes en herbe se proposait de faire un article sur le métier de mangaka _secteur porteur à souhait, n'est-il pas ? Si je le lui prêtais, pour voir ? En parcourant les premières pages, je me suis dit qu'il valait peut-être mieux la laisser rêver encore quelques temps, en fait...
Barcode Battler... Mes parents avaient douillé pour ça ! |
Bref, ça m'a fait rire de découvrir cet album dans lequel Romain Noël met en scène ses anciennes galères de graphiste intermittent du spectacle, car l'une de nos journalistes en herbe se proposait de faire un article sur le métier de mangaka _secteur porteur à souhait, n'est-il pas ? Si je le lui prêtais, pour voir ? En parcourant les premières pages, je me suis dit qu'il valait peut-être mieux la laisser rêver encore quelques temps, en fait...
La vie, c'est pas Bakuman !
Par le passé, nous avions évoqué le très intéressant tome 1 de Bakuman, de Takeshi Obata, où l'on avait vu deux lycéens aux caractères très différents se découvrir une passion commune pour le manga : l'un savait dessiner, l'autre avait des idées, leur collaboration allait nécessairement aboutir au succès malgré les embûches... Eh bien, si le shonen propose comme Intermittent de la life une réflexion sur le métier d'artiste, la ressemblance s'arrête là !
A travers une douzaine de sketchs généralement dépliés sur trois ou quatre planches, voire moins, Romain le diplômé d'une école d'infographie nous raconte avec humour sa vie pas toujours simple d'artiste "intermittent du spectacle". Son entrée dans l'univers de la pub, ce terrain de jeu où il va pouvoir déballer tous ses talents ? Une pure succession de baffes ! Les patrons deviennent littéralement des bourreaux _ voir ("I had a dream"), des feignasses qui abusent de leur statut ("Le monde impitoyable de la pub"), des psychopathes par qui on est bien contents de ne pas avoir été recruté, finalement ("Entretien"). Malgré les heures sup non payées, le manque de respect des chefs, et même si la métaphore de la prison est filée sur tout l'album comme une pizza trois fromages pour évoquer le lieu de travail, Romain, son gros crâne et ses lunettes de super-héros gardent la foi : "je kiffe mon taf, je kiffe mon taf", se répète sans cesse le personnage, gouttes de sueur à l'appui.
A la maison
Enfin, toute cette torture, c'est quand la vie est belle et que le boulot tape à la porte ; donc, pas toujours. Le reste du temps, Romain est à la maison tandis que madame est au boulot _ et a priori, elle a un "vrai boulot", elle, avec des horaires et tout. Du coup les codes de la société patriarcale s'inversent et l'auteur traite superbement la situation dans le strip "Un jour comme un autre", où le graphiste lave, range et cuisine en attendant le retour de sa copine... qui voudra baiser sans tenir compte de son mal de tête et s'endormira juste après. A réinvestir immanquablement en situation pédagogique _ bon, pour les 6ème - 5ème, on pourra faire abstraction des vignettes où ils sont représentés au pieu, encore que.
Fallait oser !
Pour être franche, je ne suis pas hyper fan du dessin de Romain Noël, c'est ainsi. Par contre, j'ai une grande admiration pour cet artiste qui balance pas mal de vérités dures à entendre sur un univers professionnel qu'on imagine souvent édulcoré, où le non-dit et l'hypocrisie font clairement partie du jeu. Les métaphores dessinées sont aussi bien trouvées : les clients ont des têtes de pingouins, les équipes de publicitaires sont des moutons, le bureau du graphiste est une cellule de prison visitée par un bourreau,.. Le tout en gardant le sourire, s'il vous plait _même c'est un sourire jaune cocu ; en effet, comment survivre à cette drôle de life, sinon en rigolant et en entretenant son âme d'enfant... fan de skate et de Goldorak ? Cet album petit format tout beau et tout plein de vignettes colorées se mange comme un Ferrero Rocher _bah quoi, c'est la saison ! Bravo !
NOEL, Romain. Intermittent de la life. Sol y lune, 2015. 50 p. ISBN 978-2-9542840-2-6
Par le passé, nous avions évoqué le très intéressant tome 1 de Bakuman, de Takeshi Obata, où l'on avait vu deux lycéens aux caractères très différents se découvrir une passion commune pour le manga : l'un savait dessiner, l'autre avait des idées, leur collaboration allait nécessairement aboutir au succès malgré les embûches... Eh bien, si le shonen propose comme Intermittent de la life une réflexion sur le métier d'artiste, la ressemblance s'arrête là !
A travers une douzaine de sketchs généralement dépliés sur trois ou quatre planches, voire moins, Romain le diplômé d'une école d'infographie nous raconte avec humour sa vie pas toujours simple d'artiste "intermittent du spectacle". Son entrée dans l'univers de la pub, ce terrain de jeu où il va pouvoir déballer tous ses talents ? Une pure succession de baffes ! Les patrons deviennent littéralement des bourreaux _ voir ("I had a dream"), des feignasses qui abusent de leur statut ("Le monde impitoyable de la pub"), des psychopathes par qui on est bien contents de ne pas avoir été recruté, finalement ("Entretien"). Malgré les heures sup non payées, le manque de respect des chefs, et même si la métaphore de la prison est filée sur tout l'album comme une pizza trois fromages pour évoquer le lieu de travail, Romain, son gros crâne et ses lunettes de super-héros gardent la foi : "je kiffe mon taf, je kiffe mon taf", se répète sans cesse le personnage, gouttes de sueur à l'appui.
A la maison
Enfin, toute cette torture, c'est quand la vie est belle et que le boulot tape à la porte ; donc, pas toujours. Le reste du temps, Romain est à la maison tandis que madame est au boulot _ et a priori, elle a un "vrai boulot", elle, avec des horaires et tout. Du coup les codes de la société patriarcale s'inversent et l'auteur traite superbement la situation dans le strip "Un jour comme un autre", où le graphiste lave, range et cuisine en attendant le retour de sa copine... qui voudra baiser sans tenir compte de son mal de tête et s'endormira juste après. A réinvestir immanquablement en situation pédagogique _ bon, pour les 6ème - 5ème, on pourra faire abstraction des vignettes où ils sont représentés au pieu, encore que.
Fallait oser !
Pour être franche, je ne suis pas hyper fan du dessin de Romain Noël, c'est ainsi. Par contre, j'ai une grande admiration pour cet artiste qui balance pas mal de vérités dures à entendre sur un univers professionnel qu'on imagine souvent édulcoré, où le non-dit et l'hypocrisie font clairement partie du jeu. Les métaphores dessinées sont aussi bien trouvées : les clients ont des têtes de pingouins, les équipes de publicitaires sont des moutons, le bureau du graphiste est une cellule de prison visitée par un bourreau,.. Le tout en gardant le sourire, s'il vous plait _même c'est un sourire jaune cocu ; en effet, comment survivre à cette drôle de life, sinon en rigolant et en entretenant son âme d'enfant... fan de skate et de Goldorak ? Cet album petit format tout beau et tout plein de vignettes colorées se mange comme un Ferrero Rocher _bah quoi, c'est la saison ! Bravo !
NOEL, Romain. Intermittent de la life. Sol y lune, 2015. 50 p. ISBN 978-2-9542840-2-6
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