L'existence de cette nouvelle série américaine m'est arrivée aux oreilles alors que j'écoutais l'émission De quoi j'me mail sur RMC*, tout en crachant mes poumons au bord du canal de l'Ourcq. L'un des chroniqueurs de ce rendez-vous hebdomadaire des geeks et autres fans de hi-tech vantait la qualité esthétique de la première saison fraîchement sortie en blu-ray. Il a tellement mieux vendu l'histoire que son coffret de disques que ça m'a donné envie de regarder le début (en streaming).
Revolution S01X01 "Blackout" - 2012
L'épisode pilote nous présente tout d'abord une famille vivant une soirée ordinaire, de nos jours, aux Etats Unis : la mère et les deux enfants attendant patiemment le retour du père dans la joie et la bonne humeur. Tout à coup, celui-ci débarque dans la maison totalement en panique : c'est évident, il a autre chose en tête que le dîner. On sent que LE drame approche. Lequel, on ne sait pas ; mais on devine que c'est très grave car les deux parents tirent maintenant une tronche de dix mètres de long. Quelques secondes plus tard, une coupure de courant paralyse la maison, mais aussi toute la ville. Et, tant qu'on y est, le reste de l'Univers. Le bébé pleure, le frigo dégèle et un avion s'écrase.
Quinze ans plus tard, l'électricité n'est toujours pas revenue, et tout le monde semble en avoir fait le deuil. On reconnait rapidement certains personnages de la première scène : Charlie, la fille, Danny, le bébé, Ben, le père. Ils ont troqué leurs smartphones et la télé contre des cabanes en bois et chassent à l'arbalète au milieu des ruines et des carcasses d'avions _autant de vestiges du passé fascinants pour eux. Privés de transports, la société américaine semble s'être réorganisée en multiples tribus vivant de leurs productions agricoles, et surveillées par des flics à cheval terrorisant leur monde avec de grands sabres : LA milice. Le black out énergétique est un tabou, et même si Ben en sait bien plus long que ses voisins, il refuse de dire ce qu'il sait, exactement.
Malheureusement pour lui, des circonstances fâcheuses vont l'y obliger ; un jour, un représentant de la milice nommé Tom Neville (Giancarlo Esposito) fait irruption dans le village pour le capturer. Il refuse de fuir et se fait descendre ; avant de rendre l'âme, il demande à Charlie de se rendre à Chicago à pattes et au plus vite afin de retrouver son oncle Miles, seul membre de la famille à être dans la confidence. Elle promet, tandis que son petit frère Danny est pris en otage par Neville tel un lot de consolation après l'échec de son assaut.
Charlie (Tracy Spiridakos), puisque c'est bien elle l'héroïne, se lance alors dans une double quête : retrouver son oncle Miles (Billy Burke) et libérer son frère Danny (Graham Rogers) des griffes de la milice. L'explication de cette mystérieuse panne d'électricité est peut-être à la clé ! Elle sera accompagnée dans sa longue marche par sa belle-mère Rachel et un ... ami ? Aaron (. J'ai pas encore compris qui était, ni ce qu'il foutait là, mais c'est sûrement étudié pour. La suite nous éclairera. En chemin, elle rencontre Nate (Jorge Daniel Pardo), un beau gosse occupé à tirer à l'arc derrière des rochers, normal. Il décide aussitôt de la prendre sous son aile et de se joindre à l'expédition : c'est douteux, non ? Toujours est-il que l'équipe arrive bientôt à Chicago, au milieu des routes défoncées et des immeubles vides...
Pendant ce temps-là, Danny parvient à se libérer avec brio de la charrette à foin qui lui servait de geôle, mais sa fuite est interrompue. Fichues crises d'asthmes ! Le voilà terrassé, face contre terre, pendant que les fleurs de pissenlits volettent autour de lui, l'air faussement innocent : dommage, c'était bien tenté !
Sur Internet, on peut lire plein de mauvaises critiques sur cette série "futuriste" et "post-apocalyptique" Revolution. Je me garderai bien d'en rajouter une couche, étant donné que je n'ai vu que le premier épisode. Cela dit, les emprunts à d'autres séries, films ou livres à succès sont aussi visibles que le nez au milieu de la figure et c'est... trop. C'en est presque drôle ! On peut, entre autres, reconnaître :
- Lost : pour ses carcasses d'avions dans lesquels les personnages aiment bien fouiner. Pour son univers de bricolage d'objets en bouts de roseaux en ayant une pensée émue pour le confort perdu. Pour Aaron, son personnage aux faux airs de boulet,
- Hunger Games : pour Charlie, son héroïne téméraire si proche de Katniss pour son côté "non je ne veux pas qu'on m'aide, merci ça ira, je porte le monde sur mon dos et je le vis très bien. Parce que tous ces mecs serviables qui ne savent pas se battre, ça m'embarrasse plus qu'autre chose".
Charlie |
Katniss |
- Twilight aussi, parce que Nate Walker a l'air de sortir tout droit de la meute d'hommes-loups dirigée par Jacob.
Ah, Wikipedia me souffle dans l'oreillette que Jorge Daniel Pardo a JUSTEMENT joué dans Twilight 4, où il n'incarnait pas un loup-garou mais un semi-vampire latino portant le nom de Nahuel. Au temps pour moi.
- Walking dead _du moins "Passé décomposé", le premier tome de la série BD. Bon, on ne voit pas de cadavres animés dans les 43 premières minutes de Revolution, mais on se caillasse quand même allègrement dans une ville dévastée en prenant garde de ne pas traverser le plancher !
Les créateurs de Revolution ont-ils voulu faire une grande soupe de "trucs qui marchent bien" ? Possible ! Mais le manque d'originalité des scénaristes ne serait pas du tout dérangeant si l'ouverture de la saison 1 nous donnait un peu envie d'y croire ; malheureusement, ce n'est pas la cas, faute de personnages attachants et profonds. Charlie et sa belle-mère Rachel sont tout entières à leur quête alors que Ben vient quand même de crever dans leurs bras, Nate Walker est bien prévisible : on sent déjà qu'il va être tiraillé comme un Romeo entre sa nouvelle copine Charlie et son travail pour la milice. Tous vivent dans la fagne depuis une décennie, et pourtant leurs t-shirts sont étonnamment nickels et bien conservés. Dilemme, dilemme. Visuellement, on ne peut pas être déçu par les paysages, les effets spéciaux et les scènes de baston, mais... de nos jours, nous sommes tellement habitués à nous en mettre plein les yeux au cinéma ou à la télé, qu'on n'est plus impressionné par rien...
Enfin, ne soyons pas trop langues de putes, ça reste un premier épisode. A suivre, donc !
Revolution, Saison 1, Episode 1
43 min.
USA, 2012
Crée par : Eric Kripke
* Lien vers la page de l'émission De quoi j'me mail dont il est question ici, et plus particulièrement l'édition du 25/07.
2 commentaires:
J'ai vu plusieurs épisodes de la série, mais je n'ai pas du tout accroché. Pourtant l'idée de départ est assez bonne...
Oui, visiblement, la mayonnaise n'a pas pris ; à trop miser sur les effets spéciaux...
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