samedi 19 février 2011

Louise-Michel - Gustave Kervern/Benoît Delépine - (2008)

Il eût été de bon ton que j'écrive quelques phrases irréfléchies sur cette Louise Michel-là ... 

"Quoi, quoi, tu veux ma photo?

... mais ce sera pour une autre fois, car aujourd'hui je vais plutôt parler d'eux : 



            Louise et ses collègues sont employées dans une usine de fabrication de ... de quoi en fait? on ne sait pas trop, mais des vêtements ou doudous pour bébés, d'après les emballages. Le synopsis d'Allociné indique que les ouvrières fabriquent des cintres, mais je ne suis pas convaincue... Bref! L'usine va être délocalisée, et le DRH ne sait pas comment annoncer la nouvelle à ces dames aux visages vides de toute expression, que la fatigue d'une journée de boulot rendent impatientes. Pour noyer le poisson, il se contente de leur offrir de nouvelles blouses de travail, en leur assurant que la boîte ne fait que traverser une mauvaise passe. Le lendemain, elles découvrent avec surprise que l'entreprise a été déménagée pendant la nuit. 

               Soit dit en passant, la situation burlesque de la distribution des "cadeaux" précédant la fermeture de l'usine à l'insu de toutes est a peine exagérée, pour ne pas dire bien plus réaliste que souhaité. Une vague de licenciement, un dépôt de bilan se produit assez fréquemment après une note positive servant à calmer la panique liée aux rumeurs (gadgets, prime ou matériel neuf). De la même manière qu'un président de club de foot encense l'entraîneur de l'équipe avant de le virer, une cérémonieuse remise de médailles d'ancienneté aux ouvriers leur indique élégamment que c'est la fin des haricots, et que la boîte ne verra pas le nouvel an.   

Buter le patron?  
         Le sentiment de foutage de gueule exacerbé par la précarité amène les ouvrières à réunir leurs indemnités pour faire quelque chose avec, histoire de s'en sortir. Mais quoi? "On pourrait faire buter le patron par un professionnel?" suggère Louise. Ses collègues approuvent aussitôt l'idée, parce qu'effectivement, c'est toujours la première intervention à laquelle on pense sans forcément le dire, et surtout sans oser le faire par peur de tomber sous le coup de la loi; or, dans un film, tout est possible, alors pourquoi se gêner?  

           Louise est une ouvrière un peu isolée dans cette usine, bien qu'appréciée de ses collègues. D'apparence rude, elle vit seule et tente d'apprendre à lire. Cet illettrisme bien camouflé va d'ailleurs lui jouer des tours pendant toute l'histoire. Malgré ses difficultés d'interactions sociales, elle se charge d'organiser le crime, car après tout, c'est son idée. Mais lorsqu'elle part à la recherche de Luigi, une de ses connaissances visiblement peu recommandables, il ne se montre pas emballé. C'est totalement par hasard qu'elle rencontre Michel, en lui ramenant le flingue qu'il a laissé tomber de sa poche sans même s'en apercevoir. Et bam, ça fait des chocapics : une équipe de tueurs est née! 

Identités et illusions, attention révélations!  
              Michel n'est pas le tueur professionnel recherché par les ouvrières, mais plutôt un vague agent de sécurité dans un village de mobil homes, et encore, rien n'est moins certain. Devant Louise, il aime s'inventer un passé militaire glorieux, du Chemin des Dames jusqu'au Viêt Nam, en accumulant des répliques d'armes dans un coin de sa caravane. En réalité, il n'est pas foutu de tuer un chien. Sa technique : repérer une personne condamnée par la maladie et lui faire commettre le crime à sa place après l'avoir convaincue qu'elle n'avait rien à perdre. C'est affreux, dérangeant, mais tellement efficace!  
  
            Louise et Michel sont considérés comme des simples d'esprit, des marginaux dont on ne pense pas une seconde à se méfier sérieusement, parce qu'on sait très bien qu'ils n'auront même pas la vivacité d'esprit de vous chouraver quoi que ce soit. Pourtant, sous l'écorce chevelue du Louise (Yolande Moreau), se cache Jean-Pierre, un exploitant agricole endetté qui a pris 15 ans pour avoir explosé la tête de son banquier. Quant à Michel (Bouli Lanners, oui, Bouli comme le bonhomme de neige! Mais ce n'est pas son vrai prénom), on devine qu'il s'appelle en réalité Cathy. Leur heureuse rencontre sera d'ailleurs conclue par l'accouchement de ladite Cathy barbue aux cinquante pistolets. Au delà de la dimension absurde et comique du film, on ne vous le dira jamais assez : méfiez-vous de l'eau qui mord!  

            Où est la réalité? où est l'illusion? l'absurde rôde dans toutes les classes sociales. Il y aurait bien d'autres choses, intelligentes ou pas, à dire sur ce film.  


Daniel Johnston - A lonely song, le morceau qui ponctue vraiment bien le film.  

Spéciale dédicace à Bubulle : pff je voulais boucler ce billet hier pour que tu puisses le voir correctement, mais j'ai pas réussi :-(   

vendredi 11 février 2011

Roux Cools - le surimi

          Le surimi n'est pas une personne, mais il est roux, cela ne fait aucun doute! Il est par ailleurs extrêmement cool, pour celui qui aime en manger. Aliment protéiforme et souple d'utilisation, il devient tout à fait légitimement notre Roux Cool du moment!

Ce bâtonnet de surimi pense qu'il est blond vénitien.

Métamorphoses 

             Selon l'encyclopédie Larousse, on appelle "surimi" la "pâte constituée de chair de poisson arômatisée au crabe", généralement vendue sous forme de bâtonnets." Le poisson dont la chair est roulée en bûchettes caoutchouteuses pour notre plus grand bonheur est officiellement du colin d'Alaska, officieusement autre chose; l'important, c'est qu'au bout du compte on ait l'impression d'avoir mangé du crabe.

Bien qu'on l'associe à sa forme de bâton susceptible d'être trempé dans toutes sortes de sauces, on apprécie également le surimi en débris râpés qui viennent délicatement se fondre dans les sandwichs et les salades, ou encore on s'empresse de le découper en dés... Pourtant, ce n'est que lorsqu'il est présenté en tranches ou en médaillons qu'il devient esthétiquement émouvant :

Grandiose! On dirait le cartilage de la tête d'un poisson de la période jurassique!

Polémique
          Afin de réaliser une synthèse des représentations récentes du surimi dans le monde francophone, j'ai fait une veille informationnelle sur la question du surimi en général, puis sur sa composition et sa fabrication. Alerti, mon nouvel ami, beaucoup plus sympa que Google Alertes, a donc fouiné pour moi dans toutes les sources possibles, des vieux sites web jamais mis à jour depuis 1997 jusqu'aux profils Facebook, Twitter (non bloqués, sans doute, enfin il faut l'espérer!), blogs et autres sites dynamiques.
         Résultats de l'opération

  • Il apparaît que beacoup de gens ont vécu une expérience personnelle avec le surimi sous toutes ses formes. Ils préfèrent généralement les partager sur Twitter :

                    M. "mange un surimi pour couper la faim et puis va se coucher"
                    S. "aujoud'hui, j'ai mangé 10 bâtons de surimi :$" 

  •  Facebook sert plutôt à annoncer des menus où les bâtonnets roux interviennent, ainsi que les recettes, sans doute parce qu'il n'y a pas de limitation de caractères et que c'est un réseau qui permet un partage simple et intuitif des photos. Mais contre toutes attentes, la dimension affective est beaucoup moins présente. Le surimi, un goût qui dérange? En tous cas, on n'en parle pas ouvertement sur les murs. Une blague sur le surimi a aussi été répertoriée sur un profil Facebook, mais j'avoue que je ne l'ai pas comprise.
  • Quand le surimi est apprécié, il peut également devenir un surnom; à l'approche de la Saint Valentin, on n'est pas à l'abri de rencontrer dans un coin de la toile des "Sushi&Surimi 4ever" qui ne s'inventent pas!

           Malgré une notoriété incontestable, le surimi a évidemment sa part d'ombre. Toujours sur Twitter, en réponse à son très spontané "j'adore manger des bâtonnets de surimi avec de la mayonnaise quand j'ai un ptit creux :-p", S. s'est vue répondre un cassant et mystérieux "si tu avais vu le reportage d'envoyé spécial sur le surimi, plus jamais tu en mangerais!!!" Tiens donc ...   

Serait-il question de la composition de la pâte à surimi? de ses modes de fabrication? de son apport nutritionnel? de ce avec quoi on a l'habitude de le consommer? Bien que le guide de l'alimentation pour tous réalisé par l'INPES dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, intitulé "La Santé vient en mangeant" (2009), suggère essentiellement l'intégration du surimi aux salades, dans la réalité des faits, on constate qu'il figure surtout parmi les recettes à base de pâtes, sur les sites et blogs de cuisine. Il est particulièrement apprécié dans ces occasions.

Le problème du surimi est qu'il est apparemment aussi sucré qu'un Nutella à la crêpe, à la différence qu'on ne s'en rend pas compte. Cependant cette information date de 2004; on comptait alors l'équivalent de 6 morceaux de sucre dans un sachet de surimis : le produit d'aujourd'hui a peut-être évolué...
De là à tomber dans une propagande anti-surimi digne de celles que ce site tente de développer, il n'y a qu'un pas! Or, elle sera à coup sûr contrebalancée par LoveSurimi et sa valorisation des rouleaux vermillons comme remède à tous les maux du monde! A vous de faire la part des choses! Après mûre réflexion, je me suis dit qu'il serait de bon ton d'aller proposer un article sur cette petite limace orange à ventre blanc qu'est le surimi à la Désencyclopédie, mais trop tard, il y en a déjà un!  

Surimi, le grand jeu
Un peu de légèreté, que diable!
Vous savez tous que chaque bâton de surimi est équipé de rayures verticales antidérapantes en surface, qui lui servent à éviter les désagréments de l'aquaplanning sur mayonnaise.
Sachant que les rayures du surimi sont également espacées de 0.5mm, et que la longueur d'un côté du parallélipipède rectangle surimi (Odyssée standard) déroulé est de 6cm, combien y a-t-il de rayures à la surface du surimi?

Allez allez, tous à vos calculatrices, PGCD power!!!!
Le premier qui trouve la réponse me la dira à l'oreille, d'abord, parce que ça m'évitera de chercher, et puis il gagnera une boîte familiale de surimi (rechargeable, car en plastique!)


samedi 5 février 2011

L'hérésie du mois (de janvier, en retard) - Loving Annabelle, c'est bien, mais pas top!


Beaucoup se demanderont : "Hein! de quoi elle parle? Où est le blasphème puisqu'on ne sait même pas de quoi il s'agit? Je vous répondrai que, chez les amateurs de références culturelles gaies en tous genres, qualifier ainsi le film culte qu'est Loving Annabelle peut être fort mal perçu!
Gay? Baaahh dégueuu!!!
Mais non, mais non; en tous cas, l'hérésie n'est pas là!


 Annabelle en flagrant délit de matage

L'histoire
Etats-Unis. Apparemment de nos jours, vu que les personnages ont tous des jolis portables.

Après avoir été virée de deux écoles pour des raisons disciplinaires, Annabelle, fille d'une sénatrice overbookée, est placée dans un internat aux règles strictes. Elle tombe sous le charme de sa prof d'anglais, qui est aussi, tiens donc! sa responsable de dortoir. Elle commence alors à la draguer furieusement en lui lançant des regards concupiscents pendant les cours.  

Pourquoi balance-je??
Loving Annabelle fait partie de ces films à la fois surprenants et superficiels que l'on regarde en boucle jusqu'à saturation pendant quelques mois, la larme à l'oeil, en criant au chef d'oeuvre. Surtout si on a seize ans, que les hormones font des bulles et qu'on est en pleine crise d'identité _ mais pas exclusivement! Puis l'addiction s'estompe; un beau jour, on retombe sur THE fichier avi. qui tue, alors qu'on l'avait complètement oublié tellement il était bien caché dans l'ordinateur, et c'est en le matant pour la 114ème fois qu'on se dit : "pff mais c'est nul, en fait!!"

Quand l'étonnante profondeur des personnages reste à la surface. 
Annabelle est l'héroïne du film, car sans elle, il n'y aurait jamais eu de problèmes, et rien n'aurait été possible. A son arrivée à l'internat, on lui demande de s'installer dans une chambre déjà occupée par 3 filles de sa classe : Catherine, alias la connasse de l'histoire, Colins, et une autre fille un peu cruche dont j'ai oublié le nom car elle ne sert pas grand chose. Annabelle est ce qu'on pourrait appeler une parodie de racaille, bien qu'on nous la présente comme potentiellement dangereuse : elle fume des cigarettes en écrasant le mégot sur sa botte, elle arbore un blouson en jean customisé, elle a une guitare, et elle porte un collier bouddhiste, ce qui est éminemment grave! A cause de ce dernier délit, elle sera condamnée au cours du film à porter une énorme croix bien lourde autour du cou. En résumé, une pseudo-rebelle comme on n'en voit plus!

Miss Bradley
Quelle chiffe molle cette prof! Miss Bradley (Simone pour les intimes), est une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut! Elle bouge la tête très lentement, et elle ouvre la bouche longtemps avant de parler.
Même son copain, un prof exerçant sur le même campus, aimerait vraiment qu'ils vivent ensemble, et commence à en avoir plus qu'assez de son indécision : quand se sentira-t-elle prête? Mais cette prof d'anglais coincée, poussée par le vent de la pédagogie, se sent revivre lorsqu'on lui confie la mission de remettre Annabelle sur le droit chemin. La prenant sous son aile, elle va tenter de la convaincre par tous les moyens de renoncer à son collier bouddhiste, et de canaliser l'énergie débordante de l'ado.  Les résultats seront bien au-delà de ses espérances! Pendant ses heures libres, elle s'adonne à ses passe-temps favoris: chialer dans sa baignoire, et s'étaler sur trois places à la bibliothèque pour colorier les photos qu'elle vient de développer (??). Stratégie oblige, Annabelle se sent obligée de lui dire que "ouah je ne savais pas qu'on pouvait peindre par dessus des photos!"  Pendant les cours, elle lit avec le plus grand sérieux, sourcils froncés, des poèmes de Walt Whitman à ses élèves qui la fixent bêtement, tout en faisant mine d'éviter les regards vicieux de la délinquante récidiviste. En tant que surveillante de dortoir, elle est plutôt sympa : elle laisse ses élèves jouer à des jeux à boire et veiller tard en fumant des clopes thaïlandaises.

Colins est la jeune fille en déprime qui se taille les veines et cache le désastre sous de minis chouchous en éponge. Elle est tellement attaquée que Miss Bradley lui permet de garder près d'elle son porc-épic puant, qu'elle prénomme "Prissy" qu'elle caresse avec des gants de cuisine et qu'elle sort de sa cage quand le temps le permet. Ce porc-épic connaîtra une fin aussi tragique que mystérieuse. Colins est gentille et ne juge personne. Tout le monde la prend en pitié ou se moque de son air un peu attardé, mais elle n'en tient pas compte, car Prissy, lui (elle?), ne la lâchera jamais! Elle affirme que sexuellement "elle a fait des trucs"; on n'en saura pas plus, et c'est peut-être mieux ainsi. 

C'est nous les méchants : Catherine et la Dirlo (qui répond au joli nom de Mère Immaculée)

Ah Catherine ... Dès la première scène du film, on en a la certitude : la méchante, c'est elle. Elle a une bonne tête de connasse, un regard sadique et une voix rauque faite pour véhiculer les insanités:  tout est réuni pour donner au spectateur l'envie de la secouer comme un prunier. Lorsqu'elle n'est pas en cours, lorsqu'elle n'est pas médisante ou cassante, et ce même la bouche pleine, elle peint des Numéros d'Art représentant des chats noirs sur fond multicolores. Elle aimerait bien sortir avec Annabelle, mais elle comprend vite que celle-ci a déjà quelqu'un en vue; le râteau qu'elle se mange lors de sa tentative d'approche dans la piscine (oui, c'est un pensionnat avec piscine) la rend d'autant plus aigrie. Ses vannes incisives seront à l'origine d'une méga baston avec Annabelle et oar conséquent de l'unique goutte de sang versée au cours du film. 

Mère Immaculée ressemble à Catherine mais en vieille et en blonde. C'est la tante de Miss Bradley; elle n'aime personne sauf quand elle se bourre la gueule dans ses appartements, le soir:  à ce moment-là, elle semble aimer tout le monde.

Try the punch!
Comme dirait le frère de Catherine au bal de fin d'année. Oui, il y a un bal de fin d'année dans cette magnifique école pour filles; même qu'à cette occasion, on invite des Mecs!
Try the movie, en l'occurrence. Vous avez envie d'étaler votre culture arc en ciel lors au prochain repas familial? Commencez par Loving Annabelle! Non pas parce que c'est le meilleur film dans le domaine, mais parce que c'est encore le moins rebutant : il n'est pas long, il se laisse regarder, on n'a pas besoin de faire des pauses/retour sur la vidéo pour comprendre les subtilités de l'intrigue, et en plus, l'histoire finit bien...ou à peu près bien. Disons que dans un film à forte proportion de lesbiennes, on peut légitimement parler de "happy end" à partir du moment où les personnages principaux ne se suicident pas, ne se font pas assassiner/couper la tête/tabasser/charcuter _ ce qui se produit dans la plupart des cas.
Il faudrait avoir vu Loving Annabelle au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour connaître l'histoire de la grenouille dans le seau de crème fraîche, racontée par le curé. Si vous n'êtes pas homo, vous partez avec un avantage : vous n'êtes pas obligé de visionner, et encore moins d'aimer. Vous pouvez le faire, mais c'est facultatif. Par contre, un homo DOIT posséder les bases du répertoire de Mylène Farmer, une lesbienne DOIT avoir vu les 6 saisons de L Word, même si après la saison 3 tout le monde sait très bien que rien n'a plus aucun sens, et DOIT connaître au moins le synopsis de Loving Annabelle, sinon c'est la loose totale!

Une fois que vous aurez vu ce film, plus jamais vous n'oublierez de fermer les portes à clé!

Pervers s'abstenir!
Des mineures dont l'uniforme se compose de chemises blanches à peine transparentes et de jupes assez courtes? On en a vu s'exciter pour moins que ça... Les voyeurs en manque auront l'impression d'avoir perdu leur temps, s'ils s'acharnent à regarder Loving Annabelle jusqu'au bout. En effet, ce n'est qu'après 1h d'une attente interminable qu'on a ENFIN une scène de cul. Le film dure 1h20. Et encore, ça reste de l'ordre de la supposition, car on ne voit rien du tout. Entendons-nous bien : je parle de scènes de cul homo (car je suis vraiment désolée de vous apprendre qu'il n'y a pas que dans Dawson que ça marche, mais que, oui, bien sûr, elle finit par se taper sa prof!). Il y a aussi une scène hétéro, mais dans ce type de film, ce n'est pas pris en compte.  

Cadeau ! ou pas, si le lien est mort.
http://www.megavideo.com/?v=KUTYWJB1
A la fin de la vidéo, vous avez même des bonus : diaporama d'images du film sur fond de petite musique à la con  douce , bêtisier du tournage, scènes "censurées", (on ne sait pas pourquoi d'ailleurs, elles n'ont rien de choquant), et même un début de suite! La totale, histoire qu'on arrive à faire quelque chose d'à peu près 1h30! 
Année du film : 2006
Réalisé par : Katherine Brooks (tiens, le même prénom que la méchante!)

Quelqu'un a eu la bonne idée de s'amuser avec la bande annonce collant les paroles du film sur des images du dessin animé Kim Possible, et ça donne quelque chose de rigolo, même si tout comme moi vous ne comprenez pas tout!

Info : L'hérésie du mois de février (s'il y en a une) ne portera pas sur la Saint Valentin, car c'est beaucoup trop prévisible!

jeudi 27 janvier 2011

Moussa Maazou, ce méchant!

  
En ce moment, le nom de Moussa Maazou est synonyme de scandale dans le petit monde du sport : le jeune footballeur nigérien des Girondins de Bordeaux s'est particulièrement illustré dans une interview accordée à 20minutes le 19 janvier dernier.
Le type
Agé de 22 ans, l'attaquant nigérien Moussa Maazou a déjà fait son bonhomme de chemin en Belgique et en Russie, plus précisément au club de CSKA Moscou. Lié à ce club depuis mars 2009, il a fait l'objet d'un prêt à l'AS Monaco en janvier 2010. Il y a marqué pas moins de 8 buts, avant de débarquer à Bordeaux au mois d'août de la même année, également sous la forme d'un prêt. Et là... plus rien. Maazou ne s'adapte pas, n'est pas particulièrement à l'aise dans l'équipe et peine à s'y faire une place. A la trève hivernale, il n'a qu'un but au compteur, ce qui est insuffisant pour quelqu'un qui joue plutôt devant...    

Le contexte
On parle beaucoup de lui ces derniers temps, mais signalons que Maazou n'est pas le seul joueur de l'équipe girondine à errer sans but sur la pelouse. Les Girondins enchaînent les mi-temps convaincantes, les matchs nuls frustrants et les performances mitigées. Ils se situent donc au beau milieu du classement de Ligue 1, aux alentours de la 10ème place, ce qui est bien, mais pas top, quand on pense qu'ils y a un an de cela, ils faisaient peur au Bayern de Munich. Mais depuis, Gourcuff et Chamakh sont partis, suivis de quelques autres. La défaite à Angers en Coupe de France le 22 janvier 2011 a déclenché la colère jusqu'ici contenue des supporters, aussi bien les bons que les mauvais, contre Tigana, les joueurs, M6 et tout ce qui est bleu et blanc. 

L'interview
Les fameuses déclarations tiennent en quelques lignes. 
Au football, la communication, c'est très important, voire réglé au millimètre. En fonction du contexte et des performances, plusieurs schémas-types existent. Aussi, lorsqu'on interroge l'attaquant d'une équipe dont les performances sont irrégulières, son discours est censé suivre les étapes suivantes : 

1) "on est bons! si on n'y arrive pas, c'est en grande partie de ma faute! Je suis trop nul, contrairement à l'équipe qui a un fort potentiel."  

2) "il faut nous laisser plus de temps : on paye nos problèmes de communication du début de saison, mais à l'entraînement, on est vachement meilleurs, maintenant!"

3) "dans les vestiaires, l'ambiance est bonne, on s'aime et on aime notre entraîneur, et on espère que notre président qu'on aime aussi ne prendra pas la décision de le virer à cause de nos mauvais résultats!" 

4) "Moi, je peux vous assurer que je vais faire le maximum! non pas pour me mettre en valeur, en vue de la saison prochaine, non pas pour me faire repérer par des clubs prestigieux, mais uniquement pour l'amour du club et du maillot. C'est une chance de jouer ici! On a un cadre de vie exceptionnel (argument facultatif). Nos fidèles supporters qui traversent la France en minibus pour nous voir perdre méritent vraiment qu'on se défonce!" 

Notre Girondin en manque de réussite n'a pas vraiment suivi le mouvement. Pourtant, sa prestation avait bien débuté : "Je ne me mettrais même pas 1/10". Il était alors question de son bilan personnel depuis le mois d'août. 1 but, 1/10... la note paraît logique! Ensuite, les problèmes arrivent : la stratégie de jeu ne lui convient pas, si déjà on l'avait mis à la bonne place, alors peut-être que... Mais! que dis-tu, insolent? 

Ne nous offusquons pas encore, parce qu'il ne s'agit là que d'un amuse-gueule avant les propos qui on fait tomber les scapulaires de toutes les écharpes marine et blanc des quatre coins du monde "Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. S’ils sont déçus, c’est leur problème, je m’en bats les couilles. Moi, je suis tranquille, j’ai mon contrat à Moscou. Je préférerais rester à Bordeaux, mais si ça ne marche pas, je rentre, pas de problème. L’entraîneur du CSKA veut me faire revenir, il ne fait que parler de moi, il m’appelle tous les jours. Il m’a dit que je serais toujours le bienvenu. La saison prochaine, eux, ils joueront la Ligue des champions." (20minutes.fr)

Ces dernières phrases font hurler tout le monde, car Maazou, non content d'avoir manqué de respect aux supporters et au club, s'autoproclame indispensable ailleurs. Quant au mot de la fin, il est tellement vrai qu'il en est insupportable pour des fans comme nous : Bordeaux est mal parti pour être en Ligue des Champions l'année prochaine, alors que le CSKA Moscou, si. Bon, généralement, ils n'y restent pas longtemps, le championnat russe étant ce qu'il est. Toujours est-il que la règle d'allégeance à une équipe, à un club avec lequel le joueur est lié par un contrat, demeure totalement invisible.  

Cependant, réfléchissons avant d'en faire un cousin de Satan. Au moins, lui, il n'a pas traité son entraîneur de fils de pute, comme le fit Ronaldinho à l'encontre de Luis Fernandez, lorsqu'il jouait au PSG. Il ne s'est pas non plus tapé Zahia (enfin, pas à notre connaissance), alors autant relativiser. On peut légitimement avoir envie de dégonfler le melon énorme de ce type qui ne connaît pas assez le point de vue des supporters du FCGB pour être en mesure de s'en battre les couilles. Pourtant, on peut aussi se dire que Moussa Maazou ne fait que mettre des mots sur les pensées qui ont forcément traversé l'esprit de tous les Christian, Paulo Miranda et autres Deivid, en gros les dizaines de joueurs de tous horizons qui n'ont jamais eu le temps, l'occasion ou la volonté réelle, car elle compte aussi quand même, de s'acclimater à l'ambiance girondine. Diawara lui-même, qui avait pourtant le sacre en poche, n'a pas fait grand cas de l'avis de la population girondine lorsqu'il a eu l'opportunité d'intégrer l'effectif de l'OM. La différence réside dans le fait qu'ils ont eu l'intelligence de se taire; au football comme ailleurs, il n'est jamais très bon de dire ce qu'on pense, et encore moins quand on est dans une mauvaise passe. 

La vie du type après l'interview. 

D'ailleurs, devant les menaces de lapidation imminentes vues et entendues aussi bien au Haillan que dans Sud Ouest, en passant par les réseaux sociaux, Triaud a préféré invoquer les affres de la jeunesse folle et furieuse propre aux footballeurs lorqu'ils sont agacés par les journalistes : "quand ils donnent des interviews comme ça, ils ne font pas attention à ce qu'ils disent... mais bon, c'est clair qu'il l'a dit." (dans l'émission Soir de Foot sur Gold FM)

Il n'empêche que par ses paroles, Maazou s'est bâti une belle image de bad boy provocateur et de feignasse : le site Chez les Girondins, qui suit non sans humour l'actualité de l'équipe, a même listé les drolissimes Maazou Facts. Il y a de forte chances pour qu'on ne retienne de son passage aux Girondins, outre son indifférence au club et aux spectateurs, que sa plainte : "Ici, il faut faire des passes, tout ça... on joue au football. C'est compliqué". Ce partisan de la stratégie de la patate voguant dans les airs aurait mieux fait de garder cette remarque pour lui. 


Actuellement, il est pressenti pour retourner à Monaco, ce club qui lui a si bien réussi. Tout est bien qui finit bien, en espérant que toute l'équipe soit disposée à s'effacer pour laisser le gardien faire de très longs dégagements à destination de Monsieur Maazou. Sinon, il y a aussi la New Team d'Olive et Tom!  

Photo de Vincent Trijoulet (libre de droits, licence creative commons et tout! chouette!) piochée sur Wikipédia, bien sûr!!  

jeudi 20 janvier 2011

L'assassin royal 4 - Le poison de la vengeance - Robin Hobb

           
            Mis au cachot et charcuté de partout par les gardes du prince Royal, Fitz perd tout espoir et se résoud à avaler une boulette empoisonnée, ce qui est quand même un comble pour un apprenti empoisonneur! Suspecté de posséder un pouvoir de communication avec les animaux, et plus particulièrement avec son loup Oeil-De-Nuit, on l'enterre comme un chien (logique) et chacun prend garde de ne pas s'approcher de sa tombe. 
         
Mort ou Vif 
            Or ne perdons pas de vue qu'il nous reste encore beaucoup de tomes à découvrir pour connaître toute la vie de l'Assassin Royal! C'est grâce au Vif que son corps va quitter son état de mort. En effet, à la manière d'un poisson rouge dont on change l'eau, Burrich, le maître d'écuries et Umbre, le maître empoisonneur, vont transférer son âme dans le corps d'Oeil-de-Nuit, qui va donc devenir un loup 2 en 1, ou un loup schizo, comme vous voulez, pour qu'elle reste bien au chaud le temps que les deux acolytes déterrent le cadavre encore saignant de Fitz pour lui redonner vie.

           Le héros reprend des couleurs, mais un travail de rééducation s'annonce nécessaire : étant donné qu'il a séjourné quelques temps dans le corps d'un loup, il en a pris toutes les manières. Alors que tout le monde le croit mort, Burrich tente de lui rendre un semblant d'humanité, loin de la cour de Castelcerf. Ils mènent une vie recluse dans une cabane de bergers, avec pour seule visite les allées et venues d'Umbre. Puis, progressivement, sa nature d'homme lui revient à l'esprit, et par la même occasion toutes ses souffrances et sa haine contre Royal, enfin installé sur le trône tant convoité.

           Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : se rendre à la cour de Gué-de-Négoce, où Royal et sa joyeuse compagnie a choisi de se poser pour rester à l'abri des Pirates Rouges et de la famine, et lui faire sa fête une bonne fois pour toutes. Il n'a plus rien à lui, plus de nom (en a-t-il jamais eu un?), plus d'épée, plus beaucoup de poisons, plus de monture, mais il a son "frère", le loup Oeil de Nuit, et une volonté que seule la colère et la haine peuvent maintenir. 

La bougeotte 

          Ce quatrième volume est bien différent des trois premiers. On quitte la cour de Castelcerf, les complots et le chahut dans les couloirs du château, pour l'aventure en forêt. Vive l'air pur, la chasse au lapin dans les bois, et les longues traversées nocturnes avec des yeux de loup pour seuls guides. Pourtant, ce n'est pas parce qu'on voyage à la fraîcheur de la nuit et qu'on ne s'arrête que cinq minutes dans une auberge pour boire une bière, qu'on ne rencontre personne et qu'on ne prend aucun risque! Entre la campagne de Castelcerf et Gué-de-Négoce, Fitz et Oeil de Nuit vont successivement rencontrer des artistes ambulants, des gens qui ont le Vif tout comme lui, des Forgisés, mais aussi une meute de loups... 

Vivre pour sa gueule 

          Si Fitz a fui (dur à prononcer!) la cabane de bergers où Burrich et lui vivaient dans le plus grand secret pour aller de lui-même régler ses comptes, c'est parce qu'il y a eu grosse prise de tête avec son mentor Umbre. Lorsque ses deux sauveurs ont compris que le jeune bâtard rentrait en possession de ses moyens d'antan, ils se sont dit : chouette, on va pouvoir lui confier quelques nouvelles missions pour faire avancer politiquement les choses! Ce que Fitz a plutôt mal pris : il y est presque resté, quand même! Il ne pourra donc jamais avoir une vie tranquille à lui? Quand est-ce qu'on va cesser de se servir de lui pour sauver ce qui reste d'un royaume à feu et à sang? Obéir aux ordres, garder le silence, et attendre bien sagement la chute de Royal, si quelqu'un veut bien prendre la peine de se rebeller? 

           "Ok", lui disent Burrich et Umbre, "puisque c'est comme ça, fais ce que tu veux, va où tu veux, mais ne viens pas te plaindre si ça tourne mal". C'est ainsi que le héros décida d'aller lui-même se fourrer dans un sale guêpier, tout seul comme un grand. On retiendra que ce fut sa première décision!   
             


Robin Hobb - Le Poison de la Vengeance - L'assassin royal 4 - 1997
Illustration de l'édition Club France Loisirs - Collection Piment











dimanche 16 janvier 2011

L'amour est dans le pré - Saison 6 - Les portraits



L'Amour est dans le pré est une émission de télé réalité, au cours de laquelle une quinzaine d'agriculteurs overbookés, bien résolus à se faire connaître pour mettre fin à leur célibat, testent leur aptitude à gérer temporairement un ménage à trois.

Précision. Des agricultrices et des agriculteurs en ont marre d'être seuls; alors, très logiquement, ils écrivent à M6 : en effet, depuis 6 ans déjà, la chaîne revendique une fonction d'agence matrimoniale spécialisée dans le secteur des éleveurs et des céréaliers. La diffusion quotidienne et quelque peu abusive des épisodes de la Petite Maison dans la Prairie, durant plus d'une décennie, y est sans doute pour quelque chose.

Tel un Pôle Emploi du coeur, M6 recueille les volontés de ces fermiers, organise une émission de 2h afin qu'ils puissent tous se présenter au grand public, et engage les téléspectatrices/teurs à postuler pour l'un(e) ou l'autre, via une lettre de motivation accompagnée d'une photo récente.

Après cette étape, chaque paysan lit les lettres de candidatures reçues, sélectionne celles qui ont attiré son attention pour un entretien approfondi; ce premier contact physique servira à retenir deux personnes amenées à participer à une période d'essai de quelques jours dans sa ferme. Une fois le ménage à trois constitué, une compétition plus ou moins acharnée commence entre les deux prétendant(e)s, sous l'oeil amusé, ou dépassé, ou déconfit, du maître des lieux : parce que la polygamie, c'est interdit!

Eh bien, ça y est, "la saison 6 de l'émission est lancée", comme l'a si bien dit Karine Le Marchand, la présentatrice de l'Amour est dans le pré. Pas de baston pour l'instant, puisqu'on en est à la toute première étape télévisuelle, celle des Portraits des 14 agricultrices et agriculteurs, plutôt des agriculteurs, d'ailleurs ( 2 filles pour 12 types). Pourtant, cet épisode de présentation des lieux et des gens est déjà bien comique!

Pour ma part, j'ai déjà repéré ma tête de turc : Didier, viticulteur et maraîcher dans l'Hérault. Mais on aura tout le temps de lui faire la peau, étant donné que j'ai déjà rempli une feuille A4 en essayant de noter toutes les conneries misogynes qu'il a réussi à prononcer en 10 minutes. Une belle tête de vainqueur.

Dans l'immédiat, c'est la dimension pédagogique de l'émission qui me paraît intéressante.

Plagiant Karine Le Marchand, qui se cruchifie légèrement pour les besoins de l'émission et qui, par des talents d'actrice évidents, réussit l'exploit de s'extasier devant tout ce qu'elle voit, je dirais que "j'ai appris plein de choses aujourd'hui!!"

Petit récapitulatif si vous voulez vous lancer, vous aussi, dans l'élevage de bétail (ou d'enfants).

- A 18 mois, un gosse est en plein dans la phase de "la purée qui fait pflt" (à ne pas confondre avec la réplique culte de la saison précédents "Tu joues la bonne copine et puis ... pfuit!")

- La mule, c'est le GIGN des équidés; plus intelligente, rusée, dynamique, elle est réactive alors qu'on ne s'y attend pas, et démarre au quart de tour. Dommage qu'elle ne puisse pas se reproduire, étant donnée qu'elle est issue de l'union ô combien perverse d'un âne et d'une jument.

- Les dents des chevaux poussent sans arrêt.

- On peut tondre une pelouse avec ses lapins, si on les dispose dans des clapiers mobiles munis d'une ouverture au sol (apparemment, la saison promet d'être bio, écolo et végétarienne).

- Une jeune vache a toujours un petit pis, qui se distend et augmente en capacité avec les années.

- Quand un veau est pris de coliques, il faut lui faire boire du "thé de foin".

- Quand un melon subit un choc, il est recouvert de bleus le lendemain, et par conséquent il n'est plus vendable! alors faites gaffe, un peu!!

- Vous avez pu voir des gens mettre du vin en bouteille en prenant des positions suggestives.

- Vous avez pu assister à un cours de théorie fromagère "Casanova disait du roquefort, que..."

Quelques phrases qui tuent avant d'aborder les personnages en détail.

"_ Oh la vache! _ Eh non, c'est un taureau!"

"_ Tu dis que tu es sociable, mais chez toi, y a des gens tous les soirs? _ Oooh non pas! malheureux! pas tous les soirs!" (lui, c'est mon pote, parce qu'il dit "tabaque")

"Dis-moi quel fromage tu aimes, je te dirai qui tu es!"

"Je m'entends mieux avec les chiennes"

"Ta femme, c'est un peu comme ta meilleure amie" (hum, raisonnement à développer...)

"C'est beau une femme. C'est spécial mais c'est beau."

"Ma première passion, c'est les femmes. Ma deuxième passion, c'est les melons!!"


Et j'en passe!

Image : LePost.fr, 1er résultat sur Google Images!



samedi 8 janvier 2011

Roux cools - Ma coiffeuse

Parce que j'estime avoir explosé le quota de roux qu'on peut croiser dans son existence, et ce pour les trois prochaines vies, j'ai envie de mettre à l'honneur ces gens à qui leur couleur de cheveux fait curieusement du tort.

Non, ils ne portent pas la poisse, non, ils ne jettent pas des sorts. La toison de ceux que j'ai croisés ne pue pas plus le renard que celle de toute autre personne, et si certains sont colériques, ce ne saurait être à cause de leur couleur de cheveux.

Aussi, je proclame officiellement l'ouverture de la rubrique Roux Cools qui a pour but de casser les clichés anti-roux (mais seulement après avoir bien joué avec).

Tout cela est à prendre au second degré!!

Rox et Rouky, avant qu'ils se fritent.

Pour commencer, je parlerai de ma coiffeuse. Un peu facile, me direz-vous, car rien n'est plus fluctuant et instable que la coloration des cheveux d'une professionnelle du tif. Le fait est que la dernière fois que ses ciseaux se sont attaqués à ma tignasse fourchue, elle n'était pas rousse, mais prune.

Une fausse rousse? Mais ça ne compte pas!
Si! Le caractère artificiel de sa rousseur est même une raison de plus de s'intéresser à son cas: le choix de cette teinte, pour une durée plus ou moins longue, est hautement significatif!

Si l'on remonte à quelques décennies, la vie d'un roux était apparemment difficile; mon arrière grand-mère me disait qu'elle allait à l'école avec deux petites filles rousses (des soeurs, sans doute), et qu'elle n'avait pas le souvenir qu'on les ait un jour laissées en paix. Précisons que Mémé a été scolarisée 3 années, au cours desquelles elle fuguait généralement pendant la récréation du matin. Son institutrice ne le remarquait même pas, puisqu'elle était dépassée comme peut l'être une dame de 75 ans à qui on confie 40 élèves de tous niveaux. Malgré tout, son témoignage est à prendre en considération.

A présent, on peut roussir volontairement, par goût esthétique, et pas seulement par esprit de rebellion. Ma coiffeuse est donc un symbole parmi tant d'autres de la liberté du déploiement capillaire*: j'ai toujours su que c'était quelqu'un de bien!

S'il lui arrive de rater des gens, et encore parce qu'eux-même ont une tête ratée, elle a l'avantage d'avoir un relatif bon contrôle de sa langue. J'entends pas là qu'elle ne vous pousse pas à raconter votre vie et ne vous impose pas la sienne; entre les échanges nécessaires à l'entente cordiale et au bon déroulement des opérations ("c'est pas trop chaud?", "la longueur vous va?"), elle chantonne allègrement.

Mieux encore, elle ne balance pas, quand sa collègue arrive régulièrement en retard, le matin! Eh oui, tout le monde le sait; une cliente semble même l'avoir signalé. L'autre jour, c'est en pleine séance d'élagage du dégradé que notre tacite collaboration a été interrompue par un coup de fil de leur big boss.**

"_ Oui, ça va... tout se passe bien. Euh non, elle n'est pas encore arrivée... Tous les jours comme ça? Oh pas du tout! elle vient de loin alors cela peut arriver! Mais ce n'est pas systématique."

Hum.

Patiente, calme, souriante, ma coiffeuse est quelqu'un de bien. Comme elle a sa place parmi les Roux Cools, même si ces qualités ne découlent pas de sa rousseur et qu'on ne lui a pas fait de blagues vaseuses en ma présence, je la folksonomiserai ainsi.

Qui sera le suivant?
Si vous avez des idées de roux célèbres à mettre à l'honneur, n'hésitez pas à soumettre l'idée.

* private joke, ne cherchez pas.
** private joke n°2