Une histoire à rebondissements dont on connaît la fin dès les premiers mots, une poignée d'esquisses d'ivrognes et de commères parfois cruelles, mais c'est ça qui est bon, quelques passages bien gores et détaillés, Chronique d'une mort annoncée est idéal à lire au soleil, sur un banc, pendant que les voisins s'engueulent en jouant au foot ou à la dinette dans le parc, parés de maillots de bains.
Cette «chronique» retraçant les heures précédant un meurtre, rappelle que les lendemains de fête ont parfois des airs de mauvais rêves.
Dans un petit village, où l'on vient de célébrer un mariage en grandes pompes, tout le monde se réveille avec la gueule de bois. Peu nombreux sont ceux qui réalisent clairement que les frères de la mariée se sont lancés à la recherche du riche Santiago Nasar, armés de leurs couteaux de boucher, afin de le tuer. Toute la nuit, ils ont crié leurs menaces à qui voulait les entendre.
On leur a ri au nez, car ils sont bourrés, et surtout, il sont connus pour leur bon caractère. A vrai dire, eux-même ne sentent pas leur coup, et ne sont pas enchantés de devoir tuer ce type qu'ils connaissent bien et qui les impressionne, mais une histoire d'honneur ne leur en laisse pas le choix. Ils savent qu'étriper un homme leur salira moins les mains que rester le cul dans le fauteuil, aux yeux des voisins. En jouant les rebelles pour s'assurer de leur puissance, ils espèrent secrètement que leurs menaces arriveront aux oreilles de Santiago Nasar, et qu'il aura le temps de prendre la fuite.
Pourtant, malgré leur manque de discrétion, personne ne peut, ou plutôt ne veut réellement alerter l'homme traqué. Au lever du jour, c'est les mains dans les poches, et coiffé de son insouciance habituelle, que Santiago Nasar sort de son hacienda et va à l'encontre de son destin.
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